Je te réponds pas directement mais je me rends compte que mon message pouvait laisser penser que je critiquais ces gens.
Or non pas du tout, ils sont représentatifs de l’époque jds que j’ai aimée. Je suis arrivé avec eux et les révolutions qu’ils ont engendrées.
Reste que l’état actuel du secteur, le peu que j’arrive à en percevoir quand je sors la tête de l’eau, est issu de transformations industrielles, médiatiques et marketing qui leur a succédé.
On les a entendu pendant 10 ans, eux-mêmes ou leurs contemporains, claironner que le secteur générait une croissance à deux chiffres. Une telle croissance en loi du marché ça signifie qu’il y a des parts à prendre.
On en est où aujourd’hui ? Les places ont-elles été prises ? Combien de chiffres la croissance ?
Je ne pense pas que qui que ce soit crée (auteur) un jeu avec une arrière pensée pécunière. L’argent, c’est le boulo de l’éditeur, du distributeur et du détaillant.
oui bien sûr quand je parlais de démarche artistique, je parlais en général. Il y a autant de démarche de créations qu’il y a d’auteur ou même de jeu. Sachant que les 2 pouvant être lié, je pense à Kingdomino qui a l’origine est un jeu de commande (pour une station de ski) et s’est installer comme un jeu marquant par la suite. D’ailleurs, même si on a souvent un mélange de motivation, créer un jeu dans le but de viser un Spiel/As d’or/nouveau skyjo et créer un jeu parce qu’on a un concept ou histoire n’est pas la même approche
Ma remarque était surtout dans le sens, même si aujourd’hui par exemple on limitait la création à quelques pro, ça n’empêcherait pas les gens de créer
Ha bon ?
Pourtant c’est le métier de Knizia, de Faidutti, de Cathalla, de Bauza, Rivière, …. Et ils le présentent comme tel.
Ce n’est pas une tare de travailler en espérant gagner de l’argent avec le résultat de son travail !
Il y a des tas de créateurs de jeu pour qui, en effet, c’est un hobby. Heureusement car la majorité ne sera jamais éditée. Mais c’est aussi un métier, de gens qui espèrent bien être payés et qui donc pensent aussi à « ça va plaire… » « ça va se vendre… » « cette idée a t elle un potentiel pour plaire à des joueurs et donc à un éditeur ? »…
(Tout comme les peintres !)
Oui, ça ok.
Malheureusement, l’immense majorité des auteurs, y compris parmi ceux que tu cites, ont eu besoin d’un autre métier pour vivre et toucher un salaire.
Ce serait normal qu’ils puissent en vivre, mais pour l’instant ce n’est pas le cas, et ce n’est pas leur rémunération qui coute cher aux éditeurs.
D’ailleurs, ce serait intéressant de demander à Bruno Cathala ou à Théo Rivière quel pourcentage de leur temps de travail ils consacrent à la création, et quel pourcentage ils consacrent à la promotion. A mon avis c’est impossible pour eux de quantifier ça, et il me semble qu’ils considèrent que l’un ne peut pas aller sans l’autre dans une démarche professionnelle, mais quand même, un ordre d’idée serait intéressant.
J’ai l’impression que ces sujets sur l’évolution du monde ludique, qui abordent souvent la pléthore de nouveautés hebdomadaires, sont de plus en plus nombreux.
Y aurait-il un lien entre l’augmentation des sorties et l’augmentation des questions que cela pose ?
J’y vois une nouvelle injonction contradictoire de notre société dysfonctionnelle : d’un côté, on vous bombarde de nouveautés, de l’autre on vous enjoint à prendre le temps de profiter des choses qu’on aime.
Profite-t-on vraiment des jeux quand on achète 10 boîtes par mois et qu’on passe des heures à se documenter pour tenter de discerner la pépite ou le futur classique parmi les dizaines de nouveautés ?
Ce n’est pas propre au jeu. Quasiment tous les produits de consommation, des téléphones aux vêtements en passant par les livres ou les films, sont frappés par cette démultiplication.
C’est super angoissant : on a toujours l’impression de passer à côté de quelque chose si on ne passe pas ses journées à tout fouiller. Tout le monde a pu constater comment des objets sensés offrir du temps libre servent en fait à le rendre de plus en plus rare.
J’en suis arrivé à un point où je ne regarde même plus ce qui se sort, dans plein de domaines, sauf une fois de temps en temps. Il y a encore dix ans, j’allais presque toutes les semaines dans ma boutique de jeux, aujourd’hui, il se passe parfois deux mois avant que j’y entre. Pareil pour les librairies ou d’autres types de boutiques.
Parfois j’aimerais bien ouvrir la boîte d’un nouveau jeu, sentir l’odeur de la colle, “dépuncher” les pions et ranger tout le matériel dans des sachets étiquetés avant de lire les règles et découvrir un nouvel univers. Mais quand je vois la quantité de nouveautés, ce que j’ai déjà chez moi et (ça c’est personnel) les moindres opportunités pour jouer, je passe. A ce compte-là, pour moi il y a évidemment bien trop de nouveautés et je ne me retrouve plus trop dans l’évolution du secteur.
Peut être, mais c’est une activité pro, qu’elle soit à temps partielle ou pas ne change rien. Ce n’est pas un hobby.
C’est d’ailleurs un des tournant de ces dernières années peut être. Alors qu’il y a 15 ou 20 ans la majorité des jeux étaient conçus par des amateurs (sauf en Allemagne où la conception s’est professionnalisé avant), aujourd’hui, les gros Des ventes est fait par des auteurs qui sont des pros de la création de jeux et pas des amateurs qui proposent un truc.
Cela doit bien changer la relation auteur éditeur mais personne n’en parle.
Ce message est très juste.
Mais il aurait pu être écrit il y a 10 ans. Quelqu’un l’a sûrement écrit il y a 10 ans d’ailleurs, faudrait pas chercher bien loin pour le trouver. Et c’était déjà très juste, aucun problème là-dessus.
Super angoissant je ne crois pas. Enfin à titre perso je n’ai aucune angoisse ni frustration de ne pas pouvoir connaître tout ce qui se produit dans le secteur musical, ni littéraire. Il y en a pour bien des goûts, il suffit de se connaître un peu.
Le jeu c’est comme ça aussi maintenant. C’était déjà comme ça il y a 10 ans. J’avais probablement déjà fait cette réponse il y a 10 ans.
Je l’avais peut-être écrit moi-même, à peu près dans les mêmes termes.
Mais je trouve que la situation a changé avec l’irruption massive des financements participatifs.
(C’est flippant en fait Tric-Trac, ça commence à ressembler à Un jour sans fin : mêmes sujets, mêmes interventions, mêmes réponses. Ca va pas calmer mes angoisses…)
Chacun le vit différemment. Pour moi, jouer est une activité que je fais quand j’ai du temps libre en même temps qu’un partenaire de jeu. Chercher la prochaine pépite (j’aime pas le mot pépite mais bon…) c’est une activité solitaire qui m’amuse sans m’angoisser.
Il y a peu de chance que « je rate un truc »… sauf l’extension francais du command and colors sur la révolution américaine…
Je ne trouve pas.
Ça ne fait plus partie de ma vie ludique. De l’ordre de un pledge par an, et pas un cher.
Je trouve que c’est une baudruche qui se dégonfle.
Mes derniers pledges sont pour des jeux d’éditeurs qui, de toute façon, sortirons le jeu en boutique. Je pledge « pour que ça se fasse », pas pour l:avoir : si ça se fait je l’aurais de toute façon. Retour au véritable sens de crowdfunding, et non pas par bourrage de mou et FOMO.
Je n’ouvre pas 80% des spams envoyés par les plates formes.
Je ne met que très rarement les pieds dans les fils ks de tric trac qui m’ont de plus l’air peu actifs… a part tseuquest !
Point de vue 100% subjectif peut être.
Mais, et c’est une des choses intéressant du podcast, il n’y a plus d’augmentation de la clientèle sur Kickstarter… c’est toujours les mêmes clients. Alors que les boutiques elles voient leur clientèles s’accroître et se diversifier.
Un marché qui ne voit pas sa clientèle se renouveler doit se préparer à péricliter. Parce que si il n’y a pas de nouveaux clients, on peut quand même être certain qu’il y a des clients qui s’en vont. Quelque soit le marché. Les acteurs ne semblent pas l’anticiper. C’est pourtant la vache au milieu du près.
« Moins de 1% de nouveaux entrant »… à mon avis, la proportion de sortant est de plus de 1%… ça sent le sapin.
Les récentes faillites du systeme vont accélérer l’érosion de clientèle, même pour des éditeurs solides.
En fait si le motif pécuniaire était le premier des motifs, on n’aurait aucun auteur de jeu. Ils seraient commerciaux, managers ou médecins
Le premier motif c’est le plaisir de la création ludique.
Après, le fait pour certains d’en avoir fait leur activité principale leur met la pression pour produire. Car à part pour les chanceux qui ont une locomotive qui permet une rente confortable, et qui pourraient par choix ralentir le rythme, la précarité du métier force à la surproduction.
Pourquoi caricaturer ?
…le premier des motifs… j’ai dit ça ?
Il y a des tas de gens qui aiment leur travail mais qui le font pour gagner leur vie !
Et en fonction de ça… ils le font d’une certaine façon.
Et puis… concevoir un jeu sans tenir compte des clients… même si c:est un hobby, c’est absurde ! Cela revient à créer un jeu sans tenir compte des joueurs !
Et puis bon… un jeu est un produit, pas une œuvre d’art ! C’est au mieux un produit culturel.
Je t’ai répondu ça car tu as répondu très premier degré à ça :
Je ne pense pas que qui que ce soit crée (auteur) un jeu avec une arrière pensée pécunière. L’argent, c’est le boulo de l’éditeur, du distributeur et du détaillant.
Je ne sais pas s’il fallait prendre son propos au premier degré, il nous le dira, mais en extrapolant un peu je comprends plutôt que l’auteur cherche plus à faire un “bon jeu” (selon ses propres critères évidemment) qu’à faire des calculs pour fabriquer un succès.
Je ne pense pas un seul instant que Fred Henry a fait bounty hunters par calcul (ce que ton message semblait sous entendre).
Qu’il espère en tirer un revenu, ça évidemment, mais personne ne doute de cela.
Tout à fait d’accord j’avais lu il y a un certain temps une interview de Cathala où il disait à propos de Kingdomino que c’était le jeu auquel il jouait et rejouait le plus parmi ceux qu’il avait créer et qu’il avait sans cesse envie de le réajuster, de le développer, de le transformer à partir de la même base… Ce qui a donné une longue série de Kingdomino, certains y verront une tentative mercantile de surfer sur le succès du 1er, perso je crois à sa sincérité (et bien sûr il faut aussi manger) et je pense qu’on a le même phénomène avec d’autres jeux sortis en série avec le même principe de base comme Terra Mystica, Dune Imperium, GWT, Dominion, les Shem Philipps, etc… Ça paraît logique que les auteurs aient leurs “chouchous” et de nouvelles idées pour les développer qu’ils aient envie de mettre en pratique.
Ça ne m’étonne pas. A chaque fois que j’y joue moi aussi j’ai envie de le transformer de fond en comble.
Tu pense sérieusement qu’un jeu avec une licence star war n’est pas avant tout un calcul financier ?
Je pense sérieusement que si Fred henry avait voulu faire de l’argent avec un jeu, ça aurait été plus simple et rentable pour lui de signer le proto d’un des milliards d’auteurs qui existent avec une des IP qu’il possède.
Alors IP ? C’est quoi ?
Si c’est une licence, il peut toujours, l’un n’empêche pas l’autre.
Par contre, il ne touchera pas les droits d’auteurs.
Et… j:ai l’impression que pour vous une licence star war c’est en claquant des doigts ! C’est pas le cas.
Ce jeu est construit comme un bon produit marketing et est marketé à fond.
C’est une license qui coûte cher pour petit jeu de cartes sans grande originalité, il y a plein de vidéos d’influenceurs sur le jeu, la couv du philimag et 6 pages de « publi-redactionnel », tournées de l’auteur dans les magasins et chez les videastes du web etc… une couverture médiatique comme si c’était le jeu le plus attendu de l’année… ben si le jeu le plus attendu de l:année c’est un mixte des bâtisseurs avec du passage de cartes à la 7 wonders, elle va être morose l’année ! Le jeu d’un auteur qui n’a a peu près que bâtisseurs et timeline au catalogue, le reste étant du co auteur et des jeux kiloplastique dont il est l’éditeur… Non… je ne pense pas que ce jeu serait attendu sans tout le battage marketing.
Le jeu est peut être un gentil jeu de cartes, mais j’en connais de meilleurs qui n’ont pas eu tout ce battage !
Non ! Ce jeu est un produit bien marketé lancé à fond les média pour faire un max de buzz comme on n’en a pas vu depuis pas mal de temps.
Si c’était sur le thème cow boys… j’aurais peut être vaguement un doute… mais de Dieu ! Une licence star war! Faut pas être naïf.
Je n’ai pas joué à ce jeu, j’ai peut être tort, il est peut être très bien. Mais si je compare 2 jeux sans originalité sorti ces dernières semaines sur le classement BGG (qui donne un gros boost aux entrants) : harmonie est 652 ieme et l’autre 10459 ieme… sur myludo harmonies 8,2, l’autre 6,9… (même malgré le matraquage et les avis « ce jeu est genial parce que j’y ai joué avec l’auteur »). Et il mérite tout ces éloges d’influenceurs et tout ce battage médiatique ? Il n’y a que les professionnels de la communication ludique qui le trouvent génial 5 étoiles ! Vous ne trouvez pas qu’il y a un problème ? Si ? Non ? Mais en fait il n’y en a pas : c’est du marketing.
Et si on laisse sa naïveté de côté je pense qu’on est dans un cas d’école plein d’enseignements sur le petit jeu du monde du jeu vieux jeu.
La différence entre le véritable accueil du public et l’enthousiasme des influenceurs est une apothéose de ridicule et de la tartufferie. Ça n’apprend rien, je pense que tout le monde a compris depuis longtemps… enfin, tout le monde… ceux qui suivent un peu le sujet… mais il y a de quoi rire. Quand je pense que je m’étais promis de ne pas en parler… c’est raté !