Asmod'inside d'octobre : le concours

Que dire ? Je baigne dans le jeu depuis tellement longtemps que ma mémoire me fait un peu défaut.
Enfant j’ai passé de longues soirées avec des trucs classiques (Monopoly / Cluedo) ou moins (Excalibur / Long Cour / Chef d’oeuvre)
Jeune j’ai eu une période Elixir / Citadelles, et c’est sans compter la période lycéenne avec Magic.

Mais je vivotais dans ce monde sans vraiment tomber dedans. Je n’achetais pas ou que très peu de jeux. Je fréquentais quelques salons (Salon de la maquette et des jeux / monde du jeu) mais sans vraiment rentrer dedans. J’étais juste un joueur en attente du déclic qui me ferais vraiment démarrer.

Le déclic ? Ma mère qui reviens de vacances dans l’Aude et qui me tends un paquet cadeau. Je l’ouvre et je constate intrigué une jolie boîte bleue répondant au doux nom de “Carcassonne”. Mon Carcassonne a donc été acheté… dans la ville de Carcassonne ;) Et là je découvre pour la première fois les joies du dépunchage. Le contact avec du carton neuf et surtout, tout plein de meeples de différentes couleurs. Je me lance donc dans la lecture des règles, l’explique à ma mère et on joue. Le jeu est intéressant, rapide et j’ai adoré le concept du “plateau” qui se construit au fur et à mesure de la partie. Donc j’ai un peu poussé en découvrant qu’il y avait des extensions, et même des variantes complètes de ce jeu.

Mais un autre problème intervient. Le jeu m’intéresse mais la variété d’adversaires me manque. Un peu par hasard je découvre qu’on peut jouer à Carcassonne en ligne sur un site Allemand. Et là, je tombe vraiment dans le jeu à fond. Découverte de nouveaux joueurs / adversaires / amis. Rencontre de ceux-ci par le biais d’une rencontre organisée chaque années. Du coup découverte d’autres associations, du FLIP, et par conséquent d’auteurs / éditeurs et j’en passe.

Carcassonne est d’ailleurs aussi mon premier jeu ‘pimpé’ avec la mise en boîtes papier (thuckboxes) de toutes les extensions.

Bref, je suis un joueur éclectique en thèmes et mécaniques. Je suis même devenu un peu fou au point de noter toutes les parties que je fait depuis maintenant 2 ans. Carcassonne n’est plus (et de loin) le jeu auquel je joue le plus souvent mais il gardera tout de même toujours cette place de choix qu’il a dans ma ludothèque.

Moi, je suis déçu par le peu de participation à ce topic… Tout le monde à du mal à se remettre de l’Asmoday ou quoi ?

Personne n’a envie de passer faire la bise à Adeline, Croc, Geof et toute la fine équipe d’Asmodée ?

Les gens étaient plus motivés pour juin : c’est l’été qui vous motivait ?

:P

cycyx dit:Moi, je suis déçu par le peu de participation à ce topic... Tout le monde à du mal à se remettre de l'Asmoday ou quoi ?
Personne n'a envie de passer faire la bise à Adeline, Croc, Geof et toute la fine équipe d'Asmodée ?
Les gens étaient plus motivés pour juin : c'est l'été qui vous motivait ?
:P


Effectivement, il y a eu beaucoup plus de participants en juin. Je suis aussi surprise que toi, Cycyx, mais c'est certainement la période qui veut ça. Chez nous en tout cas, c'est très tendu entre septembre et janvier... je suppose que dans beaucoup de sociétés où travaillent les joueurs du forum, ça l'est aussi :cry:
Adeline dit:
cycyx dit:Moi, je suis déçu par le peu de participation à ce topic... Tout le monde à du mal à se remettre de l'Asmoday ou quoi ?
Personne n'a envie de passer faire la bise à Adeline, Croc, Geof et toute la fine équipe d'Asmodée ?
Les gens étaient plus motivés pour juin : c'est l'été qui vous motivait ?
:P

Effectivement, il y a eu beaucoup plus de participants en juin. Je suis aussi surprise que toi, Cycyx, mais c'est certainement la période qui veut ça. Chez nous en tout cas, c'est très tendu entre septembre et janvier... je suppose que dans beaucoup de sociétés où travaillent les joueurs du forum, ça l'est aussi :cry:


Ah mais moi j'ai super envie de venir, juste pour faire la bise à Croc (il va être d'excellente humeur en plus, vu les circonstances) et échanger une poignée de main virile avec Adeline...ou alors l'inverse je ne sais pas encore :P

J'ai tous les atouts pour faire partie des élus : je suis incroyablement beau (non mais vous avez vu un peu mes belles cornes, sans blague?), indécemment riche (par intermittence) et spirituel (je possède l'almanach des blagues 1999 de Michel Leeb), ma prose est flamboyante et inspirée, je suis ponctuel et disponible (druide en freelance, ça laisse du temps libre) et dernier argument et non des moindres, je suis un "con de rôliste" !
Ma modestie n'ayant d'égale que mon excellence, je serais fort déçu de ne pas être des vôtres la semaine prochaine ;)

Jarlaath, tout simplement



ps: veuillez trouver ci-joint un petit chèque de 500 euros qui je l'espère saura étayer mon argumentaire
Adeline dit:je suppose que dans beaucoup de sociétés où travaillent les joueurs du forum, ça l'est aussi :cry:

Je confirme, ça va être tendu du slip de pondre quelque chose avant jeudi 18h...

Et puis niveau logistique... prendre un congé avec seulement 6 jours d'avance, mon patron va adorer... prendre un billet de train avec 6 jours d'avance, là c'est mon banquier qui va adorer... XD

J'aurais bien voulu participer au moins pour la forme, mais ça va être chaud bouillant :/

Laissez donc le chômeur que je suis et qui habite à 20mn, profiter de l’occasion… :P

Et te faire perdre une journée dans ta recherche d’emploi ? Ce serait criminel :stuck_out_tongue:

Voici l’histoire de ma vie ou “comment je suis tombé dans le jeu”.

J’errais sur le web sans plus rien espérer, à subir les mornes torpitudes de la vie (râle…). Quand tout à coup, au fil de mes vagabondages, j’atteris par pur hasard sur le site de tric trac.

Ayant d’un premier abord été effrayé par ces affreux barbus (Mr Phal, Doc Mops et Croc) et voulant en terminer le plus vite en appuyant sur la petite croix en haut à droite de ma page windows, j’ai finalement été subjugué par une explication de jeu présenté par Melle Adeline.

A partir de ce moment, mon existence n’a plus jamais été la même. Le jeu de la vie m’est apparu plus doux, plus savoureux, plus sucré ; il est vrai que mon portefeuille s’en ressent mais mon banquier est un chic type.

Alors je dis MERCI Melle ADELINE

Alors là à mon avis qui n’engage que moi même, je l’ai bien mérité cette place.

Ludiquement

PS : J’ai aussi la même histoire mais avec Croc!!

YoshiRyu dit:Et te faire perdre une journée dans ta recherche d'emploi ? Ce serait criminel :p


Bon, si Asmodée me propose un boulot, c'est parfait ! :1900pouic: :P

Sinon plus sérieusement, c'est vrai qu'il y a moins de participation mais ça commence à se lancer doucement...

Si Croc est revenu d’ici là, il aura une aventure épique de plus à raconter aux heureux élus ! :^:

Que dire, ou plutôt que raconter ? Comme beaucoup de mes estimés camarades sur ce topic, ma culture du jeu s’est faite par étapes : une enfance baignée dans le cluedo, les mystères de Pekin, Mad ou encore Intrigues à Venise ; une adolescence partagée entre les JDR et Magic ; une grosse période jeux de figurines ; un retour aux sources autour de la trentaine avec la découverte des cubes en bois et autres meeples. Mais où se trouve donc ma plus grande émotion sur ce parcours juchés d’événements fondateurs ?


Cela faisait plusieurs semaines qu’avec un copain nous avions repéré ce magasin à l’angle de la rue hautefeuille qui se trouvait par hasard en face des locaux des cours de soutien que nous prenions. Plus intrigués qu’intéressés, nous avons finalement franchi le seuil de la porte pour tomber sur des tables recouvertes de figurines toutes plus bizarres les unes que les autres. A peine entrés, nous étions interpellés par un vendeur à polo rouge qui voulait savoir si nous souhaitions des informations (une pratique que nous allions vite apprendre à contrer par un ferme « c’estbonmerci ») : ces « informations » se sont finalement avérées être des conseils d’achat, assez vastes d’ailleurs. Un peu étourdis par la palabre de ce vendeur, nous avons préféré reprendre tranquillement nos esprits pour digérer toutes ces informations sur ce « jeu » qu’il nous avait présenté et qui nécessitait tant de matériel pour y jouer (sans compter le matériel pour peindre ces figurines).

Après quelques jours de réflexion et de prise d’information parallèle auprès de personnes pratiquantes, nous avons finalement décidé de retourner dans le magasin pour y effectuer notre achat initiatique. L’attaque du vendeur au polo rouge contrée, nous avons fait nous-mêmes le choix de nos achats : boîte de base, boîte de magie, deux livres d’armée et des figurines en quantité raisonnable. Tout ça pour un montant de kaching ! Ouf ! Ben mon cochon, ça a intérêt à en valoir la peine… Plusieurs jours de dépunchage/collage et d’apprentissage des règles plus tard (plus de 90 pages quand même), nous nous sentions prêts à placer face à face nos petits soldats de plomb (eh oui, en 1995 ils étaient encore en plomb :holdpouic: ) et de plastique. Ça a du être une des pires partie de warhammer jamais réalisée dans l’histoire de ce jeu : pas d’élément de terrain, pas une seule figurine peinte, ma vieille table de ping pong recouverte d’une chute de moquette en guise de table de jeu, des règles complètement approximatives et une utilisation à outrance d’objets gros bill pas forcement autorisés. Mais p…. quelle claque ! Une après-midi complète en comptant l’installation et le jeu, et on a enchainé avec la soirée pour en faire une deuxième dans les mêmes conditions !!

Que dire sinon que tout y était pour nous plaire : l’affrontement, les jets dés foireux, les jets de dés miraculeux, la mauvaise foi, la fameuse règle de la roue, la sauvagerie de Khorne, la magie des hauts elfes, un tueur nain (qu’est-ce qu’il fout là ?!) et surtout l’envie d’y retourner dès le dernier tour terminé.
Alors on pourra dire tout ce qu’on veut sur la politique marketing de cette fameuse boîte (et je serai globalement d’accord) mais il n’en reste pas moins que le plaisir était là, et pas qu’un peu. Ça s’est très vite transformé en une addiction aussi onéreuse que le tabac de nos jours : l’envie de nouvelles troupes, l’arrivée de nouvelles éditions et son cortège de nouvelles règles ont bien entendu fait enfler la note au final. J’ai vécu pendant des années au rythme de ces parties, à préparer pendants des jours la partie du week-end plutôt que réviser pour l’exam de la fin de semaine :kingpouic: .

Finalement toutes les bonnes choses ont une fin et j’ai fini par me lasser du temps qu’il fallait investir pour organiser et jouer une partie, sans parler du temps passé à peindre ses figurines. Et puis, Madame (autre étape très importante dans ma vie de joueur :pouiclove: ) ne voyait pas ça d’un œil bienveillant. Tout ce « petit » monde a donc été rangé dans des cartons au fond de la cave de mes parents pour finir par y accumuler la poussière…


Rétrospectivement, je pense que je prends plus de plaisir maintenant avec des jeux comme Starcraft ou même Imperial, mais l’émotion n’est pas la même. Repenser à cette première partie me donne furieusement envie de dépoussiérer ces cartons pour voir si je sais encore lancer un labyrinthe de Teclis à une unité de guerriers du chaos prête à charger mon régiment de gardes des épées…

Merci pour ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu’à la fin et bon jeu à tous ! :pouicok:

Avant toute chose, désolé si c’est un peu long mais quand on aime, on en parle et évidemment on ne compte pas les lignes…

Outre les divers jeux d’enfants : arracher les ailes des mouches, lancer des pierres aux chiens, jeter les chats à l’eau, etc… j’ai découvert vers 10 ans les Livres Dont Vous Etes Le Héros (jétais en cm2 dans la cour de récré et Yannis m’a montré une de ces merveilles, j’en étais tout retourné, je n’arrivais même plus à jouer aux billes ou aux images correctement…).

C’était le début d’une “descente aux enfers” littérale puisque le groupe de copains s’est tourné vers le jdr et le jeu qui a le plus occupé nos moultes soirées et après-midis était - comme beaucoup de tables en France et Navarre - In Nomine Satanis et Magna Veritas. On faisait bien un peu de Talisman, de Full Metal Planet et de Space Hulk / Genestealer mais pas tant que ça finalement… Comme on faisait vraiment beaucoup de jdr, vraiment beaucoup beaucoup, on ne se laissait pas tellement de temps pour autre chose donc les jeux servaient surtout à se chauffer avant les débuts de partie (le temps d’attendre les retardataires - toujours les mêmes qui, du coup, avaient encore moins le temps de jouer).

Pendant ces longues années qui conduisirent l’enfant que j’étais à l’homme - mature comme un bateau et sage comme une image - que je suis devenu, je me suis toujours considéré plus comme un rôliste que comme un gamer. Jusqu’à 2003 : année de l’épiphanie, la révélation, l’état de béatitude… le Trône de Fer !

J’avais entamé la lecture du roman quelques temps auparavant et voilà-t-y pas que je me retrouve dans les chausses de Ned Stark, à essayer d’apporter “un peu de justice et de paix dans les 7 Couronnes mises à feu et à sang par l’avidité des Lannister, des Tyrell et des Greyjoy… Et les Baratheon ? Non, non, les Baratheon se battent pour une cause plus juste, ils devraient être sur le Trône puisque Stannis est celui qui doit succéder à Robert. Nous devons faire ce qui est juste…”
>> Huhu, vous vous doutez que ces arguments n’ont convaincu personne d’autre que les Baratheon.

Cette première partie a été un moment magique. Une vraie mise en situation de tout ce que la fiction de George RR faisait naître au cours de la lecture, des scènes de batailles, des scènes de dialogues et de confrontations, des moments forts et des moments plus calmes… Chaque mouvement de pion, chaque décision sur le terrain, chaque stratagème et chaque alliance me plongeait dans Westeros. L’immersion était totale. J’étais scandalisé par les fourberies des trois Maisons qui nous étaient opposées et que rien n’arrêtait, ni le sang, ni le mensonge, ni les dieux… Je me suis tenu aux côtés de Stannis Baratheon et lui ai assuré le trône, comme tout homme d’honneur l’aurait fait.

Mais au-delà de tout ça, il y avait aussi le côté extrêmement précis des règles. Pas de dés ! C’est génial ça, du pur calcul et du bluff - à travers les “héros” de la famille. Là, c’était un grand moment de bonheur parce qu’en tant que joueur autant que MeuJeu, j’ai toujours adoré les règles un peu "carréesé et là, gros gros trip évidemment. Si on ajoute à cela les possibilités qu’ouvrent les tractations et négociations en arrière-plan, on obtient une foultitude de possibilités qui font de ce jeu pour moi - non seulement mon premier coup de foudre ludique - mais aussi un des tous meilleurs jeux du genre.

Et c’est là, avec cette partie de jeu de plateau que j’ai doucement glissé de l’état de rôliste (/GNiste) à l’état de joueur - tout court - ou de core gamer comme disent certains. Tout ça à travers un jeu qui a amené beaucoup d’émotions mais aussi (et surtout) de possibilités en termes de mécaniques de règles. Depuis ce jour, j’ai commencé à construire chez moi des murs en boîtes de jeux :pouicok:

Et je compte bien y mettre ma fille. J’ai déjà un planning très précis : jeux de société pour enfants, puis jeux avec dés, puis Kubenbois, dans la foulée films de zombies et ciné/littérature de genre (mais pas que…) en général et jdr et Gn. Normal quoi :mrgreen: .

(OUFF, encore 20 minutes avant 18h !)


Edit : Ah bah non, c’était demain la deadline :kingboulet:

Yeees Sans-Os, Trône de Fer Powa ! Une puuuuuure bombe ludique ce jeu. Un de mes meilleurs moments du dernier Asmoday.

oups, je crois que ce n’est pas le sujet de ce post… referme la porte doucement et s’en va sur la pointe des pieds…

Il y avait bien des années que, à Combray, toutes ces après-midi n’étaient que le théâtre d’un ennui ineffable, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, mon frère, ce branleur, voyant à quel point je m’emmerdais, me proposa, comme à son habitude, de me mettre une branlée au Yatzee. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Il alla chercher au placard une de ces boites courtes et dodues contenant un plateau de lancer accompagné de 5 dés. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres la poignée de dés que je jetais sans faiblir au milieu du plateau. Mais à l’instant même où les dés touchèrent le plateau, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause.
Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée à la puissance de ma combinaison aux dés, mais qu’elle la dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender? Je lance une seconde poignée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du lancer de dés semble diminuer. Difficile de faire mieux qu’un Yatzee !

Je pose les dés et me tourne vers mon frère. C’est à lui jouer; Mais comment ? Je lui beugle YYYYYYYYYYAAAAAATTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE !

C’est ce soir, en réécoutant la compil’ de Phil Collins, que tout d’un coup le souvenir m’est apparu. La genèse de mon enthousiasme pour les jeux, c’était celui du dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe) quand à mon frère, ce branleur, je collais une trempe au Yatzee.

Revenons à l’origine de tout ça, à ma génèse ludique : Alors que je suis un tout petit bonhomme, haut comme trois pommes, et d’un âge qui se compte encore sur les doigts (je compte d’ailleur moi-même encore sur mes doigts), je découvre mon premier émoi ludique.

Mettons nous d’accord, il a bien des jeux de société à la maison, comme le Monopoly, mais ces jeux ne sont pas très interressant pour moi, ce ne sont guère que des jeux de hasard un peu élaborés qui ne servent qu’à passer le temps quand on s’emmerde, faute de mieux.

Je suis donc pas bien grand et je vais à l’école comme tout les petits garçon. Je suis pour ma part un petit garçon plutôt cérébral, j’aime les maths et la logique, et je suis encore trop jeune pour apprécier les stratégies statistiques des mauvais jeux qu’on peut acheter dans les supermarché tel que celui précédemment cité.

Je suis nul aux billes, la corde à sauter c’est pour les filles, et les jeux à base de ballon c’est pas mon truc. Un copain me fait alors découvrir un passe-temps alternatif pour meubler mes récréations : le Tic-Tac-Toe.

Alors au début, comme je suis pas bien grand, je joue mes coups sans anticipation et je gagne donc une fois sur deux, comme mes camarades, mais je commence petit à petit à comprendre la logique du truc et commence à jouer en réfléchissant au moins un coup à l’avance.
Le temps passe et à force de réfléchir, je découvre la notion de tactique, j’apprends à élaborer des stratégies chez moi, sur une feuille de papier en dessinant maladroitement des arbres de possibilités avant même de savoir vraiment ce que c’est (je l’apprendrais quelques années plus tard).
Puis un beau matin - en fait non, parceque le matin, c’est debout, petit déjeuner, habillage, école, donc c’était certainement pas un matin, mais bon qu’importe - bref, un beau matin, ou presque, je découvre que si je joue premier, je peux gagner à tous les coups ! Je ne sais pas encore ce que c’est qu’une martingale, mais je viens pourtant d’en trouver une, et tout seul comme un grand en plus (oui, à cet âge là, quand on fait quelque chose de bien sans aide, on le fait “tout seul comme un grand”, quand bien même on a jamais vu un “grand” le faire)… je suis fier comme un coq, un truc pas possible.
Dès les parties suivantes, je mets la chose en application et je monte ainsi mon taux de victoire de façon phénoménale (je baratine bien sûr à mort pour impressionner les copains au lieu de leur expliquer l’astuce, soyons narcissique tant qu’on le peut)

Cette fierté d’avoir trouvé une stratégie gagnante tout seul, c’est très certainement ça ma première véritable émotion ludique.

Ensuite sont venus les échecs, un peu plus subtil comme jeu, puis l’incontournable Magic, les jeux de rôle, les jeux de société et les jeux de figurines, et le tout toujours en parallèle de mon immense passion pour les jeux vidéos que j’ai poussée très loin, mais ceci est une autre histoire.

YoshiRyu dit:
Et puis niveau logistique... prendre un congé avec seulement 6 jours d'avance, mon patron va adorer... prendre un billet de train avec 6 jours d'avance, là c'est mon banquier qui va adorer... XD


J'ai hésité aussi à cause de ce laps de temps très court entre la désignation des gagnants et la venue chez Asmoday.
Mais bon, c'est une occasion unique alors je me suis arrangé avec mon chef. :)

Il n’y a pas un jeu en particulier qui fait de moi le joueur que je suis. Je suis tombé dans le jeu tout petit, en famille, en jouant à la Belote, au Monopoly ou au Scrabble. Et c’est au fil des ans que mon “profil ludique” s’est établi et renforcé, au travers des Livres dont nous sommes le héros, du Jeu de Rôle et des Jeux de sociétés, dans l’ordre. Mais si je ne peux me définir au travers d’un seul jeu, il y en a quand même un qui me suit depuis plus de 10 ans : Blood Bowl.

Tout commence dans le local de notre club de JdR, feu “La Maison des Chevaliers du Rohan”, dont le nom est un clin d’oeil à Tolkien et à la région où nous vivons. Une boîte de la première édition traîne dans notre armoire depuis un certains temps, à côtés d’une boîte de Full Metal Planete qui finira à la décharge. A l’époque, Magic a quasi tué le JdR au club, et cela fait déjà quelques temps que nous passons nos dimanches après-midis autour de jeux de plateau (Dune, Illuminati…). A la radio, Ricky Martin affole les filles avec son “(Un,dos,tres) Maria”.

Je ne crois pas que parmi nous, quelqu’un ait acheté la 3ème édition, mais c’est certainement sa sortie qui nous a fait ressortir la 1ème. Après quelques parties, plus que laborieuses, avec cette édition, nous avons décidé d’essayer la dernière. Etant très curieux et testant tout ce qu’on me propose, je suis en plus très intéressé par Blood Bowl pour 2 raisons : la première, c’est qu’en tant que sportif du dimanche, j’aime suivre le sport et ces années là, j’essaye de m’intéresser au football américain; la deuxième, c’est qu’il est possible de jouer une équipe de morts-vivants, et, depuis mon traumatisme “Thriller”, je suis accroc aux zombies.

Armés de photocopies des nouvelles règles, et en utilisant le matériel de la première édition légèrement modifié, nous nous lançons donc dans nos premiers matchs. Comme un premier baiser lors d’une amourette, les premiers lancés de dés me feront comprendre qu’entre ce jeu et moi, c’est pour la vie. Ce mélange “subtil” entre baston pour mettre hors d’état de nuire un maximum d’adversaires, et gestion de la balle par des courses, des transmissions ou des passes, le tout à coup de dés, me fait prendre mon pied.

Très vite, il nous apparaît évident qu’il nous faut lancer une ligue. Comme nous ne sommes pas si nombreux, nous optons pour une formule “championnat” : chaque participant va jouer contre tous les autres. Notre premier championnat est tendu : nous découvrons certaines règles comme la Procédure Illégale qui est une grosse source de crispation et qui me fera perdre, ou plutôt pas gagné, le titre, et nous prenons conscience que les jets de dés peuvent être aussi cruels que merveilleux. En plus, l’expérience acquise par les joueurs après les matchs me rappellent l’expérience donnée lors des parties de JdR, et les voir progresser me procure le même plaisir.

Notre premier championnat est un tel succès que nous passons tous commande de “vraies” équipes en métal à peindre avec ses petits doigts, et que pour sa deuxième édition, nous passons de 6 à 10 joueurs. Son organisation est quelque peu perturbée par les études des uns, les services militaires des autres, mais nous arrivons à le mener à son terme. A cause de cela, c’est le dernier que nous avons l’occasion de jouer entre nous. Les plus accrocs, dont je fais partie, rejoignent alors un autre club du côté de Rennes, pour intégrer une nouvelle ligue et découvrir qu’il nous reste encore beaucoup de choses à apprendre.

Année après année, je ne vais cesser de jouer à Blood Bowl, et d’investir, dans une boîte d’abord, puis dans plusieurs équipes. Je ne vais cesser de progresser, d’abord en changeant de ligue, puis en participant à des tournois. Je ne vais cesser de voir le jeu évoluer sous l’impact d’une communauté motivée, et je vais rencontrer de nombreux joueurs passionnés et sympathiques. Blood Bowl, je pourrai en parler des heures, mais je préfère y jouer, parce qu’il n’y a qu’à ce jeu que je passe de la joie à la tristesse, de l’excitation à la déception, du relâchement à la tension, et inversement, en quelques secondes. :)

Après moult hésitations (beaucoup de jeux m’ont procuré un plaisir intense voire coupable), s’il ne doit en rester qu’un, ce sera une nuit de folie avec Blood Bowl (la première édition française) ! (avec Death Zone, voir plus bas le pourquoi de l’ajout de l’extension).

A l’époque maintenant lointaine, mon frère et moi achetions les jeux un peu au hasard. On pénétrait dans l’antre de notre vice, et on y passait 2 bonnes heures à tout regarder et à lire toutes les 4èmes de couverture pour finir par faire notre choix en fonction principalement du porte-monnaie et du niveau d’agacement du parent ayant eu la malchance de nous accompagner (mes parents n’étaient pas des joueurs).

Donc nous voilà à repartir avec sous le bras une boite de Blood Bowl (des orcs, des nains et tutti quanti se mettant sur la tronche en regardant vaguement passer un ballon, ça nous a plu). Après quelques parties, le jeu est bien, mais sans plus. Il manque un petit quelque chose. Un rapide aller-retour dans la boutique (mais si, maman, ça sera rapide et pas cher), l’achat de Death Zone et une lecture des règles de championnat plus tard, c’est l’embrasement et l’attente fébrile de pouvoir essayer tout ça.

Ni une, ni deux, je prends mon frère ainsi que 3 copains sous le bras, et on se cale une soirée (hahaha, quelle naïveté, une soirée pour faire un tournoi complet) pour essayer les nouvelles règles. On réussit à prévoir 2 matchs en parallèle pendant que le cinquième larron fera son inter match (c’est-à-dire corrompt quelques joueurs de l’équipe adverse, empoisonne le meneur, file un bakchich à l’arbitre pour qu’il regarde ailleurs et s’achète ce nouveau minotaure tout beau tout neuf). Quelle joie d’avoir enfin des équipes mixant allégrement des orcs, des ogres, des gobelins et j’en passe).

Puis vient la fameuse soirée. 20h, la pièce est prête (on a poussé les meubles pour jouer sur la moquette (les meubles et les étudiants…), on a passé l’aspirateur. Les pizzas sont au frais et les bières dans le four (ou l’inverse ?). Chaque joueur a fourbit ses stratégies pendant la préparation de son équipe. Les joueurs entrent sur le terrain, le public (ie. Le 5ème joueur) est en liesse. Et là, les parties s’enchainent, le classement au championnat évolue, la fièvre monte, les stratégies s’affinent (j’achète un ogre de plus et quelques gobs pour mettre la tête au carré à ton minotaure la prochaine fois ! Il va apprendre ce que ça fait de se prendre du flying gobs dans la tronche !) et d’un seul coup, plus de lumière ! Ça fait à peine 6 ( ?!!) heures que l’on se met sur la tronche par figurines en papier interposées. La bataille pour la première place n’a jamais été aussi serrée. On ne peut pas arrêter là ! Qu’à cela ne tienne, on retourne l’appart’ et on réussit à trouver quelques bougies. Les affaires reprennent. Une heure plus tard, la lumière revient dans l’indifférence la plus totale. Puis, c’est le tour du Soleil de pointer le bout de ses rayons. Le championnat s’achève.

Plus de 15 ans après, je ne saurais dire qui a remporté ce championnat. Je ne me rappelle que de la nuit de folie autour du ballon ovale, les fourberies multiples permises par les règles, les nombreux lancés de dés émaillés de cris de joie ou de désespoir et les pauvres bougies mortes gisant sur la moquette…

Petite question: Si on dit tout le bien que l’on pense des jeux de Croc, peut on espérer voir, un jour, notre prose sur une bannière de pub ? :mrgreen:

roulement de tambour

:mrgreen: