[cinéma] Inception

La vraie question, c’est : est-ce qu’elle tourne sans tomber ?!

MOz dit:La vraie question, c'est : est-ce qu'elle tourne sans tomber ?!

Alors là, faut pas rêver :mrgreen:

Inception vs. La jeunesse de Picsou : étude sommaire comparée

Rody dit:Inception vs. La jeunesse de Picsou : étude sommaire comparée

Par contre lorsque quelqu'un se retrouve au-delà de ses limites, et tombe, la sensation de chute provoquant le réveil. Dans le film de Nolan aussi ; il s'agit en fait d'un état scientifiquement prouvé : lorsque vous tombez dans votre rêve, vous vous réveillez avant de toucher le sol, non ?


:mrgreen:
Tiberias dit:Alors là, faut pas rêver :mrgreen:


:pouicbravo:

Un article sur Inception par Rafik Djoumi.

Grand succès public et critique de l’année, le film Inception se conclut avec le personnage de Cobb (Leonardo DiCaprio) qui retourne chez lui après un long exil et retrouve ses enfants. Il fait tourner sur une table son objet totem, une toupie, dont la rotation régulière, ou l’arrêt de rotation, lui a jusque là servi à déterminer s’il était dans un rêve ou bien s’il était éveillé.
Dès l’instant où le film laisse ce plan de la toupie en suspens, il invite le spectateur à élaborer son propre jeu de questions-réponses. Et celui-ci concerne presque exclusivement le sort de son héros : est-il éveillé ? est-il en train de rêver cette fin heureuse ? et si c’est un rêve, quand a-t-il débuté pour lui ? Voici à peu de choses près le cadre qui a délimité nombre de conversations aux pauses déjeuners. Plus rares sont les spectateurs, y compris chez les fans de Christopher Nolan, à s’être servi d’un précédent film du réalisateur, à savoir Le Prestige, pour éclairer leur questionnement sur Inception.
En racontant l’histoire de deux illusionnistes rivaux, Le Prestige jouait sur un emboîtement complexe de dimensions temporelles (un personnage qui raconte un épisode de sa vie où un de ses amis se retrouva à lire un journal intime qui racontait un autre épisode que nous voyons se dérouler ensuite à l’écran etc.), emboîtement complexe dont se servait le réalisateur pour détourner l’attention du public. Ainsi ce public, trop occupé à deviner le secret de fabrication du tour de magie d’un des illusionnistes, ne réalisait pas que le film lui-même reposait sur ces principes de manipulation, pourtant exposés par les personnages, et ce malgré des mises en garde qui l’invectivaient directement (la voix-off de Michael Caine répétant à intervalles réguliers “vous n’êtes pas attentifs”). Film sur la mécanique du tour de magie, Le Prestige fonctionnait donc comme un tour de magie.
Inception se déploie autour de ce même principe. Le réalisateur/scénariste s’assure d’abord que ses acteurs présentent au spectateur les différents concepts et mécanismes qui vont structurer le récit (comment créer le rêve et tromper le rêveur), mécanismes qui agiront évidemment sur le spectateur lui-même. Comme dans un rêve, les noms des personnages renvoient symboliquement à leur fonction : Cobb (du verbe “to cobble” = assembler), Ariane (la fille du Roi Minos qui guida Thésée dans le labyrinthe), Arthur (le chevalier servant, juste et droit), Fischer (“fisher” = pêcheur; celui qui sert d’appât) jusqu’à la très française Mal, qui se chargera d’être le “mal nécessaire” pour motiver le héros (et le spectateur) dans sa quête et laisser parler des secrets contenus dans une malle.
Durant leur préparation, les personnages s’entraînent à se “réveiller” en écoutant en boucle une chanson d’Edith Piaf, signal qui indique leur état de conscience et qui devra leur servir de compte à rebours pour “remonter” au réveil au moment voulu (suggérant donc qu’il y a bien un réveil à atteindre).
Enfin, comme pour Le Prestige, l’emboîtement des dimensions temporelles d’Inception, en enfermant le spectateur dans un rêve dans un rêve dans un rêve, l’empêche de dérouler le fil logique de la narration et de débusquer ainsi le sens des (très nombreuses) incohérences, ce qui le rend aussi vulnérable que les victimes de l’équipe de Cobb.
Piégés par cette diégèse triplement verrouillée, peu de spectateurs auront ainsi le loisir de deviner immédiatement ce qui se produit après ce fameux plan final, alors que la réponse à leurs multiples questions s’étale devant eux.
Car après ce fameux plan de la toupie, l’écran vire au noir (effet de “décharge”, de douche froide pour le spectateur); puis apparaît à l’écran le mot “Inception”; durant les séquences finales, le spectateur a entendu en boucle un motif musical qui n’était autre que la version extrêmement ralentie de la chanson de Piaf; puis enfin les lumières se rallument dans la salle; puis le spectateur se lève et sort dans la rue, la tête embrumée par des questions. Il n’est plus tout à fait la même personne que 148 minutes plus tôt (sachant qu’il a “vécu” plusieurs jours sur ces 148 minutes). Pendant que son corps et ses muscles étaient au repos et qu’il s’abandonnait au récit, l’équipe du film a élaboré pour lui une descente progressive dans sa conscience, jusqu’à atteindre cette zone de “conscience indifférenciée” où une idée simple a été injectée dans les esprits. Dans le meilleur des cas, cette idée simple fleurira à l’esprit du spectateur comme s’il l’avait lui-même générée.
Toutes ces étapes vécues par le spectateur sont donc précisément celles que sont censés vivre les “victimes” de l’équipe de Cobb. Aussi, le spectateur, trop occupé à questionner la fiction, mettra du temps à réaliser que le vrai sujet de l’expérience, dès le départ , c’était lui. L’Inception a eu lieu.

Belle réflexion sur la métalepse… (oh le vilain mot qui pourrait sortir des pages des cahiers du cinéma)

Si non ma vision d’eXistenZ, la deuxième fois est meilleur que la première mais moin que la troisième qui elle même est bien moin intéressante que la quatrième vision…

Je suis allez jusqu’à sept comme ça.

Un film à revoir.

Film sur la mécanique du tour de magie, Le Prestige fonctionnait donc comme un tour de magie.

Je suis pas d'accord avec ça.
Pour moi c'est très réducteur et surtout ça confond le cadre et le sujet du film.

C'est comme dire que Gattaca est un film sur la manipulation génétique...
MOz dit:Un article sur Inception par Rafik Djoumi.


Wouarf. Beaucoup trop terre à terre pour moi. Si c'est là la seule 2è lecture que le film peut apporter, c'est à dire "quand les lumières se rallument, bahh...le fim est fini". Ah ouais quand même.

Parce que le principe de l'inception c'est quand même d'introduire une idée dans un esprit. C'est le fondement du cinéma, voire de la magie. Le parrallèle que tu avais toi-même développé m'avait semblé beaucoup plus intéressant.
dardar dit:Parce que le principe de l'inception c'est quand même d'introduire une idée dans un esprit. C'est le fondement du cinéma, voire de la magie. Le parrallèle que tu avais toi-même développé m'avait semblé beaucoup plus intéressant.


Ce n'est pas forcément incompatible. Je pense même que cet article apporte de l'eau à mon moulin. Ce qu'il manque en conclusion, c'est le contenu de l'inception. Quelle idée Nolan a-t-il cherché à introduire dans nos esprits ? Je ne vois qu'une seule réponse à cette question : de même que Cobb essaie de faire prendre conscience à Mall que ce qu'elle prend pour la réalité est un rêve, Nolan veut faire prendre conscience au spectateur qu'il regarde un film. Ça parait idiot comme ça, sauf que justement un film implique la suspension d'incrédulité de la part de son spectateur.

Yep…

MOz dit:[…] Ce qu’il manque en conclusion, c’est le contenu de l’inception. Quelle idée Nolan a-t-il cherché à introduire dans nos esprits ? […]Nolan veut faire prendre conscience au spectateur qu’il regarde un film.[…]

Article bien agréable que le parallèle entre Le Prestige et Inception (résultat je me suis fait Le Prestige hier soir que je n’avais pas encore vu, merci !!).

Même si -au passage- une des deux énigmes est facile à déduire alors que l’autre est de la pur fiction (donc introuvable).

Par contre, je serai bien curieux de connaître l’idée que Nolan tente de nous insérer dans le crâne !? Si ce n’est qu’on est peut être dans la Matrice…

L’idée que le film est une inception ? :shock:

Yep…

Tiberias dit:L’idée que le film est une inception ? :shock:

Un excellent article à lire…

http://lestoilesheroiques.blogspot.com/ … oupie.html

Mais attention, pour ceux qui n’ont pas vu le film ça spoile tout le film, donne des explications sur pleins de trucs. Limite, ça me donnerait envie de retourner le voir…

forest dit:Un excellent article à lire...
http://lestoilesheroiques.blogspot.com/ ... oupie.html


C'est un mauvais article, plein de contre-sens. Maintenant, je sais d'où Rody sort ses théories. :lol:

On dirait un regroupement d’idées lues à droite à gauche. Je suis assez d’accord sur pas mal de points de la 1ère partie. La 2è m’a semblé plus hasardeuse et c’est logique. La critique du film sur le même site rejoint par contre tout à fait mon point de vue, sauf qu’il ne faut pas nécessairement 2 visions à mon sens pour tout capter.

D’une manière générale, je trouve qu’on extrapole beaucoup pour rien avec ce film…

forest dit:Par contre, je serai bien curieux de connaître l'idée que Nolan tente de nous insérer dans le crâne !? Si ce n'est qu'on est peut être dans la Matrice...


L'idée qu'il y a un secret à percer, un sens caché qui éblouira tout le film, un détail qui est la clé du mystère et, même, que ce film est une sorte d'énigme à résoudre.

Mais cette idée n'est qu'une première étape. Le pas suivant consiste à aller revoir ce film. De la même manière que Fischer décide finalement de démanteler l'empire conçu par son père pour voler de ses propres ailes (une idée qui n'est pas de lui mais qui lui est implantée par Cobb), le spectateur se décide à aller voir le film une deuxième puis une troisième fois pour y comprendre quelque chose. Mais c'est là aussi une idée qui ne vient pas de lui mais qui lui est implantée par Nolan.

Inception, c'est un peu un film qui aurait un message subliminal qui ne serait ni politique, ni éducatif mais se contenterait de dire "Revenez voir ce film !"

:lol:
Budnic dit:
Inception, c'est un peu un film qui aurait un message subliminal qui ne serait ni politique, ni éducatif mais se contenterait de dire "Revenez voir ce film !"
:lol:


"Revenez voir mon film, donnez moi des sousous !!"
Un excellent article à lire...
http://lestoilesheroiques.blogspot.com/ ... oupie.html


C'est la même chose que le fameux sujet sur les forums d'Allocine dont je parle depuis perpette. Et oui, c'est autrement plus crédible que les fameuses incohérences de Moz.
Rody dit:C'est la même chose que le fameux sujet d'Allocine dont on parle depuis perpette. Et oui, c'est autrement plus crédible que les fameuses incohérences de Moz.


:lol:

Rody, tu me fais rêver !

dardar, qui doit vite aller faire des courses pour acheter son popcorn quotidien...

Yep…

dardar dit:D’une manière générale, je trouve qu’on extrapole beaucoup pour rien avec ce film…

Je suis bien d’accord. A chercher les incohérences on s’y perd un peu !! D’ailleurs ce serait quand même assez étonnant de la part d’un très bon réalisateur qui aurait réfléchi pendant 10ans sur ce sujet de se gourer ainsi…


Sinon, pour moi l’article je le trouve super bien fichu. Autant la 2eme partie évoque des suppositions auxquelles on adhère ou pas, autant la 1ère partie me semble claire et juste !