Philippe dit: Contrairement à ce que dit Loïc, les théologiens catholiques croient que le Christ est sorti physiquement du tombeau au moment de sa résurrection. Dans les autres aspects fondamentaux, on peut citer la nature humaine et la nature divine du Christ (soit l'incarnation) et la Trinité.
Le problème des théologiens catholiques c'est qu'ils sont tenus par leur Eglises de ne pas s'écarter du dogme de celle-ci sous peine d'exclusion cf; Drewermann ou Kung...Mais je pense qu'on peut trouver des théologiens catholiques ralliant (officieusement les thèses de Bultman tout comme on trouve des éxégètes catholiques admettant sans problèmes que la Bible dit bien que Jésus a eu des frères et des soeurs, ce qui n'empêche pas l'Eglise catholique de défendre becs et ongles le dogme de la virginité perpétuelle...
Encore une fois recevoir de façon symbolique la résurrection n'est pas nier celle-ci (même si c'est un point de vue que personnellement je ne partage pas)
Philippe dit:Eric, je suis curieux de ta position sur l'âme non-immortelle associée à la résurrection. Pourrais-tu préciser ?

Le christianisme nait dans le judaïsme et tient pour livre source la bible dans son intégralité, ok ? Or, on peut faire plusieurs constats :
Les hébreux se foutent royalement d'une quelconque vie après la mort, pour eux, tout ce qui reste d'un mort, c'est sa descendance... Le shéol comme séjour des morts n'est en effet qu'une image du néant, les hébreux sont très mal à l'aise avec les abstractions et le néant est très difficile à conceptualiser (la preuve étant l'invention tardive du zéro). L'idée de la résurrection n'apparaît que tardivement, à l'époque de Daniel.
Et à l'époque de Jésus elle est encore contestée par une bonne partie du judaïsme... (au passage, c'est un sacré coup de pied dans une affirmation antireligieuse traditionnelle : la croyance est une réponse à al peur de la mort (voilà qu'une des religions les plus anciennes met des siècles avant d'envisager un au-delà)
Et pour ceux qui croient en la résurrection, elle n'a rien à voir avec la représentation classique que nous en avons ( le corps meurt et l'âme s'envole au paradis ou descend en enfer), il s'agit de la promesse qu'à la fin des temps (et pas avant) tous ceux qui sont morts ressusciteront complètement. La séparation du corps et de l'âme (et donc l'idée de l'âme immortelle) n'est pas un concept hébraïque mais grec.
En fait il n'y a guère que deux très courts passages bibliques pour défendre l'immortalité de l'âme : la parabole du pauvre lazarre mais c'est une parabole, pas une description théologique et la phrase de Jésus au larron "aujourd'hui même tu seras dans mon paradis" (seul emploi biblique du terme paradis au sens de lieu après la mort) Les autres descriptions de la résurrection concernent plutôt la promesse d'une résurrection collective. Jésus est bien sûr un cas à part.
Bref, croire en la résurrection des morts et en l'immortalité de l'âme sont des choses très différentes (pas forcément contradictoire, encore que... mais clairement distincte)
Mais encore une fois, contrairement à une idée reçue trop fréquente (et là l'histoire du christianisme n'y est pas pour rien) l'au-delà n'est absolument pas le soucis premier du message évangélique...
Voilà, c'est plus précis ?