Je voulais juste ouvrir les esprits sur le fait qu’un créateur (qu’il soit de jeu ou autre) ne s’inscrit en terme d’importance que dans ce qu’il apporte dans sa contemporalité. Après peu importe qu’il est réalisé une ou plusieurs oeuvres, hétéroclites ou pas…
Lotus_Ardent dit:Mais alors William Attia, est ce un grand auteur ? Oui il a réalisé Caylus, jeu gérérant un très fort courant ludique du coté joueur comme créateur... Sauf que heu... il n'a réalisé que trois jeux... donc ce n'est pas un auteur.
Tu as raison. William Attia a encore à prouver qu'il est un auteur avec un grand A. C'était d'ailleurs le sens de mon premier message.
Lotus_Ardent dit:Selon ta définition on pourrait dire que Woody Allen est un grand Auteur, car il fouille et refouille la problématique du juif new-yorkay névrosé... alors que Stanley Kubrick n'a fait que très peu de film et chacun parle d'un sujet différent donc il part dans tous les sens... et par conséquent n'est pas un Auteur... hum hum...
Kubrick est justement l'exemple parfait de l'auteur avec un grand A. Bien qu'il explore des genres cinématographiques très différents (le film de guerre, le film d'horreur, la science-fiction, le film d'époque...), il le fait toujours avec un style qui lui est propre, assez baroque. Ses films sont toujours extrèmement soignés, tournés au millimètre. La musique y a une grande importance. Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, mais d'un film sur l'autre, tu retrouves des plans et des thématiques similaires. Un film de Kubrick, ça se reconnait.
MOz dit: Kubrick est justement l'exemple parfait de l'auteur avec un grand A. Bien qu'il explore des genres cinématographiques très différents (le film de guerre, le film d'horreur, la science-fiction, le film d'époque...), il le fait toujours avec un style qui lui est propre, assez baroque. Ses films sont toujours extrèmement soignés, tournés au millimètre. La musique y a une grande importance. Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, mais d'un film sur l'autre, tu retrouves des plans et des thématiques similaires. Un film de Kubrick, ça se reconnait.
Bien on va etre HS mais alors je prend mon pop-corn et j'attend avec joie que tu parles des plans et thématiques similaires entre: - Orange Mécanique - Barry Lyndon - 2001 - Full Metal jacket - Lolita
Xbug-pirate dit:Après ça dépend où tu mets les limites du concept "style".
Toute la question est là.
Xbug-pirate dit:Si c'est ce par quoi on reconnaît un artiste/un auteur, même des choses qu'il émet "involontairement", alors là, oui, tout le monde à son style.
Le style est étroitement lié à la subjectivité de l'auteur. C'est ce qu'il met de lui dans ses oeuvres. Si on demande à deux peintres de reproduire à l'identique un paysage "sans effet de style", si on leur demande juste de peindre ce qu'ils voient de la façon la plus neutre possible, on sait pertinemment qu'ils ne peindront pas tout à fait la même chose. Cela peut tenir à leur technique de peinture, à la façon dont ils voient les choses, à la petite dose de sensibilité qui passe à leur insue dans leur pinceau, mais il y aura des différences. La somme de ces différences, c'est le style. Evidemment, la plupart des artistes prennent conscience des caractéristiques de leur style et le travaille, ce qui fait que les oeuvres, même lorsqu'elles traîtent d'un même sujet ou explorent un même genre, prennent des formes très différentes d'un artiste à l'autre.
Pourtant quand je regarde les peintres de rue faire des caricatures des passants ou dessiner le sacré coeur, je trouve que ces dessins se ressemblent tous…
Alors oui OK, il ne s’agit vraisemblablement pas d’Auteurs (avec un grand A), mais dans ton exemple tu as dit “peintre”.
Lotus_Ardent dit:Bien on va etre HS mais alors je prend mon pop-corn et j'attend avec joie que tu parles des plans et thématiques similaires entre: - Orange Mécanique - Barry Lyndon - 2001 - Full Metal jacket - Lolita
Je te renvoie à l'article de Wikipedia en anglais sur Stanley Kubrick où figure un embryon d'analyse sur son style. Il y a quand même un motif récurent qui saute aux yeux (c'est le cas de le dire) : le fameux regard par dessous de ses héros.
Dncan dit:Pourtant quand je regarde les peintres de rue faire des caricatures des passants ou dessiner le sacré coeur, je trouve que ces dessins se ressemblent tous...
Ils se ressemblent tous, mais aucun n'est identique. Il n'y a que des robots, c'est-à-dire des choses sans subjectivité, qui pourraient peindre la même chose à partir d'un même modèle. Les écarts ne sont peut-être pas grands, mais ils sont présents.
MOz dit:mais d'un film sur l'autre, tu retrouves des plans et des thématiques similaires. Un film de Kubrick, ça se reconnait.
Totalement faux et tu parles à un prof d'esthétique de l'image et de langage cinématographique ( ). Kubrick, justement en fonction du thème qu'il explore adapte son esthétique cinématographique à ce thème. Pour faire bref: caméra nerveuse, à l'épaule, accélérés et mouvements gratuits à l'image de la violence aux multiples visages et de son exploitation (pas gratuite elle...) qui est dénoncée et qui traverse tout le film dans "Orange Mécanique"; au contraire, exploration de la lenteur, de l'inertie d'un monde qui s'auto-regarde en autarcie et qui est tellement lent et apathique qu'il ne se rend pas compte qu'il est en train de mourir (le film se clôt par un arrêt sur image...) dans Barry Lindon. Aucun plan ne se ressemble d'un film à l'autre car Kubrick n'est pas l'homme d'un style mais il cherche constamment les solutions esthétiques les mieux adaptées au discours qu'il soutient. Tout le contraire d'un cinéaste médiocre comme l'est Tarantino par exemple (il y en a beaucoup d'autres) qui répète les mêmes recettes visuelles, les mêmes "trucs", la différence d'un film à l'autre n'étant que superficielle. Tarantino n'a rien à dire et n'a fait qu'un film qu'il a ensuite décliné. Kubrick lui, a bien fait des films.
MOz dit: Kubrick est justement l'exemple parfait de l'auteur avec un grand A. Bien qu'il explore des genres cinématographiques très différents (le film de guerre, le film d'horreur, la science-fiction, le film d'époque...), il le fait toujours avec un style qui lui est propre, assez baroque. Ses films sont toujours extrèmement soignés, tournés au millimètre. La musique y a une grande importance. Je ne suis pas le mieux placé pour en parler, mais d'un film sur l'autre, tu retrouves des plans et des thématiques similaires. Un film de Kubrick, ça se reconnait.
Bien on va etre HS mais alors je prend mon pop-corn et j'attend avec joie que tu parles des plans et thématiques similaires entre: - Orange Mécanique - Barry Lyndon - 2001 - Full Metal jacket - Lolita
Tu oublies Shining et Eyes Wide Shut, entre autre.
J'ai pu lire que le cinéma de Kubrick au delà de ses multiples incarnations traitait souvent de comment un humain, et sa pulsionnalité brute, se à la fois se révélait et se brisait contre un environnement social. Les héros de FMJ, Lolita, Barry Lindon, EWS, etc. ont cette quête/brisure en commun. A cela Kubrick rajoute une description très méthodique et clinique de cet environnement réel ou onirique ou les deux à la fois(le vaisseau spatial, l'hotel, le vietnam, etc.)
palferso dit:Kubrick, justement en fonction du thème qu'il explore adapte son esthétique cinématographique à ce thème. Pour faire bref: caméra nerveuse, à l'épaule, accélérés et mouvements gratuits à l'image de la violence aux multiples visages et de son exploitation (pas gratuite elle...) qui est dénoncée et qui traverse tout le film dans "Orange Mécanique"; au contraire, exploration de la lenteur, de l'inertie d'un monde qui s'auto-regarde en autarcie et qui est tellement lent et apathique qu'il ne se rend pas compte qu'il est en train de mourir (le film se clôt par un arrêt sur image...) dans Barry Lindon. Aucun plan ne se ressemble d'un film à l'autre car Kubrick n'est pas l'homme d'un style mais il cherche constamment les solutions esthétiques les mieux adaptées au discours qu'il soutient. Tout le contraire d'un cinéaste médiocre comme l'est Tarantino par exemple (il y en a beaucoup d'autres) qui répète les mêmes recettes visuelles, les mêmes "trucs", la différence d'un film à l'autre n'étant que superficielle. Tarantino n'a rien à dire et n'a fait qu'un film qu'il a ensuite décliné. Kubrick lui, a bien fait des films.
MOz dit: Je te renvoie à l'article de Wikipedia en anglais sur Stanley Kubrick où figure un embryon d'analyse sur son style. Il y a quand même un motif récurent qui saute aux yeux (c'est le cas de le dire) : le fameux regard par dessous de ses héros.
Dis moi tu serais pas pigiste à télé star? Allez c'est pas tout ca mais j'ai du lait sur le feu...
Edit: Histoire de ne pas rester sur une note sarcastique. On ne peut pas parler de style ou de theme... c'est juste un plan. Il s'agit d'un artifice, repris certes plusieurs fois, compréhensible de la part du spectateur pour montré la folie du personnage. Quoique pour le cas de Barry Lyndon je ne trouve pas personnellement qu'il s'agisse du meme plan que les trois autres, on y la voit surtout de l'ennui.
soze dit: Tu oublies Shining et Eyes Wide Shut, entre autre.
Non, je voulais etre diamétralement opposé (autant en therme de thème, que de mise en scène, photographie, narration, etc..) et pas forcèment exhaustif... D'ailleurs pour ce qui est du regard par en dessous, je le renvoie simplement à des "Dracula" avec Bella Lugosi, il y a le meme plan. (Je suis d'ailleurs en train de me demander si ce type de plan n'a pas été imaginé du temps du muet... vais chercher de ce pas.)
@Lotus ardent : j’addore la lien sur 2001 space odysse, franchement, je crois qu’on touche la quintessence du mepris et de l’incomprehension de la critique artistique envers la science (qui est une discipline très repandu).
edit : par exemple, “L’évolution selon Kubrick est donc non acquise et indéterminée”, parce qu’il me semble que c’est quand même pas du tout ça les caractéristique de l’evolution
TS Léodagan dit:J'aurais dû me douter que ce sujet allait être sujet à polémique... Néanmoins, la façon dont je l'ai compris moi, était : quels sont pour vous les auteurs connus qui vous paraissent à leur apogée, en pleine expansion créative ou qui vous semblent perdre dans ce domaine.
Ben oui, c'est exactement ça. Et je suis finalement déçu de voir le sujet dériver, partir en cacaouettes, alors que cette tendance de productions sorties (si l'on préfère ça aux jeux effectivement créés et peut-être dans les cartons) me paraît relativement objective.
Je pense que Friese mérite sa place au sommet (par sa riche production diversifiée) autant que Wallace (pour sa patte d'auteur et sa progression évidente). Ensuite, je ne pense pas qu'on me contestera la baisse de régime de Knizia ou de Kramer. C'était juste un petit échange entamé sur ce thème. Pas un sujet à polémique, Pas un sujet où les goûts de chacun doivent se manifester.
Et je rejoins Palferso sur Colovini : un auteur injustement dénigré. Est-il : en phase ascentionnelle ? probablement (tant qu'il ne nous fait pas un ou deux jeux bien reçus il ne peut pas être au-dessus), en phase de sommet ? probablement pas (raison du dessus) en phase déclinante ? non plus (car pas encore passé en haut et certainement pas en baisse de régime et de qualité).
Bon, ça vous dit qu'on continue de parler du sujet? ou pas.
Je me demande si, en prenant de l’âge et après avoir réalisé un ou plusieurs jeux “costauds” qui demandent donc un long travail de développement, les auteurs n’aspireraient pas plutôt à créer des jeux plus légers qui correspondraient moins aux critères de satisfaction de beaucoup de joueurs fréquentant le forum TT ?
Ouh, qu’elle est longue et laide cette phrase que j’espère néanmoins compréhensible !
Denis dit:Je me demande si, en prenant de l'âge et après avoir réalisé un ou plusieurs jeux "costauds" qui demandent donc un long travail de développement, les auteurs n'aspireraient pas plutôt à créer des jeux plus légers qui correspondraient moins aux critères de satisfaction de beaucoup de joueurs fréquentant le forum TT ? Ouh, qu'elle est longue et laide cette phrase que j'espère néanmoins compréhensible !
Tu te poses trop de question Denis...puisqu'on te dit que Wallace fait des films ! (Heu...j'en ai vu aucun ) Mais je crois que tu vois assez juste. Il n'est pas anormal ma foi, en ayant déjà une "carrière" derrière soit, de se reposer un peu sur des acquis, de se montrer moins créatif et de décliner des idées que l'on a déjà exploité. Et puis il y a ceux qui exploitent aussi un "filon", ou disons, qui reprennent à l'envie une recette à succès, comme K. Teuber par exemple avec les colons (alors qu'il n'a pas fait que cela quand même...les amoureux de Löwenherz me diront pas le contraire).
Je sais pas si les auteurs auxquels tu penses ( il doit y avoir Knizia sans doute) font des jeux forcemment plus légers, mais pour les aficionados du JdP, les geeks au courant de la moindre future sortie 6 mois avant les autres, ceux qui jouent souvent et à beaucoup de jeux différents, il y a souvent une impression de déjà vu par rapport à certains auteurs, d'où parfois une désaffection de ces mêmes gamers...qui vont ensuite discuter sur les auteurs à la mode, l'age d'or de certains....et le déclin des autres.
Denis dit:Je me demande si, en prenant de l'âge et après avoir réalisé un ou plusieurs jeux "costauds" qui demandent donc un long travail de développement, les auteurs n'aspireraient pas plutôt à créer des jeux plus légers qui correspondraient moins aux critères de satisfaction de beaucoup de joueurs fréquentant le forum TT ?
Je voudrais juste préciser que les jeux "costauds" ne sont pas toujours, loin de là, ceux qui demandent le plus de travail de développement. Dans les gros jeux, comme dans les petits, il y en a qui viennent tout de suite et d'autres qui demandent d'infinis réglages.