De l'évolution du monde du jeu

Moi, mon expérience sur le sujet, c’est que beaucoup de jeux vont en effet être joué 2 ou 3 fois, peut être 5 s’ils ne sont pas trop long.
Et d’autres, un tout petit nombre, vont ressortir régulièrement ou rester à portée de main, même si on n’y joue que très rarement, parce que le désir est toujours là.

Du coup, la moyenne du nombre de parties par jeu est basse. Mais avec un écart type maousse.

Bref… il y a plein de ok games pour un jeu qui motive à y revenir.

A titre d’exemple j’ai acheté en même temps, il y a une dizaine de jours, 3 jeux « petit moyen ».
Un Jekyll et Hyde vs Scotland Yard (ou similaire), un Dracula contre je ne sais qui, harmonie.
Deux partie du premier, je doute qu’il ressorte, deux parties du second, je doute qu’il ressorte, une dizaine du troisième, il ressortira.

Je suis également de ceux qui se sont mis aux jeux “modernes” dans les années 80. Je dois jouer à 10-15 jeux différents par an.
Quel est l’intérêt de jouer 1 ou 2 fois à un jeu et de passer au suivant ? Apprendre sans cesse des règles ? Avoir une idée sur 10000 jeux, comme on lirait uniquement des résumés de bouquins ?
Je me doute qu’on me répondra non, mais j’ai du mal à voir l’intérêt.

1 « J'aime »

Je suis bien d’accord avec toi, mais à ceci près qu’il vaut mieux avoir un partenaire (ou des partenaires) de jeux qui veuillent bien approfondir aussi les jeux auxquels tu aimes jouer. Chez moi, ils aiment plutôt du plus léger, donc on va jouer à plusieurs jeux quand tu joues à un, et en plus ils sont beaucoup plus versatiles que moi, donc je m’adapte.
Perso, ça m’irait très bien de ne jouer qu’à 10 jeux par an, voire moins, et durant plusieurs années, mais voilà, ma configuration préférée n’est pas le solo… donc je m’adapte, même si je trouve ça dommage.

…et cela ne m’empêche pas de ne plus acheter/accumuler de nouveaux jeux, on joue aux anciens et ça va bien aussi. Mon seul achat ces deux dernières années a été Faraway.

1 « J'aime »

Aucun. Cela n’a aucun intérêt. Ce qui est intéressant, c’est la recherche d’un nouveau jeu qui va plaire, faire découvrir autre chose…
Je n’achète pas un jeu pour y jouer deux trois fois, j’achète de nouveaux jeux pour la recherche de jeux qui vont me faire vibrer et auxquels j’aurais envie de revenir. Souvent, c’est loupé… pour un harmonie il y a plein de ok games.

Bémol… il y a aujourd’hui plein de jeux one shot qui sont excellent et qui sont en dehors du débat.

Et enfin… ce que je dis ne concerne que moi.

1 « J'aime »

Podcast intéressant (c’est toujours sympa d’entendre Phal), je n’en écoute pas en général donc merci @bast92 pour le partage sans quoi je serais passé à côté. J’ai profité du WE pour faire du ménage en l’écoutant :grin:

Bon, ce sont tout de même des pointures du milieu qui s’expriment, donc difficile d’être en désaccord avec leur analyse. Je vous partage en vrac quelques réflexions que le débat m’a inspiré.

Sinon que dire, oui il y a trop de jeux qui sortent et je fais partie des premiers à le critiquer, mais en essayant d’être honnête, il faut reconnaître que la qualité générale des sorties est bonne. Il y a très peu de jeux vraiment ratés qui sortent, la majorité, au pire, “fonctionnent” et trouveront des joueurs pour les apprécier.
Faudrait-il arrêter de sortir ces jeux qui n’apportent rien ? C’est difficile à dire. Ils n’apportent certes pas grand chose à la population TTcienne qui pour la majorité a une longue expérience, mais n’est-on pas justement parfois biaisé par cette expérience ?
Pour faire un parallèle avec le cinéma, pour moi la trilogie originale de Star Wars restera toujours la meilleure. Pourtant force est de constater qu’en la regardant aujourd’hui, elle fait pâle figure par rapport aux dernières sorties en terme de “grand spectacle” (cette Etoile Noire protégée par 20 Tie-Fighters me fait toujours un peu tiquer…). Quelqu’un de plus jeune préférera peut-être la 2ème trilogie qui est tout de même plus impressionnante. Il ne faut pas oublier l’affect qui rentre en ligne de compte, qui rappelle une période de la vie où tout était plus simple et plus heureux, et qui fait qu’on ne s’attache pas uniquement aux qualités intrinsèques de l’oeuvre (c’est pour cette raison qu’en terme de JV il y en a peu qui ont su me marquer au même point que ceux auxquels je jouais sur SNES/PS1, nostalgie d’une époque révolue…).
Et je pense que c’est aussi le même cheminement qui entre en compte pour le JDS, et qui fait que nos jeux de référence ne sont pas forcément les jeux qui conviendront à la nouvelle génération de joueurs, pas parce que les exigences ont été revues à la baisse, mais parce qu’aujourd’hui il en faut plus pour les impressionner. Je pense au récent Château Blanc, je comprends qu’il puisse plaire à des joueurs récemment arrivés dans le milieu : mécaniquement c’est intéressant, il propose une réflexion poussée, c’est bien édité. Mais pour ma part je l’ai surtout trouvé très banal, ayant l’impression d’avoir déjà vu tout ça ailleurs. Toutefois c’est un jeu qui méritait clairement d’être édité.

Sur le sujet du JDS qui est devenu un objet de consommation, pour moi l’un des marqueurs les plus révélateurs c’est qu’on évoque toujours en premier l’aspect le plus superficiel, le graphisme et le matériel. Combien de fois lit-on (et cela m’est certainement déjà arrivé aussi) “Concernant le jeu X, déjà il est très beau et le matériel est de super qualité, ensuite, concernant la mécanique…”. D’un côté, c’est sûr que c’est plus facile de parler du matériel et des dessins que de la mécanique, mais d’un autre ça reste quand même la mécanique qui est le plus important dans un jeu, puisque quand on achète un jeu c’est pour y jouer, pas pour le regarder. Et paradoxalement, avec toutes les sorties actuels, il faut bien qu’un jeu puisse sortir du lot, et cela c’est avant tout via son graphisme et son matériel qu’il y parviendra (qui a dit Harmonies ?).

Ils ont évoqué plusieurs fois le joueur “qui joue 2 fois à un jeu et passe à autre chose”. Pourtant on constate déjà que sur TT c’est une position assez rare. Ok, nous ne sommes pas représentatifs, mais je constate également en association, que même si un jeu chasse souvent rapidement l’autre, il y en a quelques uns qui savent s’imposer dans le temps et sur lesquels les joueurs reviennent régulièrement (chez nous on voit régulièrement des tables de TFM, Ark Nova, Nemesis, Khora, Narak, Clank…). Donc parfois j’aimerais bien savoir qui est ce joueur qui ne joue que 2 fois à ses jeux. Existe-t-il vraiment ou relève-t-il du phantasme ?

J’ai une vision un peu différente sur les tops 10 qui apparemment auraient beaucoup de succès. Pour eux, c’est parce que les joueurs veulent “posséder les meilleurs jeux” par effet de mode. Pour ma part, quand je regarde un top, c’est plutôt parce que justement il y a trop de jeux, je n’ai pas le temps ni la volonté de m’intéresser à tous. Alors quelques fois ça m’aide de savoir, après X mois, lesquels surnagent et mériteraient que je m’y intéresse. Mais ça ne veut pas dire que je vais les acquérir, je n’ai aucune volonté de posséder tous les jeux les plus appréciés par le public. Mais force est de reconnaître qu’un jeu qui figure dans plusieurs top sera souvent une expérience qui mérite d’être découverte (même si ça ne veut pas dire qu’il va forcément me plaire à titre personnel).

J’ai tout de même trouvé la position de Fred Henry (je crois que c’était lui qui disait ça ?) très paradoxale : les joueurs achètent des tonnes de jeux pour les avoir et pas pour y jouer, mais les boutiques ont du mal à vendre car les joueurs préfèrent jouer aux jeux qu’ils ont amassés précédemment ? :thinking:

Et je me demande aussi de qui il parle quand il dit qu’il n’y a jamais eu autant d’auteurs millionnaires. Faidutti a partagé ses revenus récemment, et bien qu’il ait quelques jeux qui se vendent très bien, il reste quand même loin d’être millionnaire !

4 « J'aime »

En France, je dirais que au moins Bauza & Cathala, doivent bien vivre. Marc André ou JL Roubira aussi. En fait tous ceux qui ont un ou des jeux qui se vendent par centaines de milliers chaque année.

Clairement.

En moyenne médiane je joue 1 fois à un jeu. C’est une certitude.

Il y avait UNE faute de frappe à ne pas faire pour que ce message ai du sens… :rofl:

Larges doigts empressés
Touches délicates
Le sens esseulé s’échappe.

1 « J'aime »

[j’ai édité :heart:]

Fred Henry a tenu le crachoir pendant la moitié du podcast. Du coup il a dis beaucoup de choses… en fait tout ce qui lui passait par la tête.

Le plus étrange n’est pas qu’il se contredise, mais ce sont des sorties du genre « le jeu est devenu un produit »…
Attend… c’est le cas depuis que le Monopoly est sorti ! Même avant !

Moi, j’ai été vraiment abasourdi par ce podcast. Loin du niveau que j’attendais. C’était du café du commerce, pas très réfléchi.
Une bonne partie de ces gens ont fait des choses extraordinaires. Je m’attendais à un niveau de réflexion autre que ce long monologue et a autre chose que « ha ben c’est pas comme avant » et une brochette de ressentis.
Je pense qu’un groupe comme asmodee a une vision bien plus précise, détaillée, fouillée de son marché, de sa clientèle, des typologies de consommation et de pratiques que ce qu’on a entendu et qu’on aurait je pense à peu près tous trouvé tout seuls…

1 « J'aime »

Peut être faut-il mieux définir ce que les intervenants appellent joueurs : des pratiquants occasionnels, assidus, passionnés… ou des clients, par exemple.

Il y a des joueurs qui n’achètent rien mais qui jouent beaucoup, même à des jeux très récents et à l’autre extrémité des acheteurs compulsifs ou alors des collectionneurs avisés. Le tout doit former une courbe gaussienne sans doute relativement équilibrée. Donc un joueur n’a pas un comportement type, d’où la difficulté de cerner les besoins et sans doute aussi les envies.

Mais je pense qu’on est passé, en partie, de jeux qui devaient trouver un public pour continuer à vivre à un marché qui propose des produits censés plaire a priori à un public large et indéterminé.

Cela n’implique bien sur pas la disparition des jeux à niche ( et pour Wingspan je dirai même à nichoir ) experts, plus ou moins arides et exigeants mais ceux qui prendront le risque de les éditer n’auront pas la même envergure, moyens, structure, que ceux qui préféreront une soit disant sécurité en éditant du tout venant.

Mais c’est déjà un peu le cas.

Là où j’espère une véritable évolution, c’est que ces structures trouveront des chemins différents pour produire et distribuer leurs jeux, sans bien entendu léser les boutiques dont le partenariat devrait même être renforcé.

Bonne journée.

En complément : … et surtout, la dedans, aucune vision, aucune réflexion sur les avenirs possibles. Juste une observation biaisée par l’impossibilité de sortir de ce qui était, de comparer le ressenti d’aujourd’hui avec la réalité du passé (et non pas la réalité d’aujourd’hui avec la réalité du passé).
On a l’impression que des entreprises comme hachette ou asmodee ne font pas d’´etudes de marché ou de profilage de clientèle… n’analysent pas leur marché , les niches, les opportunités , les tendances… À moins que ceux qui les ont lu et qui sont présent dans ce podcast ferment leurs bouches et laissent parler.

Il y a aussi, je trouve, une incompréhension des marchés.
Quand je suis entré dans le monde du travail, dans mon secteur, les faiseurs de pluie et de beau temps c’était IBM, BULL…
Puis des petits nouveau de rien du tout sont apparu et on pris le marché d’assaut : Oracle, Microsoft, Apple… (sont ceux qui ont survécu et qui ont changé la donne) la vague unix et Linux…
Puis d’autres sont apparu : Google, Amazon… (ont survécu et ont changé la donne)
Puis : Méta, Tweeter, …
Maintenant : open ia et d’autres…

Le monde du jeu n’en est qu’à sa seconde vague :
La première… hasbro a survécu… (et a bouffé les petits nouveaux dangereux… wizard…)
La seconde c’est celle des Asmodee et autres Hachette qui est sur le même modèle
La troisième est probablement en train de se mettre en place, mais je doute qu’elle surgisse du KS… On verra…

Pour moi son propos n’est pas celui là. Il ne me semble pas qu’il dit que les boutiques ont du mal à les vendre maintenant. Si mes souvenirs sont bons je dirais plutôt que sa thèse c’est que le comportement de consommateur soutient le marché : trop de production, renouvellement très rapide des stocks des boutiques, des joueurs qui achètent à tout va en bout de chaîne. Quand on aura une chute de la vitesse de renouvellement des nouveaux joueurs (ceux qui ont une ludothèque à construire), on aura un problème car les maisons seront déjà blindées de jeux (tout le monde n’a pas la capacité de stockage de @thierry-lefranc-0), et mécaniquement le comportement de consommateur ralentira, avec un effet sur le marché.

Marc Nunes a une façon de penser qui est celle d’un dirigeant d’entreprise (mastodonte) qui a une croissance à deux chiffres. Ça ne m’étonne pas qu’il y ait plus d’“inertie” dans sa vision des choses.

Ça je pense que c’est faux. Enfin théoriquement c’est vrai, sauf que dans la réalité de cette suproduction je pense que nombre de titres ne trouvent pas preneur, justement.

L’inertie dans la vision des choses, c’est bon pour le directeur des opérations, le responsable du court terme, dans une boîte comme celle là.
Le président (et ses conseillers ) doit en avoir une autre à plus long terme… sauf s’il a un mandat de 3 ans avec pour seul objectif la valeur de l’action… évidemment.

On dit pas le contraire, sauf que toi tu parles de ventes et moi de ressenti :slight_smile:
Bien entendu, la majorité de ces jeux qui ne font pas mieux que de “fonctionner” vont encombrer inutilement les rayonnages. Mais ça n’en fait pas des mauvais jeux pour autant.

La profusion actuelle de « ventes privées » et autre braderie est causée par une surproduction (de titres et de boites) qui ne trouvent pas preneurs.

J’ai l’impression qu’en effet, malgré le fait qu’il y a de plus en plus de joueurs, de type de joueurs, de type de jeux, de nombre de jeux, un jeu moyen ne passe pas. Un jeu qui ne trouve pas sa clientèle et le buzz dans le mois de mise en place est mort.

1 « J'aime »

C’est pourtant un peu la définition de « ok game » non ? « Le jeu qui fonctionne ».
Certes, pas forcément un mauvais jeu, peut être même un jeu génial s’il était sorti 15 ans plus tôt.
C’est juste un jeu pas assez bon pour aujourd’hui trouver son public.