Les Aventuriers du rail : ITALIE
Intro
Cet article fait partie d’un dossier essayant de couvrir la gamme des Aventuriers du Rail pour les 20 ans du jeu. Voici quelques liens :
La version Italie fait partie du map pack #7 au verso du Japon. Allons voir de quoi il en retourne.
Les infos
Alan R. Moon
Cyrille Daujean, Julien Delval
Map pack #7 Japon/Italie
30-60 minutes
2019
- Lien vers la fiche Tric Trac
- Lien vers le livret de règles sur le site de Days of Wonder
Les versions
Les composants:
- 10 cartes Ferry
- 56 tickets
- 1 plateau
En un coup d’oeil
| Nb de joueurs | Nb de wagons | Nb de tickets dans le jeu | Tickets à distribuer | Tickets à piocher | Bonus de fin de partie |
|---|---|---|---|---|---|
| 2-5 | 45 | 56 | Au moins 3 parmi 5 | Au moins 1 parmi 4 | Bonus Régions |
Rappel des règles spéciales
Pays voisins
Certaines cartes Destination indiquent le nom d’une zone (comme des pays voisins) à la place d’un nom de ville (ou des deux). Chaque route menant à une de ces zones est une voie sans issue qui ne peut donc servir de liaison entre villes. Des routes différentes menant à la même zone ne sont pas considérées comme connectées.
On retrouve des connexions sans issue vers les pays frontaliers au nord de l’Italie, tels la Suisse, la France, l’Autriche, la Croatie et Monaco. Un peu étonnant de ne pas retrouver la Slovénie. La partie Nord étant très dense, ces detours seront le fruit d’une stratégie opportuniste, puisque la connexion ne nous aide pas à améliorer notre bonus Région de fin de partie.
La Croatie a une meilleure avec ces longs Traghettos rémunérateurs en points.
Traghetto
Sur le plateau Italie, il est possible, à son tour, de prendre une carte Ferry à la place, sur laquelle on trouve deux symboles vagues.
Sur ce plateau, toutes les routes grises sont des lignes de Ferries.
Sur ces routes, les cases avec un symbole de vague nécessitent de jouer soit une carte Locomotive, soit une carte Ferry. Les cases qui n’ont pas ce symbole suivent les règles habituelles des routes grises (mélange de cartes d’une même couleur au choix et de cartes Locomotive). Une carte Ferry peut être utilisée pour couvrir jusqu’à 2 cases avec un symbole de vague, tandis qu’une carte Locomotive n’en couvre qu’une. Les cartes Ferry ne peuvent pas être utilisées sur les routes normales ou sur les cases de Ferry sans symbole de vague.
La carte Ferry permet d’éviter une misère de locomotives en main et de couvrir 2 espaces d’un tronçon maritime d’un coup. Pas mal, non ? Prendre une carte Ferry nous prendra l’intégralité de notre tour de jeu et lèvera le voile sur nos intentions.
Avec une compétition exacerbée autour de la Sardaigne, les cartes Ferry n’offrent pas un tour au rabais malgré tout.
Bonus de Région
Il y a 17 Régions nommées sur le plateau. Chaque ville est rattachée à l’une d’elles (comme indiqué par le blason, la couleur du texte et le petit texte sous son nom). À la fin de la partie, chaque joueur compte le nombre de Régions qu’il a connectées ensemble et marque les points qui correspondent à l’aide du barème suivant : Si un joueur a deux réseaux distincts (ou plus), chacun des réseaux est évalué séparément. Il y a 3 Régions spéciales sur le plateau : Sardegna, Sicilia et Puglia. Chacune de ces Régions compte pour deux lors de l’attribution du bonus si toutes les villes qui la composent sont dans le même réseau.
Le Bonus Régions encourage l’exploration de la botte Italienne avec une bonification des régions périphériques.
Face à des tickets Destinations à 30 points, des autoroutes maritmes et des itinéraires nord-sud plutôt périlleux, le Bonus Régions s’impose comme un complément de point opportuniste plutôt qu’un impératif stratégique.
Analyse
La carte Italie partage le plateau XL de la version Japon dans le map pack #7, parfait pour profiter de la longueur des deux pays. Difficile de lutter en termes d’attrait contre les ajouts, plus marquants, de la carte Japon. Alan Moon propose ici une version plus classique des Aventuriers du Rail, telles l’Inde ou l’Asie légendaire avant elle, avec une revisite d’éléments connus et renouant donc avec l’esprit original du jeu.
Difficile de ne pas penser au plateau magnifique (oui, c’est un parti pris) de Concordia en voyant la péninsule italienne s’étendre de tout son long du Nord au Sud. Comme pour le Japon, les deux pans de plateau supplémentaires ne sont vraiment pas de trop pour faciliter la visibilité. Surtout qu’il a fallu faire preuve d’ingéniosité pour intégrer la Sicile et la Sardaigne sans accroc.
On retrouve également les pays limitrophes dans les destinations, mécanique déjà vue dans l’édition Märklin, Suisse, Afrique ou Pologne. Nous sommes donc en terrain connu. On reste loin cependant d’une mécanique centrale comme moteur stratégique comme sur la carte Suisse.
Qui dit îles, Méditerranée et Adriatique, dit ferries. La prise de possession des tronçons maritimes, symbolisés en partie par des petites vagues, peut être réalisée de plusieurs façons : soit en payant une locomotive pour chaque symbole, de manière assez classique, soit en jouant une carte Traghetto qui permettent de couvrir deux symboles d’un coup. Une carte Traghetto peut être prise en pioche ouverte en lieu et place d’une action normale. L’obtention d’une carte Traghetto donne un levier supplémentaire aux joueurs sur la table en cas de pénurie de locomotives. Revers de la médaille, il y a aussi un petit effet d’annonce “Attention tout le monde, je suis sur le point de m’offrir une petite traversée dans l’Adriatique ou la Tyrrhénienne”, ce que j’aime beaucoup.
Le plateau est aussi parsemé d’armoiries rappelant l’appartenance de chaque ville à une région. Le bonus de fin de partie récompense d’ailleurs le nombre de régions visitées, avec un bonus en points supplémentaires si on est présents dans toutes villes de Sardaigne, Sicile ou des Pouilles. L’exploration du plateau est donc encouragée du Nord au Sud.
Un peu comme les Mandalas en Inde, le bonus Régions de fin de partie nous donne un objectif opportuniste à garder en tête plutôt qu’un pan stratégique à explorer. Si les joueurs ne se battent pas sur les tronçons de ferries de la Méditerranée, un adversaire lancé sur l’autouroute du Sud maritime pourra rapidement connecter les deux extrêmités de la carte, prendre un avantage comptable et trouver les Destinations de grosse valeur en plus. L’extension du réseau aux 4 coins de la botte italienne sera elle plus coûteuse en nombre de tronçons à poser de plus faible valeur d’autant plus que l’exploration devra être extensive pour être rémunératrice en points. Attention de ne pas se faire prendre par le rythme du jeu et ne pas oublier que la recherche de Destinations supplémentaires sera nécessaire en complément d’un bon Bonus de régions.
Il y a donc un subtil équilibre entre développement et tempo du jeu qui me parait plus réussi à 5 joueurs, une configuration qui encourage une lutte plus acharnée sur les ferries. A 2 joueurs, n’ayez pas peur de prévoir l’obtention d’un ou deux Ferry vers le Sud si vous voyez votre adversaire entamer une descente rapide, au risque de se retrouver face à un adversaire rapide et idéalement préparé à piocher des grosses Destination Nord-Sud.
Si l’Italie ne brille pas pour son originalité, on se retrouve néanmoins rapidement à bousculer les routes adverses que ce soit sur les ferries, en Lombardie ou autour de Rome. Une interaction stimulante grâce à l’incertitude ambiante.
Difficile de faire plus Aventuriers du Rail que cette carte Italie. Vous voulez plus d’Aventuriers du Rail comme la carte USA ? Les espaces transalpins sont faits pour vous !