Bonjour,
La situation au vu et entendu des dernières infos sur cette question me semble plus critique que je le craignais. Mais bon, qui en est responsable à l’origine ?
On a un panel de joueurs qui s’élargit avec forcement moins de spécialistes purs, de passionnés, d’éminents experts et de joueurs compulsifs. Le jeu de société est entré dans le monde de la grande consommation et ceux qui se plaignaient de ne voir il y a quelques années que d’infâmes jeux dans les rayons des grandes surfaces feraient bien de se méfier de l’arrivée de jeux dits plus évolués, pour adultes dans ces mêmes rayons.
Attirer un public plus occasionnel dans sa pratique n’est pas en soi une mauvaise chose. Cela installe peu à peu une culture du jeu et une certaine forme d’acceptabilité de la pratique. En bref, on n’est plus considéré comme de doux dingues passant nos nuits sur d’étranges plateaux remplis de dés et de pions. C’est déjà ça.
Mais ce même public attire les maisons d’éditions car l’argent est là. Et pour le maintenir un peu captif, il faut lui proposer du pas trop compliqué ni punitif comme il a été judicieusement dit plus haut. Ce n’est pas anormal, ces types de jeux ont toujours existé. Le souci est qu’ils se ressemblent bien trop et surtout que cette uniformité va aller surtout vers la lassitude de ce même public qui n’achètera pas plusieurs fois le même produit, à terme. Dois je parler ici de Rauf und Runter qui offre en gros ce que les productions MB ont de moins pire. Pauvres enfants.
Il y a aussi la quête éternelle du jeu parfait qui réunira la famille autour de la table. Elle est sans fin, sans doute car les goûts des uns et des autres sont quand même sensiblement différents. Mais je serai bien curieux de savoir ce que ces maisons d’édition réclament à leurs auteurs, quelles pressions ils exercent pour éditer un jeu. Et toute cette énergie, elle n’est plus là pour imaginer de nouveaux jeux experts bien plus réfléchis que ce qu’on peut observer aujourd’hui.
Je ne citerai dans les productions récentes le jds Chicago & NorthWestern, en tant qu’amateur de jeux de trains, qui fait furieusement penser à la série 1830 en lui enlevant presque tout ce qui en faisait sa complexité et son charme, en en faisant une espèce de Calico ferroviaire… Qu’est ce qu’on a pu en manger, des jeux avec des chats… Et je n’ose évoquer It’s a Wonderfull World et sa masse de cubes.
Dans le plus courant, qu’ont vraiment apporté Dune, Heat ou Ark Nova par rapport à TFM ou Narak, sans les comparer à des jeux encore plus illustres ou méritants comme Brass ou Barrage… Trop de trop pour espérer le miracle, comme dans la musique, le jeu vidéo, le cinéma ou la littérature…
Je pose la question ? Les auteurs ont-ils encore le temps de créer ? Les réalités économiques ne les rattrapent-ils pas ? C’est quand même curieux d’associer Max Gerchambeau, paix à son âme, avec Sonic…
Je pense que des pépites continueront à être éditées mais elles seront quand même noyées dans un océan d’indifférence.
Je pense aussi que le modèle économique dominant court plus rapidement encore vers sa propre perte mais que d’autres, plus vertueux, prendront le relais.
Il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet, peut être trop pour avoir une vision générale objective.
Et bonne fin de journée.