MacNamara dit :Il n'y a que pour le Trône de fer que je ne suis pas d'accord. Certes, le thème est fondateur, mais au delà il n'y a ni dés, ni figurines, qui sont pour moi des marqueurs importants de l'améritrash. En fait, c'est un jeu de programmation avec très peu de hasard. Je le situerai en Eurogame (mais comme dit au dessus, ces trois catégories ont-elles encore un sens? N'est-il pas temps d'en proposer de nouvelles?)
Clairement, pour moi, le matos n'est pas un marqueur (de plus en plus d'eurogame se retrouve avec de la figouze en pagaille et il n'y en n'a pas vraiment besoin pour être immergé dans le thème). Dune, typiquement, c'est de l'ameritrash. Et il y en a eu plein dans les années 80 sans fig. Pour moi, le matos ne définit pas le genre.
Pour Trône de fer, je suis d'accord qu'on est à la frontière. Clairement Petersen veut redonner de la vigueur à l'ameritrash et il regarde les recettes de l'eurogame. D'où ce choix de silhouette "imitation bois" au lieu des figurines habituelles et de mécanique plus travaillée. La programmation colle parfaitement au thème et au système de chaîne de commandement. Je suis d'accord que c'est une mécanique très "mécanique" mais malgré tout, c'est proche de la réalité (tu envoies tes ordres et ils seront résolus plus tard).
Le jeu reste à 80% guerrier (c'est mâtiné de gestion, mais c'est quand même hyper léger), ce qui est clairement un marqueur d'ameritrash et va à l'encontre de l'eurogame.
La disparition du hasard est en effet un marqueur d'eurogame. Mais, là encore, je pense que ça correspond à la volonté des auteurs d'attirer un nouveau public : on attaque, on s'entretue, on forme des alliances, on fomente des trahisons,... Retirer (en partie) le hasard de la résolution ne "détruit" pas la finalité de la chose : détruire l'autre sur le plateau.
Avec des alliances à la Diplomatie et des parties de 4-5h, le jeu est clairement orienté améritrash. D'ailleurs, à l'époque, c'était quand même plutôt les joueurs d'ameritrash qui venaient l'acheter. Et je crois que Petersen a réussi son pari : il a évidemment perdu les ameritrasher pur et dur qui ne jure que par le dé, mais il a gagné les eurogamers qui voulaient se foutre sur la gueule. Ceux que, plus tard, on apellera les eurotrasher.
Clairement, la base du Trône de fer, c'est de l'ameritrash, c'est incontestable. Mais, en voulant élargir son public, Petersen à zyeuter du côté de l'eurogame. Pari réussi au vu du succès phénoménal du jeu.
Mais oui, c'est un jeu à la frontière, frontière que certains appellent eurotrash (mais un jeu de baston de 4h, ça ne peut pas être catalogué eurogame, en aucune façon).