Je trouve ça au contraire impossible de ne pas faire de vrai compromis dans un couple si tu veux faire durer les choses. Il y a toujours des choses qui ne collent pas, pour lesquelles il ne suffit pas d'"accepter", parce que ça empiète trop sur les besoins et/ou l'"espace vital" de l'autre.
si ça empiète "trop" c'est qu'il y a comme un souci à la base.
accepter l'autre, c'est beaucoup plus difficile que de négocier un terrain médian.
Forcément c'est jamais facile d'en faire, il faut peser ce renoncement face à l'attachement que l'on a et l'importance que ça a pour l'autre (ceci dit pour pas mal de choses ça tient de l'habitude (ce qu'on rapproche de l'éducation)).
il faut surtout ne pas oublier de mettre ce renoncement face à l'importance que ça a pour continuer à être soi.
on ne peut pas renoncer, même pour réussir, à ce que l'on est pour soi.
et surtout pas pour durer.
Alors bien sûr, un compromis peut aussi amener une remise en question, mais c'est aussi le risque à prendre, non ? La remise en question est inévitable de toute façon je pense, alors autant la faire avec le soutien de et pour l'autre. Après si l'issue de cette remise en question va à l'encontre du couple, c'est bête à dire, mais tant pis, c'est ce qui devait arriver. Je trouve ça mieux que de la vivre perso et de garder en soi...
le risque est inhérent au rapport à autrui. en fait, il n'est aucunement besoin de quoique ce soit pour qu'il y ait risque.
heureusement, qu'il y a toujours une part d'inconnu chez l'autre et que l'on conserve en soi une part qui ne sera pas partagée.
la fusion, ça mène à l'impasse parce qu'on s'abandonne dans l'autre.
Il y a aussi une dernière chose sur laquelle je voulais revenir. C'est ce principe d'acceptation. Pour moi, du moment où on parle d'acceptation, c'est qu'il n'y a pas "correspondance". Donc de mon point de vue l'acceptation est aussi une forme de renoncement (en partie, toujours). Un renoncement à avoir la bonne adéquation avec l'autre.
chaque individu est porteur de son histoire et de ses valeurs multiples.
chaque individu est donc unique.
accepter que certains éléments soient communs et d'autres non entre individus, ce n'est pas renoncer.
c'est garder à l'autre la liberté d'être lui-même donc différent.
ce n'est pas un renoncement, c'est le respect de ce qu'est autrui dans sa globalité.
la correspondance, l'adéquation, c'est quand ce qui est commun est plus important que ce qui diffère.
enfin, y a un peu de tout dans ce que je pense.
des valeurs et une histoire

edit : et puis aussi quand même, je ne dis pas qu'aucun compromis ne soit nécessaire. c'est juste ce sur ce quoi il porte qui est important à définir. sur le quotidien, c'est assez naturel. sur la nature d'un individu, ça me semble une voie illusoire pour pérenniser une relation, quelle qu'elle soit. en d'autres termes, renoncer aux poilus pizzas bières, ce n'est pas la même chose que se mettre d'accord sur la fréquence de leurs visites domiciliaires.
sur ce, j'ai des valeurs à sortir de la machine à laver et une histoire à mettre dans mes valises pour le WE