Y a-t-il de mauvais jeux ?

shakaysloupe dit :

Après, on voit bien aussi la difficulté du sujet des mauvaus jeux dans le secteur, à savoir que dès qu'une personne s'avance, t'as des cohortes de gens trop vexés et pas contents qui le prennent pour eux et disent "non moi j'aime, donc c'est bien".
La critique négative est un supplice dans le secteur, donc ça aboutit à vindjeu qui met des 7 à tout le monde et ne note qu'entre 7 et 10, comme ça tout le monde est beau et content (et je les aime bien, hein, mais leurs notes manquent de courage. Ils doivent se dire qu'ils sont là pour la joie et qu'ils veulent pas se fâcher, mais ça participe de l'immaturité du secteur).

Je suis bien d'accord.
C'est vrai qu'on a tendance a le prendre personnellement quand quelqu'un critique nos jeux préférés. Alors qu'en fait ça ne remet pas en cause le fait qu'à titre personnel on l'apprécie et qu'on y prenne du plaisir.

apprend t on à être critique culinaire ? ou critique d’art ?
cela restera une vérité pour cette personne et non une vérité absolue.

ou alors on considère que l’avis de certains prévaut sur d’autres…en critique
(l’avis de mon médecin est peut être plus éclairé surprise que le mien…)

On peut évaluer la durée (long court) on peut évaluer la lisibilité, on peut même évaluer la direction artistique (cohérente ou non…et encore même la c’est à l’appréciation de chacun…)

mais pour la durée, c’est long c’est court…qui sera à même de décider comme une vérité pour tout le monde, que c’est trop long…ou trop court ?

je ne me sens pas concerné par la remarque de shakaysloupe sur “on touche a un jeu que l’on aime…” je ne suis pas particulièrement fan de zombicide, andor, la bataille etc
(je ne dis pas que cela ne peut pas jouer…)

mais arriver et dire ce film est mauvais, cette chanson est mauvaise, ce jeu est mauvais…

sur quelle base qui soit totalement objective ? (encore une fois long/court peut être objectif, mais trop long ou trop court , c’est à l’appréciation de chacun…donc non…)

“Les jurys se trompent”… j’adore 

Concernant zombicide je pense que tu oublie les cartes équipements et les pouvoirs des personnages.

Cela change beaucoup la façon de jouer et l’impact des dés.

Après c’est en effet un jeu prévu pour être léger.

Andor le problème c’est effectivement le malentendu entre la présentation qui donne l’impression d’un jeu d’aventure épique et la mécanique qui est un jeu de calcul assez froid. En plus sur certains scénario où il y a un placement aléatoire,  tu peux avoir perdu avant même le début de la partie.

Liopotame dit :
shakaysloupe dit :

Après, on voit bien aussi la difficulté du sujet des mauvaus jeux dans le secteur, à savoir que dès qu'une personne s'avance, t'as des cohortes de gens trop vexés et pas contents qui le prennent pour eux et disent "non moi j'aime, donc c'est bien".
La critique négative est un supplice dans le secteur, donc ça aboutit à vindjeu qui met des 7 à tout le monde et ne note qu'entre 7 et 10, comme ça tout le monde est beau et content (et je les aime bien, hein, mais leurs notes manquent de courage. Ils doivent se dire qu'ils sont là pour la joie et qu'ils veulent pas se fâcher, mais ça participe de l'immaturité du secteur).

Je suis bien d'accord.
C'est vrai qu'on a tendance a le prendre personnellement quand quelqu'un critique nos jeux préférés. Alors qu'en fait ça ne remet pas en cause le fait qu'à titre personnel on l'apprécie et qu'on y prenne du plaisir.

Je pense que c'est aussi une façon de présenter les choses. Encore une fois, je n'ai aucun souci quand on dit qu'un jeu est mauvais, tant qu'on est conscient que  c'est un jugement personnel. Si on dit qu'un jeu est mauvais en soulignant le fait que c'est vérité extra-personnel, il vaut mieux avoir des arguments solides. Hors par exemple, pour Andor, cela ne me paraissait pas fondé, surtout avec les arguments avancés. A noter que je ne suis pas plus fan que ça d'Andor, mais je le trouve pas mal dans son genre.

Alors Lipotame, Andor est il "objectivement" un mauvais jeu ? 

Liopotame dit :
shakaysloupe dit :

Après, on voit bien aussi la difficulté du sujet des mauvaus jeux dans le secteur, à savoir que dès qu'une personne s'avance, t'as des cohortes de gens trop vexés et pas contents qui le prennent pour eux et disent "non moi j'aime, donc c'est bien".
La critique négative est un supplice dans le secteur, donc ça aboutit à vindjeu qui met des 7 à tout le monde et ne note qu'entre 7 et 10, comme ça tout le monde est beau et content (et je les aime bien, hein, mais leurs notes manquent de courage. Ils doivent se dire qu'ils sont là pour la joie et qu'ils veulent pas se fâcher, mais ça participe de l'immaturité du secteur).

Je suis bien d'accord.
C'est vrai qu'on a tendance a le prendre personnellement quand quelqu'un critique nos jeux préférés. Alors qu'en fait ça ne remet pas en cause le fait qu'à titre personnel on l'apprécie et qu'on y prenne du plaisir.

oui il y a effectivement ce biais. Tout comme il y a le biais inverse  : quand on n'aime pas un jeu et qu'on voit que d'autres aiment (et pour peu qu'il ait des prix  ) il y a le réflexe inverse de se focaliser sur les côtés négatifs (voire d'en exagéré) en omettant les positifs.

Je note aussi qu'il y a dans ces discussions quelques divergences de sémantiques :

- bon / mauvais : il y a une tendance à couper les jeux de société de manière binaire avec ici des jeux qui seraient fondamentalement mauvais. Alors que bien sûr ce n'est pas aussi simple

- la nuance entre défaut et mauvais. Un jeu peut avoir des défauts sans être mauvais. C'est là le côté subjectif : les défauts des uns n'en seront pas pour d'autres. Exemple classique du thème 
 

Après une rapide recherche dans notre contexte la définition du terme mauvais correspondrait plutôt à:

- défectueux,  mal fait, qui comporte des erreurs,qui ne fonctionne pas ou mal.qui présente des imperfections.

- qui n’est pas conforme à la norme.

- est désagréable, qui cause du tort, qui fait du mal.


Le problème de la définition de l’art c’est que cela peut correspondre à 2 choses différentes:

- un ensemble de procédés et de règles,  de méthodes à observer dans la réalisation d’une tâche.

- une activité sans fonction pratique défini qui s’adresse délibérément à   nos sens et émotions.

Donc d’un côté quelque chose de totalement inutile ( sans fonction  ni but) et d’un autre un ensemble de normes précises.

Mog dit :
Liopotame dit :
shakaysloupe dit :

Après, on voit bien aussi la difficulté du sujet des mauvaus jeux dans le secteur, à savoir que dès qu'une personne s'avance, t'as des cohortes de gens trop vexés et pas contents qui le prennent pour eux et disent "non moi j'aime, donc c'est bien".
La critique négative est un supplice dans le secteur, donc ça aboutit à vindjeu qui met des 7 à tout le monde et ne note qu'entre 7 et 10, comme ça tout le monde est beau et content (et je les aime bien, hein, mais leurs notes manquent de courage. Ils doivent se dire qu'ils sont là pour la joie et qu'ils veulent pas se fâcher, mais ça participe de l'immaturité du secteur).

Je suis bien d'accord.
C'est vrai qu'on a tendance a le prendre personnellement quand quelqu'un critique nos jeux préférés. Alors qu'en fait ça ne remet pas en cause le fait qu'à titre personnel on l'apprécie et qu'on y prenne du plaisir.

Je pense que c'est aussi une façon de présenter les choses. Encore une fois, je n'ai aucun souci quand on dit qu'un jeu est mauvais, tant qu'on est conscient que  c'est un jugement personnel. Si on dit qu'un jeu est mauvais en soulignant le fait que c'est vérité extra-personnel, il vaut mieux avoir des arguments solides. Hors par exemple, pour Andor, cela ne me paraissait pas fondé, surtout avec les arguments avancés. A noter que je ne suis pas plus fan que ça d'Andor, mais je le trouve pas mal dans son genre.

Alors Lipotame, Andor est il "objectivement" un mauvais jeu ? 

Tu me poses une colle, je n'y ai jamais joué no Des retours qu'on lit d'habitude je n'ai pas l'impression que ce soit le cas. Je suis assez d'accord pour partir du principe qu'un jeu qui a reçu plusieurs prix devrait au moins être bon (même si on pourrait me répondre qu'un prix de 2010, lorsqu'il sortait une centaine de jeux par an, n'a pas la même valeur qu'un prix de 2020 et ses 1500 nouveautés).

 

Acathla dit :apprend t on à être critique culinaire ? ou critique d'art ?
cela restera une vérité pour cette personne et non une vérité absolue.
Non mais c'est parce qu'il y en a que lorsque tu vas au cinéma par exemple tu as déjà une petite idée des films que tu aurais envie de regarder et ceux qui ne t'intéressent absolument pas.
La critique du JDS aujourd'hui c'est une salle de cinéma où il faudrait que tu ailles voir les 30 films à l'affiche si tu veux avoir une idée duquel pourrait te plaire parce que "le mieux c'est d'essayer pour se faire son propre avis, tous sont potentiellement bons".


 
ocelau dit :
Liopotame dit :
shakaysloupe dit :

Après, on voit bien aussi la difficulté du sujet des mauvaus jeux dans le secteur, à savoir que dès qu'une personne s'avance, t'as des cohortes de gens trop vexés et pas contents qui le prennent pour eux et disent "non moi j'aime, donc c'est bien".
La critique négative est un supplice dans le secteur, donc ça aboutit à vindjeu qui met des 7 à tout le monde et ne note qu'entre 7 et 10, comme ça tout le monde est beau et content (et je les aime bien, hein, mais leurs notes manquent de courage. Ils doivent se dire qu'ils sont là pour la joie et qu'ils veulent pas se fâcher, mais ça participe de l'immaturité du secteur).

Je suis bien d'accord.
C'est vrai qu'on a tendance a le prendre personnellement quand quelqu'un critique nos jeux préférés. Alors qu'en fait ça ne remet pas en cause le fait qu'à titre personnel on l'apprécie et qu'on y prenne du plaisir.

oui il y a effectivement ce biais. Tout comme il y a le biais inverse  : quand on n'aime pas un jeu et qu'on voit que d'autres aiment (et pour peu qu'il ait des prix  ) il y a le réflexe inverse de se focaliser sur les côtés négatifs (voire d'en exagéré) en omettant les positifs.

Je note aussi qu'il y a dans ces discussions quelques divergences de sémantiques :

- bon / mauvais : il y a une tendance à couper les jeux de société de manière binaire avec ici des jeux qui seraient fondamentalement mauvais. Alors que bien sûr ce n'est pas aussi simple

- la nuance entre défaut et mauvais. Un jeu peut avoir des défauts sans être mauvais. C'est là le côté subjectif : les défauts des uns n'en seront pas pour d'autres. Exemple classique du thème 
 

Tout ceci vrai aussi.
D'ailleurs comme je le disais en introduction, nous avons la chance d'avoir un loisir globalement est assez qualitatif.
Il y a peu de jeux foncièrement "mauvais". Disons plutôt qu'il y a les très bons jeux, et les jeux qui se laissent jouer (et quelques étrons quand même). Sauf que vu la quantité de bons jeux, les jeux moins bons deviennent de facto des mauvais jeux, car notre temps de jeu n'est pas extensible et on n'a pas le temps de s'intéresser aux jeux moins bons.

Acathla dit :apprend t on à être critique culinaire ? ou critique d'art ?
cela restera une vérité pour cette personne et non une vérité absolue.
 

Bien sûr que ça s'apprend. En se plongeant dans l'histoire d'une discipline, en connaissant le milieu, les processus de production, en interrogeant les créateurs, en multipliant les découvertes, en sortant de sa zone de confort, en se remettant en question (dans l'idéal, évidemment !), en apprenant à rédiger, à affiner sa façon d'exprimer ses ressentis, etc. La vraie critique, ce n'est pas juste donner son avis, vraiment vraiment pas.

C'est même tout l'enjeu de la discussion, je pense : admettre que la critique, la vraie, est un métier, qui nécessite un apprentissage et des savoirs auxquels d'autres n'ont pas accès (pas parce qu'ils sont plus cons, juste parce qu'ils n'ont pas envie d'engloutir des années de leur vie dans l'étude d'un champ culturel). Et qu'un bon critique sait justement faire le tri entre ses goûts personnels et ce qu'il peut dégager objectivement d'une œuvre.
Rien à voir avec un usager du forum qui donne son avis, argumenté ou non. Vraiment pas !

Ton point de vue relativiste ("Chacun sa vérité", etc) sape le principe même de la critique. Ça peut se défendre, hein, mais je pense que c'est plus nuancé que ça. Bien sûr qu'il n'existe pas de vérité absolue en terme d'art ou de production culturelle, et les critiques eux-mêmes le savent très bien. La preuve : ils sont rarement d'accord entre eux !

L'idée de la critique, au fond, c'est de permettre de discuter d'une œuvre en se servant de bases théoriques solides et en la détachant du seul plaisir qu'elle nous procure. Et c'est ça qui semble un peu manquer dans le monde du jeu.

Allez, plutôt que de philosopher autour de définitions de concept, je vais citer un exemple.

Je repensais l’autre jour à Rise to Nobility
Un jeu qui claque visuellement, du placement de dés, de l’évolution et construction de moteur, les illustrations de The Mico avant qu’on ne le voit partout : 



Il a connu une campagne Kickstarter pleine de succès (370’000 balles), et j’avoue avoir longtemps bavé dessus.

Puis sont arrivés les premiers retours des joueurs (notamment sur le topic dédié) : trop long, trop alambiqué, un peu trop scripté…

Au final, ce jeu qui coûtait 60€ sur Kickstarter se retrouve aujourd’hui en tas(8 exemplaires) sur Okkazeo, à partir de 18€ la boite.

J’ai lu pas mal de retour comme quoi ça manquait de fignolage, que le tableau qu’on voit en bas à droite était un peu mal foutu, passage obligatoire mais pas assez puissant, etc etc…

En soi, le jeu a de la gueule, mais d’après une partie de son public, il semble manquer de “polish”.


Maintenant, je ne sais pas si c’est un mauvais jeu et n’y ayant pas joué, je me garderais bien de donner mon avis. Je pense que des gens l’apprécient beaucoup et seront content d’y jouer.
Mais comme ça a été dit plus haut, j’ai l’impression que c’en est pas un bon de manière relativement objective à la lumière des éléments que je viens de donner.



A titre perso, la dispo sur le marché de l’occasion est un bon indicateur me concernant. Un jeu dont on trouve 8 ou 10 annonces à prix cassé me tentera moins que celui qui est introuvable, a 200 alertes pour nouvelles annonces et où celles-ci partent en moins de 24h.



En fait, je n’ai pas l’impression qu’il y a des mauvais jeux. Juste qu’il y en a des bons, et qu’en dessous il y a la masse.

znokiss dit :
A titre perso, la dispo sur le marché de l'occasion est un bon indicateur me concernant. Un jeu dont on trouve 8 ou 10 annonces à prix cassé me tentera moins que celui qui est introuvable, a 200 alertes pour nouvelles annonces et où celles-ci partent en moins de 24h.
 

C'est un indicateur, mais on voit que seul, il n'est pas parfait. Certains jeux ont eu un petit tirage et donc sont difficilement trouvables. Cela peut faire monter leur prix (même en dehors de leur qualité), surtout s'il y a de la hype autour (et on est d'accord que hype et qualité sont deux choses différentes).
A l'inverse, un jeu peut avoir été trop tiré par rapport à la cible. Il va se retrouver en solde dans les boutiques et donc brader après sur Okkazeo. Il peut être un bon jeu de niche par exemple. Parfois aussi, un jeu peut être source d'une incompréhension : un jeu expert pris pour un jeu familiale, un jeu demandant de la réflexion pris pour un jeu fun... Cela peut induire des erreurs de casting et donc de la revente, sans que ce soit signe que le jeu est mauvais.

Mais on est d'accord qu'un jeu bradé partout, ayant de mauvais retours de toutes les communautés (TT, BGG...), etc. c'est peut être un signe ;). Je ne connais pas Rise to Nobility, et je n'ai donc aucun avis dessus.

Albumine Tagada dit :
Acathla dit :apprend t on à être critique culinaire ? ou critique d'art ?
cela restera une vérité pour cette personne et non une vérité absolue.
 

Bien sûr que ça s'apprend. En se plongeant dans l'histoire d'une discipline, en connaissant le milieu, les processus de production, en interrogeant les créateurs, en multipliant les découvertes, en sortant de sa zone de confort, en se remettant en question (dans l'idéal, évidemment !), en apprenant à rédiger, à affiner sa façon d'exprimer ses ressentis, etc. La vraie critique, ce n'est pas juste donner son avis, vraiment vraiment pas.

C'est même tout l'enjeu de la discussion, je pense : admettre que la critique, la vraie, est un métier, qui nécessite un apprentissage et des savoirs auxquels d'autres n'ont pas accès (pas parce qu'ils sont plus cons, juste parce qu'ils n'ont pas envie d'engloutir des années de leur vie dans l'étude d'un champ culturel). Et qu'un bon critique sait justement faire le tri entre ses goûts personnels et ce qu'il peut dégager objectivement d'une œuvre.
Rien à voir avec un usager du forum qui donne son avis, argumenté ou non. Vraiment pas !

Ton point de vue relativiste ("Chacun sa vérité", etc) sape le principe même de la critique. Ça peut se défendre, hein, mais je pense que c'est plus nuancé que ça. Bien sûr qu'il n'existe pas de vérité absolue en terme d'art ou de production culturelle, et les critiques eux-mêmes le savent très bien. La preuve : ils sont rarement d'accord entre eux !

L'idée de la critique, au fond, c'est de permettre de discuter d'une œuvre en se servant de bases théoriques solides et en la détachant du seul plaisir qu'elle nous procure. Et c'est ça qui semble un peu manquer dans le monde du jeu.

Donc le critique se base sur le respect ou non des "règles de l art" dans l'exécution de "l œuvre "?

znokiss dit :En fait, je n'ai pas l'impression qu'il y a des mauvais jeux. Juste qu'il y en a des bons, et qu'en dessous il y a la masse.

J'aime beaucoup ! 

concernant l'histoire de base théorique pour une analyse pro , c'est à voir avec prudence. Car ça tend à donner des critères uniformes, des standards, alors que les jeux marquants (ou de manière général les oeuvres marquantes) sont justement ceux qui ont bousculé les codes, approchés les choses de manières différentes, n'ont pas fait comme d'habitude on fait

(Oups, je répondais à Prince-Baron, dsl Ocelau !)

Pas seulement. En revanche, la manière dont une œuvre utilise, tord ou s’écarte des “règles de l’art” participe de son intérêt. (C’est même son seul intérêt, non ? Parce que sinon, on retombe dans la recette - voir les échanges sur le McDo, le Monopoly ou les films Marvel, qui ne font que décliner une recette éprouvée et efficace)
Tout comme un grand cuisinier saura utiliser des aliments auxquels on ne pensait pas, ou créer des combinaisons de saveurs inédites ou élégantes. Comme un réalisateur saura innover visuellement ou alors respecter des trames déjà convenues, mais en les sublimant. Ou comme un créateur de jeux pourra soit inventer une nouvelle mécanique ou l’intégrer de manière très habile, etc.
On est souvent face à une combinaison de facteurs, qui peuvent difficilement se résoudre à “bon” ou “mauvais”. Mais un critique pourra quand même donner un avis éclairé sur le tout. Il pourra dire si “la sauce prend ou non”, quoi.
La critique de Shanouillette indiquée plus haut est très chouette sur ce point (comme pas mal de critiques de Ludovox, d’ailleurs, vraiment précise et argumentée, comme celles d’Umberling que j’aime beaucoup lire aussi) : elle ne dit pas que le jeu est pourri, mais elle explique ce qui, selon elle et en fonction de plusieurs critères, ne fonctionne pas ou pas suffisamment. Au lecteur, ensuite, d’interpréter ça selon la confiance qu’il accorde à l’autrice de la critique et de voir s’il a quand même envie d’essayer ce que peut donner de la pose d’ouvrier avec sablier. Ça, c’est pour moi une bonne critique négative !

C’est parfait cette critique de Ludovox que tu cites. 

On voit bien là les 2 sortes d’exercice. Là, Shanouillette fais un retour avec son propre ressenti sur Pendulum, c’'est d’ailleurs justement casé en “Just Played”.

Et moi, c’est exactement ça que je cherche comme retour. 


Toujours chez Ludovox, on trouve aussi des tests fouillés qui décryptent et découpent un jeu selon des critères le plus objectifs possibles avec un système de notation complexe. 
Exemple ici avec Dungeon Petz
Ça, c’est ce qu’ils appellent un test. 

Eh ben je ne suis pas du tout le public pour ce genre d’autopsie froide, j’ai l’impression de lire une liste d’ingredients sur une boite de céréales, c’est vraiment pas mon truc. 


Je préfère lire les règles et aller voir les ressentis subjectifs des uns et des autres. Mais je comprends tout à fait que d’autres préfèreront les tests que les Just Played. 

(J’ai juste l’impression ici que certains soutiennent que l’un est mieux que l’autre ou l’inverse, alors qu’en fait non)

Ouaip, je préfère aussi les Just Played de Ludovox à leurs tests, que je ne lis pas. Justement parce qu’on sent le ressenti et la réflexion du rédacteur par rapport au jeu plutôt qu’une analyse qui, pour le coup, rate le coche en se voulant objective (mais ne l’est évidemment pas, puisque ce n’est pas ce que devrait viser la critique). L’idéal serait un mix des deux^^!

Idem j’aime bien ces Just played, pour les raisons que vous évoquez (plusieurs belles plumes chez Ludovox, j’aime bien notamment Atom car ses analyses/goûts sont souvent proches des miens). J’ajouterais que l’avantage c’est que le terme “Just played” met en valeur  le côté spontanée. Donc on sait que c’est dans un contexte découverte avec les avantages et limites que cela présente. C’est le truc que je reproche à Vin d’jeu par exemple, on sent que c’est du à chaud sans que ce soit clairement dit ( d’autant gênant quand ils en viennent à évoquer des problèmes de déséquilibres).

Et idem je lis peu leur test, même s’ils sont finalement bien fait. Globalement je préfère qu’on me “raconte” un jeu plutôt qu’on me fasse un liste des ingédients

Liopotame dit :

(même si on pourrait me répondre qu'un prix de 2010, lorsqu'il sortait une centaine de jeux par an, n'a pas la même valeur qu'un prix de 2020 et ses 1500 nouveautés).
Ca m'impressionne toujours ce biais, du "avant", y'avait pas grand chose qui sortait.
J'ai commencé à bosser dans le milieu du jeu au début des années 2000, et même à l'époque, il était très compliqué d'essayer tout ce qui sortait contrairement à ce qu'on entend parfois. Il restait possible d'avoir une vision globale de ce qui sortait, mais il y avait déjà trop de sortie pour tout essayer.
Alors, 100 jeux en 2010, la blague. Oui, le nombre de sortie aujourd'hui continue d'augmenter, et il devient même impossible d'avoir une idée de tout ce qui sort, mais on n'est pas passé de pas grand chose en 2010 à trop en 2020. Ce fut bien plus linéaire que ça : https://gusandco.net/2021/04/14/graphiques-jeux-nombre/

En 2010, j'ai joué à une centaine de jeux différents. Alors certes, pas tous sortis cette année-là, mais, étant déjà vendeur de jeux à l'époque, il y avait quand même pas mal de nouveautés.
Quand j'ai monté mon club de jeux au début des années 2000, on arrivait déjà à découvrir des nouveautés quasi toutes les semaines même si on appréciait de poncer certains jeux. Et il y avait déjà plein de jeux auxquels on ne jouait pas.
Oui, c'est sans commune mesure avec ce qui sort aujourd'hui, mais les distributeurs nous proposaient déjà des nouveautés très régulièrement.

D’ailleurs, ici, une liste des présentations pour Essen 2010 :
https://luding.org/cgi-bin/GameTag.py?f=00w^E4X&tag=E10

Alors, oui, y’a tout, réédition, extensions,… 
Mais c’est pas pour l’année, c’est juste Essen, y’a déjà plus de 200 titres.

shakaysloupe dit :- andor, c'est autre chose. Ca vend un narratif qui n'est pas si narratif.
Des cartes Histoire, une mise en situation et une certaine liberté dans le déroulé de l'histoire. Le problème avec le narratif, c'est que si ça raconte trop, on est porté par l'histoire, mais on ne la vit pas, un comme dans un film. Alors oui, on peut en attendre plus, mais je pense que le compromis était bon, encore plus à l'époque.
 
ca vend une aventure qui n'est pas du tout aventuresque (on n'explore pas, se battre contre des monstres peut être pénalisant...).
Il y a eu, dès le début, une confusion sur Andor. Le pion Narrateur est pourtant, à mon sens, assez explicite. Il raconte une histoire qui s'est déjà déroulé. C'est entre autre pour ça que les combats peuvent être pénalisant : quand tu racontes une bonne histoire, il ne peut pas y avoir que des combats, sinon, c'est chiant. Or, Andor, en se plaçant sur un ce point de vue, rend très cohérent le fait que les combats ne soient pas le centre du jeu. Mais souvent, comme les joueurs jouent les héros, cet aspect thématiques est omis. Il me semble au contraire très cohérent, mais en passant à côté, tu loupes forcément un morceau de ta critique 
Parce qu'en fait, à Andor, tu joues des héros, mais tu n'es pas dans la peau des héros à proprement parler : tu joues le héros tel que ses aventures seront racontés par les troubadours dans les années qui suivent. D'où ce côté moins naturel. Qu'on peut ne pas aimer, mais qui, du point de vue critique se justifie parfaitement.
En plus, ça fait longtemps que j'ai joué, mais je me souviens d'exploration, d'objets qu'on désespérait de trouver,... Donc, l'aventure est quand même là. 
Et, se battre contre les monstres est le but du jeu. C'est se battre contre des bestioles, certes dangereuses mais un peu commune qui est pénalisant. Parce que, raconter des histoires incessantes de combat, c'est chiant. Si Tolkien n'avait raconté que des bastons contre des gobelins, ce ne serait pas terrible (certains diront que ce n'est pas terrible quand même). Mais parce que Tolkien raconte aussi un voyage et se concentre sur les gros méchants, mais parle parfois des hordes. Or, Andor se place du point de vue de Tolkien, pas de celui d'Aragorn.
 
ca vend un univers qui n'est pas utilisé pour les sensations de jeu. ca vend un concept complètement différent de la réalité du jeu. Et en ce sens, c'est un gigantesque ratage. 
J'y ai pas joué énormément parce que ce n'est pas complètement ma came, mais j'y ai trouvé exactement ce que j'attendais : des héros, de la baston, de l'aventure. Un système de combat qui fait la part belle à la coopération (quand on combat à 2, on est plus fort que la somme de nos individualités).
Oui, le jeu sort des sentiers battus, il va chercher autre chose que le dungeon crawling habituel. En ce sens, je le trouve plutôt réussi.

Et pour les prix, s'il est en effet possible qu'un prix se loupe une année (ça reste un jury composé d'êtres humains), quand tu reçois une dizaine de prix, il est plus difficile de justifier que 10 jury soient complètement passé à côté.

 

Albumine Tagada dit :
Acathla dit :apprend t on à être critique culinaire ? ou critique d'art ?
cela restera une vérité pour cette personne et non une vérité absolue.
 

Bien sûr que ça s'apprend. En se plongeant dans l'histoire d'une discipline, en connaissant le milieu, les processus de production, en interrogeant les créateurs, en multipliant les découvertes, en sortant de sa zone de confort, en se remettant en question (dans l'idéal, évidemment !), en apprenant à rédiger, à affiner sa façon d'exprimer ses ressentis, etc. La vraie critique, ce n'est pas juste donner son avis, vraiment vraiment pas.

C'est même tout l'enjeu de la discussion, je pense : admettre que la critique, la vraie, est un métier, qui nécessite un apprentissage et des savoirs auxquels d'autres n'ont pas accès (pas parce qu'ils sont plus cons, juste parce qu'ils n'ont pas envie d'engloutir des années de leur vie dans l'étude d'un champ culturel). Et qu'un bon critique sait justement faire le tri entre ses goûts personnels et ce qu'il peut dégager objectivement d'une œuvre.
Rien à voir avec un usager du forum qui donne son avis, argumenté ou non. Vraiment pas !

Ton point de vue relativiste ("Chacun sa vérité", etc) sape le principe même de la critique. Ça peut se défendre, hein, mais je pense que c'est plus nuancé que ça. Bien sûr qu'il n'existe pas de vérité absolue en terme d'art ou de production culturelle, et les critiques eux-mêmes le savent très bien. La preuve : ils sont rarement d'accord entre eux !

L'idée de la critique, au fond, c'est de permettre de discuter d'une œuvre en se servant de bases théoriques solides et en la détachant du seul plaisir qu'elle nous procure. Et c'est ça qui semble un peu manquer dans le monde du jeu.

Le monde du jeu n'attend que toi pour créer ce métier !
Et tu pourras ramener ta fraise.