Violence, jeunes, immigration : les médias mettent le paquet

Je trouve qu’avec ce thème sujet à polémiques, nous nous en tirons pas mal au niveau de la courtoisie.

Quand on pense que des topics dégénèrent pour moins que ça…

M.X dit:Pfff… Bref, arréter de souler avec votre polémiue à 2 balles…
++

Govin dit:Je crois que tu confonds délinquance, banditisme et ... violence si tu t'en tiens aux seuls 20ème et 21ème siècles.
Je me suis sans doute mal fait comprendre : pour moi la question n'est pas celle de la progression ou non de la violence (à mon avis, la violence reste assez stable : toujours des guerres, toujours des accidents, toujours des gens maltraités, exploités, etc.), mais plutôt celle de la perception qu'on en a... Alors que pendant très longtemps on ne se souciait presqu'uniquement de la violence qu'on subissait directement (il y avait de quoi faire), la population est aujourd'hui bien plus sensible à la violence en général, délinquance et catastrophes (entre autres) confondues.

Alors oui, je ne m'attarde pas sur le banditisme ou la délinquance, car à mon avis, tout cela rentre dans le même processus télévisuel qui est celui de la violence inexpliquée, qui engendre la peur irraisonnée, qui fait elle voter pour les extrêmes... :?
Govin dit: Tout dépend de notre référent "temps". Car si le sort des femmes et des enfants dans le cercle privé s'est nettement amélioré entre le début du 20ème siècle et aujourd'hui, ces dernières années, on assiste à une recrudescence des viols commis sur des mineur(e)s, notamment les viols des adolescentes dans les quartiers sensibles.
Maintenant, on peut choisir de le taire ou de se rassurer en se disant que quand même dans le temps s'était pire.


je ne parle pas du début du XXe mais de ces trente ou quarante dernières années.
je ne parle pas non plus des "tournantes" très médiatisées.

concernant les femmes :
par violence sociale, j'entends repression pénale de l'avortement, droit du travail et travail de nuit, travail au noir etc....
par violences privées, j'entends surtout violences conjugales (coups et blessures, viol etc...)
quand je dis que la situation s'améliore ce n'est pas "à l'acte", c'est dans le traitement de l'acte.
En contractualisant certaines professions, en dépénalisant certains actes, en renforçant les obligations des employeurs sur le travail féminin, on améliore la situation.

Aujourd'hui, un certain nombres de comportements font l'objet de signalements, de répression, de prévention. Ce qui nétait pas le cas dans les années antérieures.
Des supérieurs hiérarchiques indélicats sont condamnés au pénal pour des faits qui, il y a 30 ou 40 ans, faisaient l'objet plutôt d'une condamnation sociale de la femme qui en était victime.
Les réseaux d'aide sociale aux femmes en difficultés existent, et ces femmes retrouvent une parole, ce qui n'était pas le cas avant.
Punir pénalement le viol conjugal, c'est une amélioration. Statisquement les plaintes augmentent, je pense mais c'est aussi parce qu'on lève des tabous et que les femmes "osent".

Concernant l'enfance, aux vues du travail des services sociaux (difs) il me semble que la situation devient plus claire. Là aussi des réseaux se mettent en plac et l'écoute existe.
Sur les cas très particuliers de pédophilie, on est un peu dans un effet de balancier. Ces dix dernières années, l'attention portée aux dires d'enfant était tellement importante qu'on est arrivé dans certaines situations à l'excès inverse. Maintenant, la parole des enfants est entendue mais a tendance à être moins sacralisée.

ce qui me pose pb dans certains raisonnement concernant la violence, c'est d'une part, qu'il n'existe pas UNE violence qui planerait à l'état de menace indéfinie, mais il existe DES violences qu'il est important de qualifier précisément si on veut les combattre.
d'autre part, ce qui est gênant, c'est cette focalisation sur l'immédiateté d'une situation sociale d'ensemble. Pour examiner si oui ou non, une société peut être qualifiée de "violente", il faut sortir le nez du guidon et balayer large tant sur l'évolution que sur les qualifications.

Entretenir le mythe d'une violence fantôme qui menacerait tout et tout le monde, c'est ouvrir la porte à des réactions instinctives de type sécuritaire.

à Xavo, comme je me place plus sur un plan social que statistique, je n'ai pas de source particulière.
Sinon, que je suis en relation avec la PMI et la CAF et que je connais des personnes qui travaillent dans le "social" notamment auprès des femmes victimes de violences.

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Je n’ai nullement envie de polémiquer sur ce sujet, ni même sur celui de l’immigration. Je voulais simplement réagir et expliquer que si les journalistes relaient les informations que tu as citées, c’est que malheureusement elles existent.
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Dans ce cas pourquoi les journalistes ne nous parlent-ils pas tous les jours des gens qui sont licenciés alors qu’ils ont une maison à payer et 2 enfants à nourrir, / Ou des hommes politiques qui réclament à corps et à cris une justice indépendante, alors que dans le même temps ils manipulent les lois et certains hommes de loi pour protéger les membres de leur parti / ou des bénéfices honteux que font certaines entreprises qui licencient à pleines portes !

c’est pourtant aussi des choses qui existent ! …C’est bien la preuve que les sujets abordés sont savament étudiés afin de faire de la lèche à certains idéaux qui puent ! :bonnetpouic:

Kouynemum dit:...plein de choses vraies

Evidemment, si chacun discute et débat avec ses propres repères, on ne pourra pas tomber d'accord, totu en ayant un point de vue somme toute assez semblable.

Une seule chose me choque:
Kouynemum dit:je ne parle pas non plus des "tournantes" très médiatisées.


J'aimerais bien savoir quels sont tes repères pour te permettre une telle réflexion ? (j'espère que tu ne prendras pas mon ton pour une agression, loin de moi l'idée de placer le débat sur la corde de la tension et l'animosité...)

J'ai bien peur que le peu que tu en entends à la télévison n'est que le pâle reflet de ce qui peut se dévoiler politiquement parlant en France.

Les tournantes sont un fléau social en voie de prolifération. Il est même une révolution en soi, insidieuse même puisque tu arrives à marginaliser l'acte en le disant surmédiatisé, dans la mesure où la femme y tient un rôle qui la rabaisse au rang d'objet sexuel.
Je ne pense pas que ta mère et la mienne, ainsi que nos grands-mères (tout au moins la mienne), aient remué ciel et terre pour un retour en arrière aussi radical.
Le mal est plus profond que tu ne le penses.

Contactez les relais de l’association “Ni putes ni soumises” en région parisienne, vous aurez une idée plus précise du mal qui gangrène notre territoire.

Je ne pense pas que les choses soient devenues pires qu’avant mais je pense que le violence a changé de visage (plus insidieuse, plus morale que physique)
La pédophilie est surtout mis en exergue depuis quelques années quand la presse notamment a divulgué des secrets encore inavouables il y a 50 ans
Quand on disait “qu’avant c’était le bon temps” ; je pense qu’ils font surtout partie des fautifs sur pas mal de choses qui ont dérivé
Les choses ne sont pas pires qu’avant, les magouilles je pense ne sont pas plus nombreuses, etc … (en politique, économie, colonialisme, environnement …)
Je m’indigne parfois à l’égard de nos aieux (qu’on place parfois un peu trop au devant de la scène) qui nous laisse une planète mal en point

Govin dit: J'aimerais bien savoir quels sont tes repères pour te permettre une telle réflexion ? (j'espère que tu ne prendras pas mon ton pour une agression, loin de moi l'idée de placer le débat sur la corde de la tension et l'animosité...)
J'ai bien peur que le peu que tu en entends à la télévison n'est que le pâle reflet de ce qui peut se dévoiler politiquement parlant en France.


je ne nie pas la gravité de l'acte, ni même le fait qu'il soit le produit d'une situation sociale particulière.
au contraire, son particularisme, les fantasmes qu'il véhicule, les acteurs qui en sont les auteurs, ses victimes, me font prendre beaucoup de recul par rapport au traitement médiatique qui lui est réservé.
Je pense que ce phénomène mérite un traitement journalistique de fond et pas la surenchère dans le sensationnel et "sans transition, on passe au reste de l'actualité".
Kouynemum dit:je ne nie pas la gravité de l'acte, ni même le fait qu'il soit le produit d'une situation sociale particulière.
au contraire, son particularisme, les fantasmes qu'il véhicule, les acteurs qui en sont les auteurs, ses victimes, me font prendre beaucoup de recul par rapport au traitement médiatique qui lui est réservé.
Je pense que ce phénomène mérite un traitement journalistique de fond et pas la surenchère dans le sensationnel et "sans transition, on passe au reste de l'actualité".


On est d'accord.

La violence est un marronier médiatique : ça fait vendre!
Maintenant le traitement que lui accorde les médias aujourd’hui (et on va dire depuis quelques années) n’est aucunement le reflet d’une évolution de la société.
Cela résulte d’une série de mécanismes : la copie entre journalistes (Le Monde en parle, donc Tf1 en parle donc F2 en parle donc…), la quête de sensationalisme des chefs de rédaction…
Tout cela souvent par paresse, manque de compétence ou tout simplement par manque de temps alloué pour faire leur boulot.
Maintenant il faut faire le tri entre ceux-là et les médias qui ont une véritable envie de nous manipuler à travers leur traitement de l’information sur la violence (notamment ceux qui suivent les initiatives de Sarko comme aux Tarterets je pense).

moi je vois surtout qu’on nous ressert la meme soupe qu’en 2002 pourt la reelection de chirac, la meme soupe qu’en 2004 pour la reelection de bush, etc:

On nous fait peur, et ne lesine pas sur les moyens.

allez y faites nous peur. apparement, on aime ca et ca vous fait elire.

bof.

Ceci dit, en parallèle, France 2 lance une série, très médiatisée, sur le rôle de la Présidence française tenu par une femme.

On pourrait y voir une volonté de préparer les esprits.

Ben justement, j’ai acheté Marianne aujourd’hui pour leur article sur le traitement de l’actualité des Tarterêts et la mise en musique médiatique.

Il faut vraiment se méfier de la présentation de la violence faite par les médias, ils recherchent le sensationnel et ne mette pas en perspective. Par exemple, lors des émeutes l’année dernière il y avait 800 voitures cramées par nuit. Mais qui savait que la moyenne est à 400 ? Instinctivement on compare 800 à 0, c’est énorme. Quand on compare 800 à 400, le chiffre reste gros mais une situation calme induit aussi beaucoup trop de voitures brûlées.
A force de présenter ces images brutes, les gens prennent peur. Une ville avait mis en place un service d’accompagnement des personnes à un distributeur de banque. Un policier disait que les personnes âgées les appelaient sans arrêt alors que statistiquement ce sont elles qui sont le moins souvent agressées ! Ceux qui avaient le plus peur étaient ceux qui craignaient le moins ! Ubuesque.

Donc oui, la violence est là. Oui, il faut en parler, rechercher la solution. Mais comment les journalistes hiérarchisent l’information, comment ils présentent des images chocs. NON. Cassez vos télés, ouvrez les journaux.

ca va dans le sens ou la violence a toujours existé. Maintenant, c’est le sentiment d’insecurité qui est omnipresent, et cela est du a la mise en scence (le fameux sensationnalisme decrit ci dessus) par les media.

de toutes evidences, que cela soit voulu ou non, les images TV ont changé la perception de l’actualité, et cela les politiques le savent bien.

en tout cas, j’attend le coup du petit vieux qui se fait aggressé la veille des elections, on n’y echappera pas.

tiens, ben puisqu’on en parle:

vu sur l’AFP il y a pas moins de 5 minutes


Une centaine de policiers, des caméras et une interpellation aux Mureaux


ca vous choque pas là?

Je crois que tout est dit. :pouicvomi:
Une centaine de policiers = une interpellation :pouicbravo:
Ca c’est de l’interpellation qui coûte cher !
Mais bon, si c’est pour faire du ciné pour les caméras…

tom-le-termite dit:t
Une centaine de policiers, des caméras et une interpellation aux Mureaux
Ben justement je crois que la dépêche souligne subtilement qu'il y a eu tout un barouf organisé (puisque les caméras n'étaient pas là par hasard) pour finalement pas grand chose... Il faut reconnaître que la critique de la surmédiatisation et la remise en question du traitement médiatique de ces sujets sont aussi assez présents dans les médias eux-mêmes (presse, radio, mais aussi télé, avec des émissions comme "Arrêts sur Image" ou "+ Clair"). Même si ça enlève rien au triste phénomène, on peut quand même s'estimer chanceux, car il me semble pas que ce recul existe vraiment dans la plupart des autres pays (USA, Italie, etc.)
tom-le-termite dit:moi je vois surtout qu'on nous ressert la meme soupe qu'en 2002 pourt la reelection de chirac.

Celà dit, je ne suis pas sur que les mêmes causes produiraient les même effets :
- la droite a eu 5 ans pour résoudre le problème, elle n'a pas réussi et son probable candidat aura du mal à reporter la faute sur le ministre de l'Intérieur (bon OK, il tape sur la justice), donc si le but est de donner aux français l'envie de plus de sécuritaire, le risque est de faire monter l'extrème-droite (ce qui en passant arrange surement en secret tous ceux - de droite ou de gauche - qui se retrouveraient au second tour contre Le Pen, la victoire étant plus certaine)
- en 2002, malgré son bilan, les voix de gauche s'étaient éparpillées - enfin bon, la mienne, (mais je ne pense pas avoir été le seul) car je pensais que le PS n'avait pas à rentrer dans la surenchère sécuritaire et à faire le jeu de la droite. J'ai toujours les boules mais ce coup ci je ne pense pas aller voter radical de gauche ou à gauche du PS uniquement parce que le/la candidat(e) aura dit qu'il faut enfermer les casseurs de voiture.

Je ne pense donc pas que ce coup-ci le piège puisse se refermer sur le PS (qui d'ailleurs à une postulante à la candidature qui s'est arrangée pour entamer le débat bien avant d'y être forcée par les médias)

Je lisais ça ce matin : http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1299.

Et on y trouve des choses pas bêtes sur la “violence” scolaire. Extraits :

Injures répétées, coups, caillassages, incivilités, vols, obscénités, lacérages de vêtements, exhibitionnisme, destruction de biens, insultes à l’autorité, menaces de mort, plaies et blessures… Non, ce n’est pas la description de la vie dans un collège ordinaire… mais tout simplement le rappel des principaux faits d’arme des héros de “La Guerre des boutons”, ces petits paysans bien de chez nous d’il y a un siècle à peine.

La rengaine sur la “violence des jeunes” joue un rôle autrement important : une société injuste à besoin de boucs émissaires pour détourner l’attention. Plus les médias parlent de violence dans les écoles, et moins ils parlent de la violence des licenciements, de l’horreur de la précarité, de la profondeur de la misère. Et, plus une société est injuste, plus les privilégiés ont besoin de la protection d’un appareil policier. Pour faire admettre à la population que l’État a le droit de mettre des barrières partout, des caméras à chaque coin de rue et des flics jusque dans les couloirs des HLM, il faut d’abord lui faire peur. L’exploitation éhontée du thème de la violence des jeunes sert à faire accepter un flicage de la société, un contrôle de l’ensemble de la population.

J’ai du mal à croire que l’état instrumentalise les médias pour faire peur aux gens afin de renforcer l’état policier. J’ai plus l’impression que les gens ont peur en général, que les médias surfent là-dessus sans aucun recul ou analyse et que nombre de politiques se voient contraints d’investir le sujet (et c’est bien) voire pour les plus démago de le mettre au coeur de leur campagne avec les soultions populistes qui vont avec (et c’est moins bien).