Je pense que les points de vue des intervenants du podcast est vachement biaisé par leur propres pratiques et entourages : De mon coté, je travaille en boutique, et je sais que mes clients jouent beaucoup plus que 2 ou 3 fois à leurs jeux. Mes clients ont poncés Zombie Kids, TTMC, 7 Wonders, Andor … C’est facile à voir : ils viennent acheter les suites parce qu’ils ont fini les jeux de base. Et d’ailleurs, c’est une des forces des jeux legacy, ils incitent les joueurs à rejouer pour avoir la suite. De même, quelqu’un qui a les 12 boites de Unlock, à mon sens, il a joué 36 fois au jeu, même si ce sont des scenarios différents, c’est le même jeu.
Un jeu dont les joueurs font 2 parties et n’ont pas envie d’y revenir, c’est un mauvais jeu. Peut-être qu’il “tourne très bien”, mais si t’as pas envie d’y rejouer, c’est pas de ta faute, c’est qu’il ne t’apporte pas suffisamment de plaisir. Un jeu, c’est pas une montre qui doit bien tourner, c’est une machine à plaisir qui doit t’envoyer une dose d’adrénaline à chaque fois. En tant que Ludicaire, je refuse de prendre et conseiller à mes clients 95% des jeux qui sortent (on ne prend que 3 ou 4 nouveautés par semaine), parce que même s’ils tournent très bien, c’est pas du tout un critère suffisant !
Merci pour cette vision moins caricaturale et qui rejoint le témoignage d’autre tric traciens qui sont eux « coté client ».
Nous ne devons pas oublier que nous ne sommes pas, je pense, très représentatif des clients de jeux de société. Pour beaucoup d’entre nous, le jds est le loisir principal, même s’il n’est pas unique loisir, mais pour beaucoup de clients c’est un loisir secondaire… et pourtant ils achètent des jeux ! Et à eux tous, ils en achètent plus que nous !
Oui, ce propos de Fred Henry m’a un peu surpris aussi. Millionaire Je pense que c’était le cas de K. Teuber, mais peut-être aussi des auteurs comme Alan Moon, K-J Wrede… Knizia ? Il faudrait peut-être aussi regarder du coté de jeux genre Times’up, Jungle speed ?
C’est difficile de résumer des années d’expérience en quelques lignes, mais déjà, on ne travaille pas de la même façon avec un éditeur qui ne sort que des bons jeux, une fois par an, et un éditeur composé de 2 salariés et 5 stagiaires qui sort 30 jeux en 12 mois.
De manière générale, la plupart des distributeurs nous présentent leurs jeux avant leur sortie. On est donc souvent en terrain connu.
Je me fais l’avocat du diable mais c’est un peu subjectif comme point du vue non ? Il y a des jeux auxquels j’ai joué 2 fois sans envie d’y revenir, alors que pour le même jeu d’autres y auront joué 50 fois.
Finalement tu ne leur conseilles que des jeux qui t’ont plu à toi, ce qui est déjà bien, mais peut-être qu’eux auraient aimé un jeu qui t’a déplu à toi.
C’est pourquoi je pense qu’il y a globalement peu de mauvais jeux, mais beaucoup de “OK games”, que certains sauront malgré tout apprécier. J’ai rarement vu un jeu faire l’unanimité sur le fait qu’il soit mauvais (certains défendent même le Skyjo).
Je ne conseille pas que des jeux que j’aime bien, 99% de mes clients s’en foutent de Twilight Imperium. Et perso je suis pas du tout fan de 2 pommes 3 pains ou même Trio.
Oui, on entend jamais des gens parler avec le recul d’observations de meta-données sur le JdS. Tout le monde y va de son impression via son parallaxe… ça a beau être des acteurs reconnus du JdS, ça n’est pas parole d’évangile. Il y a tellement de données à recueillir et analyser… c’est sûr que c’est plus facile de parler en croyant qu’en sachant…
Et plus vite ça arrivera, mieux ce sera pour tout le monde je pense. Un retour à une forme d’équilibre.
Toutefois, est ce possible que cela arrive vraiment… le marché, le comportement des gens peut-être cyclique.
Ce qui est sûr, c’est qu’étant donné que nous sommes définitivement en décroissance énergétique, tout va de toute façon devenir plus cher; reste à savoir à quel rythme cela va impacter le marché du jds.
comme comparatif par rapport au bouquin, j’aurais plutôt dit “quel intérêt de relire un livre qu’on a déjà lu?” ( même si on pourra dire qu’un livre il y a moyen de raison de relire car un livre ne change pas, même si d’autres lectures vont montrer des subtilités)
Je pense que comme il n’y a pas qu’un profil de joueur , il n’y a pas qu’un profil de “zappeur”. On a tendance à résumer que les joueurs qui ne font que 2/3 parties sont des consommateurs, des boulimiques qui ne cherchent pas à approfondir. Or ce n’est pas que ça. Dans mon cas, je joue en club et avec des amis 1 ou 2 soirées gros jeu par semaine. Etant donné que chacune des personnes a aussi ses goûts et ses jeux (et donc ses achats), c’est en fait très difficile, entre nouveauté ou jeux plus “anciens” (ressorti pour X raison comme une extension) de pouvoir sortir un jeu plus de 3 fois (heureusement il y en a).
De même, je ne crois pas que le zapping soit une quête du jeu “parfait” et qu’il faut bien tout essayer pour le découvrir. Chaque jeu est une histoire pour moi, j’ai juste envie de voir ce que l’auteur veut me raconter.
Alors j’ai la chances quelque part de pouvoir faire les 2 modes puisqu’à côté de ce “zapping” en club, avec dame ocelau c’est tout l’inverse c’est 1 jeu à la fois. Actuellement c’est Ark Nova, dont on a fait plusieurs centaines de parties . Je découvre toujours des choses mais je ne dirai pas pour autant que les nouvelles parties de Ark Nova sont “mieux” que celle de Evacuation que peut-être je n’aurai pas d’autres occasions de sortir. Pour faire un parallèle c’est comme les vacances, être en mode statique et profiter pleinement du lieu où on est ou en mode road trip pour voir plein de paysage et rencontres ? Les 2 ont leurs atouts.
Et pour revenir au sujet initial, pas écouté le podcast (je trouve rarement d’occasion d’écouter des podcast faudrait que j’essaie) mais vu les réactions pas l’impression de “scoop” mais un marronnier qui commence à dater (j’aurais du coup tendance à rejoindre jmguiche, mais bon encore une fois c’est qu’une impression sans écoute ).
Lors de déterrage de sujet ou article par exemple sur Essen il y a 10 on évoquait déjà qu’il y avait “trop” de jeu. Le truc qui a changé depuis quelques années par contre c’est l’importance des réseaux sociaux et de stratégies de com’.
Je vais essayer d’apporter ma petite pierre à la discussion en parlant de ma façon toute personnelle de “consommer” des jeux. Je suis fan de jeux depuis mon enfance (les années soixante) où mes grand parents m’ont initié aux jeux de l’époque de façon très régulière (principalement des jeux de cartes mais pas que). Ensuite avec l’arrivée des wargames et puis des JDS sur le marché je me suis vite passionné pour cette activité. Etant fils unique je me suis aussi rapidement habitué à jouer en solo en simulant plusieurs joueurs (j’ai même joué au tarot en solo ). Aujourd’hui je joue toujours énormément en solo (presque tous les jours), ainsi qu’une fois par semaine en ludothèque et quelques fois dans l’année avec des amis qui aiment bien jouer. En tant que joueur solo je suis aujourd’hui gâté car il y a de plus en plus de jeu qui intègrent ce mode de jeu. C’est même devenu un critère majeur de sélection d’achat pour moi, l’existence d’un mode solo.
J’achète en moyenne une quinzaine de jeux par an. Mes motivations sont de jouer à des jeux variés, si possible de trouver une perle rare que je vais adorer mais aussi d’explorer les nouveaux mécanismes qui peuvent apparaître. Je lis bien sûr à fond les critiques et les analyses avant afin d’éviter les grosses erreurs de casting. Malgré cela, même si je tombe rarement sur un jeu pourri (il y en a de moins en moins), je tombe bien souvent sur des “OK games” que je vais laisser tomber au bout de 2 ou 3 parties. Mais même dans ces cas là je n’ai pas totalement perdu mon argent, car j’ai aussi un autre plaisir dans l’achat d’un jeu, c’est la lecture des règles. Il a été évoqué plus haut une comparaison avec la lecture d’un livre, en ce qui me concerne j’adore lire les règles d’un jeu pour en découvrir les mécanismes. Je préfère ça à la lecture d’un bon roman. Certes c’est plus court, mais il faut les lire au moins deux fois pour bien les assimiler. Ensuite il y a le plaisir de l’application pour la première fois des règles lues sur le jeu lui-même (quasiment toujours en solo dans mon cas pour les premières parties). Donc entre la lecture des règles, la découverte du matériel et les premières parties du jeu, je passe un moment bien agréable qui fait que je regrette moins mon achat dans le cas d’un jeu moyen ou qui ne me plait pas. Mais bien sûr, je suis toujours à la recherche d’une nouvelle perle rare qui me fera y retourner souvent soit en solo, soit en multi-joueurs soit les deux.
Je suis certainement un joueur un peu atypique mais je fais partie de la grande variété des joueurs et acheteurs potentiels du marché. Je pense qu’il n’est donc pas facile de faire des généralités ou des analyses précises sur les joueurs/clients devant les profils disparates que nous représentons. Mais bien sûr on peut quand même essayer d’en tirer quelques grandes lignes.
Inviter des dinos du secteur d’il y a 10 ans pour parler de l’évolution du monde du jeu, bah faut pas s’étonner si le son de cloche semble venir de loin.
Je suis plutôt optimiste. L’As d’or m’a plutôt rassuré par exemple : avoir primé la Famiglia, un jeu très interactif et exclusivement 4 joueurs, c’était assez osé. Alors, ça ne fera pas de lui un best seller, mais ça montre à la fois l’envie de mettre en avant ce genre de jeu et qu’il y a un public pour ces jeux.
Logan parlait des jeux solos, et c’est assez généralisable, il y a quand même aujourd’hui une offre bien plus variée qu’il y a 10 ans (jeu solo par exemple, mais aussi les jeux type enquête/escape et bien d’autres). Après ce qui est dur c’est pour les joueurs de les trouver et pour les éditeurs de percer/se faire connaitre chacun essayant de faire de la com’ ce qui participe au brouhaha ambiant. Après il y a des périodes, des modes, en ce moment par rapport à tes attentes je sais qu’il y a moins de jeu hyper interactif, mais perso par rapport à mes goûts j’ai trouvé plein de belle choses depuis 1 an .
J’avais lu la question "pourquoi encore créer des jeux? " . Parce que je considère ça comme un acte artistique , comme certains veulent écrire des histoires, des chansons, peindre des tableaux, d’autres ont envie de créer des jeux. La question je pense est plutôt “pourquoi éditer?” et là effectivement même si je rejoins la remarque de qualité globale, ça manque un peu de fignolage/filtrage des jeux sortis. Faute aussi à des problèmes de volume : pour un éditeur, à moins d’avoir un jeu locomotive, financièrement il faut du volume de titres pour être viable
.
Créer un jeu est un acte artistique. Le produire et le vendre, c’est une autre histoire.
Clairement, la création de jeux répond à un besoin d’expression des auteurs, pas à une demande de joueurs. Du coup, le lien entre les deux doit être forcé comme le dit Fred dans le podcast.
Ben oui, mais c’est étonnant quand même.
Parmi ces gens, certains ont participé à des révolutions récentes (moins de 10 ans) comme le jeu « one shot à scénarios », on aurait pu croire que l’achat effréné de studios par asmodee était drivé par la compréhension de l’arrivée d’un marché (ou plutôt d’une offre nécessairement ) de plus en plus segmenté et la volonté d’occuper tout le spectre…
Pourtant… ben non… ce n’est pas ce qui ressort de leur discours.
Mais j’ai aussi une vision biaisée, ces 24 dernier mois, ou est passé mon budget jeu …
Chez Shakos, Nuts, GMT games, lucky duck, osprey, thundergriph, play punk, sorry we are French, catch up game (Hachette ?) et un peu d’asmodee (via days of wonder) et de hachette, un peu de iello.
Je me trompe peut être, je n’ai pas en tête la liste complète des studio asmodee et hachette, mais j’ai l’impression d’être très peu client de leur production, juste de leur logistique.
Je ne parle pas de minolithe, je ne suis pas client.
Il y a un intervenant dans le jeu de société qui, bien que dinosaure, remet régulièrement ses analyses à jour, c’est le patron de cocktail game.
Mouaif…
Je ne pense pas que sortir un jeu à licence en mélangeant les concepts des bâtisseurs et le « passage de cartes » de 7 wonders correspond à un « besoin de création ».
Il en est de même pour tout les jeux qui ne se conçoivent, se marketent et se vendent que sur la profusion de figurine en plastique.
Je ne pense pas que le moteur, ni même l’idée initiale dans bien des cas, soit le besoin de création.
Il y a des tas d’artistes peintre qui créent des œuvres qui, je veut bien le croire, viennent de leur tripes, du besoin de créer… mais il y en a bien plus qui font des toiles qui ne sont que de la déco… et tous sont « artiste peintre ». Amha, c’est pareil pour le jeu.
CECI N’EST PAS UN REPRINT ! De “------------------------” premier du nom, cette Seconde Vague n’a gardé… que le nom (et le thème) ! Découvrez sans tarder cette refonte totale (mécaniques, gameplay…) du 1er opus de la 1ème trilogie (de ------------------) de ---------------- !
Je viens de recevoir une newsletter qui m’a fait rire. Je n’ai rien en particulier contre ce jeu, donc je ne met pas son nom. Mais quand même, je trouve ça cocasse.