42 Voix d'écart....

Keiyan dit:Ca s'appelle le critère de condorcet, c'est parfaitement faisable techniquement, mais c'est totalement inenvisageable politiquement (je vous laisse déterminer pourquoi, c'est assez évident).


En fait, non, il y a un gars (Arrow) qui a démontré que trois des critères souhaités pour un système de vote étaient incompatibles. Il a même gagné un prix Nobel d'économie pour ça, en 1972. De ce fait, aucun système de vote ne sera jamais parfait.

Un scrutin majoritaire à un tour pourrait tout à fait élire un candidat qui perdrait face à n'importe quel autre. Le critère de Condorcet, c'est dire que si un candidat gagnerait face à n'importe quel autre, alors c'est lui qui doit être élu.

Le système de vote qui vient d'être évoqué (qui est aussi utilisé pour élire le laureat du International Gamers Award), où le dernier est éliminé à chaque tour, ne respecte pas ce critère. Par contre, il a l'avantage d'être immunisé au « vote stratégique », c'est le cas où voter pour un autre candidat que son favori avantage son favori (exemple type, voter Le Pen en 2001 pour éliminer Jospin alors qu'on veut que ce soit Chirac qui soit élu).

Un autre système de vote relativement simple pourrait consister à voter pour autant de candidats que l'on veut, et le candidat le plus cité est élu. Ce système a de bonnes propriétés, mais il n'est pas immunisé au vote stratégique et ne respecte pas le critère de Condorcet. Plus de détails par exemple ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Système_de_vote.

La plupart des systèmes de votes les plus évolués supposent de classer, voire de noter tous les candidats.

Remarquez qu'un système de vote compliqué rendrait la politique très compliquée, et les systèmes de vote les plus justes ont tendance à élire des candidats de consensus, là ou les scrutins majoritaires favorisent les politique plus tranchées…

Le PS n’est pas mort, il y a juste un certain nombre de personnes qui voulaient utiliser l’image de marque “PS” pour faire autre chose que du socialisme dedans.

La bonne chose c’est que ceux qui voulaient récupérer la marque pour en faire autre chose ont perdu, de 42 voix, et qu’ils vont aller faire leur truc dans leur coin, grâce à la légitimité qu’ils ont acquise via le PS, en particulier aux élections de 2007.
L’autre bonne chose c’est que Aubry, qui représente clairement le socialisme sur toute sa carrière, sera très probablement à la tête du parti.

J’attends de voir le PS se séparer en centre-gauche et PS, de voir quels militants vont aller où et ensuite de voir où iront les électeurs.

Il était temps que les non-socialistes quittent ce parti.

Si Royal était arrivée en tête, elle aurait récupéré la marque “socialisme” et l’aile socialiste du PS
- soit se serait retrouvé dans le tout jeune parti de Mélenchon… Qui (au passage) n’a plus du tout de raison d’être maintenant.
- soit (plus probable) aurait dû rester en veille pour redonner au PS ses idées politiques quand la situation s’y serait prêté de nouveau.

Ca, c’est ce qu’il faudrait comme clarification dans la politique française, pour le peuple français, on pouvait faire autrement et mieux, mais c’est ce qui doit se faire aujourd’hui. Le PS étant au fond, je ne pense pas qu’il puisse continuer ainsi, surtout avec Aubry à sa tête… Mais qui sait ?

Je demandais une chose…

Beaucoup sont en train de reprocher aux socialistes d’être un panier de crabes et il faudrait être naïf pour ne pas y croire.
J’ai l’impression que l’on reproche aux socialistes ce que l’on accepte plus volontiers des femmes ou des hommes politiques de droites.
Les magouilles du pouvoir de Chirac ou de Sarko sont traitées comme étant d’un cynisme plus naturel. Une sorte de pragmatisme politique de l’accès au pouvoir.
Ont-ils été mieux formés à cela ? Sont-ils plus malins ou plus menaçants ? Respectent-ils mieux la loi du plus fort ?

Par ailleurs, je crois que le père François avait un petit coté “après moi le déluge” dont on voit aujourd’hui les effets ^^.

MrGirafe dit:Le PS n'est pas mort, il y a juste un certain nombre de personnes qui voulaient utiliser l'image de marque "PS" pour faire autre chose que du socialisme dedans.
La bonne chose c'est que ceux qui voulaient récupérer la marque pour en faire autre chose ont perdu, de 42 voix, et qu'ils vont aller faire leur truc dans leur coin, grâce à la légitimité qu'ils ont acquise via le PS, en particulier aux élections de 2007.
L'autre bonne chose c'est que Aubry, qui représente clairement le socialisme sur toute sa carrière, sera très probablement à la tête du parti.
J'attends de voir le PS se séparer en centre-gauche et PS, de voir quels militants vont aller où et ensuite de voir où iront les électeurs.
Il était temps que les non-socialistes quittent ce parti.

Je persiste à dire qu'au delà d'un problème d'idées, il y a un problème de personnes...
Personnellement, je suis plus centre-gauche que gauche-gauche pour la simple raison qu'il faut faire avec "le monde d'aujourd'hui" et qu'à mon avis le centre-gauche plus modéré est plus réaliste et pourra donc "travailler" correctement. Au niveau des idées purement théoriques, je suis limite coco... mais j'ai conscience des limites dans "le monde d'aujourd'hui"
Bref, tout ça pour dire que je devrais soi-disant être plus proche de Royal que d'Aubry... et ben non... parce que je ne trouve pas en Royal quelqu'un de réaliste alors que je le trouve en Aubry... ou en Bayrou...

Paradoxe quand tu nous tiens... :kingboulet:

TT est maintenant partout!!

Le règne du 42 est en passe de s’imposer, diabolique!! :pouiclove:

Bon, sinon, l’écart est infime, et le PS me fait de la peine à voir en ce moment…

Je trouve les recours en justice ridicules, mais de toute façon, quelle que soit la “gagnante”, ça va être le foutoir.

En clair, chaque “camp” va avoir à une unité près le même nombre de représentants, et à chaque vote interne, il y a aura un risque de mise en minorité… Le risque sera encore plus grand dans le cas d’Aubry, car ses 50% représentent des courants plus disparates, et moins uni, et que ces 50% ne représentent en fin de compte que les anti-Royal…

Si un ou deux représentants sont absents ou indécis lors d’un vote interne, ça peut basculer, avec mise en minorité. On en arriverait avec une direction dans la même situation que la Polynésie (avec changement de gouvernement tous les deux mois entre Flosse et Temaru…), c’est à dire très stable… :bonnetpouic:

Cookie dit:mais j'ai conscience des limites dans "le monde d'aujourd'hui"

Hmmm. Enfin conscience des limites dans les limites de ta conscience, elle même limitée, située, plus ou moins bien informée, alimentée, etc. Ce qui de fait t'impose des limites assez limitées. D'où l'intérêt de se conscientiser pour repousser les limites dont on n'a pas conscience. :clownpouic:
D'où l'impérieux "soyons réalistes, demandons l'impossible", qui n'est pas si irréaliste que ça.
El comandante dit:
Cookie dit:mais j'ai conscience des limites dans "le monde d'aujourd'hui"

Hmmm. Enfin conscience des limites dans les limites de ta conscience, elle même limitée, située, plus ou moins bien informée, alimentée, etc. Ce qui de fait t'impose des limites assez limitées. D'où l'intérêt de se conscientiser pour repousser les limites dont on n'a pas conscience. :clownpouic:
D'où l'impérieux "soyons réalistes, demandons l'impossible", qui n'est pas si irréaliste que ça.

Certes... :wink:

D'ailleurs pour être honnête, le petit Nicolas nous le prouve tous les jours... On disait la France inréformable, il la réforme à la hache... et finalement ça passe mieux (disons que quand tu es mort, tu ne réagis plus... :mrgreen: ) que quand on essaye d'y aller en douceur...
Cookie dit:D'ailleurs pour être honnête, le petit Nicolas nous le prouve tous les jours... On disait la France inréformable, il la réforme à la hache... et finalement ça passe mieux (disons que quand tu es mort, tu ne réagis plus... :mrgreen: ) que quand on essaye d'y aller en douceur...

Je vois bien ce qu'il casse, je vois moins ce qu'il a réformé pour que les gens vivent bien.

Et sur la France inréformable, c'est un discours très libéral et pour le coup absolument irréaliste. Il nous semble naturel parce que depuis des années nos médias (indépendants comme les aime Lagardère, cf. ma signature du moment) nous rabâche à longueur de temps cette antienne de la pensée unique (et probablement autant sinon plus par paresse d'esprit que par alignement idéologique). C'est un lieu commun, la tarte à la crème du débat d'idées-qui-n'en-sont-pas.
La France a été réformée en profondeur entre disons 83 et aujourd'hui. Les structures de l'économie ont complètement changé, celles de la finance aussi. Le droit du travail a été profondément modifié vers plus de flexibilité et de temps réduit pas toujours choisi. Le financement de la sécurité sociale a été profondément bouleversé, passant progressivement d'un financement de cotisations patronales vers un financement par l'impôt. Le traitement du chômage a été réformé en profondeur avec l'exclusion statistique de la catégorie chômeurs de pans entiers de la population. Des domaines plus techniques comme la défense ou l'internet, la cyber-administration, ont connu des bouleversements fondamentaux. La proportion d'une génération à avoir un bac général est arrivée à un tiers (même si elle stagne depuis dix ans). La population n'a jamais été autant qualifiée.

Ce pays a été labouré dans tous les coins, mais toujours dans le même sens. Il y a un chiffre qui résume tout, c'est qu'entre 1983 et 2006 9,3% du PIB annuel est passé de la rémunération du travail à celle du capital. Ca fait entre 170 et 200 milliards d'euros par an. Tous les ans (à comparer avec les déficits "insondables" des différents comptes de la Sécu, de 4 ou 5 milliards par an).

Comment peut-on encore dire, sans être victime de la désinformation(ce qui est pardonnable, un temps), ou volontaire pour la propager (ce qui l'est moins), que ce pays est inréformable ? Ca fait partie du matraquage médiatique et dominant pour que les gens qui bossent et qui en bavent, vivent plus ou moins bien, continuent de se faire vider les poches. Parce que certains aimeraient bien que ce transfert de richesse passe rapidement la barre des 10%, histoire de faire les comptes ronds.

Mais les mêmes t'expliqueront sans aucun doute qu'il est "irréaliste" de songer à transférer une part de la richesse nationale dans l'autre sens...

On m’autorise un point de vue extérieur?
En un mot dramatique… après avoir eu la droite la plus bête du monde la gauche se décide à lui reprendre son titre… Par certains cotés cela serait presque rassurant pour la gauche puisque les symptômes de l’époque guerre des chefs, crise identitaire, électeurs en vadrouille vers le centre et les extrêmes sont les mêmes. Un retour au pouvoir n’est donc pas impossible… et plus vite que ne le laisse penser ce spectacle désastreux.
Les sourires convenus à droite me paraissent donc aussi présomptueux.

Là, où se niche le drame, c’est pour moi dans le placement et les valeurs défendues par la gauche. Notez qu’à chaque fois que les camps s’expriment, ils finissent par dire “c’est idiot, unissons nous nous avons les mêmes valeurs”… En sont-ils si surs? Je pense que le problème latent depuis longtemps, et le sujet a été évoqué ici est la définition de la plate-forme commune, du socle du parti et aujourd’hui personne n’arrive à la définir ou quand on la définit à l’incarner.
En passant, avez vous noté l’augmentation des définitions négatives à gauche, (contre ceci, contre cela…)?

Ainsi Ségolène Royal, pour qui je n’ai pas de grande passion, amène des choses intéressantes sur le fond et la forme, démocratie participative, reformatage du meeting (on aime ou pas mais la question mérite surement de se poser), interrogation sur certains classiques du dogme (sécurité etc)… mais la forme bloque définitivement une partie du PS.

Martine Aubry, pas plus de passion, représente clairement l’orthodoxie (famille méritante du PS etc…), grande fédération, ancrage à gauche etc… mais aussi le classicisme du PS que certains ne veulent plus…

Bref rien de me semble perdu pour le PS, il me semble juste que cette incarnation reste problématique (par défi je me dis qu’une Martine Aubry disant Fraternité ne choquerait peut-être personne), certains jeunes du PS doivent peut-etre se sentir un destin national maintenant…

Cheesegeek dit:après avoir eu la droite la plus bête du monde la gauche se décide à lui reprendre son titre...

Quoi ? La gauche va devenir la droite la plus bête du monde ???? :shock:
Cheesegeek dit:certains jeunes du PS doivent peut-etre se sentir un destin national maintenant...

DSK ? :kingboulet:

Bon blagues à part, je suis assez d'accord avec toi et aussi avec ce que disait le commandant plus haut.
Cookie dit:
Quoi ? La gauche va devenir la droite la plus bête du monde ???? :shock:

c'est bien ça :pouicok:
alighieri dit:
Cookie dit:
Quoi ? La gauche va devenir la droite la plus bête du monde ???? :shock:

c'est bien ça :pouicok:


c'est exactement l'impression que ça me donne aussi :|

surtout qu’avec les élections, il va falloir reconquérir des sympatisants qui à défaut de s’abstenir, pourraient voter pour d’autres candidats que le P.S.

Le grand perdant de ce merdier, ce n’est ni Royal, ni Aubry, ni Delanoe, c’est le P.S.

le poney dit:Le grand perdant de ce merdier, ce n'est ni Royal, ni Aubry, ni Delanoe, c'est le P.S.

C'est très symptomatique ce que tu dis, et intéressant.
"Le grand perdant c'est le PS".

Accessoirement les gens qu'il était censé représenter, même s'il ne le fait plus si bien depuis longtemps. :|

La vie est un jeu, car elle s’inspire d’eux, companeros. :^:

CARTE EVENEMENT
PANNE DE COURANT
Le vote de la motion en
cours s’arrête après le
premier tour.
Cette carte foit être jouée
avant que le second tour ne
commence (seules les voix
exprimées au premier tour
sont prises en compte).


(De La Voix du Nord)

00h08 : Deuxième coupure de courant à la fédé du Nord
Tout est dans le titre.





mouahahahahahah.

Docteur Mops dit:J'ai l'impression que l'on reproche aux socialistes ce que l'on accepte plus volontiers des femmes ou des hommes politiques de droites.


Le PS vit une péripétie que l'on retrouve dans chaque élection démocratique serrée. Les 2 candidats défendent leur territoire en utilisant tous les recours jusqu'à la la proclamation définitive des résultats. Rien de bien étonnant.

En revanche, dans l'affaire Clearstream nous avons assisté à une chose hallucinante: un homme politique de droite utilise des methodes de barbouze pour descendre un autre homme politique du même camps.

Est ce du même niveau ?

( Pour Wasabi, ces gens là sont au pouvoir, et cela me fait froid dans le dos. Rends mois ma petite laine. :D )
Fred. dit:
En revanche, dans l'affaire Clearstream nous avons assisté à une chose hallucinante: un homme politique de droite utilise des methodes de barbouze pour décendre un autre homme politique du même camps.


C'est surtout qui fait peur en fait. Le PS a des querelles de clocher. C'est pas joli, mais ça a toujours été le cas. Z'ont pas réussi à trouver un "dictateur" à la Sarko capable de se pointer en disant "Fermer vos gueules, c'est moi le boss". Je ne suis pas sûr que la situation à l'UMP soit meilleure. Si Sarko devait disparaitre aujourd'hui, ce serait exactement pareil, comme ça l'a toujours été.
loic dit:Si Sarko devait disparaitre aujourd'hui, ce serait exactement pareil, comme ça l'a toujours été.
Je ne me souviens pas des années avant Chirac, mais depuis qu'il a été premier ministre sous Mitterrand, il a été le chef incontesté de son parti, sauf l'épisode Baladure qu'il a su balayer avec brillo.
Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, sans sarkosy, on aurait un beau bordel à l'ump !

Bizarre, bizarre, je suis tout de mon point de vue de la belgique mais c’est bizarre, les interventions du début de ce post m’ont beaucoup surprise. Un genre de vague anti-royal.

Par chez nous, on a plutôt l’image d’un parti socialiste déboussolé qui ne veut plus des anciennes pratiques mais qui se base toujours sur ses éléphants. Quelle liberté aura madame Aubry avec tout ce monde de “son coté” quels seront les vrais changements possibles au ps avec tout ce passif (tous ces éléphants derrière elle)? D’un autre coté, en quoi le fait que madame Royal dise des choses d’une autre manière et aussi propose autre chose soit si choquante. Y-a-t-il un discours préformaté au PS dont on ne peut pas sortir ? NE pesnez-vous pas que la “jeune” génération derrière madame Royal pourrait amener du sang neuf, le fait qu’elle veuille ouvrir le parti pourrait redonner de l’allant au parti, non ? En dehors des tirades présidentielles pour rattiser large lors de la campagne, son discours est-il si à contre courant d’une nouvelle vision d’un ps (centre-gauche) pouvant affronter la droite de monsieur Sarkozy ?

Bon, ne vous inquietez pas trop pour vos socialistes, car chez nous, disons qu’on en a plusieurs qui sont restés des années au pouvoir et qui y sont encore et certains poursuivis en justice et pas mal qui ont fait un tour par la case prison. Donc “votre PS” est moins à plaindre que le nôtre.

La vraie relève de la “gauche” (/extrême gauche ?) en France semble être monsieur Besancenot. Si ça continue comme ça au PS, je pense que c’est lui qui va récolter du monde… Besancenot ↔ Sarkozy, le match serait beau, non ? (après LePen ↔ Chirac : j’estime que tout est possible lors de vos présidentilles). Sur ce , je vais continuer à suivre la saga et je me demande ce qu’il ressortira du recollement.

le truc, c’est que le PS n’a pas absolument intérêt à changer : il a énormément d’élus, gagne toutes les élections locales haut la main, se goinfre de thune publique avec ses succès électoraux : il ne gagne pas la présidentielle, mais il ne fait pas pitié non plus, loin de là : pour un parti sensé être sans chef et sans idées, c’est pas si mal
l’autre truc, c’est que si Ségo a l’air entourée de petits jeunes sympas à la télé, c’est parce qu’elle ne s’y montre pas avec Guérini, Collomb ou Frêche, qui ne sont pas tout frais. ce truc de la relève générationelle est pipeau : elle est à peine plus jeune que les autres éléphants, qui eux aussi ont formés plein de quadras
en ce qui concerne sa “manière”, il faut avouer que nous autres français sommes très réacs là-dessus : on aime les hommes politiques qui ressemblent à des hommes politiques plutôt qu’à des chansonniers, jet-setteurs ou télévangélistes : on est comme ça.