En meme temps si tu vends des oeufs tu vas pas les laisser éclore, si ? Du coup forcément moins de broyage de poussin. (je plaisante je connais pas trop les élevages de poulets et donc je ne sais pas si l'éleveur va forcément vendre des oeufs et des poulets meme si j'imagine que oui)
S'ils élèvent des poulets et vendent des oeufs (ce qui est le cas de ceux que je connais), au niveau des oeufs, pas de destructions. Quand ils laissent des poussins éclore, ils n'en font pas 100 alors qu'ils en veulent une dizaine et s'ils veulent plus de pondeuses, ils vont alors sélectionner, mais aucun poussin ne sera massacré, tous les autres seront élevés normalement. Après, je ne veux pas faire d'angélisme et j'ignore quel est le pourcentage d'agriculteurs qui font comme cela, disons juste qu'à la taille de ceux que je peux connaitre, je ne connais pas ces pratiques.
Après, je sais qu'un musée voisin nourrit ses cigognes avec des poussins morts donc il y a un commerce lié à ces pratiques mais là encore, renseignement pris, les poussins males sont gazés, et non broyés. Note que je suis de toute façon choqué par ces pratiques et j'estime que si on fait de l'élevage, on ne devrait jamais considérer les animaux comme une simple marchandise à optimiser.
Mauvais Karma dit : Heuuu si , j'ai plusieurs agriculteurs bio qui ne tuent pas d'animaux autour de chez moi, ou alors tu considères que marcher sur une fourmi c'est tuer un animal ? Eventuellement les insectes vont etre les plus genant mais il existe suffisament de moyens bio pour les contrer/atténuer tel que mettre des plantes répulsive aux cotés de ce que l'on récolte et autres.
Ou alors tu as des exemples que je ne connais pas ?
En élevage même si ce n'est pas pour la viande au départ et même s'ils respectent, il y a des animaux tués et les bêtes en fin de vie ne finissent pas dans un pré à la retraite avant d'être enterrés.
Concernant le végétal, ils luttent certes de manière soft, parfois simplement en éloignant, parfois en favorisant l'apparition d'un prédateur naturel, mais ils luttent contre des concurrents et tuent de facto des animaux, pas juste en marchant ou roulant sur des fourmis. Accessoirement, même si ceux que je connais ne mécanisent pas tout, ils ont des engins agricoles qui ne sont pas très bio et ensuite, ils distribuent leur marchandise, bref, ils sont dans un monde moderne qui fait, agriculture ou autre activité, une hécatombe au niveau des animaux sauvages.
On ne mélange pas les poules pondeuses et les poulets de chair (ce sont des races différentes). Quand plusieurs coqs sont ensembles avec des poules ils se battent en permanence (animal très béliqueux) : à éviter de faire de préférence. Pas besoin de coq pour que les poules pondent d'ailleurs : elles pondent des oeufs clairs (c'est à dire non fécondés). Vous aurez beau mettre un oeuf clair dans la plus sophistiquée des couveuse, il ne donnera jamais naissance à un poussin car la poule n'est pas une espèce parthénogénétique.
Quand on fait de la culture de céréales on détruit indirectement des espèces aniimales car il s'agit de monoculture et donc d'un biotope impropre au développement d'une flore et d'une faune équilibrée (à contrario du pâturage que la vache, en bonne jardinière, enretient). La culture (même la culture bio) détruit les écosystèmes (milieux pauvres et déséquilibrés). Pour être respectueux de l'environnement il faudrait être des ceuilleurs qui ne bouleversent pas les équilibres végétaux et admettre que, si le régime végétarien devient universel, 95 % de la population meurre de faim. Produire plusieurs quintaux de matière sèche à l'hectare chaque année (et même sur des terrains riches) est une abérration qui ne respecte pas la nature. Actuellement seul l'élevage extensif peut être qualifié d'écologique en France.
Il arrive que les poules pondeuses mangent leurs oeufs lorsqu’elles souffrent de carrences ou quand celles ci ont pris cette mauvaise habitude car elles en apprécient le gout … C’est un comportement anormal. Il faut éviter de laisser trop se développer la couvée car le risque d’accident est plus important (oeuf cassé) et les oeufs extérieurs peuvent se refroidir et être consommés volontairement par la poule parfois. Personnellement lorsqu’une poule s’attaque aux oeufs je mets des oeufs en bois dans les couvées et ramasse les oeufs frais tous les jours. On peut aussi piéger les oeufs (les remplir d’une substance répulsive). Les poules ne mangent pas naturellement leurs oeufs.
Le bio ne garantit en rien la qualité des aliments. Par qualité, on regroupe bien des concepts fort différents, parfois même antagonistes …
Il y a d’abord la qualité gustative. Elle varie selon les cultures, l’âge, le sexe, etc Il y a la qualité nutritionnelle d’un aliment. En vérité prendre un aliment à part n’a guère de sens, c’est un concept général : est ce que notre alimentation (tous les aliments que nous consommons) est équilibrée ? Là encore cette notion varie selon l’âge, l’activité, des critères individuels et environnementaux divers et variés. Il y a la qualité sanitaire. L’aliment est-il dangereux pour notre santé (risque infectieux, toxi infection, intoxination, intoxication). ça varie essentiellement selon des critères individuels. Enfin un nouveau concept : la qualité éthique et écologique (bien être animal, préservation de l’environnement, etc).
Prenons par exemple les oeufs de batterie et les oeufs plein air (le sujet abordé dans les posts précédents) Gustativement pas facile de faire la différence. Nutritivemment c’est quasiement les mêmes apports. Par contre les oeufs de plein air multiplient par plus de 20 le risque salmonellique entre autre. Donc sanitairement mieux vaut manger des oeufs de poules élevées en batterie. Par contre éthiquement c’est le contraire.
Ce qui est naturel et bio peut être excessivement dangereux : il y a par exemple dans les céréales non traitées des mycotoxines particulièrement dangereuses. L’ergot de seigle est un champignon qui parasite bien des céréales (exception faite du maïs et de l’avoine). Le seigle, le sarrasin et le triticale sont les lus sensibles à l’Ergot et si ceux ci sont contaminés NATURELLEMENT car non traités avec des fongides leur absorption peut être léthale.
On dirait une parodie ! Le seul truc avec lequel je suis d‘accord, c‘est : bien que grandement majoritaires (ce qui ne veut pas dire qu‘on a raison), nous sommes très souvent pris à partie et mis dans la position de devoir nous justifier.
Il y a autant de mauvaise foi dans cette tribune que dans les diatribes veganes on pourrait dire que c’est une bonne chose et que ça rééquilibre la balance mais c’est stérile trop d’extrémisme et d’intolérance des 2 côtés
Je peux comprendre l’opposition au traitement industriel des êtres vivants.
Mais une vache a besoin qu’on la traie. Un mouton a besoin d’être tondu pour ne pas attraper de parasites. On a besoin que les abeilles butinent donc qu’elles produisent du miel. Pour les poules hors élevage intensif, de plus en plus de monde possède 2 ou 3 poules chez eux, elles sont protégés, nourries, et en échange elles nous donnent des oeufs.
L’homme vit quelque part en symbiose avec ces bêtes.
Dans le cas où on a la garantie que les animaux sont bien traités, que l’homme répond à tous leurs besoins fondamentaux, je ne comprends pas pourquoi certains continuent malgré tout à se priver de ces produits ? Il me semble qu’on entre là dans des considérations au-delà du simple bien-être animal. Car autant je comprends tout à fait la démarche végétarienne, autant pour ces raisons je suis davantage dubitatif face au végétalisme, c’est pourquoi je profite de ce sujet pour poser ces questions que je me pose depuis bien longtemps et ainsi enrichir ma culture
Docky dit :On dirait une parodie ! Le seul truc avec lequel je suis d‘accord, c‘est : bien que grandement majoritaires (ce qui ne veut pas dire qu‘on a raison), nous sommes très souvent pris à partie et mis dans la position de devoir nous justifier.
Quand j'allaitais, je ne compte pas le nombre de femmes qui venaient spontanément m'expliquer qu'elles, elles n'avaient pas voulu, pas pu,que ça ne les empêchait pas d'aimer leur bébé, patati patata. Que l'allaitement c'est mieux, mais le biberon c'est tout aussi bien. Moi, je me contentais d'écouter. Ça n'empêche pas que ces femmes culpabilisaient de ne pas allaiter, et qu'elles venaient me demander de leur dire que oui, donner le biberon c'est tout aussi bien. Elles voulaient une sorte d'absolution, et se sentaient toujours culpabilisées par la société qui, soyons réalistes, trouve quand même beaucoup plus normal de donner un biberon passé les trois semaines du bébé que de continuer d'allaiter passé ses trois mois. Et tant que moi, je ne leur donnais pas cette absolution, elles se sentaient obligées de se justifier, juste parce que j'avais mon bébé au sein et qu'elles le voyaient et que ça les mettait apparemment en conflit avec elles-mêmes.
J'ai l'impression que le végétalisme réveille un truc comme ça aussi, on voit un végétalien, alors on se remet un peu en question et on culpabilise de manger de la viande parce qu'il faut tuer les animaux et qu'aujourd'hui l'élevage, bah c'est pas bien beau. Et en quelques secondes de réflexion, on se sent culpabilisé juste par l'existence même du végétalien.
Mais au quotidien, c'est plutôt les végétaliens qui doivent tout le temps se justifier de l'être. Les gens qui consomment des produits animaux sont l'écrasante majorité et ne se posent aucune question pour la plupart. Alors c'est sûr, quand ils demandent "Mais pourquoi tu ne manges pas de viande/de lait ?" et qu'on répond "Parce que je n'ai pas envie de tuer d'animal.", oui, ils se sentent obligés de se justifier. Mais c'est bien au végétalien que, au quotidien, on demande de justifier sa non-consommation de produits animaux.
Après, c'est sûr que sur la toile, le but de petits films est quand même de remettre les gens qui les regardent en question, alors d'un côté comme de l'autre, on finit toujours par tomber sur un truc qui fait qu'on se sent mis dans la position de devoir nous justifier, mais au quotidien, faut pas rêver, je pense qu'on me demande bien plus souvent de justifier mon mode d'alimentation que toi le tien.
Je peux comprendre l'opposition au traitement industriel des êtres vivants.
Mais une vache a besoin qu'on la traie. Un mouton a besoin d'être tondu pour ne pas attraper de parasites. On a besoin que les abeilles butinent donc qu'elles produisent du miel. Pour les poules hors élevage intensif, de plus en plus de monde possède 2 ou 3 poules chez eux, elles sont protégés, nourries, et en échange elles nous donnent des oeufs.
L'homme vit quelque part en symbiose avec ces bêtes.
Dans le cas où on a la garantie que les animaux sont bien traités, que l'homme répond à tous leurs besoins fondamentaux, je ne comprends pas pourquoi certains continuent malgré tout à se priver de ces produits ? Il me semble qu'on entre là dans des considérations au-delà du simple bien-être animal. Car autant je comprends tout à fait la démarche végétarienne, autant pour ces raisons je suis davantage dubitatif face au végétalisme, c'est pourquoi je profite de ce sujet pour poser ces questions que je me pose depuis bien longtemps et ainsi enrichir ma culture
Je ne peux répondre que pour moi, mais...
Une vache n'a besoin qu'on la traie que si on lui a fait faire un bébé et qu'on l'en a ensuite séparée. Sinon, le veau tète et elle ne fait pas plus de lait que pour lui. Sans parler du fait que les vaches dites laitières ont été sélectionnées pour avoir une production de lait phénoménale qui n'a rien à voir avec la quantité normale suffisante pour nourrir un veau (genre 4 fois plus de lait). Les vaches "à viande" qu'il y a par chez moi ont de tout petits pis.
Le mouton a été créé par l'homme, comme toutes les espèces domestiques, par des sélections successives. Dans la nature, un tel animal s'appelait le mouflon et n'a aucunement besoin d'être tondu. Mais pour les moutons actuels, oui, ils en ont plutôt besoin (mais pas tous, cela dépend de leur environnement, on va dire, ou de notre croyance, mais j'ai des témoignages directs de moutons jamais tondus qui se sont très bien portés durant des années). Et les mérinos australiens (la production mondiale numéro 1) subissent le mulesing (je vous laisse chercher par vous-même, c'est un truc dégueulasse).
Les abeilles produisent du miel pour elles-mêmes. La majorité des apiculteurs qui prennent leur miel leur donnent du sucre à la place, aliment plutôt de pauvre qualité pour une abeille.
Les poules auxquelles on prend des œufs (parce que je ne pense pas qu'elles nous les donnent spontanément, hein) dans un gentil jardin ne représentent vraiment, mais vraiment pas la majorité des productrices d'œufs qui sont consommés. Et de toute façon, à moins que tu ne comptes faire un élevage de coqs en parallèle, il faudra bien que tu sacrifies autant de poussins mâles (moins un pour avoir un coq) que tu n'as de poules.
Et, faut arrêter avec les images d'Épinal de l'élevage où l'animal est heureux et nous donne ses sécrétions avec plaisir. Dans plus de 80 % des cas selon les espèces (99 % pour certaines), l'élevage est un truc industriel et abominable en tout cas à mes yeux. Y a plein de documentation, que ce soit sur le net ou en littérature, ou simplement plein d'élevages à visiter dans les campagnes, pour s'en rendre compte.
Pour le lien posté par Beri, je trouve justement pas que c’est de l’extrêmisme, mais justement de bonnes questions à poser. Le ton est ouvertement provocateur pour attirer la lecture, mais justement il est intéressant de voir le débat qui peut s’en suivre d’une tribune comme ça. J’ai trouvé certains arguments percutants alors que je m’attendais à un article complètement réac.
Et ensuite, j’ai vu l’auteur, et connaissant ce qu’il a pu écrire dans le passé, je pense que ce qu’il dit dans l’article n’a pas été trop balancé au hasard (Paul Aries, prône la décroissance, le bio, etc…)
Molmo dit :Pour le lien posté par Beri, je trouve justement pas que c'est de l'extrêmisme, mais justement de bonnes questions à poser. Le ton est ouvertement provocateur pour attirer la lecture, mais justement il est intéressant de voir le débat qui peut s'en suivre d'une tribune comme ça. J'ai trouvé certains arguments percutants alors que je m'attendais à un article complètement réac.
Et ensuite, j'ai vu l'auteur, et connaissant ce qu'il a pu écrire dans le passé, je pense que ce qu'il dit dans l'article n'a pas été trop balancé au hasard (Paul Aries, prône la décroissance, le bio, etc....)
Il y a des erreurs mais aussi de nombreuses réalités.
La nature a en effet horreur du vide : une monoculture est un terrain mis à nu à plus de 95 %. Si l’homme ne continue pas à créer ce vide très vite la nature reprendra son droit. Si on enlève l’un des acteurs de l’équilibre d’un écosystème, celui-ci changera irrémédiablement et d’autres espèces se développeront afin de tendre vers un nouvel équilibre (à moins d’avoir une action permanente sur cet écosystème pour garder le déséquilibre créé). Un pâturage sans vache disparaitra, d’autres espèces le coloniseront, les nouvelles faunes et flores tendront vers un équilibre bien différent.
Il y a une grande méconnaissance de l'élevage dans notre société. L'élevage bovin allaitant (notamment en Saône et Loire) est essentiellement de type semi extensif (charolais) à plus de 80 %.
Le parasitisme et les maladies ne sont pas apparues avec l'avènement de la sélection animale : par exemple la varroase (mouche) des bovins est décrite depuis plusieurs millénaires avant Jésus Christ. La mondialisation a comme conséquence l'émergence de nouvelles maladies mais ça n'a rien à voir avec le fait que nous sélectionnons les animaux. Nous voyageons librement emportant nos miasmes d’un pays à un autre. Il y a des myiases sur les mouflons aussi (j'avais une belle photo d'une autopsie faite par un confrère d’un mouflon atteint d'oestrose : âme sensible s’abstenir). Les chevreuils meurent aussi de parasitisme et pourtant point de sélection faite par l'homme ! Par contre le taux de mortalité de nos animaux domestiques est bien inférieur à celui des espèces animales sauvages (progrès de la médecine vétérinaire). Croyez-vous que mourir d’une arthrite septicémique pasteurellique est plus doux pour un animal que d’aller à l’abattoir ? Un animal sauvage n’a pas une vie facile, s’il tombe malade point de traitement, il souffrira parfois de la faim et de la maladie (bine plus qu'un animal d'élevage). Il y a une vision idéaliste de la nature chez les végétariens tandis que l’élevage est à leur yeux responsable de toutes les souffrances animales hors c’est totalement faux. Osez dire que l’élevage peut être synonyme de bonheur animal est pour eu un crime hors c’est souvent le cas en comparaison des affres que subissent les animaux dans un espace naturel sans intervention humaine. L’élevage n’est pas toujours rose mais de plus en plus l’éthologie et le bien-être animal sont pris en considération en France car le stress est probablement l’un des premiers facteurs de perte économique dans l’élevage. C’est une prise de conscience récente et au lieu d’essayer d’améliorer les choses et d’encourager les éleveurs à aller de l’avant, la plupart des extrémistes végans tendent plutôt, de par leur radicalité, à créer au sein de l’élevage un climat de suspicion, un repli sur soi des éleveurs et un véritable frein en ce qui concerne la condition animale.
On peut manger de la viande tout en respectant le bien être animal, cela est loin d'être antinonyme : j'éleve une partie des animaux que je mange (je les tue proprement) et je fais en sorte pour le reste de me fournir chez de bons éleveurs.
Proute dit : je pense qu'on me demande bien plus souvent de justifier mon mode d'alimentation que toi le tien.
En valeur absolue, c‘est fort probable, malheureusement, mais aussi évidemment (vu les répartitions dans la population). Cependant, je parie tout autant que le pourcentage des „omnivores“ qui te demandent de justifier ton alimentation avec un désir à peine dissimulé de te donner mauvaise conscience est très inférieur à celui des végétarien(ne)s / végétalien(ne)s qui me le demandent. C‘était mon propos initial.
J‘ai une anecdote intéressante, rigolote, histoire de ne pas (re)tomber dans des débats du style : c‘est moi, non, c‘est toi. Nous avons en fin d‘année un mariage à organiser pour un jeune couple de végétaliens dont les familles réciproques s‘alimentent de façon disons classique. Ils veulent un repas complètement / exclusivement végétalien et aucun alcool n‘aura le droit d‘être servi (oui, je sais, ce dernier point n‘a rien à voir, mais ça prouve à quel point ils veulent orienter les choses).
Ils annoncent qu‘ils veulent faire découvrir leur régime alimentaire à tout le monde. On pourrait y voire une cause louable, mais comme ils ne proposent aucune alternative, ils dictent leur façon de faire et penser aux autres. C‘est plutôt comme ça que je le ressens à titre personnel. J‘attends impatiemment cette soirée, les réactions, l‘ambiance, et en quelle mesure les clients se plaignent que nous ne proposons rien d‘autre. Affaire à suivre...
Eh bien… s’ils proposaient une alternative, ça veut dire qu’ils paieraient, eux, pour cette alternative, donc qu’ils financeraient un système qu’ils n’approuvent pas, je trouve cela plus logique que choquant. D’autant que les omnis disent tout le temps aux végés qu’ils mangent peu de viande et aiment tant les légumes. Si je me mariais aujourd’hui, je ferais pareil. (Pas pour l’alcool, mais quand on voit comment certains partent en live quand ils en abusent, je peux comprendre ce choix aussi de ne pas vouloir ce genre de problème lors de leur noce.)
Mais pour ma part, je ne demande pas aux gens ce qu’ils mangent, étant donné les stats, je pars du principe qu’ils mangent des produits animaux.
Après, forcément, quand on me demande pourquoi je n’en mange pas et que j’explique, je ne mets pas trois couches de pommade en disant vingt fois que c’est un choix extrêmement personnel, que chacun fait ce qu’il veut et que cela n’a aucune incidence sur ce monde où les petits oiseaux gazouillent. Non. Je fais la méchante végétalienne qui dit que pour bouffer les animaux et leurs sécrétions, faut les buter, et que moi, je ne veux pas participer à ça.
C’est actuellement un choix certes personnel, puisque rien n’y oblige, mais ne pas le faire amène forcément à être responsable de la mort d’animaux et, plus généralement, de leurs mauvaises conditions de vie dès lors qu’on les subventionne (en achetant ces produits là où 80 % des gens les achètent, tout simplement, là encore c’est statistique). Évidemment, on peut être persuadé que “les animaux, c’est fait pour être mangé”.
Après, s’il est utile de le préciser, je ne pense pas que les gens qui mangent de la viande et autres produits animaux, et subventionnent sont des mauvaises personnes et qu’elles devraient se flageller. Nous sommes dans une société où c’est la norme, et tout le monde ne s’engage pas dans ce chemin sur lequel on ne peut aujourd’hui aller que librement (enfin, malgré toutes les embûches, parce que ça veut dire de nombreux repas sans rien ou presque à chaque sortie, manifestation publique, etc. et de se faire traiter d’extrêmiste pour un oui ou pour un non).
Mais ce que je ne trouve pas juste, c’est quand ces personnes prétendent vivre dans un monde où tout va bien pour les animaux (et les éleveurs - auxquels ce ne sont pas les vegans qui portent le plus préjudice, faut arrêter avec le vegan powa, les vegans sont une minorité dont la plupart se fiche pas mal - et les tueurs en abattoirs), et gardent bien serrées contre eux leurs œillères. C’est alors pour eux facile de dire “méchant vegan”. (Et pour que ce soit clair, je n’ai pas l’impression que tu fasses partie de ces personnes.)
Je travaille jour et nuit avec des éleveurs. En plus de vingt ans d’exercice je constate que la quasi-totalité des éleveurs veillent particulièrement au bien-être de leurs animaux.
Notre position est radicalement opposée car il est indéniable que le pâturage est un écosystème équilibré qui, à contrario d’autres écosystèmes sauvages, est plutôt en faveur du bien-être animal (absence de prédation animale remplacée par une “prédation” humaine bien moins cruelle). Avez-vous déjà vu des animaux attaqués par des loups ? Il y a dans la prédation des canidés un plaisir de la chasse qui engendre de la souffrance pour les proies bien au-delà du supportable pour ceux qui font preuve d’anthropomorphisme … La vision d’une nature idyllique avec des animaux vivants paisiblement à l’état sauvage est totalement erronée. La cruauté ainsi que la maladie sont omniprésentes dans les écosystèmes sauvages : la souffrance est le lot quotidien de la plupart des animaux. L’élevage a pour vertu de proposer un écosystème apaisant pour les animaux domestiqués.
En ce qui concerne les cultures céréalières et toutes les cultures il faut bien admettre que ce sont des écosystèmes déséquilibrés et particulièrement pauvres. Il suffit d’aller dans une culture et de compter la biodiversité et la densité biologique au mètre carré et de comparer avec un pâturage. Les zones de pâturage restantes en France ne se prêtent pas pour la quasi-totalité à la culture : les milieux qui remplaceraient l’élevage seraient des forêts en friche, des tourbières ou d’autres milieux sauvages hostiles.
Ainsi il est évident que de promouvoir l’élevage extensif c’est être écolo, c’est aussi promouvoir le bien-être animal … Notre vision des choses est radicalement opposée en effet !
Ceci étant dit je préfère mille fois vivre dans une zone d’élevage allaitant où la pollution agricole est quasi inexistante que dans les vignobles ou dans les plaines céréalières ou proche de tout culture quelle qu’elle soit.
Je n’ai pas d’œillères bien au contraire je suis pragmatique et évite d’être moralisateur à outrance et de faire preuve de manichéisme en ce qui concerne l’élevage. J’évite également de faire de l’anthropomorphisme : la prédation animale dans les écosystèmes sauvage est un fait, nos critères de valeurs morales n’ont pas lieu d’être. Ce n’est pas le cas en ce qui concerne l’élevage. Mieux, je suis complétement impliqué dans le développement d’un élevage plus éthique.
Je tiens à signaler tout de même qu’il n’existe guère de mort « propre » mais que dans la plupart des abattoirs le bien-être des animaux est de plus en plus mis en avance et respecté du mieux possible. Quoiqu’il en soit la mort est une finalité et si celle-ci s’avère la moins douloureuse et la plus rapide possible cela concoure aussi d’une certaine façon au bien-être animal.
Enfin j’élève des lapins, pintades, poulets, poules pondeuses et brebis pour mon autoconsommation. Ceux-ci vivent heureux, ils n’ont pas faim et sont correctement soignés quand ils tombent malades. Je vis un peu en autarcie et accorde une grande importance à la qualité de l’alimentation de notre famille (ma femme était végétarienne mais depuis mange un peu de viande car elle sait que ceux-ci ont vécu heureux et ont eu une mort peu douloureuse) . J’essaye d’être autosuffisant (serre de 150 m2, 3 hectares de pâturage, potager collaboratif de plus de 700 m2) et sinon de me fournir localement dans des endroits que je connais.
En même temps, je ne pensais pas à toi. Mais plutôt à ceux qui disent, grosso modo "Ouh, je ne veux rien savoir, sinon je ne pourrai plus manger mon steak en toute inconscience.", ce qui ne me semble vraiment, mais vraiment pas être ton cas.
Je trouve par contre que, à l'instar de Jocelyne Porcher, tu diffuses une image de l'élevage qui certes, existe, mais est vraiment minoritaire aujourd'hui. A croire que les élevages de 85000 poulets de chair pour UN éleveur tout seul n'existent pas, que les truies qui passent leur vie dans un minuscule espace entre deux barres même pour mettre bas n'existent pas, que les belles vaches de chez nous ne souffrent pas lorsqu'elles sont écornées, et que les cochons ne sont pas élevés sur cailllebotis, et que les lapins batifolent tous dans des jolis clapiers (et pour les lapins, l'élevage industriel c'est quand même 99 %). Comment places-tu tous ces élevages, qui existent aussi et même aujourd'hui de façon majoritaire, dans le monde idyllique de l'élevage extensif ? Ils n'existent pas ?
Certes, je comprends ton envie de défendre l'élevage tel que tu le conçois et je suis sûre que tu déplores toi-même la façon dont sont élevés aujourd'hui l'immense majorité des animaux que nous mangeons, tu ne peux pas tout simplement les ignorer en prétendant que le problème vient juste des végétaliens qui n'ont rien compris à la nature !
Mais plutôt à ceux qui disent, grosso modo "Ouh, je ne veux rien savoir, sinon je ne pourrai plus manger mon steak en toute inconscience.", ce qui ne me semble vraiment, mais vraiment pas être ton cas.
Je pense que la majorité des "omnivores" a conscience de conditions d'élevage parfois indignes, de processus d'abattage qui peuvent être catastrophiques. Nous avons aussi un coeur et un cerveau. Mais quand je mange (donc aussi par exemple de la viande), je pense plus au plat, aux couleurs, aux arômes, puis à la consistance et aux saveurs. Ce n'est pas pour vivre avec des oeillères, me cacher la vérité et me donner bonne conscience.
C'est parce que j'arrive (le plus souvent et sans en tirer une quelconque fierté) à dissocier la notion d'animal (mourant) et la notion de viande. Je sais que la métaphore ne sera pas très heureuse, mais c'est un peu comme le fait que tu ne penses pas forcément à la centrale nucléaire qui fournit ton électricité quand tu allumes ton ordinateur. Voilà, c'était juste pour expliquer, sans aucune autre intention, encore moins négative.
C'est parce que j'arrive (le plus souvent et sans en tirer une quelconque fierté) à dissocier la notion d'animal (mourant) et la notion de viande. Je sais que la métaphore ne sera pas très heureuse, mais c'est un peu comme le fait que tu ne penses pas forcément à la centrale nucléaire qui fournit ton électricité quand tu allumes ton ordinateur. Voilà, c'était juste pour expliquer, sans aucune autre intention, encore moins négative.
Je trouve ça particulièrement juste, même si effectivement on est pas sur les mêmes registres.
@Docky : tu sais, je ne suis pas née végétalienne… quant à mon électricité, je prends soin de financer Enercoop plutôt qu’un fournisseur de nucléaire. Vous aussi, vous pouvez. Et ce dont tu parles est bien connu et porte même un nom : ça s’appelle le paradoxe de la viande. http://www.luxediteur.com/catalogue/voir-son-steak-comme-un-animal-mort/