De l'évolution du monde du jeu

Podcast On joue tu sur l’évolution du monde du jeu (version YouTube)

Podcast On joue tu sur l’évolution du monde du jeu (version Spotify)

La discussion commence à 39min47s.

Un podcast animé par des acteurs du monde du jeu (auteurs, éditeurs, influenceurs) sur l’évolution du monde du jeu.

Un sujet longuement abordé qui me tient à cœur : le nombre excessif de sorties de nouveaux jeux, et ses multiples conséquences pour les joueurs, les auteurs et les éditeurs. Passionnant.

Je vous laisse partager ici ce que cela vous inspire :hugs:

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Je n’ai pas vu la vidéo mais je trouve pas ca forcément bon d’avoir autant de sortie par an, cela oblige a être constemment en alerte (du moins pour les fans de jeux que nous sommes) et cela oblige d’autant plus a trier ce qu’il y a.
Le seul avantage que j’en ressort c’est qu’il y en a forcément pour tous les gouts …

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On est malheureusement tous emportés par cette spirale folle.

J’essaie d’y résister en n’achetant aucun KS par exemple, mais j’avoue acheter qqs imports, prouvant bien que je suis incapable d’attendre (un bon jeu aura à coup sûr une VF, il faudrait juste que je sois patient).

Par contre je m’impose de sélectionner rigoureusement les jeux que j’achète : lecture d’avis, information sur les mécanismes, et grâce à ça je n’achète plus de jeux qui à la première partie me déçoivent. Quand ils me déçoivent, c’est après plus de 5 parties, si la répétitivité se fait sentir.

Autre angle d’attaque, je me restreint en quantité : max 10 jeux par an. Et si un jeu rentre et reste, un autre doit sortir.

Sinon sur cette profusion de jeux.
Oui je trouve cela regrettable, avec un fort sentiment de gaspis, car j’ai assez de bons jeux dans ma ludothèque pour jouer de nombreuses années sans avoir besoin d’acheter aucun nouveau jeu.

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en visant le plus grand monde et donc le plus de ventes, bah ça part à tout và avec des jeux de plus en plus moyens même si je note cette saison (du Spiel) un mieux depuis les confinements et les jeux retenus dans les tiroirs. Au final j’y trouve encore mon compte sur quelques nouveautés donc il n’y a pas à se dire c’était bien mieux avant car je reste curieux.

Bobby en dégommant un p’ti chinois. :sunglasses:

Au delà du gaspis que représente tous ces jeux qui ont le plus grand mal à trouver preneur, le risque c’est de n’avoir plus que des jeux “faciles” (règles simples, courts, surtout pas punitifs, avec système de catchup). Les éditeurs qui s’expriment dans le podcast annoncent clairement la couleur.

Dans un avenir plus ou moins proche, tous les jeux qui sortent de ce moule risquent de ne plus être édités. Ce serait bien triste.

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J’y crois pas trop. Il y aura toujours du jeu de niche.

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Faudrait avoir les chiffres, mais je pense que plus le jeu s’écarte de ce moule, plus la perte financière est grande.
Et dans un monde hyper concurrentiel où chaque euro est compté, je crains que l’offre pour ce type de jeux se réduise drastiquement.

Chérissons nos vieilles pépites ludiques alors.

Bobby en mode 'tite mousse bien fraîche. :beer:

M’ouai, je dirais même plus : Chérissons et rejouons encore et toujours à nos vieilles pépites ludiques

Le Zeptien, en mode p’tit rosé bien frais + olives de lucques (non dénoyautées évidemment).

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Bonjour,

La situation au vu et entendu des dernières infos sur cette question me semble plus critique que je le craignais. Mais bon, qui en est responsable à l’origine ?

On a un panel de joueurs qui s’élargit avec forcement moins de spécialistes purs, de passionnés, d’éminents experts et de joueurs compulsifs. Le jeu de société est entré dans le monde de la grande consommation et ceux qui se plaignaient de ne voir il y a quelques années que d’infâmes jeux dans les rayons des grandes surfaces feraient bien de se méfier de l’arrivée de jeux dits plus évolués, pour adultes dans ces mêmes rayons.

Attirer un public plus occasionnel dans sa pratique n’est pas en soi une mauvaise chose. Cela installe peu à peu une culture du jeu et une certaine forme d’acceptabilité de la pratique. En bref, on n’est plus considéré comme de doux dingues passant nos nuits sur d’étranges plateaux remplis de dés et de pions. C’est déjà ça.

Mais ce même public attire les maisons d’éditions car l’argent est là. Et pour le maintenir un peu captif, il faut lui proposer du pas trop compliqué ni punitif comme il a été judicieusement dit plus haut. Ce n’est pas anormal, ces types de jeux ont toujours existé. Le souci est qu’ils se ressemblent bien trop et surtout que cette uniformité va aller surtout vers la lassitude de ce même public qui n’achètera pas plusieurs fois le même produit, à terme. Dois je parler ici de Rauf und Runter qui offre en gros ce que les productions MB ont de moins pire. Pauvres enfants.

Il y a aussi la quête éternelle du jeu parfait qui réunira la famille autour de la table. Elle est sans fin, sans doute car les goûts des uns et des autres sont quand même sensiblement différents. Mais je serai bien curieux de savoir ce que ces maisons d’édition réclament à leurs auteurs, quelles pressions ils exercent pour éditer un jeu. Et toute cette énergie, elle n’est plus là pour imaginer de nouveaux jeux experts bien plus réfléchis que ce qu’on peut observer aujourd’hui.

Je ne citerai dans les productions récentes le jds Chicago & NorthWestern, en tant qu’amateur de jeux de trains, qui fait furieusement penser à la série 1830 en lui enlevant presque tout ce qui en faisait sa complexité et son charme, en en faisant une espèce de Calico ferroviaire… Qu’est ce qu’on a pu en manger, des jeux avec des chats… Et je n’ose évoquer It’s a Wonderfull World et sa masse de cubes.

Dans le plus courant, qu’ont vraiment apporté Dune, Heat ou Ark Nova par rapport à TFM ou Narak, sans les comparer à des jeux encore plus illustres ou méritants comme Brass ou Barrage… Trop de trop pour espérer le miracle, comme dans la musique, le jeu vidéo, le cinéma ou la littérature…

Je pose la question ? Les auteurs ont-ils encore le temps de créer ? Les réalités économiques ne les rattrapent-ils pas ? C’est quand même curieux d’associer Max Gerchambeau, paix à son âme, avec Sonic…

Je pense que des pépites continueront à être éditées mais elles seront quand même noyées dans un océan d’indifférence.

Je pense aussi que le modèle économique dominant court plus rapidement encore vers sa propre perte mais que d’autres, plus vertueux, prendront le relais.

Il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet, peut être trop pour avoir une vision générale objective.

Et bonne fin de journée.

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Je préfère la Kalamata.

Et barrage c’est nul.

Sinon, plutôt d’accord, ben oui, comme la planche à voile, le rock indé, le snowboard, la BD, la pop anglaise, les jeux vidéos, le ski de rando, la fantasy, ou pire l’escalade (de bloc (en salle)) chacun en leur temps : pour le JdS aussi on est en plein dans ce moment où les vieux du milieu réalisent qu’en fait, c’était mieux avant. Quand on râlait que ce n’était pas connu et que les masses faisaient autre chose, alors que franchement note truc c’est mieux.

En vrai c’est surtout qu’on est vieux. Aussi. Ça joue je pense.

Cela fait quelques années (autour de 2010 ?)que le monde du JdS est entré dans sa phase néfaste du côté sombre du capitalisme libéral, la passion première qui a fait naître ce divertissement étant noyée (mais pas morte). Le seul réel point négatif par rapport à « avant » est le problème de la surproduction de jeux moyen/mauvais qui entraîne d’une part un problème écologique et d’autre part les joueurs à être davantage attentifs et minutieux dans leurs sélections/achats.

Est ce que demander plus d’exigences aux joueurs avant d’acheter est réellement un problème ? Je ne sais pas… Peut-être qu’avant, n’importe quel initié/confirmé du jds passait peut-être moins de temps à filtrer et trier les propositions de jeux qui lui parviennent ? Sans doute mais il faut quand même reconnaître qu’au niveau du choix, de la diversité et de la qualité de jeux possible et potentielle, on n’a pas eu meilleure période que ces dernières années; quelque soit notre profil de joueur, on a jamais eu meilleure période, je crois factuellement, pour trouver chaussure à son pied.

Après, plus globalement et métaphysiquement, a-t on encore besoin de créer du jds ? Je ne le crois pas, comme dans bien d’autres domaines du divertissement où il faudrait cent vies pour explorer tout ce qui a été produit.

Je ne sais pas trop comment me positionner par rapport à tout ça, mais une de tes remarques @over-0 me rappelle qu’il y a 15 ans, quand j’ai commencé à bosser en boutique de jeu, je disais déjà : Il y a tellement de jeux différents qu’il en existe forcément un qui vous amusera.

Donc je suis plutôt d’accord que la profusion actuelle a aussi du bon, mais je ne suis pas convaincu que la variété de la proposition ait vraiment été enrichie. Proposer 10 ersatz de quelque chose déjà existant, ce n’est pas forcément un gain.

Je viens d’écouter ce podcast bien sympathique de on-joue-tu. Beaucoup de choses sont évoquées et je vais pas revenir sur tout, mais la partie sur les jeux en KS et la manière de “consommer” du jeu m’a interpellé.
Lorsque TT était au plus mal, quelques personnes m’avaient un peu incité à m’inscrire sur un autre forum, à savoir celui de cwod. Je l’ai pas fait et en écoutant ce podcast, j’ai été conforté dans mon choix.

De quoi diable aurais-je bien pu parler sur cwod ? je ne fais pas de KS à 200 ou 250 euros et les jeux dont il est question là-bas me sont souvent parfaitement inconnus (il y a même parfois des phrases que je comprends même pas :grin: )…et puis alors attendre 18 mois pour être livrer…non, c’est pas mon truc.
Du podcast, je retiens l’idée que si les joueurs amateurs de “gros” jeux (genre votre serviteur) étaient déjà dans une niche, les “backers” réguliers forment maintenant une niche dans la niche et on les voit peu dans les boutiques. Je l’ai déjà évoqué ici, mais déjà que la profusion de jeux scinde un peu la communauté ludique (on joue de moins en moins au même jeu en même temps, donc pour avoir des échanges, c’est plus compliqué), le phénomène KS a il me semble renforcé la chose.
Pour moi, le plaisir du jeu commence par une boutique et l’acte d’achat qui peut suivre. La froideur de deux ou trois clics sur un site ne m’a jamais excité. C’est une autre culture quoi… @fabericus en conclura que je fais sans doute partie des vi…heu…moins jeunes et il aura raison, mais j’ai senti que cette perception des choses était aussi partagé par certains intervenants.

Question Top 3 à la fin, certains ont cité Britannia, Les colons de Catane, Tigre & Euphrate…je les aurais embrassés ! Evidemment, si quelqu’un avait cité Fief, j’aurais été aux anges (B. Cathala l’aurait peut-être nommé), mais bon, c’était déjà bien.

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Beaucoup des travers du monde du jds denoncés dans ce pot de caste sont, pour les interlocuteurs, datés des années Covid.
Je pense qu’ils ont la memoire courte.
Le consumérisme et la surproduction dans ce milieu date de bien avant.
Çe qui date des années Covid ce sont la prise de conscience (et encore…) et un sentiment d’indigestion (et encore…). En fait, ils expriment une vision d’éditeurs et non pas de joueurs. Je pense que pour les joueurs (enfin… pour moi au moins), le sentiment d’être entré dans une spirale consumériste et le sentiment de trop plein date de bien avant 2020, plutôt de 2015 (par là…). Je vais vérifier…

Si on en croit BGG :
EN 2000 # 1500 jeux
En 2005 # 2900
En 2010 # 3600
En 2015 # 5000
En 2020 # 5000
En 2023 # 5000

:joy:zut quand on pose une question à bgg, il donne au max 5000 réponses.

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En pourcentage peut être, en valeur absolue non ! Loin de là ! Et quand tu vas sur nombre groupes face book, il semble évident que beaucoup d’acheteurs de jeux passent plus de temps à acheter qu’à jouer !

Les créateurs de jeux, à part une petite poignée, n’en vivent pas. La réalité économique c’est le problème de l’éditeur. Un créateur ne peut en vivre que s’il a un truc qui se vend « au long court » (ils ont un mot pour ça dans le podcast…). Pour Faidutti c’est citadelle, pour Cathala (et bauza probablement) c’est 7 wonder duel, pour Moon, c’est les aventuriers du rail… sans une locomotive de ce genre qui assure une rentrée d’argent pérenne il vaut mieux avoir un autre job alimentaire et créer par goût.

Malheureusement non… undaunted Stalingrad… certain bons jeux de niche. Ils sont rares, c’est vrai, mais j’ai l’impression que les éditeurs francophones qui localisent des jeux de niche ont du mal. Nuts réfléchit à deux fois…
Sans Asyncron, les séries conflict of heros, celle des 17xx, 878 vikings, etc n’auraient jamais été traduits. Et asyncron n’est plus.

Beaucoup, pendant longtemps, et peut être encore maintenant, y sont allé pour parler à peu près exclusivement de tric trac.:wink:

Totalement d’accord avec toi.

Édit : je pense que la locomotive de Cathala c’est kingdomino, pas 7 wonders duel. Pour Bauza sans doute l’ensemble de la gamme 7wonders mais j’ai pas ses autres titres à succès en tête.

Ben… c’est Cathala qui le dit / disait que c’était 7w duel. Je ne fais que répéter. Mais en effet ça a peut être changé.

Les éditeurs annoncent clairement la couleur ? Il ne feront que des jeux « median » ?
Oui… mais ils ne parlent que pour eux.
Intra fin était là ? Non… thunderglyph ? Non plus… super meeple ? Ha ben non… alley cat ? Non plus…
Donc… quand un marché existe, dans notre monde, il y a une offre.