vous et les psy

xavo dit:Ayant un gros bagage universitaire en psychologie (étude de base pour les ergonomes) , j'avoue que l'expression "aller voir un psy" me semble particulièrement floue.
Kouynemum a donné pas mal d'infos pour comprendre ce que peut cacher l'expression. Il y a encore plus de spécialités que cela (neuropsychologie pour en citer une qui me vient à l'esprit) et ne sont traitées dans le passage cité que les approches "cliniques" (par exemple le psy du travail n'intervient pas en cas de pathologie) que je connais mal pour ma part.
Je veux pourtant préciser que toutes les approches cliniques ne recouvrent pas non plus les mêmes disciplines. La physiologie permet de comprendre les mécanismes de ce niveau permettant de prescrire des médicaments et est évidemment trés liée au corpus médical. La psychologie béhavioriste et cognitive étudie via la méthode expérimentale les mécanismes psychologiques, ce qui aboutit par exemple aux thérapies comportementales et cognitives. La psychanalyse se base uniquement sur l'expérience du thérapeute, qui a lui-même étudié l'expérience d'autres thérapeutes, et n'a donc aucune démarche scientifique (ce qui aboutit à tout et n'importe quoi).


j'ai peur de mal interprété tes propos à propos des TCC (Thérapies comportementales et cognitives). C'est marrant parce que je lis un article dans sciences humaines de décembre 2006 où il signale les TCC ont la meilleure efficacité face la dépression " de moyenne itensité (toc, phobies, anxiété).
Phil Goude dit:j'ai peur de mal interprété tes propos à propos des TCC (Thérapies comportementales et cognitives). C'est marrant parce que je lis un article dans sciences humaines de décembre 2006 où il signale les TCC ont la meilleure efficacité face la dépression " de moyenne itensité (toc, phobies, anxiété).


Je suis critique vis-à-vis de la psychanalyse mais je n'ai rien écrit contre les TCC (juste que la démarche scientifique est expérimentale, comme en biologie par exemple). :)

Comme je ne décolère pas depuis plus de 10 ans je vais témoigner ici de notre petite aventure familiale psy

j’ai cédé à la pression autour de nous (l’école surtout mais pas que) pour accompagner un de mes fils agé de 8 ans suite à la disparition de son père…
Nous vivions en vase clos après le drame et d’après le psychothérapeuthe familial recommandé par mon médecin traitant , je faisais tout mal et mes enfants (3 garçons) manquaient de se confronter à l’Autorité …il leur fallait un modèle masculin…etc etc
Bref à force (parce que j’'ai résisté) j’ai accepté dans l’intérêt de mes p’tits bouts et surtout celui de 8 ans de remettre en cause toute l’organisation de notre petit noyau famùilial, j’étais paumée dasn un ordre nouveau auquel je me sentais étrangère…mais c’était ma responsabilité de mère…et toute ma vie s’organisait autour de ce devoir maternel(devoir qui grignottait même la place de mon amour maternel)

Et puis ce Monsieur Professionnel m’a convoquée au bout de quelques mois de séances avec moi et/ou mon fils pour m’annoncer:
j’abandonne, je ne sais pas quoi faire avec votre famille, je n’y comprends rien (sic)c’est un système qui m’est étranger

et moi de lui répondre " et bien moi avant de vous connaitre, j’avançais peut être pas idéalement mais là vous l’avez tout démoli le système , et jetez l’éponge avant de reconstruire !!!"

Sans doute j’étais pas tombée sur le professionnel qu’il fallait (situation lourde) sans doute nous n’y étions ni prêts ni trop volontaires…(enfermés avec nos fantomes) Il était peut être bon mais pas avec nous …
mais quand même…pour moi c’est très grave ce comportement de la part d’un “professionnel”



si je me suis “mise à poil” en vous racontant tout ça c’est que je ne voudrais pas que d’autres connaissent ce genre de choses

Tout a été vite entre la vision de la psychiatrie réservée aux grands fous dangereux et les approches psy en tous genres ouvertes à tous (mode ou pas)
et il peut y avoir dérapage .chez les professionnels, mais aussi dans cette approche obligatoire pour l’équilibre de l’enfant, des familles…
et c’est trop souvent la panacée… on ne voit que cette solution …qui n’est pas forcément acceptée au fond des gens concernés mais qui y vont pour ne pas être encore plus jugés dans des situations déjà bien lourdes

…et la ligne est ténue entre conseiller quelqu’un qui n’ose pas avoir recours à un psy et l’imposer à quelqu’un qui réagit autrement…

Voilà si un jour je choisis de voir un psy, je ne m’en cacherais pas…j’en parlerais si ça peut aider à comprendre quelqu’un d’autre

je ne jugerai pas quelqu’un qui y va même beaucoup, …même sans raison que je comprenne
mais pas plus quelqu’un qui s’y refuse…même sans raison…



Et pour ceux qui veulent savoir:
il n’y a jamais eu d’Autorité à la maison mais il y a un système de valeurs qui est passé (ce qui se fait et ce qui se fait pas,) qui a permis aux enfants aujoud’hui grands une vie sociale , scolaire et professionnelle (balbutiante) sans histoires …
On est peut être encore tous les 4 habités par “nos fantomes” on a surement pas tout résolu . j’ai toujours peur des conséquences de ce qu’il ont vécu
…mais on vit et on joue…et comme dit Rody la vie suit son cours…

bon maintenant je me rhabille…Armelle

Toute expérience est unique en soi. Car moi j’ai vécu le contraire : ma mère est morte et mon frère, ma soeur et moi avons souffert de ne pas être allé chez un psychologue. J’ai fini par en faire la démarche personnelle car mes “démons” ont failli me faire abandonner une carrière que je rêvais de suivre depuis longtemps.

Nous n’avons pas vu de psy étant jeune et nous aurions vraiment du (je n’en exposerai pas plus ici mais il s’agit de cas assez lourds). A force justement de rester enfermé dans notre cellule familiale elle a fini par exploser.

Et je ne parle pas de mon frère skyzophrène à tendance paranoïaque.

Bref généraliser (“ne faites pas la même erreur”) à partir de son propre exemple est rarement bon.
Le problème de votre exemple est que ce n’était pas une démarche personnelle. On vous a forcé la main (ou en tout cas c’est comme cela qu’on le ressent en lisant ce que vous écrivez).

Moi j’en ai vu un durant 2 seances puis ai decidé de ne pas y revenir. J’ai eu un besoin fort d’etre aidé à un moment et puis ca a fonctionné.
J’en parlais plutot bien, sans mettre le sujet sur la table continuellement je repondais avec precision à toutes les questions posés par les proches et moins proche sur le travail psychanalitique.
Ah, je suis allé voir un psychanaliste-psychiatre, ca me rassurait d’avoir un coté “medecin” dans le therapeute.

xavo dit:Je suis critique vis-à-vis de la psychanalyse mais je n'ai rien écrit contre les TCC (juste que la démarche scientifique est expérimentale, comme en biologie par exemple). :)


Peux-tu expliquer plus précisément la démarche des TCC s'il te plaît ?

Don Lopertuis curieux :wink:
Vieux chat dit: Bref généraliser ("ne faites pas la même erreur") à partir de son propre exemple est rarement bon.

bon au cas où je n'étais pas claire, je ne cherchais surtout pas à dire de ne pas aller chez les psy... au contraire
Quant à généraliser , je me refuse à elucubrer des généralités (j'estime ne pas avoir les compétences pour ) alors je témoigne d'un fait de vie qui n'a valeur que de témoignage ... pour dire justement qu'il n'y a pas de règle.
Vieux chat dit: Le problème de votre exemple est que ce n'était pas une démarche personnelle. On vous a forcé la main (ou en tout cas c'est comme cela qu'on le ressent en lisant ce que vous écrivez).


ce que je voulais dire c'est effectivement de ne pas systématiser le recours à un psy si on n'y est pas pret ....c'est pourquoi j'ai souligné la pression...comme vous l'avez très bien compris

c'était par rapport au sondage et au "jugement " sur le recours au non à un psy
je disais que je pourrais choisir d'en voir un et le ne cacherai pas mais ne voulais pas qu'on porte un regard jugeant sur ceux qui y vont un peu beaucoup, passionnément ou pas du tout...

Mais comme vieux chat n'a pas compris et que de ce que je suis les forums, il est plutot fin en analyse j'en déduis que je me suis très mal expliquée
Alors merci vieux chat de m'avoir donné l'occasion de me ré expliquer
armelle

En tout cas, ces deux témoignages sont très enrichissants !

Mais comme vieux chat n'a pas compris et que de ce que je suis les forums, il est plutot fin en analyse j'en déduis que je me suis très mal expliquée
Alors merci vieux chat de m'avoir donné l'occasion de me ré expliquer
armelle

:oops:
*se sent un peu honteux de n'avoir pas vu que certaines phrases du message précédent devaient être lu sur le mode "mot d'humeur"*
Après ce message je suis retourné lire votre précédent message. Et en fait c'était la phrase suivante qui m'avait marqué. Mais avant de citer la phrase en question je veux juste dire pour ma défense qu'étant enseignant j'ai maintenant la "sale" habitude de toujours m'appuyer sur le texte et d'en tirer les conclusions qui s'imposent. Or en vous relisant je me rends compte qu'il fallait plutôt le prendre sur le ton de la discussion orale et au final laisser entre parenthèse la phrase que je vais enfin citer (^^)
si je me suis "mise à poil" en vous racontant tout ça c'est que je ne voudrais pas que d'autres connaissent ce genre de choses


Encore désolé d'avoir eu un ton docte. Je m'en excuse, d'autant que je connais un peu la sensibilité qui peu taffleurer lorsque l'on partage ce genre d'expérience.

:oops:
Don Lopertuis dit:
xavo dit:Je suis critique vis-à-vis de la psychanalyse mais je n'ai rien écrit contre les TCC (juste que la démarche scientifique est expérimentale, comme en biologie par exemple). :)

Peux-tu expliquer plus précisément la démarche des TCC s'il te plaît ?
Don Lopertuis curieux :wink:


Le principe de la TCC c'est de partir du constat suivant "le crâne on peut po voir dedans donc ppo la peine d'essayer de comprendre ce qui peut bien s'y passer. Par contre les comportements ça s'observe ça se quantifie, ça peut donc être l'objet de la méthode expérimentale."

La TCC va donc observer les comportements et leurs variations en fonction de tout un tas de critères.
La TCC se pose moins la question du pourquoi (Que se passe-t-il dans le crâne quand on ne fait pas un truc logique?) que la question du comment (Comment faire pour que le sgens arrêtent de fumer?)

La TCC va donc chercher des moyens pour modifier les comportements.

Evidemment j'ai un poil grossi le trait mais c'est là la philosophie sous-jacente du behaviorisme (qui vient de behaviour = comportement en anglais)
Vieux chat dit: Encore désolé d'avoir eu un ton docte. Je m'en excuse, d'autant que je connais un peu la sensibilité qui peu taffleurer lorsque l'on partage ce genre d'expérience.
:oops:

Je n'en ai pris au cas ombrage...j'ai effectivement pensé qu'on était tous "à fleur de peau" sur ce genre de témoignage...... et compris votre vive réactionmais

mais j'apprécie votre main tendue dans ce dernier message...

je me suis dit aussi que même si d'oridinaire je gagnerais à me rendre plus comprehensible...les circonstances avaient certainement aggravé ma mauvaise présentation des choses

Quant au langage, j'ai tout oublié du registre écrit (un peu vlontairemernt au début...) et quelquefois ça me fait du bien de lire des meassages de bonne tenue, littérairement parlant. ...même en vers puisque certains s'y essaient et s'en amusent

aucun souci donc Armelle

Les TCC se fondent beaucoup sur le traitement de l’information. Ce sont en général des thérapies courtes.

On considère en cognitive que l’atteinte d’un objectif ou la résolution d’un problème ou d’une situation est constitué de sous-objectifs. L’image fréquemment utilisée est celle de la résolution du casse-tête la pyramide de Anoï. Pour arriver à la position d’arrivée depuis la position de départ, il faut passer par des sous-étapes. Ces sous étapes une fois intégrées sont traitées par notre pensée comme des routines informatiques. Elles deviennent même parfois inconscientes.
Imaginons maintenant que pour x raisons, une de ses fameuses routines contiennent une erreur : On se retrouve en échec au final parce qu’un des maillons de la résolution est erroné mais intégré comme fonctionnement quasi automatique. Le sujet se retrouve en situation d’échec quasi permanente quand le problème se représente sous la même forme.

Heureusement, notre cerveau est adaptable. Dans la plupart des cas de la vie, nous sommes nous même capable d’analyser la situation et de voir ou se trouve notre erreur pour la corriger ensuite.

Parfois, l’erreur se trouve dans une de ses fameuses sous-sous-sous routines que nous avons intégré dans notre mode de fonctionnement sans même nous en apercevoir Et là la défaillance est plus difficile à retrouver.


Les résultats spectaculaires sont les traitements des phobies.
L’arachnophobie peut s’analyser ainsi : le patient en présence d’araignée répond par un comportement non adapté. La sensation qu’il ressent est exagérée puisqu’il reçoit des signaux de danger qui sont démesurés par rapport à la situation.
On analyse ce comportement par un mauvais traitement de l’information. La personne perçoit l’araignée et déclenche une alerte de danger inappropriée. L’araignée même inoffensive est classée à un moment de la pensée dans la rubrique des dangers graves qui déclenche immédiatement les réactions habituelles dans ce genre de cas.
L’image de l’araignée qui est traité dans le cerveau du phobique n’est plus celle qui correspond à l’information donnée à la base.

Le phobique va donc travailler avec le thérapeute pour changer son mode de pensée. Le thérapeute explique les étapes du travail au patient (contrairement à la psychanalyse). La difficulté première est de traiter l’image de l’araignée ou son évocation sans déclencher une réaction trop intense.
Cela commencera par des évocation orales, puis des images avec une progression qui va permettre de recommencer à traiter l’information depuis le début.
A la fin, le patient aura reprogrammé son fonctionnement mental. Il n’aimera sans doute pas plus les araignées mais sa réaction ne sera plus aussi démesurée en présence d’une de ces petites bestioles. Et cela lui permettra de vivre plus facilement.

On obtient le même résultat avec les symptômes dépressifs les plus courants. Là aussi, on peut analyser le comportement comme une réponse erronée à des informations. Erroné n’est pas vraiment le bon terme… Disons qu’on arrive , au final, à un comportement handicapant.
Là encore, en décortiquant notre système de raisonnement, on peut arriver à faire que le traitement des informations (relation au travail, dans la vie de famille) fassent qu’il n’aboutisse pas à un cul de sac.

Dans le cas des dépressions causées par des dysfonctionnements biologiques, le TCC peut intervenir également. Il viendra en complément d’une thérapie chimique pour éviter l’aggravation des symptômes et permettre au malade de mieux contrôler son affection.


Cette sensation de déjà vu que nous avons tous ressenti un jour ou l’autre est d’ailleurs un bon exemple d’erreur parfois commise par nos mécanismes cérébraux. Point de magie ou de divination et autre pouvoirs mystérieux là dedans ^^
Nous avons plusieurs types de mémoires qui nous servent à classer les situations vécues.
Dans ce cas particulier, le cerveau commet une erreur. Il classe le souvenir le plus récent (que nous n’avons même pas fini de vivre) dans la catégorie des souvenirs plus anciens.
La vitesse à laquelle cette opération est effectuée est tellement rapide que l’on a l’impression que ce que l’on est en train de vivre est déjà arrivé.
Le rangement des souvenirs est une opération que nous effectuons sans cesse sans même nous en rendre compte. Une toute petite erreur d’aiguillage et nous voilà projeté dans une situation très étonnante ^^

je ne sais pas quoi préciser à propos de l’expression “voir un psy”. C’est juste que les gens autour de moi disent qu’ils “vont voir un psy”, donc je reprends leurs mots.
Après, ce sondage avait juste pour idée de voir s’il y avait autant de monde que ça qui consultait puisque dans mon entourage, ça prend des proportions énormes.
A propos des consultations qui sont difficiles à obtenir, une des mes amies qui en parle le plus (et c’est à force de l’entendre parler de son psychologue que j’ai eu envie de faire ce sondage) va chez son psy deux fois par semaine (depuis juillet, elle dit qu’elle va arrêter parce que c’est trop contraignant, mais à chaque fois le gars lui dit “vous pouvez arrêter si vous voulez, mais ce n’est vraiment pas le moment”, et elle y retourne. Et il tient absolument à la voir 2 fois par semaine). Son petit copain va en voir un autre depuis 3 mois peut-être et quand elle parle de leurs psys, on a l’impression qu’il y a 4 personnes dans leur couple… c’est très déroutant… bref, tout est parti de là…

Et merci pour vos témoignages si sincères.

Pour ma part, je vais voir une psychiatre depuis juin. J’ai pris cette décision parce que je bloque depuis quelques années dans mon “développement personnel”, et que j’ai la volonté de dépasser ces difficultés, mais que je n’y arrive plus tout seul (et que ça commençait à peser fortement sur mon état psychologique). Mon caractère fait que je suis incapable de parler de mes problèmes à des gens qui ne sont pas très proches de moi, et que ces gens là sont trop impliqués pour que cela puisse m’aider de leur parler (et que c’est beaucoup plus facile avec un professionnel).

Il y a 8 ou 9 ans, j’ai déjà consulté un psychothérapeute pendant environ 6 mois, qui m’a aidé à avancer à ce moment-là.