Une mécanique est par définition un système, une abstraction, ce qui meut et relie les différents éléments du jeu, joueurs compris. Le son est un media, un vecteur à utiiser, à l’instar des cartes ou des dés, comme tu l’as souligné. Au mieux il peut être l’élément principal du jeu, mais c’est un non-sens de dire qu’il peut en être la mécanique.
Un jeu avec rien d’autre que du son ? le premier qui me vient à l’esprit est ce jeu de cour d’école avec trois groupes de gamins : un à chaque bout de la cour, le troisième au milieu. Un groupe doit transmettre une phrase au groupe d’en face, et le groupe du milieu doit l’en empêcher en faisant le plus de bruit possible. Un jeu débile, mais diablement efficace. Rien d’autre que du son dans ce jeu. Seulement la mécanique, c’est l’enjeu d’un transfert d’information, où le son est le media utilisé.
On met en vente des jeux tellement bêtes que cela m’ulcère.
Des jeux dans laquelle on ne demande ni effort de calcul, ni mémorisation, ni calcul long et fastidieux. Pour certains jouer = ne pas trop réfléchir. Pour d’autres jouer est au contraire un moyen de faire travailler ses neurones de les “muscler”. Le hockey sur glace est un jeu qui demande de gros efforts physiques. Pourquoi les jeux qui demandent de gros efforts intellectuels ne sont pas valorisés?
Les échecs sont hautement valorisés auprès du grand public. Pour le reste, le jeu est une détente, un loisir, qu’on souhaite pouvoir pratiquer sans contrainte, fatigué en rentrant du travail, on souhaite pouvoir jouer au même jeu avec les enfants et les grand parents en même temps, donc pour toutes ces bonnes raisons, qui n’ont rien d’une espèce de complot de la médiocrité, il faut qu’il existe des jeux accessibles et simples (=tellement bêtes que ça te fait vomir).
Libre à toi de lâcher des diatribes contre l’état de notre société et des cerveaux de nos contemporains. Mais entre nous, ta mysanthropie ne m’intéresse pas.
Il existe malgré tout des éditeurs qui font des jeux compliqués. Certains wargames demandent à mon avis un niveau universitaire minimum pour être pratiqués. Le premier Rolemaster se voulait tellement simulationniste qu’il en était écrasant de règles (et certains en rajoutaient encore pour que la vitesse du vent compte dans un tir à l’arc).
Enfin, je dirais que paradoxalement, c’est facile de faire des jeux compliqués. C’est la facilité, de rajouter des règles par ci et par là pour palier à des problèmes, des bugs. Le plus dur à mon avis, c’est justement de créer des jeux qui fonctionnent avec peu de règles, et qui pourtant peuvent se targuer d’être originaux.
Je passe sur tes généralités concernant les écrivains et les poètes, car là aussi, tu ne peux pas te permettre de balancer des trucs aussi péremptoires et espérer qu’on te prenne au sérieux. S’il était admis que tous les plus grands écrivains ou tous les poètes agissent comme ceci ou comme cela, ça ne demanderait pas des années d’étude en Sorbonne pour arriver à cadrer la création littéraire. Prenons James Joyce, par exemple, qui est considéré par le monde littéraire comme un grand écrivain. Le parallèle me parait opportun parce que ce qu’il écrit n’est pas toujours très accessible - et donc demande un effort intellectuel, ce qui pour toi doit représenter un gage de qualité. Voilà une page d’un de ses manuscrits :
Ou encore une page de Victor Hugo, un des maitres reconnus par tous :
Là encore, le volume de ratures n’est pas minimal. Ca n’a pas vraiment de rapport avec le centre du débat, mais tu affirmes de telles énormités pour servir ton propos que c’en est agaçant.
Alors oui, c’est sûr, ce serait magnifique qu’un mécène donne plein d’argent pour promouvoir tous les types de jeux, quels qu’ils soient. Ce serait bien, aussi, que les guerres cessent et que je gagne au loto. Ce serait bien.