De l'appréciation de Matrix

Pour moi la quadrilogie de Matrix est excellente ! (hé oui il y a 4 oeuvres et non 3, Animatrix est un lien essentiel entre le premier film et le second). C’est un véritable chef d’oeuvre culte !
Au delà des scènes d’action et du déballage d’effets spéciaux qui sont vraiment réussis, il y a de vrais messages mystique, christique et de remise en question, en effet Matrix met en branle notre mécanisme de simple spectateur , c’est à dire notre rapport conditionné à l’image , au monde de l’illusion. Chez les Wachowski rien n’est laissé au hasard y compris la campagne marketing . Rapellez vous, l’affiche américaine du premier volet qui scandait : “The Matrix Has You” qu’on peut traduire par la matrice vous posséde , entre autre mot la matrice vous a possédé !
la matrice en question , c’est bien le film que nous avons regardé, nous croyons finalement avoir intégrer cet univers alors que c’est lui qui nous a intégré et on va très vite comprendre que ce n’est pas les frères Wachowski , ni encore moins Néo qui nous a trompé, mais bien nous même, pauvres spectateurs conditionné à l’image.
Matrix est ce film, ou l’on vous répete sans arrêt qu’il n’y a pas de cuiellière, alors que vous continuez à croire qu’il y a une cuiéllière malgré tout. Matrix ce n’est que ça , des propositions absurdes qu’on accepte sans s’en rendre compte , comme les gens dans la matrice n’ont aucune conscience qu’il sont dans la matrice.
Dans Matrix Reloaded, les frères Wachowski vont nous démontrer qu’on a effectivement rien compris au premier film, en ajoutant de nouvelles informations pour nous faire comprendre “qu’il n’y avait pas de cuièllière”, il faut d’abord passer par les Updates des Animatrix donc notamment les segments Second Renaissance qui nous démontre que nous nous sommes lourdement trompé sur la nature des machines par exemple, alors que Matrix ne prétendait pas le contraire. Ou quand on apprend que Neo n’est pas l’ Elu, mais le 6éme a avoir tenté le coup! (pourtant c’est clair, on arrête pas de nous le dire dans Matrix !)
Matrix Reloaded démonte une à une les absurdités de notre perception faussé du premier volet. ce qui nous ramène à une phrase de Morpheus lorsqu’il explique à Néo l’état d’esprit des gens à l’intérieur de la Matrice : " on tente de les libérer de la matrice, mais en attendant, ils font tous parti du système et cela en fait nos ennemis, ce que tu dois comprendre c’est que la plupart d’entre eux ne supporterais pas d’être débranché certains sont si amorphe et tellement dépendant du système qu’ils se batteront pour le protéger", c’est de nous qu’il parle, spectateurs sevré de simulacres , conditionné par l’image, accroc aux multi médias, au formes de divertissements etc…
les fréres Wachowski tente de nous libérer de notre condition de spectateurs. Donc rien d’étonnant que ce parti pris audacieux de Reloaded ait laissé sur le carreau un nombre important de fans car trop accroché à leur visions de Matrix conditionné par leur réflexes de spectateurs et qui refusent tout bêtement de les abandonner… mieux de s’en libérer !
Pour les autres qui tentent le coup, peu à peu la vraie nature de la Matrice se révèle à nos yeux que se soit l’histoire l’univers Matrix et les thèmes qu’il aborde, l’objet film en lui même, sa mécanique intérieure et l’expérience interactive qu’elle propose. tout ceci débouche sur des Révolutions , dans le sens premier du terme c’est à dire des renversements brusques et violents. L’éveil de Néo n’est ni plus ni moins que celui du spectateur. On est comme lui, libéré de la Matrice, dont de notre condition à l’image tel que nous la conçevons auparavant.
Bon je ne vais pas vous livrer toutes les “révolutions” qu’il y a dans ce film, ça vous gacherai le plaisir car comme le dit Morpheus : “il y a une différence entre connaitre le chemin et arpenter le chemin”, quand on vous dit quelque chose dans Matrix écoutez ce que l’ont vous dit et arrêtez de vous focaliser sur " la fille en rouge" :wink:

Pourquoi tout le monde ramène-t-il son appréciation des films à sa compréhension ou à sa non-compréhension de l’intrigue ? :?

MOz dit:Pourquoi tout le monde ramène-t-il son appréciation des films à sa compréhension ou à sa non-compréhension de l'intrigue ? :?


Ben... c'est un comportement normal, non ?

Si je (on ?) ne comprends pas bien quelque chose (ou que quelques passages paraissent nébuleux), de deux choses l'une :
. ou j'essaye de comprendre et après j'aime (Perfect Blue) ou pas (pas d'exemple en tête) ;
. ou je n'essaye pas car je considère ça comme pas bon, et j'aime pas (ex. Blair Witch, Lost Highway, LOST, et plein d'autres encore).
Bobby dit:je n'ai pas suivi où ils auraien pompé quoi,

Dark City.

Sinon, au jeu des grandes incohérence, perso la plus grave c'est dans le premier, où dans le vaisseau ils mangent des protéïnes unicellulaires. C'te blague!!!!

@ CEBA :
C’est malin, tu m’as presque donné envie de me retaper l’intégrale :lol:
Pfff, quel beau parleur lui !

;)
+

llc dit:J'ai pas du tout aimé (le 1, j'ai pas vu les autres, j'suis pas fou non plus) et j'avais vraiment l'impression d'être seul au monde en sortant de la salle de ciné et que tous autour de moi criait au "chef d'oeuvre"



PLUS 1 !

Vraiment pourquoi ? Je cherche encore. Je suis le topic pour essayer de comprende l'engouement pour ce film.
Rody dit:Ben... c'est un comportement normal, non ?


Un comportement fréquent, oui. Un comportement normal, justement je ne pense pas. Tout d'abord, un film n'est pas qu'une intrigue, ce que beaucoup de gens ont tendance à oublier. Ensuite, il y a un certain nombre de films où il ne faut pas chercher à comprendre. Pour être précis, on peut chercher à comprendre, mais il ne faut pas s'attendre à tout expliquer rationnellement. Si le spectateur y parvenait, justement le film perdrait tout son intérêt. Matrix Reloaded fait partie de ceux-là. Le monologue de l'architecte à la fin du film est proprement incompréhensible. Il se veut incompréhensible, car à mon avis, il n'a pas de sens. Il faut parfois accepter qu'on ne comprend pas, et que justement toute la beauté du film réside dans cette impossibilité de le réduire à du rationnel.
MOz dit:Tout d'abord, un film n'est pas qu'une intrigue, ce que beaucoup de gens ont tendance à oublier.

Certes, mais cela relève souvent de la sensibilité de chacun. Pour certains films, l'absence ou presque d'intrigue ne me gêne pas du tout ; pour d'autres, la faiblesse de l'intrigue ruine mon intérêt.
Ensuite, il y a un certain nombre de films où il ne faut pas chercher à comprendre. Pour être précis, on peut chercher à comprendre, mais il ne faut pas s'attendre à tout expliquer rationnellement. Si le spectateur y parvenait, justement le film perdrait tout son intérêt. Matrix Reloaded fait partie de ceux-là. Le monologue de l'architecte à la fin du film est proprement incompréhensible. Il se veut incompréhensible, car à mon avis, il n'a pas de sens. Il faut parfois accepter qu'on ne comprend pas, et que justement toute la beauté du film réside dans cette impossibilité de le réduire à du rationnel.


Oui si c'est réellement ce que souhaitaient réalisateur et scénariste. Mais ce n'est pas toujours le cas. J'ai beaucoup de mal à supporter la paresse narrative -> les rencontres "fortuites" qui tombent bien, les raccourcis expéditifs dans l'intrigue, du charabia pour donner l'impression qu'on s'est creusé les méninges, le background vite expédié et donc incohérent... Cela se joue souvent sur des détails (comme le coup des problèmes énergétiques soulevé par Renaud), mais quand on tire un peu sur le fil, cela révèle la faiblesse de l'ensemble.

Don Lopertuis pinailleur :lol:
Don Lopertuis dit:Certes, mais cela relève souvent de la sensibilité de chacun. Pour certains films, l'absence ou presque d'intrigue ne me gêne pas du tout ; pour d'autres, la faiblesse de l'intrigue ruine mon intérêt.


Je ne pense pas que ce ne soit qu'une question de sensibilité. A mon avis, c'est surtout une question d'éducation à l'image. La plupart de gens ne savent pas regarder un film. Ce sont des analphabètes de l'image. Et je n'hésiterais pas à m'inclure dans le lot : je ne suis pas sûr de savoir complètement lire les films. Ce que je dis est criant de vérité quand tu demandes comment était un film et qu'on te répond systématiquement en terme d'intrigue et de jeu des acteurs. On parle rarement de mise en scène, de photo, de bande-son, de montage, etc.

Evidemment, quand on parle de Matrix, où l'intrigue est un prétexte et où le jeu des acteurs est essentiellement chorégraphique, ça donne souvent des jugements en décalage complet avec les intentions du/des films.
MOz dit:
...Il faut parfois accepter qu'on ne comprend pas...


Là, je suis d'accord avec toi, mais pour revenir au film, j'ai le désagréable sentiment que la complexitude :wink: , du montage, les dialogues alambiqués et verbeux, etc.. ne sont là que pour noyer la vacuité de l'ensemble.

Cette admiration forcenée de certains me fait me remémorer cette citation :
« Admirer, une façon aisée de faire croire qu’on a compris »

MOz, ne te sent pas visé personnellement par cette citation car ton plaidoyer pour le film est authentique et sincère et tu as su sans doute voir ce que je n’ai pas vu moi-même, elle s’adresse plutôt à la masse de ces admirateurs béats qui lorsque l’on creuse un peu le sujet n’on plus rien à dire…
OliveMontpellier dit:
MOz, ne te sent pas visé personnellement par cette citation car ton plaidoyer pour le film est authentique et sincère et tu as su sans doute voir ce que je n’ai pas vu moi-même, elle s’adresse plutôt à la masse de ces admirateurs béats qui lorsque l’on creuse un peu le sujet n’on plus rien à dire…


Bon, je suis clairement dans la masse que tu décris. Et heureusement, d'ailleurs...
Je ne saisis pas l'intérêt de décortiquer un film, un roman (voire un jeu). Quelque part, tout ça ne sont que des histoires. Je laisse les pros les construire, les fabriquer, leur donner vie, mais, tout en ayant une petite et vague idée du pourquoi et du comment, je ne _veux_ pas aller plus loin, sous peine de voire toute la magie s'envoler. La magie des images, la magie du conte, tout ce qui me procurer du plaisir. Tout ce qui fait que le plaisir est toujours là si je revois ou relis le truc.

Comme si, pour pouvoir réellement apprécier de conduire une BMW, il fallait connaître parfaitement le fonctionnement de son moteur et des technologies employées, et pouvoir en parler des heures avec des "connaisseurs". Heureusement non... Pour moi, l'analogie est absoluement parfaite : tout n'est que sensation.

Idem pour le jeu, ce sont des gens ayant décortiqué à fond des jeux qui ont réussi à m'en dégoûter : je n'éprouve _strictement plus_ aucun plaisir à rejouer à ces jeux dont on m'a expliqué les tactiques et les moindres subtilités.
MOz dit:un film n'est pas qu'une intrigue, ce que beaucoup de gens ont tendance à oublier.

Un peu comme un jeu n'est pas qu'un mécanisme ?? :twisted: :pouicsilence: :wink:
OliveMontpellier dit:Là, je suis d'accord avec toi, mais pour revenir au film, j'ai le désagréable sentiment que la complexitude :wink: , du montage, les dialogues alambiqués et verbeux, etc.. ne sont là que pour noyer la vacuité de l'ensemble.


Tu penses vraiment que les frères Wachowski se la jouent philosophe de la caméra pour cacher la vacuité de leur univers ? Je pense au contraire que cette vacuité est complètement assumée. Matrix, c'est creux. Et personne ne devrait en être dupe. Je les comparerais volontiers à une version cinématographique des frères Bogdanov. Ils s'écoutent parler et ils ne parlent pour ne rien dire. C'est du vent, de la parole pour le plaisir de parler. Matrix, c'est juste du fun à l'état brut. Il ne faut pas aller chercher plus loin. Je ne vais pas chercher plus loin. Je n'essaie pas de comprendre une quelconque mystique numérique. Non, c'est beaucoup plus simple que ça : c'est un délire. Autrement dit : du cinéma.

Parce qu'évidemment - faut-il vraiment le rappeler ? - la Matrice c'est avant toute chose une métaphore du cinéma.
Rody dit:Quelque part, tout ça ne sont que des histoires.

Là, on ne va pas être d'accord. :lol:
Rody dit:Comme si, pour pouvoir réellement apprécier de conduire une BMW, il fallait connaître parfaitement le fonctionnement de son moteur et des technologies employées, et pouvoir en parler des heures avec des "connaisseurs". Heureusement non... Pour moi, l'analogie est absoluement parfaite : tout n'est que sensation.


Pour apprécier la conduite d'une BMW, il faut d'abord savoir conduire. Conduire, ce n'est pas naturel. Ca ne se fait pas comme ça. Ca passe par un apprentissage. Je pense que regarder un film, ça ne se fait pas comme ça non plus.
bigsam dit:Un peu comme un jeu n'est pas qu'un mécanisme ?? :twisted: :pouicsilence: :wink:


Yep. :pouicok:
Rody dit:
... plein de trucs justes...


Car, je suis comme toi, je n’aime pas trop analyser mon plaisir et effectivement quoi de plus triste que de regarder un tour de magie dont on connaît le truc…Mais là n’était pas mon propos, car si on ne sait pas toujours expliquer de façon « technique » pourquoi on apprécie tel ou tel film, ou encore telle peinture, au moins peut-on exprimer les sentiments qu’ils ont fait naître en nous et qui font que l’émotion est là. Crier au génie ou au chef d’œuvre parce que c’est compliqué, parce qu’une majorité de gens le pense également me parait vraiment un peut court…
Concernant Matrix, j’ai passé la durée du film à ne voir que ses défauts (dialogues pseudo-intellectuels, flashback sans autre intérêt que de compliquer l’intrigue, décors kitch, effets spéciaux à la louche frisant le ridicule, jeu forcé des acteurs,…), là où j’aurais voulu me détacher de la mécanique du film et me laisser porter par lui, sa grandiloquence et sa prétention me ramenaient inéluctablement à une analyse premier degré, « ce film, n’est que poudre aux yeux » !
Je précise que cet avis partial n’est que le mien et qu’il n'enlève rien aux qualités du film que les posteurs aficionados lui ont trouvé, j’ai seulement le sentiment de ne pas avoir vu le même film qu’eux.

P.S. Quand je lis le long post de CEBA, je me dis « Putain ! Y avait tout ça là dedans, mais quel abruti je suis… »

Vous trouverez une très bonne analyse du final de Matrix Revolutions ici

Et vous trouverez un décorticage complet de la mécanique narrative de Matrix ici

Bonnes lectures :wink:

piesstou dit:@ CEBA :
C'est malin, tu m'as presque donné envie de me retaper l'intégrale :lol:
Pfff, quel beau parleur lui !
;)
+

Alors je n'ai pas réussi, puisque je t'ai presque donné l'envie... :wink:

en lisant les derniers post j’ai eu l’impression qu’on parlait d’un mauvais David Lynch, ou d’art contemporain
mais en fait non, on parle juste de matrix

matrix oeuvre visionnaire carthatique ?

perso j’ai du mal à imaginer que dans ce but on puisse inventer des dialogues suréaliste du style “j’ai mis 10 minutes à mettre une botte”

Roooh, retournes à la lecture des règles de Twilight le Hamster :twisted: :mrgreen: :mrgreen: ;)

Je suis un peu comme Rody, je n’aime pas décortiquer les choses jusqu’au bout. Non pas que je ne les comprend pas (même si ça arrive) mais simplement car ce n’est pas un besoin. Et là où je me reconnais le plus dans ce qu’il dit c’est au niveau des jeux. J’hallucine quand je vois certains TTien décortiquer des stratégies et des mécanismes pour des jeux comme Puerto, Antiquity et bien d’autres ! Je ne prend aucun plaisir à connaitre parfaitement quelquechose car si cela devait arriver alors je m’en désintéresserai totalement. Pour les films c’est pareil, j’aime me poser des questions, interpréter les choses avec ma propre vision, mais sans aller jusqu’à tout décortiquer … je crois que ça me rappelle les cours de Français au collège/lycée et le nombre de fois où je me suis pris la tête gentimment avec les différents prof’ qui m’expliquaient que si l’auteur de ce texte avait placé la virgule à cet endroit là alors c’était parfaitement voulu !! Ca transcendait son sentiment de révolte contre l’Etat et le rendait d’autant plus fort qu’à la fin de cette phrase on trouvait un point d’exclamation… mouai… -_- … génial…
:bonnetpouic:
Bah là c’est un peu pareil, surtout que la vision d’untel ne sera pas forcément la mienne. La preuve avec Matrix ou le rapport à la Religion m’est un peu passé au dessus alors que les parallèles informatiques me sont apparus aussitôt.

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