Veganisme

jmguiche dit :A mon humble avis, l’anti spéciale gagnera en popularité avec la mise au point de la viande cultivée. Je pense que quand nous serons capable de rassasier notre envie de viande sans tuer, le message passera beaucoup mieux et il est probable que tuer pour manger de la viande semblera barbare.
cela va prendre un siècle.
 

Pas bête, et je pense que malgré cela les vegans continueront de l'être, que la viande de labo bon marché sera pour la majorité, et que les vrais riches continueront de manger leur viande de Kobé.

A mon avis, la viande de culture, qui est tout sauf végétale et végane, puisqu'elle pousse à partir de cellules provenant d'un animal mort et que je me demande avec quoi ils nourrissent ces cultures (pour les bactéries, c'est bien du bouillon animal, ce me semble) et qui donc est plutôt à destination des carnistes, ce sera pour bien avant un siècle. Je vois ça comme l'équivalent actuel des steaks hachés de viande de vache laitière réformée complétée avec du soja pour des raisons économiques.

Enfin en tout cas, moi, ces steaks de culture pas du tout végétaux, ça ne me fait aucunement envie et je ne me sens absolument pas le public cible.

Proute dit : Déjà, quand tu manges une raclette, si je te dis tout ce qui a été fait aux vaches pour que tu puisses manger ta raclette, tu n'auras pas l'impression de juste avoir donné un coup à une vache.

J'ai pris cet exemple de raclette exprès, il me paraît intéressant parce que justement, la raclette n'est pas le steak qu'"on" mange quotidiennement, c'est un plat que l'on mange de manière exceptionnelle et qui rejoint mon questionnement sur une consommation réduite, pour se faire plaisir de temps en temps en respectant une tradition culinaire (encore qu'il paraît que cet hiver, le confinement a eu un effet incroyable sur la consommation de raclette et la vente d'appareils mais c'est une autre histoire !).

Personnellement, je n'aime pas le fromage. Je n'en mange jamais à l'exception, allez savoir pourquoi, de quelques raclettes l'hiver qui se comptent sur les doigts d'une main. Admettons que tout le monde soit dans le même cas que moi : y aurait-il absolument besoin de maltraiter nos vaches pour produire une telle quantité de fromage ?

La charcuterie, c'est une autre histoire, il faut bien que le cochon y passe et là je plaide coupable : j'aime ça, j'en mange clairement trop et il faudrait que ça change. Je trouve d'ailleurs étonnant que tu me parles de la vache et pas du cochon dans mon histoire de raclette, je m'attendais à l'inverse !

En fait, pour résumer, la question morale qui me préoccupe le plus est : peut-on, dans le temps qu'on leur donne à vivre, traiter les animaux d'élevage aussi bien que mon beau-père le faisait si on réduit suffisamment notre consommation ? Dit autrement, les conditions de vie sont pour moi plus importantes que le fait qu'on les mette à mort à la fin, avec le bémol que les conditions d'abattage doivent aussi être bonnes. Peut-être est-ce inatteignable auquel cas je devrais me résoudre à ne manger que des patates et des cornichons (avec un bon verre de vin de Savoie quand même !) mais peut-être pas. Je ne sais pas et honnêtement, si ce n'était pas le cas, je ne sais pas si je saurais passer outre mes habitudes alors que pourtant, je ne suis vraiment pas un "viandard". Chapeau d'ailleurs à ceux qui sont passés d'un régime à l'autre, ça doit être un effort considérable !

@Proute: entre le labourage qui tue des vers de terre et les pesticides qui tuent les insectes. J’ai peur que même l’agriculture végétale pose problème, dès lors qu’elle est industrielle. 
(et effectivement, il n’y a pas pire industrialisation que Soleil Vert)

J’en revient encore à dire que le problème est en grande partie démographique.

Proute dit : Reste la question de s'arroger le droit de vie ou en l'occurrence de mort sur un être sentient.

La question de la vie ou de mort pour des raisons de plaisir, oui. Après, j'imagine que si tu as un nid de frelons dans ton jardin, tu ne vas pas gentiment le décrocher pour aller le suspendre ailleurs ! Tous les ans, en mars, et je l'ai donc fait il y a quelques jours, je sors des pièges à fourmi car si je ne le fais pas, je me réveille un matin avec des milliers de fourmis qui traversent quotidiennement mon salon en une belle ligne droite pour une raison qui m'échappe. Donc déjà, je tue des animaux ! Mais par contre, je comprends la logique de me dire qu'au moins, je pourrais m'en abstenir quand je le fais pour le plaisir. D'ailleurs, je n'aime pas les chasseurs (je suis dans une région avec les chasseurs "de base" mais aussi une grosse tradition de chasse à courre, qui occupe nos forêt pour tuer des animaux magnifiques et en accrocher la tête au dessus d'une cheminée, brrrr ! Je me dis qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir !) 

DuncanIdaho dit :
Proute dit : Reste la question de s'arroger le droit de vie ou en l'occurrence de mort sur un être sentient.

La question de la vie ou de mort pour des raisons de plaisir, oui. Après, j'imagine que si tu as un nid de frelons dans ton jardin, tu ne vas pas gentiment le décrocher pour aller le suspendre ailleurs ! Tous les ans, en mars, et je l'ai donc fait il y a quelques jours, je sors des pièges à fourmi car si je ne le fais pas, je me réveille un matin avec des milliers de fourmis qui traversent quotidiennement mon salon en une belle ligne droite pour une raison qui m'échappe. Donc déjà, je tue des animaux ! Mais par contre, je comprends la logique de me dire qu'au moins, je pourrais m'en abstenir quand je le fais pour le plaisir. D'ailleurs, je n'aime pas les chasseurs (je suis dans une région avec les chasseurs "de base" mais aussi une grosse tradition de chasse à courre, qui occupe nos forêt pour tuer des animaux magnifiques et en accrocher la tête au dessus d'une cheminée, brrrr ! Je me dis qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir !) 

Tu mets le doigt dessus : manges-tu des produits animaux parce que pour ne pas avoir faim ou être en forme, tu en as besoin, ou en manges-tu, par habitude, pour le plaisir que ça procure à tes papilles ?

Je pense que c'est une vraie question pour beaucoup de carnistes qui aimeraient ne pas faire souffrir les êtres sentients que sont les animaux s'ils ne s'y sentaient obligés.

Merci Proute pour les liens, j’essaierai de lire ça avec un peu plus de temps, plutôt que vite fait entre deux lignes de code.

@Duncan : je te rejoins. J’adore le cochon, même si ma consommation a baissée depuis que je suis en couple (mais remplacé par du boeuf, du poulet et du poisson, avec un occasionnel repas végétarien de temps en temps). Je ne me vois pas faire le changement, même si j’apprécie les idées qu’il y a derrière.
Pour la question de l’abattage, il y a une expérimentation en cours en France, sur l’abbatoir mobile, idée importée de Scandinavie. L’idée est d’avoir un camion qui se déplace dans les élevages pour faire l’abattage sur place, et éviter aux animaux le transport dans des camions surchargés. 
Le camion est posé de façon à être entre le champ et l’étable par exemple, de sorte que l’animal pense n’avoir qu’à le traverser (sur la petite longueur, pas sur la grande), et se fait assommer au passage, le but étant que ça soit le plus rapide et sans douleur possible.

Probablement pas de quoi reconvertir des vegans, je suis d’accord, mais en tant que “viandard” sensible au sujet, c’est une grande amélioration par rapport à l’état actuel des choses.

Vicen dit :@Proute: entre le labourage qui tue des vers de terre et les pesticides qui tuent les insectes. J'ai peur que même l'agriculture végétale pose problème, dès lors qu'elle est industrielle. 
(et effectivement, il n'y a pas pire industrialisation que Soleil Vert)

J'en revient encore à dire que le problème est en grande partie démographique.

Oui, ça et le fait que de toute manière, actuellement on tue déjà ces vers de terre et insectes, la différence serait juste d'arrêter de tuer quand ce n'est pas nécessaire à notre survie.

Pour le côté pesticides, il y a des expériences (relayées notamment dans le journal l'Ecologiste, qui n'est pas pour autant vegan-friendly) qui montrent que l'agriculture bio sur petites parcelles parviendrait bien mieux à nourrir le monde que l'agriculture intensive actuelle.

Sans compter qu'actuellement on a encore largement de quoi nourrir le monde, il y a des docus très intéressants sur la faim dans le monde qui montrent bien que c'est un problème économique plus que de ressources.

Le problème avec l'agriculture actuelle, c'est la pollution, la déforestation, le désapprentissage des méthodes naturelles, mêmes nos anciens ne savent plus faire (il aurait fallu la génération précédente pour nous réapprendre), etc., bref, c'est très large et vraiment passionnant.

Je trouve que ça couvre même des problématiques comme "l'éducation" de ce qui reste des peuples primitifs sur le globe (en Guyane, notamment)... et bien sûr, la politique, avec des faits dramatiques comme la persécution des "sans-terre" en Argentine, par exemple.

Tout cela nous concerne, notre bétail n'étant pas nourri qu'à l'herbe ou aux céréales bien de chez nous.

DuncanIdaho dit :

Personnellement, je n'aime pas le fromage. Je n'en mange jamais à l'exception, allez savoir pourquoi, de quelques raclettes l'hiver qui se comptent sur les doigts d'une main. Admettons que tout le monde soit dans le même cas que moi : y aurait-il absolument besoin de maltraiter nos vaches pour produire une telle quantité de fromage ?

La charcuterie, c'est une autre histoire, il faut bien que le cochon y passe et là je plaide coupable : j'aime ça, j'en mange clairement trop et il faudrait que ça change. Je trouve d'ailleurs étonnant que tu me parles de la vache et pas du cochon dans mon histoire de raclette, je m'attendais à l'inverse !

Ah, pour moi, la raclette c'est du fromage, et la charcuterie, c'est pas de la raclette. laugh

Admettons qu'on ne mange que les produits de nos gentils animaux gentiment élevés de façon éthique et respectueuse même si on les tue quand même dans leur prime adolescence.

Tu fais comment, pour la distribution ? Des tickets de rationnement ? Des restrictions spéciales pour ceux qui auraient les moyens ? Un prix très élevé pour réduire la consommation (et paiement du vrai prix de la viande au producteur – on ne parle bien entendu pas du prix payé par l'animal, la vie) ?

Je suis curieuse...
(Je me suis évidemment, fut un temps, posé toutes ces questions, et n'y ai pas trouvé de réponse.)

Ben sûr que non tu n’est pas la cible ! Par contre cela résoudra le problème de la souffrance animale.

Pour info, les cellules souche ne peuvent pas être prélevées sur un animal mort, une biopsie sous anesthésie locale)  est nécessaire mais pas un abattage. Les cultures de viande sont produite avec des cellules animales de départ et grandissent avec des nutriments végétaux. 

Après évidemment, il y aura des gens qui mangeront des animaux abattu, tout comme il y a aujourd’hui des gens qui continuent à chasser la girafe… Cela ne représente plus grand chose. Même si c’est toujours trop. Il est de toute façon difficile d’évaluer l’évolution des mentalités.

Pour résumer ces épineuses questions, un petit strip d’Insolente Veggie, malheureusement en petits morceaux, histoire à suivre :

être un omnivore raisonnable 2
être un omnivore raisonnable 3
être un omnivore raisonnable 4
être un omnivore raisonnable 5
être un omnivore raisonnable 6
être un omnivore raisonnable 7
être un omnivore raisonnable 8
être un omnivore raisonnable 9

Courage !
Même végétalienne, quand j’ai découvert ces petites images, j’avais, en tant qu’ancienne “bonne omnivore raisonnable” eu du mal à en comprendre/accepter certaines, mais finalement, maintenant que j’ai plus de recul, elles me paraissent d’une logique imparable : le point de vue de l’animal.

jmguiche dit :Ben sûr que non tu n’est pas la cible ! Par contre cela résoudra le problème de la souffrance animale.

Pour info, les cellules souche ne peuvent pas être prélevées sur un animal mort, une biopsie sous anesthésie locale)  est nécessaire mais pas un abattage. Les cultures de viande sont produite avec des cellules animales de départ et grandissent avec des nutriments végétaux. 

Après évidemment, il y aura des gens qui mangeront des animaux abattu, tout comme il y a aujourd’hui des gens qui continuent à chasser la girafe... Cela ne représente plus grand chose. Même si c’est toujours trop. Il est de toute façon difficile d’évaluer l’évolution des mentalités.

J'avais entendu (une émission sur cette viande in vitro, à la radio), que cela permettrait théoriquement de ne tuer plus qu'une vache sur 40. Pour le bouillon de culture de la viande, alors ?

j'ai vraiment un problème avec ce type d'argument qui consiste à mettre en parallèle l'animal et l'être humain car quand je mange exceptionnellement une raclette, je n'ai pas le sentiment de faire quelque chose d'analogue à taper mon voisin parce qu'il est noir.

Justement ce n’est pas un argument mais un procédé, qui consiste à prendre un argument et à le transposer à une situation similaire (ici on change juste le type d’oppression systémique, le reste est identique : individus sentients, souffrance, victimes, non-nécessité) pour mettre en lumière son invalidité ou son insuffisance.
(Si c’est le lien entre produits laitiers et souffrance animale qui t’échappe, je peux t’envoyer des liens)

Donc :
 

Deux possibilités :

1) ou bien ce type d'argument est là pour grossir le trait afin de faire culpabiliser l'interlocuteur, auquel cas je me détourne de la conversation car je n'ai pas de leçon à recevoir,
2) ou bien plus probablement l'argument est de bonne foi et je me détourne aussi car si je peux respecter la position de l'autre, je me dis que la discussion est impossible car nous ne raisonnons pas avec le même référentiel moral.

1) Le but n’était pas de faire culpabiliser, juste de révéler l’invalidité du propos (toujours en détachant le propos de la personne).

2) La discussion n’est pas impossible du tout entre deux personnes n’ayant pas le même référentiel moral. Si elle l’était, personne ne passerait de spéciste à antispéciste :-)
 

Après, j'imagine que si tu as un nid de frelons dans ton jardin, tu ne vas pas gentiment le décrocher pour aller le suspendre ailleurs ! 

Dans un cas de danger imminent, il est légitime de se défendre.
Ceci dit, lors de séjours dans un éco-lieu en pleine nature, je voyais régulièrement des frelons passer près de moi, voire rôder autour de ma pitance, puis s’en aller simplement et je ne me suis jamais senti en danger. Comme quoi quand on les laisse tranquilles (après, les frelons asiatiques, je connais pas)…
 

Tous les ans, en mars, et je l'ai donc fait il y a quelques jours, je sors des pièges à fourmi car si je ne le fais pas, je me réveille un matin avec des milliers de fourmis qui traversent quotidiennement mon salon en une belle ligne droite pour une raison qui m'échappe.

Question de curiosité sincère: qu’est-ce qui te dérange concrètement dans le fait que des fourmis traversent ton salon? Est-ce que ça peut représenter un danger structurel (ou autre problème concret) pour ton habitation?

Pour se réconcilier avec les frelons, rien de tel que les numéros dédiés de la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers !

beri dit : Question de curiosité sincère: qu’est-ce qui te dérange concrètement dans le fait que des fourmis traversent ton salon? Est-ce que ça peut représenter un danger structurel (ou autre problème concret) pour ton habitation?

Quand je te dis des milliers, ce sont des milliers. C'est-à-dire que sur toute la largeur de mon salon, c'est un trait noir quasi continu de 3 centimètres environ de large, qui part de la porte de mon jardin et va jusqu'à celles de mes toilettes qui sont tellement envahies que ma fille a peur d'y aller ! Donc oui, c'était un problème ! Et la saison des fourmis, ce n'est pas juste un week-end. Et franchement, empêcher des fourmis de rentrer, c'est chaud.

A la campagne, il y a pas mal d'animaux. Certains sont sympas, j'aimais bien par exemple l'année dernière me réveiller et prendre mon petit déj en voyant un faisan dans mon jardin tous les matins. J'ai eu une mante religieuse sur mon appui de fenêtre également, c'est un très bel animal. Par contre, j'ai moins apprécié quand j'ai vu un renard traverser ma pelouse au ras de la terrasse. Les rongeurs sont pénibles, ils se faufilent partout et peuvent faire des dégâts. Les guêpes qui font leur nid dans les plis du parasol, c'était pas cool non plus ! 

Bon, après, je pense que ce n'est pas tellement un problème de véganisme. J'imagine que si vous étiez chargés en forêt par un sanglier, vous aussi vous lui mettriez un bon coup de pied retourné pour lui apprendre le respect ! Concernant l'alimentation, j'entends les arguments et je m'y retrouve en partie.

Proute dit :Pour se réconcilier avec les frelons, rien de tel que les numéros dédiés de la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers !

Là dessus on sera d'accord ! Il fut un temps où j'avais toute la collection, à part je crois les tous premiers qu'on ne pouvait plus trouver.

 

Proute dit :Tu fais comment, pour la distribution ? Des tickets de rationnement ? Des restrictions spéciales pour ceux qui auraient les moyens ? Un prix très élevé pour réduire la consommation (et paiement du vrai prix de la viande au producteur – on ne parle bien entendu pas du prix payé par l'animal, la vie) ?
Un prix plus élevé, oui, ce serait normal, pas tant pour créer un effet dissuasif mais parce que ce sera plus rare et qu'en admettant qu'il soit possible de produire mieux, ça aura forcément un coût. Après, si j'ai envie de me faire un barbeuc l'été avec des amis parce que c'est sympa, c'est comme ma raclette l'hiver : ça me coûte cher mais c'est exceptionnel, j'assume d'y mettre le prix pour satisfaire un plaisir ponctuel.

En fait, pour être complètement honnête vis à vis de ma situation, je ne suis pas un gourmet. Manger m'est nécessaire mais est rarement un plaisir pour moi : le moins on reste à table, le mieux c'est. C'est sans doute aussi pour ça que mes exemples sont la raclette et le barbeuc : ce sont surtout des repas associés à des moments de convivialité ponctuels, ce n'est pas de la nourriture du quotidien. En réalité, je pense que je pourrais me passer de viande sans trop de soucis du moment que je me sens nourri. Le problème est que n'étant pas amateur des arts de la table, je n'aime pas non plus cuisiner, ni évidemment faire les courses et que in fine, les problèmes de "philosophie alimentaire" ne sont pas vraiment ma priorité (on a tous nos priorités !). Or, la solution de facilité quand on prépare les menus de la semaine et qu'on fait les courses, c'est quand même largement de se conformer au modèle dominant qui est de manger des cordons bleus avec des coquillettes ! laugh C'est un peu facile de me défausser sur la chaîne de distribution mais le fait est là : manger sans viande nécessite un engagement supplémentaire. Si la voie était plus facile, je pense que plus de gens pourraient suivre le mouvement. Qui doit faire le premier pas entre l'offre et la demande, malheureusement, c'est comme l'oeuf et la poule, c'est compliqué de répondre ! Ou plus probablement, chacun attend que ce soit l'autre.

Un autre problème pour tous ceux qui s'occupent de menus pour une famille avec enfants, c'est de trouver comment faire plaisir à tout le monde en mangeant équilibré. C'est déjà difficile sans contraintes liées aux animaux, donc je me vois mal leur dire un jour "désolé mes chéris mais les lasagnes, maintenant, ce sera aux légumes et sans béchamel ni gratin". J'admets qu'on peut les prendre plus jeunes à ce jeu là mais à un moment, ils sont confrontés à la cantine scolaire où on va leur proposer des steaks hachés frites et là on passe à un autre niveau d'engagement citoyen ! Là encore, je ne veux pas juste me défausser sur les autres mais chez nous, ils ne sont pas très doués à ce niveau. Ils ont le mérite de proposer des repas "végétariens" de temps en temps (comprendre 4 fois dans l'année) mais ils ne savent pas les rendre attractifs pour les enfants qui, ces jours là, ne mangent apparemment pas beaucoup.

Tout ça pour dire qu'à la fin, manger de la viande est sans doute se laisser aller à un plaisir pas forcément justifié, mais c'est aussi et surtout une solution de facilité dans un quotidien où on a déjà le temps de rien. Ce qui est un constat assez triste, je le reconnais volontiers.
Proute dit :
jmguiche dit :Ben sûr que non tu n’est pas la cible ! Par contre cela résoudra le problème de la souffrance animale.

Pour info, les cellules souche ne peuvent pas être prélevées sur un animal mort, une biopsie sous anesthésie locale)  est nécessaire mais pas un abattage. Les cultures de viande sont produite avec des cellules animales de départ et grandissent avec des nutriments végétaux. 

Après évidemment, il y aura des gens qui mangeront des animaux abattu, tout comme il y a aujourd’hui des gens qui continuent à chasser la girafe... Cela ne représente plus grand chose. Même si c’est toujours trop. Il est de toute façon difficile d’évaluer l’évolution des mentalités.

J'avais entendu (une émission sur cette viande in vitro, à la radio), que cela permettrait théoriquement de ne tuer plus qu'une vache sur 40. Pour le bouillon de culture de la viande, alors ?

Ben moi je n'ai jamais entendu ni lu cela. Et pour le peu que j'ai compris de la techno, je ne vois pas pourquoi. Mais bon... J'ai pas la science infuse non plus.

Mais de toutes façons on n'en est qu'au début. Je sais que Singapour l'autorise pour de la viande poulet, mais je ne connais pas d'autre production.

@jmguiche : oui, non, moi non plus je n’ai pas la science infuse, loin de là.
 


DuncanIdaho dit : Or, la solution de facilité quand on prépare les menus de la semaine et qu’on fait les courses, c’est quand même largement de se conformer au modèle dominant qui est de manger des cordons bleus avec des coquillettes ! laugh C’est un peu facile de me défausser sur la chaîne de distribution mais le fait est là : manger sans viande nécessite un engagement supplémentaire. Si la voie était plus facile, je pense que plus de gens pourraient suivre le mouvement. Qui doit faire le premier pas entre l’offre et la demande, malheureusement, c’est comme l’oeuf et la poule, c’est compliqué de répondre ! Ou plus probablement, chacun attend que ce soit l’autre.

Un autre problème pour tous ceux qui s’occupent de menus pour une famille avec enfants, c’est de trouver comment faire plaisir à tout le monde en mangeant équilibré. C’est déjà difficile sans contraintes liées aux animaux, donc je me vois mal leur dire un jour “désolé mes chéris mais les lasagnes, maintenant, ce sera aux légumes et sans béchamel ni gratin”. J’admets qu’on peut les prendre plus jeunes à ce jeu là mais à un moment, ils sont confrontés à la cantine scolaire où on va leur proposer des steaks hachés frites et là on passe à un autre niveau d’engagement citoyen ! Là encore, je ne veux pas juste me défausser sur les autres mais chez nous, ils ne sont pas très doués à ce niveau. Ils ont le mérite de proposer des repas “végétariens” de temps en temps (comprendre 4 fois dans l’année) mais ils ne savent pas les rendre attractifs pour les enfants qui, ces jours là, ne mangent apparemment pas beaucoup.

Tout ça pour dire qu’à la fin, manger de la viande est sans doute se laisser aller à un plaisir pas forcément justifié, mais c’est aussi et surtout une solution de facilité dans un quotidien où on a déjà le temps de rien. Ce qui est un constat assez triste, je le reconnais volontiers.

Ouaip.

Je suis d’accord avec toi que la société actuelle ne favorise pas vraiment ce genre de transition alimentaire.

Mais si on fait un petit crochet par le magasin bio du coin (parce que les tofus de supermarchés conventionnels, c’est vraiment infect), c’est pas très compliqué d’apprendre à cuisiner correctement le tofu pour remplacer de temps à autre ton cordon bleu. Que tu peux aussi remplacer de temps en temps par des lentilles. Ou de temps en temps par du chili aux haricots rouges, sans viande… etc.
Personne n’a jamais dit qu’il y avait des règles à suivre, et on peut changer ses habitudes petit à petit si c’est plus facile.

Pareil pour les enfants à la cantine : manger de la viande à la cantine, ça n’empêche pas de ne pas en manger le soir à la maison…

A mon avis, c’est juste une question d’habitudes à prendre, ce qui n’est certes, pas chose aisée.


Sans lien direct:

Petite question (expérience de pensée), mais si vous aviez le choix entre sauver un papillon ou sauver un arbre. Quel serait votre choix ?

Précision: en considérant que les individus en sont à la même fraction de leur espérance de vie et qu’ils se sont déjà reproduit.
(ils n’ont pas le même temps à vivre mais en proportion de leur espérance de vie globale, ils leur reste le même %pourcentage)
L’action ne vous coute pas grand chose mais vous ne pouvez pas contrecarrer en même temps les menaces qui pèsent sur eux.


Sauver:
A. l’arbre
B. le papillon
C. hésiter (trop longtemps)


Une fois que vous avez répondu à ceci, à partir de quelle répartition du nombre d’individus de chaque côté vous changer d’avis ? (En gros combien de vie d’arbre vaut celle d’un papillon ou vis versa)

C’est le dilemme du tramway, mais avec des espèces vivantes de toutes sorte. Vous pouvez y réfléchir avec d’autres types d’espèces. Par exemple si la plante et l’animal choisi ont exactement la même espérance de vie… ou bien entre deux espèces animales l’une plus apparentée que l’autre.

Ce n’est pas forcément nécessaire de répondre sur ce fil de discussion, vous pouvez parfaitement utiliser cette expérience de pensée de façon introspective.

Je pose ce type de question parce que ça n’a pas eu l’air d’émouvoir grand monde quand j’ai parlé des vers de terre. Je pousse peut-être l’anti-specisme un peu loin, mais plus une espèce vivante est loin de nous, moins on a de considération pour elle.



Pour en revenir au sujet:
Faut il distinguer les cultures où l’on prélève uniquement les fruits du végétal, des cultures où les plantes meurent au cours du processus ?