De les classes préparatoires

fabericus dit:Certes, n'empêche que tu peux m'appeler "maître" quand même, je ne t'en voudrais pas.
--fab', ancien régime (depuis j'ai grossi).


je crois que je vais t'expliquer le nivellement des dénominations sociales vu par les companeros, companero... :^:

Je crois que la réponse de forest, c'est de l'humour...
Pas facile d'avoir du recul quand on est impliqué en plein dedans dans le milieu du truc, hein ? Je continue à penser qu'une bonne bière est nécessaire pour éviter ce genre de malentendus.

fabericus dit:Certes, n'empêche que tu peux m'appeler "maître" quand même, je ne t'en voudrais pas.

Je m'insurge !

Fufu - Régime actuel

Comment qu'il est trop beau ton appeau à Fulgan !

fabericus dit:
scand1sk dit:« thèse = 3 ans de glande »…

Ouais, ça c'est un tout petit peu énervant, hein... :roll: :evil:


Alors que tout le monde sait très bien qu'en se débrouillant bien, on peut glander facile 5 voire 6 ans pendant sa thèse :mrgreen:

El comandante dit:
je crois que je vais t'expliquer le nivellement des dénominations sociales vu par les companeros, companero... :^:


Je crois que je vais t'expliquer pourquoi plusieurs municipe du venezuela portent mon nom, comandante.

--fab', orthodoxie bolivarienne, bordel !

grolapinos dit:
fabericus dit:
scand1sk dit:« thèse = 3 ans de glande »…

Ouais, ça c'est un tout petit peu énervant, hein... :roll: :evil:

Alors que tout le monde sait très bien qu'en se débrouillant bien, on peut glander facile 5 voire 6 ans pendant sa thèse :mrgreen:


Arrête de troller et va corriger tes copies !

Tsss. Tous des branleurs à l'éduc nat' :mrgreen:

--fab', fils de prof

fabericus dit:Comme je l'ai déjà dit plus haut, j'essaye de ne pas trop intervenir car j'ai un peu peur de déraper sur ce sujet sensible (pour moi). Bref. Juste, le principal problème généré par les prépas/G.E. auxquel je soit régulièrement confronté c'est que du coup la fac, les cap, les dut, les iut, c'est de la merde. Pas de part leur caractéristiques intrinsèques, hein, juste dans l'esprit des gens. Les étudiants. Leurs parents. Beaucoup de profs, y compris à la fac. Beaucoup de chercheurs (y compris au CNRS). Beaucoup de "décideurs".


Tu as entièrement raison. Mais là où on diverge (enfin toi tu emploies un autre mot mais c'est parce que tu es pas éduqué), c'est que je ne pense pas que le problème vienne tant du système que de l'image qu'il a et des préjugés à son sujet.

Je suis loin d'être convaincu qu'en bazardant tout ça, on ne déplace pas le problème ailleurs. Encore une fois, le sélections existent à tous les niveaux. Si elles ne s'opèrent pas sur la question Prépa/pas prépa, ou GE/pas GE, ou t'as-fait-la-même-école-que-moi-donc-t'es-un-mec-bien, ou autre, elles se feront sur autre chose... de tout aussi injuste. Les problèmes de caste, c'est pas le système prépa qui les a créés. Les problèmes d'image de telle ou telle formation non plus. On peut sans doute chambouler les hiérarchies mais pas les aplanir.

Par contre, je crains qu'à vouloir tout faire péter pour passer à autre chose, on ne lâche la proie pour l'ombre. Parce que le système, il est peut-être bourré de défauts mais il ne marche pas si mal que ça.

Fadest dit:Je ne disais pas qu'il fallait inclure les prépas dans les facs, juste que les laisser au Lycée conduit forcément à la situation que tu déplores au premier post.
En gros, tu mets dans un lycée des élèves de 2nde à terminale, comme tous les lycées, plus une autre catégorie, à part, post bac. Ce peut aussi être des BTS d'ailleurs.
Déjà, tu as 2 catégories d'élèves, les lycéens et les autres, qui ont déjà leur bac et sont rentrés dans les études supérieures. A la première catégorie, on leur dit que le top après le bac, c'est de faire une prépa.
Faut pas s'étonner qu'entre ceux qui rèvent de la faire, et ceux qui ont réussi à y entrer s'instaure une relation avec des notions d'élite et de supérieur dedans.


Bon là oui, c'est sûr. Mes élèves se font insulter par les BTS dans l'internat. Les BTS se font insulter par les lycéens à la cantine. Les lycéens se font pourrir par les élèves du lycée professionnel dans les ateliers.

La routine.

Séparer tout le monde, ça évite les conflits directs... Mais ça n'évitera pas la haine. Quand tout le monde cohabite, ça laisse à tous une chance d'ouvrir un peu les yeux.

Kouynemum dit:ne fait pas l'erreur non plus de nier que le phénomène existe.

Sûrement pas. Je l'ai connu dans mon collège et dans mon lycée. Mais c'est pour moi inhérent à une certaine frange des prépas qui ne représente finalement pas grand monde.
Kouynemum dit:bref, de toute façon, je crois aussi que s'il y a un système à réformer c'est de l'ensemble des filières post bac dont on devrait parler pour les rendre cohérentes entre elles.


C'est sans doute très vrai. Mais encore une fois, on a un système bourré de défauts qui tourne à peu près. Je ne suis pas sûr qu'une refonte complète n'amène pas à un système bourré de défauts qui ne tourne plus du tout. Mais je suis sans doute pessimiste.

grolapinos dit: Mais ça n'évitera pas la haine.


Ah oué quand même... :|

Certes, sauf que si on fait une association, au hasard, hein, X/paris XI, Ulm/ParisI/ParisVI, INRA/ParisVII/MontpellierII/Rennes, etc. le "prestige" des GE va diffuser au facs associées. Donc au lieu d'avoir une oposition écoles/fac, on aurait une association. De plus, les passages transversaux serait facilités (passerelles, concours "bis", etc.). Reste que, du coup, on arrive à des facs d'élites et à des facs de seconde catégories. Sauf que c'est déjà le cas (et que ça n'a pas l'air d'être parti pour s'arranger).

Bref. On la boit quand cette bière ?

Mitsoukos dit:
grolapinos dit: Mais ça n'évitera pas la haine.

Ah oué quand même... :|


La défiance ? Le mépris ? L'envie ? La rancoeur ?

Enfin, on appelle ça comme on veut, mais c'est pas positif et c'est rarement atténué par l'isolement des belligérants.

grolapinos dit:Enfin, on appelle ça comme on veut, mais c'est pas positif et c'est rarement atténué par l'isolement des belligérants.

quelle sagesse. :china:
De loin, on hait merveilleusement. Au contraire, quand on aborde, on découvre le semblable.
Alain, 1934

fabericus dit:Bref. On la boit quand cette bière ?


Jeudi 9, sauf si tu franchis la rue de Belleville avant.

Je pourrai en dire long sur les classes prépas, du moins sur le saint des saints, Henri IV, où j'ai traîné mes retards de cador de province une petite année d'hypokhâgne. C'est étrange de devenir soudain mauvais dans beaucoup de matières où l'on brillait sans mal quelques mois plus tôt. L'expérience est difficile sur le coup, même avec un ego solide. Pour autant, avec le recul, cette année a été très enrichissante et l'année dernière je suis passé dans l'établissement en simple visiteur avec un pincement au cœur, me disant que j'aurais mieux fait de bosser comme un taré au lieu de baisser les bras. Je n'ai pas le souvenir d'une ambiance pourrie, on faisait quelques conneries à l'internat et on recréait le monde.

Ce qui est inquiétant dans le système actuel, c'est que de moins en moins d'enfants des classes populaires intègrent les grandes écoles. La situation s'est dégradée depuis une quinzaine d'années. Paradoxalement la massification de l'enseignement a renforcé le système des héritiers. L'élitisme n'est pas choquant quand toutes les classes ont les moyens d'accéder à l'élite, ce qui est choquant c'est que la dégradation de l'enseignement public barre la route à des élèves qui pourraient accéder à l'excellence, si on les poussait un peu dans leur lycée de province et si on les préparait à se frotter aux élèves des grands lycées parisiens.

Pour être réaliste et pessimiste, la réforme des horaires au primaire et celles qui vont suivre au collège et au lycée, sonnent le glas de l'enseignement public en France. On le doit à l'Europe, aux hommes politiques de gauche et de droite confondues qui savent bien qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois et qui ne se privent pas de sortir leurs enfants du système public, aux industriels qui lorgnent sur le grand marché de l'école, aux enseignants qui gueulent par derrière et qui s'écrasent devant l'inspection ou les proviseurs.

L'homme de la pampa dit:Pour être réaliste et pessimiste, la réforme des horaires au primaire et celles qui vont suivre au collège et au lycée, sonnent le glas de l'enseignement public en France. On le doit à l'Europe, aux hommes politiques de gauche et de droite confondues qui savent bien qu'au royaume des aveugles, les borgnes sont rois et qui ne se privent pas de sortir leurs enfants du système public, aux industriels qui lorgnent sur le grand marché de l'école, aux enseignants qui gueulent par derrière et qui s'écrasent devant l'inspection ou les proviseurs.


C'est un autre débat, mais je suis effaré de voir que des notions que j'ai vues en 4ème sont désormais repoussées en 2nde ou en 1ère. Que la place dévolue aux exercices est désormais tellement infime que les cours de maths ressemblent maintenant à un catalogue de résultats avec deux applications de base à savoir refaire encore et toujours.

Peut-être certaines notions complexes peuvent être vues plus tard ou supprimées, peut-être certaines applications ne sont-elles pas indispensables... Le problème est que les raisons pour lesquelles ces notions sont virées n'est pas un raisonnement de fond sur l'enseignement des maths... c'est juste : "on vire des heures, donc on bousille les programmes". Et là, les conséquences, on les verra très vite.

Mais ça nous éloigne du sujet.

Concernant les prépas littéraires, c'est encore un monde dans le monde. En khâgne, quasiment un seul débouché : la rue d'Ulm. Le sésame pour avoir le droit de suivre les mêmes cours de fac que les autres mais avec le tampon "normalien" sur la gueule, et donc de s'assurer sans trop de mal de pouvoir atteindre le bac +8 qui permettra ensuite d'aller, comme tout le monde, enseigner le français pendant 10 ans en ZEP de banlieue. Quand on parle de diplôme dévalorisé, je pense qu'on touhe ici au summum de l'absurde.

S'il y a une filière prépa à réformer, c'est bien celle-là. Mais bon, c'est sûr, c'est pas prioritaire.

grolapinos dit:
fabericus dit:Bref. On la boit quand cette bière ?

Jeudi 9, sauf si tu franchis la rue de Belleville avant.

J'ai noté... :lol:

Grolapinos, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ta vision des prépas littéraires.

Beaucoup d'entre elles préparent en effet non seulement à Normale sup, mais aussi aux concours des Instituts d'études politiques, avec d'excellents résultats à ces derniers. Et la réputation des IEP, en particulier celui de Paris, n'est plus à faire.

Au Lycée Carnot de Dijon (qu'on a évoqué plus haut), la prépa sciences-po consistait par exemple en une demi-journée de cours spécifiques qui se rajoutaient au cursus hypokhâgne option "lettres modernes" (c'est-à-dire sans latin ni grec). Le volume de travail était donc particulièrement conséquent, mais si tout se passait bien, on intégrait un IEP au bout d'un an au lieu de continuer en khâgne.

Par ailleurs, les élèves qui préparaient Normale sup ne se faisaient pas d'illusions et savaient qu'ils rejoindraient pour la plupart la fac en licence ou maîtrise. Cependant, ils savaient qu'ils bénéficieraient grâce à leur passage en prépa d'un accès facilité aux meilleurs DESS/DEA et d'une préparation extrêmement efficace à l'agrégation.

D'ailleurs, nos profs de prépas n'hésitaient pas à mettre ces avantages en avant pour "vendre" leur prépa littéraire, sans insister sur Normale sup outre mesure.

Au-delà de ces aspects utilitaires, j'ai le souvenir d'une période d'épanouissement culturel intense, d'une excellente ambiance de camaraderie, de profs passionnés et passionnants. Je ne me retrouve absolument pas dans cette image de bachotage, de superficialité qui est véhiculée par certains au sujet des prépas. Au contraire, j'ai élargi et approfondi mes horizons intellectuels au cours de mon année d'hypokhâgne.

Enfin, je nuancerais également l'idée reçue selon laquelle, une fois le concours d'entrée dans une grande école réussi, les élèves relâcheraient complètement leurs efforts. A Sciences-po, la première année était au moins aussi intensive que l'hypokhâgne, et les redoublements n'étaient pas rares. Par la suite, on pouvait davantage moduler son parcours avec différentes options, et le rythme pouvait être assez différent selon que l'on souhaitait tenter le concours de l'ENA ou se diriger dans d'autres directions. Quoi qu'il en soit, même si nous avions plus de temps libre qu'en prépa, il ne nous était pas pour autant possible de trop paresser si l'on souhaitait obtenir le diplôme.

Par contre, je rejoins d’autres commentaires sur la composition sociologique des classes prépas. La surreprésentation des CSP+ est nette, et au sein même de cette catégorie, il y a une surreprésentation particulièrement conséquente des enfants d’enseignants.

Je pense en fait que le système éducatif français est déterminé par les enseignants de telle sorte qu’y sont favorisés (consciemment ou non, je ne me prononcerais pas) les enfants d’enseignants (qui deviendront eux-mêmes très souvent enseignants, perpétuant la tradition). Si l'on souhaite en finir avec l'élitisme, l’urgence ne me semble pas d’en finir avec les classes prépas, mais plutôt d’ouvrir le mode de recrutement des profs pour en finir avec ce phénomène d’auto-reproduction.

Selon moi, une des difficultés du système français c'est le clivage entre "ceux qui savent" et "ceux qui ne savent pas".

Ainsi, après le bac, je me préparais à intégrer la fac ou un IUT. Mais ma prof de maths m'a parlé des classes prépas en cours d'année. Personnellement, je ne connaissais pas du tout et evidemment étant dans un lycée en ZEP peu d'élèves allaient en prépas.

Résultat j'ai pu intégrer une petite prépa parisienne (condorcet) et j'avoue que mes années là-bas ont été perturbantes, non pas pour le boulot, mais de contaster qu'effectivement la gde majorité des personnes de ma promo était soit fils/fille de profs ou d'ingé...

Si l'on souhaite ouvrir les prépas, aux classes populaires, il faudrait déjà parler de ces filières dans ces milieux là. C'est là que réside à mon avis la plus grande marge d'amélioration.

PS :
l'avantage des milieux aisés est de connaître les clés (choix des filières...) pour que leur enfant puisse avoir un avenir serein.
A partir du moment où tout le monde à la même information, le determinisme social cesse d'exister ou tout du moins est en partie atténuer.