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Cet article fait partie d’un dossier essayant de couvrir la gamme des Aventuriers du Rail pour les 20 ans du jeu. Voici quelques liens :
La version Asie fait partie du map pack #5 en complément de la version Asie par équipes. Allons-y !
Les infos
François Valentyne
Cyrille Daujean, Julien Delval
Map pack #1 Asie Par équipes/Asie Légendaire
30-60 minutes
2011
En un coup d’oeil
| Nb de joueurs | Nb de wagons | Nb de tickets dans le jeu | Tickets à distribuer | Tickets à piocher | Bonus de fin de partie |
|---|---|---|---|---|---|
| 2-5 | 45 | 36 (dont 6 longs) | Au moins 2 parmi 4 (dont 1 long) | Au moins 1 parmi 3 | Bonus Asian Explorer |
Les composants
- 36 cartes Destination (6 longues + 6 régulières)
- 1 plateau Asie
Rappel des règles spéciales
Ferries
Pour prendre possession d’une ligne de Ferries, un joueur doit jouer une carte Locomotive pour chaque symbole de Locomotive figurant sur la route.
De nombreux ferries en Mer du Japon et en Mer Jaune qui rendent l’accès à Kobe assez périlleux, surtout qu’une couleur de carte Wagon est imposée à la pose.
Montagnes Asie
Pour prendre une route de montagne, un joueur dépense autant de cartes qu’il le ferait pour une route normale, en respectant la couleur de la route, et place ses wagons sur celle-ci. Les points marqués correspondent à la longueur de la route, comme d’habitude. Cependant, le joueur doit en plus défausser un wagon par symbole X présent sur la route. Ce ou ces wagons sont pris dans la réserve du joueur et placés sur la zone prévue à cet effet sur le plateau de jeu. Chaque wagon défaussé fait immédiatement gagner deux points au joueur concerné.
La vraie réussite de la carte qui nous permet d’influer sur le rythme de la partie tout en s’octroyant des petites routes. On inverse un peu les rapports de force dans la gestion de main. Il faudra parfois sortir de ses routes habituelles pour éviter de laisser à l’adversaire la mainmise sur ces routes.
Les routes de Montagnes sont facilement reconnaissables, ici de Karachi vers Tbilisi en passant par Tehran.
Asian Explorer
Le joueur qui a relié le plus de villes entre elles au sein d’un même réseau ferré reçoit le bonus Asian Explorer et marque 10 points supplémentaires. Le réseau en question peut contenir des branches et des boucles mais toute ville ne peut être comptée qu’une seule fois.
La carte Asie est également le fruit du concours de création de nouvelles cartes organisé par Days of Wonder en 2010. Cette fois-ci, c’est François Valentyne qui se verra auréolé du titre de co-auteur sur les boites.
Je n’ai jamais été réellement séduit par ce bonus qui est vraiment situationnel. Il semble plus difficile de gagner avec des longs tickets à l’Est, handicapés par les ferries et un nombre réduit de route de Montagne. Dommage.
Analyse
L’auteur propose l’ingrédient incontournable d’une bonne extension : les petits twists qui n’ajoutent qu’une ligne de règles mais qui bousculent votre façon de jouer.
Avec un bonus en points et la défausse d’un train supplémentaire sur des tronçons en montagne, Valentyne arrive à redonner de l’attrait aux tronçons de 1 ou 2 espaces. Encore mieux, ces petits changements permettent d’accroître la compétition sur des tronçons clés du plateau. Si la problématique comptable pouvait être résolue via des sources de points alternatives (tickets, bonus de fin de partie par exemple), le faible rendement de la pose répétée de tels tronçons pouvait creuser un retard impossible à combler. Hors course pour le chemin le plus long ou perte nette de points par rapport à un joueur qui pose un tronçon de 4 espaces par exemple.
La défausse d’un train permet de reprendre du contrôle sur le tempo de la partie et donc de mieux optimiser la construction de son réseau.
François Valentyne a aussi pris le parti de réintégrer les longs tickets de la version Europe. Bonne idée pour encourager l’exploration des différentes régions du jeu.
Si le Nord-Est offre de longues lignes droites généreuses en points, elles se révèlent au final moins attrayantes que les nouvelles stars du plateau, les montagnes. Les mers Jaune et du Japon sont minées par des ferries coûteux en locomotives, dont la lente construction n’offre que peu de flexibilité, en temps et en trains, pour adapter sa stratégie avant la fin de partie. Les gros tronçons sont aussi un désavantage dans la course au bonus de fin de partie, le nombre de villes connectées. Une cause perdue à l’avance.
Quels sont les leviers restants ? Si à 2 joueurs, le block et l’intégration ces routes de Montagne sont nécessaires contre des tickets longs plus sexys (contre l’infâme Astrakhan-Hanoi qui a tout pour lui), à 4 ou 5 joueurs, il est difficile de lutter si en plus des adversaires viennent nous mettre des bâtons dans les roues (Omsk-Kobe en concurrence avec Khabarovsk-Karachi ou Krasnoyarsk-Singapore).
Autre problème, un block ne fera sens que si les cibles peuvent être clairement ou partiellement (prise de risque) identifiées ou être la conclusion d’une déduction raisonnée. Avec une carte hyper compacte et des tickets trop similaires pour être démasqués, les leviers sont au final assez faibles et plutôt hasardeux.
Au final, en tant qu’extension, l’Asie propose de revisiter un pan du jeu sous-exploité habituellement par les joueurs, le tempo pour déclencher la fin de partie, et c’est bien vu. Seules l’expérience Legacy viendra s’aventurer sur ce terrain.
Je regrette néanmoins que le Transsibérien ne soit qu’accessoire dans le jeu, d’autant plus que les tickets associés aux villes le traversant ne sont pas légion. La carte séduit également grâce à un temps de jeu de 20 à 30 minutes à 2 et tenant en moins d’une heure à 5, la carte. Après de nombreuses parties, quelques imperfections viendront pointer le bout du nez, mais soyons honnêtes : entre amis, collègues ou en famille, tout cela n’a que peu d’importance. Avec la version par équipes au verso, le map pack Asie est essentiel à tout amateur du jeu de base.