[coming out] oui, j'ai joué aux jeud'rôles dans les 80s

Rahh, le JDR voici ma catharsis :

Pour réagir aux différentes interventions : pour moi de fut un mix des deux quasi en permanence : c’est au début des années 80 que j’ai commencé le JDR, mais avant beaucoup de JDS dans mon enfance grâce surtout à mon voisinage et ces jeux peu connu en France à l’époque; je me souviens de Cosmel et l’oncle d’amérique j’y rejouerai avec plaisir!

L’étape suivante c’est l’explosion du JDR, des jeux de sociétés type années 80. En même temps : Bilbo, puis les LVDH, et bien d’autres après, m’ont fait découvrir l’Héroïc fantasy. Du coup quand on m’a proposé mon premier JDR AD&D j’ai adoré, puis Pendragon, une période frénétique, car j’ai du à peu près jouer à tous ceux disponible à l’époque! Les circonstances m’ont aidé : je vivais dans un grand lotissement pleins de jeunes de mon age, tous au même collège… Je ne pouvais pas tout acheter loin de là : mais je pouvais jouer à tout, du fait du nombre de groupes de joueurs et de ma popularité :-). C’est aussi l’époque des jeux Gallimard, Talisman, l’œil noir, et les milles et une nuit. Puis en même temps découverte des wargames, les premiers jeux de Descartes mythique Respublica Romana, Diplomacy de mb, civilisation, battletech, armada (je l’ai toujours sniff) , grand stratège, ludodélire et International team ( zargo, ave tenebrae, full métal…);

En fait tout est venu en même temps pour moi : JDR et jeux de société un gros mix des deux, puis warhammer et les figurines grosse passion, puis de plusieurs groupes je suis passé à un seul : 6 passionnés jusqu’en terminal (les geeks purs jus).
On a fait des études différentes et les parties se sont espacées, les centres d’intérêts ont variés ( fifilles :-)), puis la vie professionnelle : c’est la vraie première rupture je pense et les enfants sont la seconde grande rupture.

Oui il est possible de s’organiser, mais le problème c’est de recréer un groupe avec la même alchimie que celui de ta jeunesse. On a moins de temps à partager qu’avant et je pense que c’est extrêmement difficile de retrouver cette ambiance avec d’autres personnes, ce que l’on recherche tous un peu lorsque tu t’y remets? Ce qui m’a pas mal freiné.

J’ai découvert les JDS “modernes” par hasard en Bolivie et un autre groupe c’est formé mais nous avons centré principalement notre activité sur le JDS qui vivait sa seconde jeunesse (puerto rico, mare nostrum, euphrat and tigris LADR condotierre) rahhhh. Et puis re-explosion du groupe : c’est ça travailler à l’étranger…

J’ai refait un JDR récemment et j’ai beaucoup apprécié, mais nous sommes très peu ici sur l’île trop de personne “old school” qui n’y connaissent rien et qui te considèrent comme un gamin attardé… Le JDS était un peu pour moi le succédané du JDR puis de part sa qualité : il est vraiment devenu le remplaçant.

[edit] C’est un choix car malgré ma vie de couple “banal” je pourrai réessayer de jouer régulièrement, mais cela prendrai du temps sur d’autres loisirs (car le temps disponible est bien moindre qu’à l’époque) notamment sur le JDS, (dans lequel on retrouve des sensations de JDR à un stade moindre soit) et il y a cette notion de groupe qui a mon sens fait l’alchimie d’une bonne tablé de JDR mais qui pour là recréer, nécessite beaucoup de temps encore une fois, et les “volontaires” disponibles, donc un choix biaisé je pense…

Perso je me retrouve complètement dans la description de “tupak amaru”.
Avec cette même façon d’y revenir de temps en temps avec tout autant de bonheur et en sachant qu’il ne reprendra pas la même place qu’il a pu avoir en son temps. Car il faut bien dire que ce qui limite souvent la pratique du jeu de rôles passé la vie étudiante est le temps que cela prend…mais d’un autre coté c’est aussi ce qui fait partit du plaisir : faire une partie de JdR comme ça en 1h … honnêtement je ne pense pas que ça plaise à beaucoup de rôlistes.

Par contre comme il a été évoqué plus haut…moi non plus je ne vois pas trop le lien entre le sujet et ces références constantes (limites publicitaires) au “jeux narratifs” qui à lire la description me semblent être juste des jeux de rôles qui veulent donner leur nom :)

En ce qui me concerne, j’ai découvert le jeu de rôle par accident, à l’époque je jouais aux “livres dont vous êtes le héros”. Un de mes amis acheta par accident un livre de la collection “l’Oeil Noir”…Pour pouvoir y jouer il était impératif d’acheter les règles de base et son univers rassemblés dans sous forme d’un épais livre plastique thermocolé. Ce jeu prévoyait même des personnages papiers type figurines. Nous fîmes de nombreuses parties mais rapidement l’univers et le règles ne nous convenait plus…La référence s’appelait Add…A ce sujet nous avons adapté beaucoup de scénario de donjons. Ensuite découverte de la presse spécialisée Casus et les autres…
Quelques temps plus tard, j’acquis mon 1er Jdr “Maléfices”, puis l’Appel de CTHULHU et officiant pour la plupart du temps en tant que Mj parfois joueur pour JrTM, Warhammer, Vampire.
Je maitrisais totalement STAR WARS et nous vêcumes de magnifique campagne avec Bande Originale à l’appui de merveilleux souvenirs, puis comme la plupart des post nous avons commencé à jouer à des JdP tel que “Le roi Arthur” avec un pincée de JdR, la fureur de Dracula, Armada et bien d’autres les parties furent acharnées, nombreuses et durèrent pour la plupart toute la nuit…
Puis début 90, études, les filles, service militaire, boulot, rencontre de ma moitié et les enfants…
Une parenthèse de presque 18 années! Une envie d’intitier mes enfants au jeu de société…Au début des jeux basiques puis en fonction de leurs âges et de leur centre d’intérêt des jeux de plateau un peu plus velus…Horreur à Arkham, la Fureur de Dracula nouvelle version, Dice town, Olympos…J’ai même inité Madame (Takenoko fut pour elle une véritable révélation), depuis elle joue à Hawai et Puerto Rico.
Voilà mais pour revenir au post, le JdR a été un moment déterminant dans mon parcours… J’ai passé un temps important dans les bibliothèques afin d’être cohérent dans les univers dans lequel je faisais évolué mes amis (exemple recherche historique pour Maléfices, le jeu qui sent le souffre…, J’ai lu LOVECRAFT, TOLKIEN, ECCO…J’ai passé des nuits blanches à écrire des campagnes! Bref, le Jdr m’a permis d’acquérir une “culture générale” et pour cela je l’en remercie…A la maison je suis le spécialiste des univers fantastico médieval horrifique.

Je n’avais pas vu ce post, etant dans le coeur cible ce qui est rigolo c’est de voir la même frustration, cette quête de retrouver ces bons moments de JDRs Pizzas d’autrefois.

Pour moi clairement le JDRs reste le meilleur système de jeu qui existe, le plus immersif le plus jusq’au boutiste, celui qui à moins de frontières. C’est très créatif et pourtant je en joue plus depuis des années… Je me suis réfugié comme beaucoup dans le JDP. Pourquoi ? Pour ma part c’est lié a un projet d’ouverture de MAison des jeux qui pompent tout mon temps et du coup ou le JDP est plus compatible.

Un jour un vieux crouton de rôliste m’a dite que l’on recherchais toujours dans nos parties l’ambiance de notre toute première vrai partie de JDR je le crois assez.

J’ai un peu de peine avec les erzat de JDRs, hybride JDR JDP, car au final ca me frustre pus tout autre chose, Descent pour moi est long fatiguant sans Role Play, pq ne pas faire un Donj’ à la place franchement ? ca plus de saveur…

Ce qui est clair pour moi par contre c’est que je suis frustré de JDRs et que ca me manque et qu’un jour (j’espere que ce n’est pas de veines paroles !!!) je m’y remettrais.

Je regarde avec curiosité ces jeux “narrativistes” il faut vraiment que j’essaie , j’étais un peu resté à Parsely qui est rigolo mais qui manque de profondeur. PAr contre les jeux sans meneur cela me fait un peur, pour une franche rigolade pq pas mais dans le contexte d’une vrai campagne. On le faisait autre fois ce genre de jeux sans réelle regle avec des MJs qui s’échangeait leur rôles avec des joueurs c’est rigolo de temps à autres…

Pour ma part, j’ai un parcours classique :
- Découverte du JDR lors d’un colonie de vacances vers mes 14 ans avec un système Casus Belli
- Reprise au lycée en m’inscrivant à un club de JDR, session de jeu tous les dimanches aprem avec des gens de tout âge, beaucoup de Ad&D2 mais aussi du Warhammer, Shadowrun, Terre du Milieux, INS/MV.
- Arrêt durant les études puis travail à l’étranger (et rencontre de Madame)
- Reprise récemment avec mes amis (tous dans la vie active, les premiers bébés arrivent) au rythme d’une partie par mois vu qu’on a chacun nos contrainte sur Metal Adventures.

Il est clair que le JDR demande plus de temps car il faut un engagement de chacun aussi bien joueur que MJ mais ce n’est pas incompatible avec un emploi du temps chargé du moment qu’on reste régulier dans la pratique.

Mais il est clair qu’on peut plus se permettre comme des étudiants des sessions sur un week end ou jusqu’à 2h du matin, il faut juste adapter avec son nouveau mode de vie.

J’ai commencé par le plateau dans les années 80, et en même temps le jdr (ou peu de temps après) avec Pendragon de chez Gallimard, D&D boîte rouge et L’Appel de Cthulhu. De 88 à 2005 je n’ai pas arrêté de faire du jdr tout en faisant toujours un peu de plateau, je maîtrisais très intensivement même pendant mes années de fac (genre 3 parties à la semaine). Pour vous donner une idée, j’ai fait jouer absolument tous les scénarios existants de Birthright (AD&D) sur une période de 7 ans…En 2005, j’ai subitement arrêté : plus envie.

Avec du recul, je réalise que le jdr est pour moi beaucoup basé sur des sensations exceptionnelles, qu’on éprouve au début et qu’on cherche à retrouver plus tard, on se base sur des parties mémorables qu’on a fait il y a 15 ans… Au final, on ne retrouve plus le même plaisir (ou très rarement), il y a toujours un truc pour freiner le plaisir : joueurs qui plombent la partie par leur stupidité/ronflements/méconnaissance du background/désintéret pour le background/ultrageekitude/maitrise de nul (rayez les mentions inutiles), création de persos à rallonge, résumé de la partie précédente à rallonge, scénario de merde… Il y a aussi un effet de raz-le bol qui s’instaure quand on joue toujours avec les mêmes personnes, parce que finalement elles deviennent trop prévisibles, jouent toujours de la même façon… tous ces désavantages qu’on ne trouve pas (ou de façon moindre) dans le jdp.

Quand je sors d’un jdp, j’ai toujours l’impression agréable de m’être amusé, même si le jeu était merdique. En règle générale, je trouve que l’univers du jdp est plus riche que celui du jdr, même si le jdr est décliné à toutes les sauces, même les plus improbables… Les sensations du jdp sont bien plus diverses que celles du jdr, en fin de compte. Pour moi le jdr c’est finalement un jeu, une façon de jouer (le rôle), il y a tellement d’autres façons de jouer que je trouve réducteur que de faire uniquement du jdr.

Ce qui ne veux pas dire que j’exclus totalement le fait de refaire une partie de jdr, en bonne compagnie, dans un univers connu (genre AdC, Warhammer, Star Wars…)

Voilà essentiellement l’opinion que je partage avec moi-même, et qui, sans aucun doute, m’attire(ra?) les foudres des purs et durs du jdr :mrgreen:

Pas de moi, en tout cas, groddur, car après avoir lu avec une petite larme à l’oeil les descriptions des “vieilles parties d’avant avec une bonne bande de potes”, j’ai aussi retrouvé dans ton mail le souvenir des “parties pourries du mauvais vieux temps avec les mêmes super potes mais qui jouent aux cons à pourrir les parties.”

Difficile de dire ce que j’appréciais le plus dans le jdr - mais il est clair qu’un bon moment passé entre amis est toujours agréable. D’où l’impossibilité de ressentir le même plaisir à jouer avec de simples connaissances. Ma surprise l’année dernière a été une partie de “A Penny for my thoughts” avec trois collègues et ma femme - incroyable !!! Mais des collègues qui sont aussi des gens avec qui je m’entends vraiment bien. Dans mes dernières parties de jdr avec le vieux groupe de potes étudiants, certains ont arrêté d’y croire avant les autres, et les deux dernières années ont été un lent pourrissement de la pratique.

Oui mais au final le JDP procure plus un plaisir intellectuel ou déconne (pour les party game) avec un investissement moindre. Tandis que le JDR procure plus un plaisir d’évasion, d’une plongée vers l’imaginaire non ? Je crois en plus vouloir raccourcir le temps de Jdr revient un peu a un non sens, c’est justement dans la durée que ce type de jeu prend sa force vouloir raccourcir du jdr c’est comme Mare Nostrum et Civilization (ancienne version) ca en a le goût mais bon faut pas déconner ce n’est pas civilization.

L’investissement en temps dans un “bon” jeu apporte aussi son plaisir, c’est pour cela que je doute des méthode alternative d’ailleurs

C’est vrai que des parties pourris on en a tous à son compteur et le pire dans le JDR on sait quant ça commence par contre la fin …

Par contre JDP ou JDR si le jeu est merdique moi j’ai toujours l’impression de perdre mon temps…

Pour moi, c’est surtout au niveau émotionnel que le jeu de rôle est supérieur au jeu de plateau, car on incarne un personnage dans lequel on a insufflé une partie de soi. (Bon, là je parle des jeux de rôles qui ne se résument pas à une succession de jets de dés)…

C’est étonnant cette opposition qui est faite, par la majorité d’entre vous, entre JdR et JdP.

Je pratique les deux et je recherche des plaisirs différents dans ces deux loisirs :
- rire, tension, et à un degré moindre, théâtralisation dans le JdR
- plutôt la “compétition” dans le JdS, je joue pour gagner (pour ça que je ne suis pas fan des jeux de coopération, celle-ci étant largement mieux rendue dans les JdR à mon goût) tout en restant bon perdant

Faire du JdP à la place du JdR par “dépit voire défaut” me désole ! Ca n’est vraiment pas faire honneur aux JdP.
Quant au de manque de temps, l’éclatement du groupe… me semble un argumentaire un tantinet hypocrite (désolé les gars :D !) et je m’en explique ci-dessous. Par contre, qu’on n’aime plus, ou moins, le JdR me parait tout à fait recevable.

J’ai toujours fait du JdS (dans ma culture) et j’ai découvert le JdR en 1980 en lisant le 1er J&S et le 1er Casus Belli au printemps 1980 : il y avait dans ce dernier une description d’un bout de partie (“le nain avance dans le couloir sombre et humide lorsque le monstre bavant apparait ; l’ami magicien lance alors une boule de feu et sauve le groupe d’aventuriers…”). Bon, là j’invente un peu parce que je n’ai pas le 1er Casus sous les yeux mais c’était un peu la teneur de l’article.
Et là je me suis dit : “ça existe en jeu ça ? Je le veux ça, je veux y jouer !”
C’est ainsi que, renseignements pris, je me suis retrouvé à jouer rue d’Ulm à l’ENS de Paris (les locaux étaient grandioses !).

Ensuite, même pendant l’armée, même pendant un boulot au Maroc… j’ai toujours trouvé des gens sympas avec qui jouer.

Puis vient la copine pas rôliste, la vie en couple avec enfant, et c’est vrai que là, c’est moins facile.
Mais il y a LA solution : on joue une fois tous les quinze jours le mardi soir de 20h à minuit et demi-1h maxi.
Ta femme t’accorde beaucoup plus facilement un soir de semaine qu’un de we, d’autant plus qu’en we on a tendance à faire durer un peu plus longtemps => soit tu te lèves à l’heure normale le lendemain et t’es dans le coltard toute la journée et ta moitié te fait la gueule, soit tu te lèves tard … et ta moitié te fait la gueule !
Un soir de semaine et l’intégrité du couple est préservée !

Et les esprits chagrins de dire : “oui, mais jouer 4-5 heures c’est pas beaucoup, gna gna gna…”
A ceux-là, quand je leur demande à quand remonte leur dernière partie de JdR, ils réfléchissent un moment avant de reconnaître que ça fait un bail. Et ben nous on joue tous les 15 jours !

Et les esprits chagrins de dire : “oui, mais on bosse le lendemain, on va être fatigué, gna gna gna…”
A ceux-là je leur répondrai que si on n’est pas capable d’avoir une nuit un peu plus courte (encore que 5 à 7 heures ça va quand même) et récupérer celle d’après, effectivement, il vaut mieux regarder deux épisodes des Experts et aller se coucher (et commencer à se préparer à notre passage en maison de retraite). Petits joueurs, va ! (qui se sent concerné :D ?)

Concernant l’éclatement du groupe (j’ai oublié de développer ci-dessus), même si les joueurs ne sont plus les mêmes “que quand on était étudiant” il y a toujours moyen de se reconstituer une équipe.

Pour nous cela a demandé quelques mois avant de trouver un groupe “stabilisé” : certains sont venus, sont repartis, des nouveaux se sont joints… mais maintenant nous sommes un groupe de 7 à habiter le même coin et à se retrouver tous les quinze jours le mardi soir (6 joueurs + 1 MJ). Nous sommes sur la même longueur d’onde rôlistique et, pour maîtriser, 3 d’entre nous se relaient tous les un ou deux ans environ sur différents jeux pour des campagnes plus ou moins longues.

Et je peux vous dire que c’est le pied !

Vive le JdR, vive le JdP ! :clownpouic:

Beaucoup de réactions, et c’est bien.

Je résume et je fais le point. Grosso modo, les profits sont homogenes, voire tres homogenes. Les quelques bi-classés JDR actif/JDP sont rares, et leurs profil sur les marges, s’ils me pardonnent l’expression ( 1 plus jeune, 1 un peu plus agé)
Sur les causes aussi, il y a un consensus assez large sur les causes du passage de l’un a l’autre, quoique certains donnent la priorité a l’une des deux explications


- temps nécessaire au jeu (préparation, jeu, etc…)
- importance du groupe de copains stable

Je vais d’abord écarter un point: la question du choix.
C’est bien évidement un choix, mais tout est de savoir pourquoi ce choix (massivement fait statistiquement) et pas un autre.
Si on adopte l’individualisme méthodologique [mode schtroumph a lunettes on http://fr.wikipedia.org/wiki/Individual … odologique] et plus particulièrement la rationalité économique, on a une formulation intéressante.

La préférence pour une pratique ou une autre, et son intensité, est subjective et propre à chacun, MAIS elle doit etre pondérée par un budget temps qui lui peut etre mesuré. On a donc un ratio ma pratique ludique / temps a lui consacrer.
Or, justement, le temps total disponible, (donc à lui consacrer) diminue avec le passage a l’age adulte. Autrement dit, la pratique du JDR devient relativement de plus en plus “chere” en temps, malgré l’intensité de la préference. Le ratio tend à diminuer de maniere plus ou moins radicale, car on le sait, le JDR est gourmand en temps…et le JDP, meme s’il fourni une satisfaction moindre, devient alors bien plus “rentable” du fait de sa faible consommation en temps. Autrement dit, la comparaison des deux ratios est alors en faveur du JDP.

Cela laisse de la place aux “exceptions”: si l’intensité est réellement tres forte et/ou le budget temps tres grand, alors, le ratio baisse moins.
Bon, c’est juste une réprésentation, mais elle a l’avantage d’etre assez objective, et attachée au premier type d’explication.

il y a une autre interpretation, attachée à la seconde constatation (le groupe de copains stable), d’ordre plus “phénoménologique”, qui a ma préférence (à travers les différents discours sur la pratique effective, son sens, etc…)
[mode schtroumph a lunettes off]

A mon avis, les deux explications se renforcent: un jeu lourd/chronophage pousse à avoir un groupe stable/fermé qui favorise et renforce les caractéristiques du jeu.

il y a aussi une autre idée intéréssante avancée par plusieurs d’entre vous, le fait que l’on joue au JDR “pour retrouver les sensations de la première fois” ou « on joue pour retrouver les excellents moments, meme si on le rencontre rarement ». Je me suis fait la meme reflexion quand j’ai pris conscience que le JDR était défnitivement derriere moi : beaucoup de partie trainaient en longueur. Mais je jouait malgré tout car quand le moment vient, quelque chose de magique arrive, qui justifie toutes les heures passées pas forcement tres animées.
Ca rejoint ce que d’autres formulent en terme de « productivité » du JDP par rapport au JDR (et donc, l’analyse faite plus haut, mais vue depuis le JDP). Meme si dans le JDP, la satisfaction est moins intense, le temps/enerige consacrée est bien moindre (le ratio plus elevé).
C’est marrant parceque c’est exactement et explicitement dans le but de « revivre la magie de la premiere fois » que Donjon est conçu par son créateur.

Et hop, voila la transition vers le jeu narratif et Donjon.

Tout d’abord, Monsieur Phal Darde son œil ténébreux -et néanmoins bienveillant- sur notre discussion, et sur notre opus negrum ludique. N’ayez crainte donc, il n’y a aucune multinationale qui se cache derriere notre a-1901 pour faire passer de la pub « subliminable. » . Neammoins, la question de ce sur quoi on travaille doit etre effleurée.

- Un point de terminologie tout d’abord : il n’y a pas plus de « jeux narrativISTES » que de « bulletins informatiSTES ». Cette expression est souvent utilisée en référence à la théorie GNS ( qui elle-même n’est qu’une partie de la ludologique, un peu sacralisée en France), ne renvoie a rien de clair, et qui plus est est un barbarisme. On utilise, comme bien d’autres la dénomination « jeux narratifs », comme traduction de « storygames ». A la limite, on peut qualifiuer les joueurs (un peu prosélytiques, forcement), de « narrativistes » (comme il y a des « écologistes »)

- Sur la nature du jeu narratif et sa spécificité : tout le monde est libre de penser ce qu’il veut. Donjon et dragons a ses débuts, était encore vu comme un wargame un peu bizarre, et d’un coté c’était vrai. Moi-même, j’etais TRES dubitatif au début, et j’avais a peu pres le meme genre de préjugés que ceux que je releve.

En bref

oTout ça c’est du dungeon crawler : Non. pas du tout, à moins de considerer le DC comme du JDR

oC’est juste un JDR « simplifié » ou « sans dés » : Non, c’est tout le contraire. Les JDR sont « compliqués », les Jeux narratifs sont « complexes », et il peuvent avoir des brouettes de dés. Le sujet est tres long, mais il se résume en une philosophie inverse de celles qui prévaut dans le JDR « simplifié », celle que le système est « secondaire ». Dans les jeux narratifs, le système est central, les dés ne servent JAMAIS a faire du bruit derriere le paravent, et n’est jamais violé par le MJ

oC’est juste un argument publicitaire, dans le fond c’est du JDR : certains JN peuvent etre consideré comme des JDR, les frontieres ne sont jamais nettes entre les genres ludiques. Mais un jeu sans MJ, sans scenario, c’est déjà un jeu tres different.

oJ’ai un peu peur, car sans MJ, je ne vois pas comment ça peut fonctionner : j’avais les meme craintes, car je raisonnait en termes de roliste. Il faudrait se poser la question en termes de JDPlatiste, ou il n’y a pas de MJ, et le jeu fonctionne…

oEtc…

Tout ça me ramène en 1987, quand j’essayais d’expliquer le JDR à ma tante, ou en 1995, quand on me demandait ce qu’etait internet (« comme une encyclopédie sur CD-ROM ? » )

Pour résumer, je ne dirais qu’une chose : essayez, vous ne le regretterez pas et en tout cas, vous aurez une idée concrete. Il existe pour cela plusieurs jeux gratuits et « pro » :

-Danger Patrol. Il a l’avantage de conserver un MJ, mais celui-ci est plus coordindateur. Aucune préparation, des regles conçues pour etre lues « pas a pas » et un système qui ne vous laissera pas respirer et qui peut intégrer meme les JDPlatistes

-Alienoid, the next wave : le gagnat du concours des vieux pots 2011, remake d’Alienoids. Conserve lui aussi un MJ. Pas de préparation, regles sur 2-3 pages, cartes de jeu à découper, système vicieux qui pourrait etre du JDP, mais qui sert à raconter une histoire…

-Je vous recommande aussi - Zombi cinema, dont le design est proche dans l’esprit et qui a un plateau, pas de MJ ni de scenario, et des regles tenant sur une page.

Vous trouverez tout ça sur le site, en signature, et encore une fois, c’est gratuit.

Sur le rapport du jeu narratif avec la question posée : compte tenu des jeux que je viens de décrire, il me semble évident ; permettre à des rolistes retirés de retrouver une sorte de jeux qui, sans etre du JDR, corresponde mieux à leurs attentes.

Au contraire du JDR, beaucoup de ces jeux n’ont que peu ou aucune préparation. Leur systèmes sont plus « ludiques » et proposent une expérience plus concentrée, dynamique, toutes choses qui restent proches du JDP, mais au service de la création d’une histoire.
C’est d’ailleurs la même démarche qu’on a conduit pour le concours des vieux pots, en proposant de réaliser des remake des JDR anciens sauce jeux narratifs.

C’est aussi (ou, la conclusion arrive), l’objet de la traduction/publication du jeu Donjon, dont un exemplaire est à gagner…

Dans Donjon, pas de préparation (surtout dans notre version), le scenario tenant sur un tableau, un jeu tres proche du JDR (avec un MJ, des joueurs-persos, etc…) mais ou les joueurs ont un pouvoir de narration important au cotés du MJ, c e qui n’a l’air de rien dit comme ça, mais qui change tout. Je laisse les curieux lire les articles pour en savoir plus.

Voila, témoignez, témoignez, sur ces belles années
Qui peut etre ne sont pas irrémédiablement terminées…

Je n’ai pas une grande expérience des “jeux narratifs” (Montségur ; un jeu ambiance polar futuriste dont j’ai zappé le nom ; Agatha, le “livre-enquête”), mais je vais me permettre de contre-balancer un peu le propos ci-dessus.

Les jeux narratifs ne sont pas inintéressants, et effectivement, permettent de ne rien préparer avant une partie.

Un jeu narratif n’est pas un jeu de plateau, pas un jeu de rôle, mais une tentative de rendre ludique le principe du cadavre exquis.
La plupart des “innovations” que ces jeux mettent en avant existent déjà dans les mains des MJ des jeux de rôles classiques (aucun MJ expérimenté ne laissera à l’écart de la narration ses joueurs, et au contraire les impliquera par la liberté d’action qui leur laissera et la liberté de narration directe sur certains éléments comme la création de PnJ ou d’une part de l’environnement où se passe le jeu…).

En bref, dans un jeu narratif, chaque joueur raconte à son tour l’histoire, en prenant le contrôle de personnages qui sont les vecteurs de l’action. Cette narration n’est pas libre, mais ce fait dans le cadre de règles souvent peu épaisses, et s’accompagne de matériel de jeu (cartes, plateau, etc…), qui peuvent introduire des mécaniques de jeu très platéiste (avec par exemple des cartes qui permettent d interrompre la narration du joueur actif). Logiquement, à la fin de la partie dont la durée est variable (de deux à quatre heures selon mon expérience) l’histoire est finie (je n’ai pas encore vu de jeu narratif jouable en “campagne”).

Alors au final on a quoi ? Une sorte d’expérience littéro-ludique, dont l’élément caractéristique du jeu de rôle est assez absent : la possibilité d’incarner un personnage unique qui évoluent dans un monde fictif (et le fait évoluer parfois) sur un plus ou moins long terme, et qui permet l’attachement à un univers et à ceux qui le peuplent (nos personnages mais aussi ceux contrôlés par le MJ). Soyons clair, on a l impression que tout le monde est MJ, mais que l aspect rôle est très en retrait (sur Monsegur par exemple), ou alors que les joueurs incarnant un rôle le font de façon un peu mécanique justement parce que le background est très malléable voir ré-inventable et que l on ne prend plus de temps à préparer son personnage (tous les jeux m ont fait cet effet ainsi qu â mes joueurs).
Du coup, si on va vers ce genre de jeu pour y retrouver des sensations de jeu de rôle, c’et étrangement raté, car clairement ça n’ a pas la même saveur. A la fin de la partie, si on a eu du bol et que tous les joueurs ont été inspirés, on obtient une histoire sympa, mais le plus souvent on s’aperçoit que tous nos amis ne sont pas faits pour être scénariste (et du coup, on comprend mieux pourquoi nos copains-copines ne voulaient surtout pas être MJ dans un jeu de rôle).

EN fait, je ne conprend pas pourquoi, Maitresinh, tu viens ici faire la pub des jeux que vous éditez en choisissant une approche psychologico-intellectualisante façon “dites moi quel rôliste vous avez été, je vous direz quel narrativiste vous êtes” plutôt que de simplement présenter votre gamme de jeu, de façon plus “franche”. Surtout qu’au final les jeux narratifs ne sont PAS des jeux de rôles, et devraient à la limite plus convenir à des amateurs de plateau désireux d’intégrer dans leur gameplay du narratif. D’ailleurs Maitresinh, c’est ce que tu dis toi-même, alors pourquoi vouloir recruter dans les rangs des ex-rôlistes de trictrac plutôt que te tourner vers l ensemble de la communauté trictracticienne? Un sujet du type “avez-vous entendu parlé des jeux narratifs” eut-éte tout aussi simple à animer non?

De plus, je trouve ton explication prétentieuse… D’où te viens cette volonté d’opposer jeu de rôle et jeu narratif comme s il s agissait d un match de boxe entre un vieux croulant et un jeune premier? Ainsi, les rôlistes seront heureux d’apprendre que les jeux de rôle sont lourds et compliqués en plus d’être péniblement longs pour si peu d’extase, quand les jeux narratifs sont complexes rapides et funs… Rien que le terme de jeu narratif semble prétentieux, comme si seulement les jeux du type que tu nous proposes étaient narratifs…


Et ce qui m’agace, dans la façon dont tu as amené les choses, c’est que tu me rappelles certains commerciaux qui commencent par vous demandez si vous êtes content de votre four pour finalement vous vendre un frigo… Tu ouvres un sujet où l on s attend à lire des récits de vie en rapport avec le jeu de rôle et finalement on s aperçoit que tu nous fait causer dans le but de nous amener à aller voir votre production ludique… C est un brin décevant.

Enfin, comme tout bon commercial, tu ne retiens que les récits qui t intéresses. Les rôlistes qui sont encore en activité passé la fin des études sont une marge, donc hop exit du débat. Et après ça tu sors les explications les plus complaisantes possibles sur les raisons d arrêter le jdr… Tu évoques l idée que les joueurs arrêtent majoritairement le jdr parce que cela demande trop d investissement mais sans aller au bout… Tu ne considères que le facteur temps, mais pas le facteur effort. Pourtant il est sans doute aussi capital. En matière de loisir beaucoups souhaitent n avoir qu à consommer leur loisir, c est une piste de réflexion que tu écartes totalement. Pourtant, si à mon tour je les compare, les jeux narratifs que j ai pu essayer jusque là sont au jeu de rôle ce qu une adaptation cinématographique est au livre: un vague dérivé qui peut se consommer sans efforts, mais qui ne parvient presque jamais à restituer la saveur de l original.


Tu dis qu il faut se poser la question “pourquoi en majorité les rôlistes finissent par choisir d arrêter le jdr”? Alors voilà une proposition (parmi tant d autres possibles) : la majorité des groupes de jeu de rôle sont composés de plusieurs joueurs et d un faible nombre de MJ. Les joueurs sont souvent consommateurs, ils viennent s assoir autours d une table et ont comme seul effort à faire d ammener des victuailles et leur fiche de perso. Leur effort est bien moindre que celui du Mj. Aussi, quand leur groupe se sépare, ou que leur temps de loisir se réduit, ils ne font aucun effort pour continuer et se dirigent naturellement vers une pratique ludique plus simple à consommer (plateau, jeu video etc…). Et je ne crois pas qye le facteur temps soit si déterminant. Une soirée plateau peu durer 4h et plus, un jeu video idem.

Bien sûr ça n est qu un profil possible, il faudrait ajouter le Mj aigri, les gens qui s aperçoivent qu ils préféreraient un apéro entre pote plutôt qu un jdr, les lassés, etc…

Je trouve juste présomptueux de vouloir brosser un portrait-type de l ex-rôliste sur la base de quelques posts en excluant les marges qu on veut, et en tirant les conclusions les plus neutres possibles de chez “venez que je vous brosse dans le sens du poil”, pour au final tenter de nous refourguer ta came avec en bonus “Donjon” en cadeau…

Ps : le “coup des dés qui servent à faire du bruit derrière un paravent”, c’est juste une blague potache de Gygax hein… jeter de temps en temps les dés pour rien dans une partie de jeu de rôle lorsqu’on est MJ, ça sert à brouiller les pistes du côté joueurs, afin que ceux-ci n’assimilent pas le moindre bruit de dés à une situation de danger. Bref, on fait du bruit avec des dés pour bluffer les joueurs, pour les perturber, pour jouer avec leurs nerfs, et dans tous les cas pour les immerger encore un peu plus. Parce qu’un jeu de rôle monsieur, ça n’est pas que complexe, ça peut aussi être subtil…

Merci d avoir répondu a ma question concernant le lien entre ancien roliste et jeux narrativistes.

Malheureusement ta réponse me donne vraiment le sentiment d être une cible marketing pour vendre ton produit. C est pour le moins maladroit, au pire une tromperie.

Cela fait plusieurs mois, voir un an ou deux, que j entend parler de ce nouveau type de jeu. Sur le principe je suis très content que l on élargisse les possibilités de l expérience ludique. De ce que j ai compris sur cette approche, c est que tout le monde intervient et qu il n y a pas de scénario pré établi comme en jdr. Cela me fait penser au jeu: il était une fois.

Dans ton explication, par moment il semble que cela soit “comme” du jdr et a d autre moment tu dis que ce n est pas du tout du jdr.
Pourrais tu m expliquer clairement et simplement ce que c est?

J avoue que l approche que j en ai vu a plusieurs reprises pour faire passer ce genre de jeux pour des jdr " en mieux, plus simple, plus rapide." en un mot la seule vrai façon de faire du jdr, me choque. Cela me semble très agressif et très snob. D ailleurs ta remarque que le dungeon crawling (et éventuellement d&d) ne sont pas du jdr conforte ma mauvaise impression.

Sur le fond, je le répète, je suis très heureux d avoir de nouvelles approches ludique. Sur la forme, en tant que roliste je me sens agressé par cette charge anti jdr. En tant que joueur je me sens manipulé par une approche marketing pour me faire acheter un produit qui me semble bien loin ( mais j ai peut être mal compris) du jdr.

Pour me permettre de mieux comprendre, peux tu répondre simplement aux questions suivantes?

- le jeu narrativistes est il du jdr ( au sens ou il se pratique depuis d&d jusqu au chroniques de féal en passant par hurlement et torg)?
- est ce proche dans l esprit de il était une fois, petits meurtres et faits divers et autre cadavres exquis ?
- pourquoi chasser ton public permis les rolistes au lieu des joueurs au sens large?

Salut Prince-baron, Salut Ashburning

Tout d’abord, avant que ça parte en sucette (ça fait longtemps que je n’avais pas vu de “flame”), je vais préciser ou rappeler plusieurs choses essentielles

- je m’adresse a vous en toute amitié. Evitons de nous balancer des épithetes ou des proces d’intentions. Au final, on parle de jeux, theme plutot leger, et chacun à son opinion.

- j’essaie juste d’avoir un regard restrospectif sur la chose ludique ( j’ai presque deux fois 20 ans), en utilisant mon expérience, ma pratique (je dirige une ludo) et ma formation. Ca ne prétend pas à la Vérité, et c’est pas sur un forum que je vais pondre une these, mais j’essaie d’argumenter. Pour une “these” complete en sciologie sur le JDR : http://www.ques2com.fr/pdf/qds4-note37.pdf (qui risque a fortiori de ne pas vous plaire )

Quand je parle de “marges” je fais juste l’hypothese suivante, qui semble se vérifier assez largement (encore une fois, il faudrait un echantillon large et representatif pour en etre sur) :
- " je joue au JDP et j’ai joué au JDR mais je ne joue plus" : ces gens la sont en moyenne plus agés (et/ou mariés+ enfants+ actifs)
- “je joue au JDP ET au JDR”: ces gens en majorité sont un peu plus jeunes (en majorité, donc non mariés, pas d’enfants…).et éventuellement moins nombreux que la catégorie précedente, ce que je résume en disant qu’ils sont en “marge”, de celle-ci.

Je fais par exemple le pari que vous deux, êtes dans la derniere catégorie, du fait que vous n’avez pas les même attentes et les memes réactions (voire une incompréhension radicale)

- Je n’oppose rien du tout, il n’y a pas de “clan” à défendre, je “n’attaque” pas le JDR. Je constate simplement un phénomene objectif (l’effondrement du nombre de roliste au début des 90’s, la transformation d’un grand nombre en JDPlatistes, etc…) et d’autre part, les caracteristiques d’une nouvelle forme de jeu, encore tres peu connue en france, non stabilisée et hétérogene (Storygames - en VF jeux narratifs).

En disant que le JDR est “lourd” par exemple, je voulais dire “lourd à mettre en oeuvre par rapport à d’autres formes de jeux, comme le JDP” (ce qui est objectif et ne se discute guere).
Je fais forcement des élisions, il ne faut pas le prendre au sens péjoratif. Le JDR est une forme stabilisée, il ne va pas “disparaitre”, il n’y a rien a “attaquer”, rien a “défendre”.


-Au sujet du “vendeur déguisé”

-vous inversez le rapport de causalité. Je n’essaie pas de vous vendre un jeu avec le questionnaire, j’essaie de vous “vendre” le questionnaire avec un jeu (à gagner). C’est peut etre étrange à comprendre pour vous, mais c’est du a notre raison d’etre, je vais y revenir.

- Les jeux sont tirés à 200 exemplaires, et je n’ai pas besoin de faire de la pub sur un thread perdu, avec ce tirage, ils ont vit faits d’etre épuisés. j’ajoute que la moitié de nos jeux sont gratuits, et ils ont demandé beaucoup de travail. Dans ces conditions, assimiler ce qu’on fait à celui d’un “vendeur d’aspirateur”, c’est tres déplacé pour ne pas dire plus.

- il y a deja une news sur TT sur notre concours des “vieux pots I”, et plusieurs autres sur les jeux narratifs. Tout ça pour dire que, comme à la grande époque de Casus Belli, TricTrac à un angle de vue assez grand pour s’intéresser aux marges de la chose ludique. Ils bossent avec des editeurs pros et de grande taille, et donc une asso 1901 à l’objet aussi underground n’est pas considerée de la meme manière.

Pour mettre un point final à ces proces d’intentions: laissons M. Phal en juger.


Pour mieux comprendre ma (notre) démarche, il faut peut etre etre soi-meme concerné, cad avoir un profil proche de celui que je décrit (des anciens rolistes, passés au JDP)

Aux USA ,une partie de ceux qui ont initié les “Storygames” ont suivi le meme parcours que le mien et que potentiellement, bien d’autres. Arrivés vers la quarantaine, ex-rolistes, ils ont regardé derriere eux avec un peu plus que de la nostalgie, et se sont posés des questions…ce qui les a conduit a creer une forme de jeu qui s’éloigne de plus en plus du JDR.

J’ai suivi un peu le meme parcours, sauf que je bénéficie de leur boulot, et que mon questionnement est plus sociologique. Au final, la démarche creation/traduction est indissociable de la réflexion sur la pratique ludique, ça ne forme qu’une grosse boule de neige (non, je ne suis pas bousier ;)

…ce qui nous rammenne au coeur du sujet, à savoir la question qui est posée dans ce thread, et dont on s’éloigne. Je dirais juste qui si vous ne vous sentez pas concernés (vous jouez au JDR+JDP), ne le prenez pas comme une “agression” contre le JDR ou que sais-je. Dites vous bien qu’il y a une dimension objective du phénomene

Enfin, sur la défintion du jeu narratif pour aller vite car ce n’est pas le sujet,

- la frontiere : Je le répète, certains jeux peuvent etre considerés comme du JDR aux marges, ils sont les deux à la fois (Fudge/fate par exemple). Aucune frontiere dans aucun domaine n’est vraiment tranchée. De l’autre coté, les jeux narratifs mordent sur les JDP, notamment les jeux de communication, comme ceux cités. Plus largement, de même que pour la naissance du JDR, la naissance d’un “genre” n’est pas spontanée mais résulte d’une “construction sociale”, qui est ici en cours, et représente aussi un phénomène passionnant… ici en cours.

- c’est tres hétérogene: on trouve des jeux tres differents. On a part exemple une école “norvégienne” aux systemes plus “legers”, moins “gamiste”. De ce fait, je comprend les remarques, car les jeux que vous citez sont proches de cette école, alors que la ligne qu’on suit est plus structurée, plus “ludique”, avec des tonnes de dés, souvent compétitif.

Encore une fois, essayez l’un des jeux gratuits que j’ai cité, et vous vous rendez rendrez compte que ce n’est ni un “truc intello”, c’est meme le contraire. Tout dépend des jeux auxquels vous jouez, mais ce qui est sur, c’est que sera plus ou moins éloigné de l’expérience du JDR, tout en restant quand meme son plus proche cousin (voire son frere jumeau).

- Enfin, pour une définition et une vision plus complète, il y a un dossier dans le dernier JDR-MAG et sur notre site (en moins travaillé). Vous trouverez aussi sur le net tout un tas de choses, mais qui risquent d’être difficilement digérable.

En une phrase (qui vaut ce qu’elle vaut): le jeu narratif (storygames) est une forme de jeu, issue du JDR, qui replace le système de règle au centre de sa conception, et déplace son utilisation de la simulation des actions des personnages à celle de la dynamique de l’histoire.

Voila, j’espere qu’on peut reprendre le cours des témoignages des “anciens”…

je rebondis juste sur cette notion marrante de “Maison des hommes” collée au jdr.

Pour ma part j’ai commencé en 87 avec AD&D, j’avais 9ans. Je n’ai plus arrêté le jdr depuis (principalement en tant que MJ)
J’ai un boulot stable, une femme qui partage ma vie, des activités sportives (Escrime médiévale notamment ;) )

Et, de ma vie, je n’ai jamais eu l’impression d’être dans une maison des hommes. Du collège à maintenant j’ai toujours eu des filles régulièrement à mes tables. Assez naturellement, des filles sont toujours parvenues à s’installer à une de mes table. Mon groupe actuel de joueur est à 50/50 ^^
Ma copine n’en fait pas parti (et n’est pas un frein, et aucune ne l’a jamais été d’ailleurs, à mes loisirs)

J’ai toujours pensé que la présence d’une fille (au moins une, genre de quota peut être ) avait une influence très bénéfique à la table. Un garde chiourme pour les délires graveleux. On introduit une sensibilité particulière et ça rend le jeu beaucoup plus riche.

Je n’ai jamais été honteux de cette activité et ça ne m’a jamais posé de problème dans mon boulot. (des tee shirt vampire, confrontation (jeu d’escarmouche avec figurines) ou Onyria (convention et tournoi de jdr à Marseille) ne m’a jamais catalogué comme marginal, geek ou je ne sais pas quoi.
Mes cheveux longs, le bouc et la musique que j’écoute peut être un peu plus… (après je travaille dans la recherche, les activités culturelles et intellectuelles sont mieux perçues je pense. J’ai un collègue chercheur qui a un autocollant Half Life sur sa porte :stuck_out_tongue: )

Je sais que l’image geek existe, on en rencontre beaucoup (le classique gars barbu à lunette en surpoids par exemple, fastoche c’est le même que pour les mmorpg() mais c’est loin d’être la majorité.

Pour avoir organisé des conventions à Angers et trainé dans quelques tournois dans le Sud (j’ai gagné la première place de MJ lors du tournoi du jdr du FIJ de cette année) je constate que l’immense majorité des joueurs et joueuses sont des gens équilibrés qui n’ont pas souffert d’une honte vis à vis de leur activité.

(
) je pense que dans ces images de geek, ce n’est pas temps l’activité que l’on moque mais juste le pauvre gars pas bien et pas beau. Peut importe ce qu’il fait, si quelqu’un de “beau” fait la même chose, ce sera cool.

J’en reviens à WoW. dans les débuts c’était un truc de Nerd nourri au coca et pizza pleins de boutons. Et puis des visages (genre une équipe JcJ féminines suédoise je crois ou danoise) présentables sont arrivés et c’est devenu plus classe et moins honteux de jouer à WoW… comme quoi…


Bref, je m’égare complètement mais pour en revenir à la “maison des hommes”, je trouve le concept marrant.

t’avais l’age de mon petit frere a peu pres a la meme année ou on a commencé (peut être un an ou deux avant) ;)

Le fait que tu sois encore en activité et que assumes parait assez cohérent (alors qu’un autre intervenant plus haut estimais que c’etait suicidaire au boulot, mais il ne jouait plus…)

Je me dis que finalement, la parcours de ceux qui jouent encore (et bi classés JDP-JDR), mérite d’etre creusé, meme si ce n’est pas directement le sujet. à ton avis, qu’est ce qui fait que tu joues encore et que beaucoup se soient évanouis ?

Sinon, la “maison des hommes”, c’est juste une grosse métaphore qui tache, je ne sais pas si c’est pertinent, mais bon, quand meme… perso, on a peu joué avec des filles, surtout les copines des copains, mais c’etait appréciable, ça donnait une toute autre dimension au jeu.

Maintenant, l’essentiel de mes souvenirs, c’est la “camaraderie” virtuelle au cours d’aventures riches en baston et autres péripéties…

J’ai quand même l’impression qu’une des raisons les plus importantes pour l’arrêt du jdr, c’est d’avantage l’éclatement des groupes que l’âge et les enfants. Autour de moi, il y a beaucoup de joueurs, mariés ou divorcés ou célibataires, pas mal d’enfants, des conjoints (hommes ou femmes) qui jouent ou pas, et même si parfois la vie à fait que certains ont moins joué ou ont fait des poses plus ou moins importantes, tout le monde joue.

Mon avis est que la disponibilité de leur ancien groupe de joueur (groupe au sens large, on pourrait dire communauté) étant toujours actif, ce n’est pas bien difficile de reprendre.

Au final, à 37 je participe à 4 campagnes, à la périodicité variable (entre une cession en soirée toutes les 3 semaines et une cession tous les 3 mois), évidemment certains joueurs jouent moins que moi, mais ni l’âge, ni les enfants ne me semblent être un facteur décisif, et finalement, personne n’a vraiment envie d’arrêter.

jezekiel dit:Et, de ma vie, je n'ai jamais eu l'impression d'être dans une maison des hommes. Du collège à maintenant j'ai toujours eu des filles régulièrement à mes tables. Assez naturellement, des filles sont toujours parvenues à s'installer à une de mes table. Mon groupe actuel de joueur est à 50/50 ^^


Tiens, c'est marrant mais pour moi c'était le contraire...

A l'époque où mon groupe et moi jouions très régulièrement, nous avions tous des relations stables et nos soirées jdr étaient en quelque sorte notre petit "échapatoire" masculin, un univers un peu privé qui sentait bon la testostérone (on a jamais été fans de foot dans ma bande... Notre truc viril à nous, c'était le JDR... :mrgreen: ) et qui nous permettait de nous réunir entre mecs, sans nos copines...

Les rares fois où des filles sont venu jouer, c'était en général la copine d'un membre du groupe qui voulait essayer mais qui ne revenait jamais, tellement notre passion lui semblait hermétique (et aussi parce qu'on ne faisait pas des grands efforts d'intégration...^^).

C'était vraiment notre exutoire, il y avait beaucoup de second degré et de rigolade autour de la table, et je pense que la dernière chose que nous aurions voulu, c'était qu'une fille nous apporte une "sensibilité" différente dans nos partie... On aimaient être vulgaires, grosbills, on aimait les scénarios bien trash, et on profitaient du jeu pour être les machos qu'on était pas du tout dans la réalité... (Je dis pas que les filles ne peuvent pas être vulgaires et trash, hein, attention... Mais c'était un peu difficile de leur faire aimer le JDR avec des parties remplies de violence gratuite et de blagues graveleuses quand on leur avait présenté ça comme un loisir intello et necessitant une certaine culture... :mrgreen: )

L’arrêt vient probablement de l’idée de devenir un adulte.

Un adulte ne fait pas les trucs qu’il faisait enfant ou ado.

Il y a une forte pression sociale pour que ce passage se fasse à la sortie des études.
Le rituel de l’entretien d’embauche en fait parti : on camoufle son vrai soi par une carapace de “je veux bosser chez vous, c’est mon rêve le plus cher !”
Alors qu’au fond ce qu’on veut dire c’est : “file moi de l’argent parce que sinon je ne peux plus manger ni dormir sous un toit”
je schématise, certains ont une vraie passion pour le boulot, ce qui est vraiment top ! Mais c’est rare de trouver un boulot qui nous épanouisse. Faut s’accrocher et ne rien lâcher ;)

Sous cette pression les à côtés comme les loisirs passent parfois à la trappe.
On y revient où on en trouve de nouveaux après cette transition.
Le pourquoi le jdr passe aux oubliettes c’est que c’est un “JEU”. la sémantique ici est puissante : jeu->jouet = enfant. Il faut donc lâcher le truc pour être grand.
On dit souvent je fais de la console ou de l’ordi plutôt que je joue à un jeu.
Le cas des jeux vidéos reste différent. Les trucs qui passent à la télé et dont on parle tout le temps est mieux acceptés… C’est la mithridatisation par les médias.

Moi je n’ai jamais arrêté car le jdr fait complètement partie de ma vie depuis toujours. J’ai lu le seigneur des anneaux en CM1 (pas tout compris, j’ai passé des paragraphes chiants aussi mais bon ^^) et embrayer le jdr derrière, la passion du conte m’a toujours porté (je suis une grande gueule dirons nous, je me fais entendre si je le souhaite)

J’ai toujours bâti de belles histoires avec mes joueurs. Peu importe la table. Il faut trouver le levier qui les fera rêver.
Au cours de ma carrière(!) j’ai eu de nombreuses tables de campagnes et l’ambiance y est toujours unique, c’est ça qui est magnifique.