piesstou dit:il est légitime le doute... du moins il me semble.
Bien évidemment que c'est légitime de douter, d'être sceptique. Mais ce qui m'éclate vraiment c'est de voir que, sur une première et unique vidéo qui tombe, la plupart sont déjà convaincus que c'est de la merde et que la BD est mieux. Et pire ! S'en suit l'amalgame débile sur : "les adaptations c'est de toute façon forcément pourri".
'Faut arrêter un peu sans déconner. C'est tout ce que je dis.
Je ne défend même pas Watchmen, mais comme le discours est sans cesse le même que ce soit du XMen, du LOTR, du Spiderman, du 300.. etc, bah au bout d'un moment ça soule c'est tout.
Et puis pour certains j'ai l'impression de revoir une ancienne prof' de français convaincu que si la virgule était placée là dans cette phrase de la page 412, ça avait forcément un sens philosophique sur la condition humaine, que l'auteur était vraiment balèze car il l'avait bien entendu fait exprès et que cette figure de style était l'essence même de toute son œuvre.
.. Mouai... pour moi, et quitte à passer pour un "butor", c'est du flan, de la masturbation intellectuelle sans intérêt, car ce n'est pas ça qui fera que j'aime finalement le roman (le film, la bd, le manga, l'animé, ..) ou pas.
J'aimerai si : l'histoire me touche, les personnages m'interpellent et si je peux m'identifier ou non, la rythme est soutenue, il y a un message et celui-ci est compréhensible sans devoir en faire des tonnes.. .etc
+
'soir,
hum... je cite un gros bout ^^
alors... il ne me semble pas avoir fustigé les adaptations en bloc et il me semble avoir cité des exemples positives...
il ne semble même pas avoir visé watchmen, du moins sa bande annonce.
mais juste essayé d'expliciter en quoi il était possible de "douter"... au vu du contexte de création propre à chaque oeuvre (et donc du lien unique qui pouvait en émaner et donc des attentes possible, du moins des projection, des désirs aussi) je ne me sens donc pas particulièrement "visé" par le début de ton propos.
en revanche, il me semblait surtout mettre un doigt sur un "souci" de technique... que tu évoquais dans ton message... et que tu ne sembles pas vouloir remettre sur le tapis.
sinon...
j'aimerais clarifier ma position vis à vis du "style"...
il me semble également débile d'aller s'amuser à essayer de dire que la virgule page 412 fut écrit dans un mouvement de panique par l'auteur dut à un souvenir refoulé de son enfance et de sa relation avec sa mère ce qui explicite toute son oeuvre.
toutefois...
il est des "cas", où l'histoire quand ce n'est pas l'auteur lui même qui en parle... où il est possible de retracer le processus de création... de connaitre la genèse, l'émergence de ce qu'on nomme communément un "style".
le "gueuloir" de flaubert me parait être un bon exemple (il gueulait ses phrases afin de s'assurer de la sonorité des mots entre eux, de leur rythme)... le brouillon de balzac sont plus qu'explicite (des fois indéchiffrable, tellement il est passé un nombre de fois important dessus)... les cahiers de zola font encore peur à certains ethnologue (j'en ai connu (des ethnologues a qui ça faisait peur) c'est disponible chez plon si me souvenirs sont bons et c'est très très détaillé... idem pour gide et ses faux moyanneurs... il a écrit en marge le "cahier des faux moyanneurs" où la genèse du style, de son approche est écrit en toute lettre...
les lettres de van gogh à son frère expriment toute la conscience et la volonté picturale de l'artiste (ses choix, ses sujets, ses soucis (pas que financier mais artistique)... les ouvrages de klee ou de kandisky permettent un bon en avant énorme quand à l'approche d'un art non figuratif, les esquisses de renoir... les notes de de vinci (sur le sfumato notamment)... les ébauches de delacroix sont admirables de limpidité... les oeuvres inachevés de gustave moreaux ainsi que ses notes explicitant "pourquoi" tel sujet, tel style, tel approche, telle couleur, tel aplat...
des écrits de diogène ou de démocrite aussi sont très "introspectifs" quand à leur propre "mise en scène"...
les heures de rush et de montage qui ont faillit rendre fou coppola pour son apocalypse now, lynch qui fabriquait lui même des meubles sur twin peaks, ozu qui non satisfait de la couleur des plantes arrêté le tournage, planté des fleurs à son gout et retourné la scène (pour un film en noir et blanc

je pourrais également citer en exemple les paroles des quelques dessinateurs ou scénaristes de bd que j'ai pu interviewé et qui sont très "conscient" de leur style et de l'effet qu'ils veulent produire, mais cela ne sera pas "traçable" contrairement aux exemples que je viens de citer (en pagaille il y en a plein d'autres)...
pourtant, je ne cherche pas à demontrer que tu as "tort" et qu'il y a finalement un "style", que tout est programmé et su d'avance.
comme je le disais plutôt, il est des analyses crypto-analytique de bas-étage... et tout n'est pas style conscient et tout ne s'explique pas... si je reprend lynch... il le dit lui même, il travaille de plus en plus autour du rêve (à ce propos le travail de polansky sur ses premiers films et remarquable je conseille, polansky par polansky le bouquin) autour de l'irrationnel...
et même chez descartes (pour en revenir au doute), il y a au centre de son corpus, le rêve (qu'il critique, mais qui sera l'élément déclencheur de sa pensée ce qui n'est pas rien) et dieu... qui pour le coup est un flou artistique de poids

ce que je cherche à dire, c'est que certes il est stupide de juger par avance un film sur sa bande annonce... (j'avais détesté celle de hors d'atteinte, le film m'avait bien plu)...
mais qu'il serait dés lors, une fois dépassé le "c'est stupide" (nous sommes sans doute tous d'accord là dessus), intéressant et constructif d'exprimer un agacement soit sans porter de jugement global... soit en explicitant le pourquoi des termes...
je cherchais uniquement à comprendre le "pourquoi" de ta hiérarchie de technique entre ciné et bd...
de même que dans cette réponse, je cherche uniquement à précise que le "style" ne se résume ni à une analyse fastidieuse de détail avec perte de l'émotion (puisqu'au contraire la majorité des artistes qui parlent de leur démarche parlent des émotions qu'ils souhaitent suscitées et des moyens qu'ils se donnent pour y parvenir), ni au ressenti brutal du spectateur, ainsi il me semble qu'effectivement l'identification est un bon moyen pour rentrer dans une oeuvre, mais que dans le même temps si on devait attendre après elle on ne sortirait jamais trop loin des sentiers battus.
kiss
...