Au moins le point Godwin était là d’entrée avec ce film
maester dit:les violentés sont des nazis.
euh...non, pas que....
spoiler dit:la violence du chantage exercée sur Lapadite, la violence de l'exécution de la famille Dreyfus, tués "comme des rats", la torture mentale infligée à Shosanna devant Goebbels puis Hans Landa, les violences à la hache de Marcel et Shosanna contre celui qui doit développer leur film, la torture mémorisée par Stiglitz, L'interrogatoire douloureux par Aldo Raine de l'actrice, La violence de la mort en cabine de projection, la strangulation par Landa de Bridget Von Hammersmark...
Je sais, je sais. Mais quand on parle de nazis, je ne peux m'en empêcher.
ou de chasseurs

Ouais… Alors on va dire quand même que je suis en réalité beaucoup plus mesuré pour les chasseurs… Je suis en train de me forger une image de grand malade moi…
Mirmo dit:Ah super ! Merci pour Philosophy of a Knife, j'en avais entendu parler mais j'avais perdu le titre... Je vais me mater ça un de ces jours histoire de me déprimer un peuEnfin ça dure 4H30 il paraît !!!...
Mais je pense que Philosophy peut être plus intéressant car plus orienté documentaire...
Honnêtement, tu perdras ton temps, car pour l'avoir vu, je peux te dire qu'il n'est pas digne d'intérêt. Andrey Iskanov se sert d'un prétexte historique pour aligner les scènes les plus trash possibles. Et là revient la sempiternelle question : dans quel but ?
-> Dénoncer ce que firent Shiro Ishii et ses sbires ? Ok, mais alors à quoi cela sert-il de rentrer dans le détail des exactions ? Ce n'est pas en montrant des scènes de vivisection sur humain vivant, de césarienne sans anesthésie, d'arrachage de dents, d'introduction de blattes dans les organes génitaux, j'en passe et des meilleures que l'on démontre quoi que ce soit. A moins que le but initial soit de faire un catalogue visuel de ce que des Menguele et cie peuvent faire....
-> Faire un film le plus gore possible sans tomber dans le snuff movie ? Le tout planqué sous une couche de vérité historique - cautionnée par la présence d'un ancien de l'armée rouge qui fut l'un de ceux qui débarqua dans le site en 1945 - pour prétendre ne pas être un simple film gore ?
-> Interpeller le spectateur et le faire s'interroger sur son côté voyeur ? Point besoin de passer 4h30 pour cela, ce d'autant que la façon dont le film est construit et filmé n'amène pas à la réflexion.
Je ne sais pas, toujours est-il que ce film me semble rater toutes ses cibles. Aucun intérêt historique - en dehors de faire connaître l'existence de l'unité 731 - car les sources historiques sont malheureusement très faibles. L'empathie qui pourrait être suscitée par ce visionnage ne fonctionne pas du tout non plus, car même si la mise en scène est léchée, on n'y croit pas du tout -> ex : toutes les personnes victimes des expériences les plus dégradantes sont bien entendu des femmes, caucasiennes et très jolies de surcroît : il semblerait que la torture et la mise à mort d'hommes chinois et laids ne suscite pas le même intérêt de la part du réalisateur...

Bref, en aucun cas un documentaire, ni un film interpellant l'intellect et qui ne me semble avoir de malsain que les buts de son réalisateur

Don Lopertuis
Je partage tes doutes concernant Philosophy of a Knife. Oui chez certains spectateurs, le fait historique est un prétexte à une sorte de sadisme par procuration, phantasmé en l’occurrence puisqu’il s’agit de fiction et non pas de docu.
Mais j’ai les mêmes doutes concernant l’approche de Tarantino. Est-ce que ce cinéma de divertissement n’est pas lui aussi un prétexte à la même pulsion ?
Je ne critique ni l’une ni l’autre des deux approches. Simplement j’essaie de mettre de vrais mots, sans hypocrisie, et sans mettre non plus tout le monde dans le même sac
Ted Lapinus & Phoenix dit:Est-ce que ce cinéma de divertissement n'est pas lui aussi un prétexte à la même pulsion ?
Je ne m'étais pas posé la question, mais il est vrai que le cinéma de divertissement pur peut être vu de la sorte. Des "sentiments et sensations par procuration". C'est valable pour les histoires romantiques, les histoire de guerre, le cinéma d'action, ect.
Ceci dit, si on creuse un peu, c'est aussi le cas pour les livres. Et finalement, pour toute histoire racontée sur un support ou un autre. Sauf à la prendre sous un angle d'analyse et de critique.
Non, ce n'est pas un mal de se faire plaisir à ressentir l'histoire quand on va au cinéma, et il n'y a pas besoin d'en ressortir en se sentant coupable ou honteux ^^ J'aurais même tendance à dire qu'il est dommage de "bouder son plaisir" en cherchant à tout prix à se placer immédiatement et en permanence sous l'angle d'analyse critique: ça peut être fait ensuite.
Après, chacun fait à sa façon.
De mon point de vue, ce serait plutôt sain de reconnaitre ses pulsions sadiques, si tant est que ce soit de ça qu’il soit question. Il ne s’agit pas de porter un regard culpabilisant sur ces pulsions, juste de les reconnaître pour ce qu’elles sont. Après, ce que chacun fait de ça, c’est une question de cheminement personnel… Si on creuse bien, une vraie déculpabilisation ne s’appuyerait pas sur un déni.
J’ai quelquefois l’impression que l’industrie du cinéma tente, non pas de déculpabiliser le spectateur, mais de carrément nier l’existence de ce genre de pulsion. Le discours promotionel met la violence en avant, mais nie les pulsions sadiques qu’elles peuvent venir chercher. Bien évidemment parce que c’est plus simple d’un point de vue marketing. Et paradoxalement, la promotion d’un film violent se fonde presque systématiquement sur l’argument selon lequel la violence n’est pas gratuite, et qu’elle est nécessaire au récit.
Personnellement, je vois l’industrie du marketing comme une industrie du mensonge à grande échelle. Vrai aussi pour le marketing du cinéma. Quoi qu’on vende, à partir du moment où on veut le vendre en masse et à répétition, ce n’est pas sur le désir qu’on s’appuie mais bien sur des pulsions, quelles qu’elles soient.
Je vais peut-être faire une disgression, mais les jeux vidéos?
Si on y regarde bien, certains jeux sont 100% fondés sur une violence totalement gratuite, du sadisme, ou toute autre pulsion répréhensible.
Je ne parle pas seulement des jeux falsh ou il faut faire griller un hamster cartoonesque dans un four à micron-ondes (assez jouissif d’ailleurs ^^) Mais même dans la grande districution, on en trouve sur tout les présentoirs.
Et qu’on ne me fasse pas croire que le succès de “Prison tycoon” n’a pas à voir avec un certain sadisme matiné (c’est le cas de dire) de voyeurisme…
Batteran dit:Je ne parle pas seulement des jeux falsh ou il faut faire griller un hamster cartoonesque dans un four à micron-ondes (assez jouissif d'ailleurs ^^) Mais même dans la grande districution, on en trouve sur tout les présentoirs.
Un lien! un lien!
dans le même genre GTA...?
Ouaip…
Appliqué au cinéma ou aux jeux vidéo, le marketing de la violence consiste également à vendre un produit sous l’étiquette « subversion ». Fausse subversion en fait.
Au fond, Godard est beaucoup plus subversif que le bad boy Tarantino
J’ai vu le film et je l’ai trouvé génial.
Le personnage de Hans Landa est excellent !
Je reviens seulement de voir le film.
J’ai adoré.
Comme d’hab avec Tarantino, le film est une suite de dialogues anecdotiques qu’on apprécie avec délectation du fait du jeu d’acteurs excellents. Excellence des acteurs qui doit aussi venir de la mise en scène du réal.
Si vous avez aimé Pulp, Jackie, Reservoir, n’hésitez pas…
Ted Lapinus & Phoenix dit:Ouaip…
Appliqué au cinéma ou aux jeux vidéo, le marketing de la violence consiste également à vendre un produit sous l’étiquette « subversion ». Fausse subversion en fait.
Au fond, Godard est beaucoup plus subversif que le bad boy Tarantino
Il y a heureusement quelques films violents et/ou sur la violence qui restent subversifs, et heureusement ^^
Mais c'est certain que Tarantino n'en fait toujours pas partie.
D'ailleurs le cas Tarantino me chagrine un peu par sa banalisation de la violence, enfin il n'en est pas directement responsable, c'est surtout dû à sa médiatisation... Je remarque que beaucoup de gens tolèrent la violence poussée dans son cinéma (par exemple la scène de massacre des Crazy 88 dans Kill Bill) alors qu'ils la rejetteraient pour un autre réalisateur. Et j'ai du coup du mal à saisir...
Mirmo dit:Ted Lapinus & Phoenix dit:Ouaip…
Appliqué au cinéma ou aux jeux vidéo, le marketing de la violence consiste également à vendre un produit sous l’étiquette « subversion ». Fausse subversion en fait.
Au fond, Godard est beaucoup plus subversif que le bad boy Tarantino
Il y a heureusement quelques films violents et/ou sur la violence qui restent subversifs, et heureusement ^^
Mais c'est certain que Tarantino n'en fait toujours pas partie.
D'ailleurs le cas Tarantino me chagrine un peu par sa banalisation de la violence, enfin il n'en est pas directement responsable, c'est surtout dû à sa médiatisation... Je remarque que beaucoup de gens tolèrent la violence poussée dans son cinéma (par exemple la scène de massacre des Crazy 88 dans Kill Bill) alors qu'ils la rejetteraient pour un autre réalisateur. Et j'ai du coup du mal à saisir...
Le violence dans Kill Bill est très comique.
On voit bien qu'il n'y a rien de réaliste. La réalisation fait très BD.
Donc rien de dérangeant.
Si tu as vu les promesses de l'Ombre, la violence est ressentie d'une toute autre façon. Et c'est bien volontaire de la part du réal.
Mirmo dit:Je remarque que beaucoup de gens tolèrent la violence poussée dans son cinéma (par exemple la scène de massacre des Crazy 88 dans Kill Bill) alors qu'ils la rejetteraient pour un autre réalisateur. Et j'ai du coup du mal à saisir...
Pour moi, c'est comme la violence des films de John Woo (dont Tarantino est un grand fan aussi). C'est souvent ludique, invraisemblable et fun. Et ce, même si c'est parfois tourné "sérieusement" exprès.
Il y a bien sûr des exceptions : la violence de Reservoir Dogs peut être difficilement supportable par moment (alors que celle de Kill Bill est à mes yeux jubilatoire).
Je n'appréhende pas du tout de la même manière la violence de films comme Brave Heart, par exemple.
Bagatelle dit:Mirmo dit:Ted Lapinus & Phoenix dit:Ouaip…
Appliqué au cinéma ou aux jeux vidéo, le marketing de la violence consiste également à vendre un produit sous l’étiquette « subversion ». Fausse subversion en fait.
Au fond, Godard est beaucoup plus subversif que le bad boy Tarantino
Il y a heureusement quelques films violents et/ou sur la violence qui restent subversifs, et heureusement ^^
Mais c'est certain que Tarantino n'en fait toujours pas partie.
D'ailleurs le cas Tarantino me chagrine un peu par sa banalisation de la violence, enfin il n'en est pas directement responsable, c'est surtout dû à sa médiatisation... Je remarque que beaucoup de gens tolèrent la violence poussée dans son cinéma (par exemple la scène de massacre des Crazy 88 dans Kill Bill) alors qu'ils la rejetteraient pour un autre réalisateur. Et j'ai du coup du mal à saisir...
Le violence dans Kill Bill est très comique.
On voit bien qu'il n'y a rien de réaliste. La réalisation fait très BD.
Donc rien de dérangeant.
Si tu as vu les promesses de l'Ombre, la violence est ressentie d'une toute autre façon. Et c'est bien volontaire de la part du réal.
Je ne parlais pas d'une violence réelle comme il peut y avoir dans les Promesses de l'Ombre où les coups font mal, mais vraiment de cette violence désinhibée, fun, comique, graphique... J'ai découvert Peter Jackson avec Braindead quand la VHS est arrivée dans mon vidéoclub (genre en 1995) et je me souviens que mes parents me traitaient de psychopathe de "prendre du plaisir à voir ce genre de films malsains", alors qu'ils ont tous les deux rigolé/pouffé devant les scènes violentes chez Tarantino mais je ne vois vraiment pas où est la différence !
Pareil, j'ai maté pas mal d'ultra gore allemand, c'est du gore fendard et décomplexé mais ça te fait tout de suite passer pour un être malade de regarder ça alors qu'il n'y a aucune différence avec ce que fait QT au niveau gore...
Je serais curieux de comparer le nombre de scènes violents dans un film de Tarantinio avec le JT de 20h00. Les films de Tarantino ne comportent pas énormément de violence. Ce sont surtout des dialogues. Lorsque la violence arrive, elle est spectaculaire mais également très courte.
Ces dernières remarques sur la “qualité” et perception de la violence, finalement très subjectives, amènent également la reflexion suivante:
- La perception d’une même scène de violence sera différente d’une personne à une autre. Et probablement d’autant plus d’une culture à une autre.
Certaines violences sont reconnues dans la loi de notre pays, et punies. La violence physique notemment, est en théorie extremement encadrée. Le principe en est un monopole de l’état, à travers certaines classes professionelles (police, armée). La seule exception est celle de la légitime défense, et là encore, elle est extrèmement restreinte.
Pourtant, cette violence physique est représentée autours de nous dans tout les médias (cinéma, jeux vidéos, articles, ect) Et on nous rappelle par exemple que la violence physique dite “domestique” dans le cadre de la famille, celle des “jeunes”, des asociaux, des SDF, ect se fait en dehors de tout contrôle.
Comment expliquer cette apparente contradiction? Et finalement, quelle est la place de la violence dans notre société d’aujourd’hui?
Je suis de ton avis Batteran.
La mort et la violence physique dans la vraie vie, c’est l’affaire de spécialistes.
En tous cas dans ce qu’on appelle nos “sociétés modernes”.
En revanche, on n’a jamais autant appréhendé la mort et la violence physique par procuration qu’à notre époque. Pas pour ce qu’elles sont réellement, mais à travers plusieurs couches de filtres de l’ordre de l’esthétique, du marketing et du phantasme.
La série CSI en est un bel exemple : au fond le pitch de la série, c’est comment surprendre le téléspectateur en lui montrant un cadavre sous une forme choquante et inattendue à chaque épisode Des “sensations” fortes, oui, mais c’est tout. La vraie signification de la mort nous échappe totalement.
Ce phénomène de déconnexion vis-à-vis de l’imminence de sa propre mort est à mon avis très dommageable d’un point de vue spirituel. Mais c’est ma vision bouddhiste des choses
Idem pour la violence physique. On ne l’assume plus personnellement. Pourtant elle est toujours en nous. Mais on en fait quoi ?? Et je ne suis pas du tout convaincu que la violence symbolique de divertissement permette de faire un travail de libération. C’est plus du refoulement.