dardar dit:
Sinon pour jeanpatrick, on peut effectivement dire qu'avatar à différent niveaux de lecture, c'est vrai, tout comme pocahontas ou un spectacle de Jean Marie Bigard. C'est pas forcément signe de finesse d'écriture mais je suis d'accord sur le fond. Le truc c'est que les niveaux de lecture sont aussi grossiers ques les niveaux de 3D... 
Fais gaffe, à force de caricaturer grossièrement, tu vas finir par ressembler à ce que tu dénonces.
La finesse n'est pas le fort de Cameron, on est d'accord, et je ne suis pas plus que ça amateur de ses films. Mais pour un Blockbuster qui vise un très large public, je trouve
Avatar moins simpliste et niais qu'il n'y paraît. Comme de nombreux films de Cameron, on y retrouve la thématique du rapport de l'homme à la machine alors qu'au premier abord, on a le sentiment qu'il ne parle que de nature et d'écologie. J'entends beaucoup parler de
Pocahantas et de
Danse avec les loups, mais je n'ai jamais vu le thème du post-humain abordé dans
Pocahantas, alors qu'il traverse tout le film.
C'est marrant,
Avatar a été comparé pour diverses raisons à
Bienvenue à Gattaca. Le seul point commun que je trouve aux deux films est la présence d'un handicapé en fauteuil roulant. Dans le film de Niccol, il est relégué à jouer les seconds rôle avec la fin tragique qu'on connaît, alors que dans le film de Cameron, il est ce héros qui renaît dans le corps d'un avatar Na'vi.
Gattaca annonçait déjà la fin du corps. Si le corps n'est pas parfait, sélectionné, amélioré, alors le déterminisme génétique vous ferme les portes de toute ascension sociale. Gattaca raconte la victoire de la Volonté sur l'inné, l'affirmation de soi en tant qu'être humain quelque soit sa condition.
Dans
Avatar, le corps humain confirme qu'il est devenu une chose résiduelle. Seul le cerveau semble être devenu le siège de l'individu (voir le plan où le scanner du cerveau emplit tout l'écran au début du film). Tout au long de l'histoire, on a le sentiment que les humains ne savent plus ressentir grand chose de la saveur du monde. Et c'est dans le corps du Na'vi que Jake réapprend à bouger, respirer, goûter, sentir ce que les sens de son corps d'humain ne lui permettent plus d'éprouver.
Le duel final est très significatif, pas tant pour le combat qu'il représente, mais pour ce qu'il donne à voir des deux rivaux : ils s'affrontent dans deux corps augmentés par une prothèse : l'exosquelette pour le colonel, l'avatar pour Jake. Le corps humain ne se suffit plus à lui-même.
À la fin du film, lorsque Neytiri tient avatar-Jake dans ses bras, certains critiques ciné ont vu dans cette pietà la mort du réel tenu entre les bras du virtuel. La dernière étape de l'adieu au corps s'achève naturellement par la migration du héros dans le corps du Na'vi. L'abandon du réel pour un virtuel généré par ordinateur.
Le post-humain est une thématique de SF encore très actuelle, et dans cette histoire, je ne trouve pas les niveaux de lecture de Cameron traités à la truelle …