De pourquoi vous êtes devenu ex-rôliste ou non pratiquant

YoshiRyu dit:@Vieux chat : en gros, ce que le JdR permet, le narratif l'impose, si j'ai bien compris ton message.

C'est un peu ça. Il y a une règle pour "faire avancer l'histoire" en plus d'avoir des règles sur comment lancer un caillou ou séduire une fille.

EDIT: d'ailleurs à ce sujet, je pense que toute scène de Danger Patrol devrait avoir un des dangers avec un compte à rebours, car malheureusement il est plus facile de régler les dangers en prenant peu de risques (plus on prend de risques plus on a de dés, et donc plus de chances de faire apparaitre une catastrophe). Ce qui est un peu dommage pour un jeu qui s'appelle danger patrol (et non, prendre des risques juste pour le panache, mouai. Je préférerai que les règles "fabriquent" ce panache)
YoshiRyu dit:Juste une réponse hs rapide : les jeux de rôle sont toujours orientés vers une tendance ou vers l'autre. Il y a deux indices pragmatiques qui permettent de le voir : la place que prennent système et background dans chaque oeuvre, et les suppléments les plus importants (terme hautement subjectif, je te l'accordes)
Là où pour un AD&D, tu vas en premier lieu te jetter sur les bestiaires et les livres d'équipement, la première chose que tu achètes lors que tu fais du vampire ça va être des bouquin sur la politique et sur l'organisation des vampires, des bouquins qui sont remplis à 90% de background.
Bien sûr, rien ne t'empèche de prendre la tendance inverse, mais il est un fait que chaque jeu te donne plus ou moins de matériel pour faire du roleplay ou pour faire de la simulation.


Non.Un jeu de rôles est orienté jeu de rôle. La direction d'un jeu de rôles, c'est de permettre le jeu de rôle. Il peut se servir de différents moyens pour donner une assise au jeu.

Un joueur qui se rue le bestiaire n'est pas un joueur qui s'intéresse au jeu de rôle. Ca se serait plutôt un gros bill qui veut optimiser le système statistique.

Un joueur qui se rue sur la politique et l'organisation des vampires n'est pas un joueur qui s'intéresse au jeu de rôle.

Un joueur de jeu de rôle se concentre principalement sur une chose: la compréhension des divers rôles que l'univers propose et comment installer un personnage dans le rôle que le joueur choisit.

Le rôle, c'est la chose principale. Quand on voit des joueurs qui valorisent d'autres aspects au rôle, c'est en général le signe que ces joueurs jouent à tout autre chose qu'un jeu de rôle.
Mat dit:
Prenons quelques exemples :
Warhammer JDR 3ième édition. Qui me semble être considéré comme entrant dans la case des Jeux de rôles. Il a un système assez lourd, mais chaque jet de dés est sensé être traduit par une lecture très narrative et pleine de nuance de l'évolution de l'action et donc de l'histoire.
D&D 3.5. Système étalon pour le monde du JDR. Considéré comme le grand ancien. On peut y jouer avec des fig et un plateau quadrillé, mais aussi en utilisant les règles comme un système de résolution assez simple que tu le monde connait et donc que l'on oubli rapidement pour faire plus de Roleplay, d’Ambiance, d'Enquête (R.A.E.) que du porte monstre trésor.
Conspiration. Qui est estampillé jeux de rôles. Enfin c'est marqué sur le couverture. Au système de résolution ultra minimaliste, pas du tout simulationniste, qui est là clairement pour se faire oublier et orienter le jeu vers le R.A.E.
Fiasco. Qui je crois avoir compris (je me trompe peut être) entre dans la catégorie de ce qu tu appel jeux "narrativiste". Système de résolution qui sort complétement des référents cités plus haut, ou compte uniquement l’ambiance et la narration collective.



Lister des jeux est totalement inutiles car à ma connaissance, personne n'a trouvé le moyen de confiner un jeu au jeu de rôle uniquement.

Le faux argument par excellence est de dire que parce qu'un jeu est étiqueté jeu de rôle, alors en jouant à ce jeu, on fait forcément du jeu de rôles.

Or, à moins de citer des exemples de jeu qui sont parvenus à contraindre les joueurs, tout jeu de rôles peut dégénérer en autre chose. Que ça soit de l'escarmouche(combat,optimisation d'un système statistique) ou du narratif (développement d'une histoire commune au parti de joueurs)


On prend deux groupes de joueurs, on les enferme chacun dans une salle différente et on leur donne à jouer ADD (ou tout autre jeu de rôles)

Il se peut totalement qu'à la fin, aucun des deux groupes ne fassent du jeu de rôles, un fasse du jeu de rôles et l'autre pas, ou les deux fassent du jeu de rôles.

Lister les moyens se sert à rien non plus car ce n'est pas par la narration ou le système statistique qui détermine le jeu de rôle.

Je vais essayer de préciser ce que j’ai pu écrire auparavant.
Pour moi, ce n’est pas si anodin de différencier les jdr trad et les jeux narratifs. Moi, j’aime bien les deux, mais c’est pas exactement la même chose. J’ai un ami qui adore le jdr traditionnel, et qui est toujours partant quand je lui propose un cthullu, un ars magica, un DD 3.5, un mage, un Patient 13. Par contre, il n’est pas motivé quand je propose un fiasco, un montségur ou un Danger patrol. Alors oui je n’ai pas essayé tous les jeux narratifs…
La différence vient aussi d’un truc un peu subtil que j’ai du mal à formuler. En gros, j’ai le sentiment que en jeu narratif on est moins impliqué dans son perso, on est un peu décentré pour se préoccuper davantage de l’histoire. Et ça n’a rien à voir avec le roleplay. On peut tout à fait jouer très RP dans les deux types de jeux. Mais la position “cognitive”, j’ose dire, n’est pas la même.

Je le redis, je trouve plus adéquat de ranger les jeux narratifs pas loin de Il était une fois, de Oui seigneur des ténèbres ou des Aventures du Baron de Munchausen. Et il ne s’agit pas d’étiqueter pour le plaisir, mais de se donner des repères pour mieux choisir ses jeux, savoir à quoi s’attendre et éviter les déceptions. Tout comme on évitera de conseiller un améritrash à un kubenbois.

LEnnemiDePersonne dit:Un joueur qui se rue le bestiaire n'est pas un joueur qui s'intéresse au jeu de rôle. Ca se serait plutôt un gros bill qui veut optimiser le système statistique.
Un joueur qui se rue sur la politique et l'organisation des vampires n'est pas un joueur qui s'intéresse au jeu de rôle.

Je ne te parle pas de ce que le joueur choisi de faire mais de ce que le jeu lui propose : y'a pas de supplément de type bestiaire dans vampire, et je doute qu'il y ai des masses de bouquins sur la politique dans AD&D.
Il n'est pas du tout question de ce que le joueur choisi de faire mais de que le jeu l'encourage à faire, c'est bien pourquoi je dis que les jeux sont tous plus ou moins orientés vers le roleplay.

J'ai l'impression que tu as un peu perdu le fil là, j'ai juste dit que les jeux sont orientés à la base moi, et c'est ça que tu as contredit dans ta première réponse à mon attention, pourquoi tu nous parle maintenant des joueurs ? ça n'a plus aucun rapport avec ce que j'ai dit...

PS : Un joueur qui se rue sur la politique et l'organisation dans vampire n'est pas un joueur qui s'interresse au jeu de rôle... tu peux m'expliquer là ? Parce que je comprend pas et je trouve ça limite insultant.

Apparemment LEnnemiDePersonne tu as toi aussi une définition très précise du JDR, par pure curiosité j’aimerai bien la connaitre. Curiosité réelle, pas d’ironie dans ma demande.


Pour ma part j’ai souvent joué avec des joueurs aux attentes très différentes autour de la table. Entre moi qui faisait plus de RP qu’autre chose, avec les défauts que cela pouvait parfois sous entendre (le roleplayeur peut être un brin envahissant) et mon pote gros bill assumé qui faisait de l’optimisation de personnage et voyait son perso comme un deck de magic.

Parfois ça clachait, parfois tout le monde y trouvait son compte, quoi qu’il en soit personne ne se disait “tient là je/tu ne fais pas de jeux de rôle”.

Notre MJ s’efforçait, pas toujours avec succès mais il a beaucoup appris comme ça, de donner de l’espace pour ces différentes aspects de notre activité ludique que nous ne pensions même pas appeler autrement que JDR.

Complètement d’accord c’est même là la force du jeu de rôle… Pouvoir réunir autour d’une table tout un tas de gens très différents et de jouer ensemble… D’ailleurs c’est souvent le même qui fait les plans, souvent le même qui négocie lors des rencontres, etc… comme dans un groupe d’aventurier en fait…

LEnnemiDePersonne dit:[...]

Un joueur de jeu de rôle se concentre principalement sur une chose: la compréhension des divers rôles que l'univers propose et comment installer un personnage dans le rôle que le joueur choisit.
Le rôle, c'est la chose principale. Quand on voit des joueurs qui valorisent d'autres aspects au rôle, c'est en général le signe que ces joueurs jouent à tout autre chose qu'un jeu de rôle.


L'activité qui permet de jouer un rôle et uniquement interpréter un personnage, c'est pas le théâtre par hasard? :mrgreen:

Je suis assez d’accord avec le post de Virgile

Pour reprendre le parallèle avec les jeux de sociétés non JdR :
À Descent ou à il était une fois une raconte une histoire.
Dans le second cas l’objectif principal est de raconter une histoire et dans le premier de faire vivre une histoire à un personnage.

Dans le jeu de rôle traditionnel les joueurs ne gèrent que leur persos et le MJ gère le reste. Cela dit certains JdR laissent un peu de place aux joueurs pour déborder de leur rôle…

Sinon pour revenir au sujet : avec un jeune bébé je peux continuer le jeu de plateau car il est possible, avec des joueurs conciliants, d’interrompre la partie le temps de changer une couche alors que le jeu de rôle demande davantage d’immersion

En ce qui concerne le débat sur jdr et jeu narratifs, j’étais parti du principe que la différence était la suivante : dans un jdr, les joueurs ne peuvent pas influencer sur le monde en dehors d’une action concrète du personnage.

Mais plus ça va, et plus je joue, et plus je vois la frontière s’effacer. Pour appuyer ce propos, il suffit de regarder ce qui se passe sur la scène indie. Et dans Bloodlust Metal, ils ont ajouté une carac “Flashback” qui permet au joueur de prendre le contrôle quelques instants : c’est génial !

J’étais un MJ assez dirigiste : en gros, les persos font ce qu’ils veulent, mais dès que cela ne les concerne pas directement, je décide.

Il n’y pas longtemps, j’ai fait une partie de “Apocalypse World” (dont est tiré “Dungeon World”) en tant que joueur, et le MJ avait une façon de maîtriser qui me semblait très étrange. Quand il fallait prendre une décision qui n’était pas d’une grande importance pour la trame scénaristique (encore que ce terme soit fort pour AW), il se tournait vers un joueur et c’était à lui de décider.

Cas concret : je joue un “Chien de guerre”, en gros, un gros black avec un fusil d’assaut (un peu comme Expandables). Je monte à une échelle menant à une Régie. Je rate mon jet de Perception. Le MJ se tourne vers un autre joueur dont le personnage observait la scène et lui dit “Il est monté et a rapidement inspecté la pièce, puis il vous fait signe avec sa lampe torche pour vous dire que tout est RAS. Mais tu vois une ombre bouger derrière lui. Qu’est que c’est ?”. Le joueur a sorti le robot d’Aliens 2. Et cela a donné à une scène épique de fight.

Sur le coup, cela m’a vachement étonné. Comme j’avais une partie oneshot de prévue en tant que MJ, j’ai décidé d’essayer, et cela a vraiment plu aux joueurs.

Moi qui ait commencé avec ADD, je me dirige de plus en plus vers les jdr avec des règles simples. Marre de passer des sessions avec les bouquins sur les genoux pour pouvoir vérifier le point de règle de l’appendice 13.5.

Dans AW, tout marche avec 2d6+carac. Et ça marche du tonnerre. Je suis devenu fan depuis.

Salut,

Je suis un peu comme Bushinone, peu importe la mécanique, j’ai envie de jouer à Apocalypse World, Icons, Fate mais cela ne m’empêche pas de jouer à Shadowrun IV, Star Wars D6, ou Exile. En faite c’est plus l’ambiance que permet le jeu que sa définition qui m’importe. Il y a des jeux qui ne m’attirent pas, non à cause de leur définition/mécanisme mais bien parce que le thème ainsi que le système qui le fait fonctionner ne m’attirent pas. Mais je ne refuserais pas une partie, ne serait ce que pour infirmer ou confirmer mon impression, ou juste regarder des gens y jouer, pour sentir l’atmosphère du jeu.

Qui plus est il y a pleins de nouveaux systèmes qui sont relativement classiques mais qui apportent de nouveaux mécanismes de jeux comme Eleusys ou le futur Agon ou Guts. Car plus que narratruc, simulmachin ou ludiprout, ce qui compte c’est que les auteurs qui créent des JdR aujourd’hui cernent mieux les relations entre les mécanismes des règles et les résultats induits en partie, ce qui donne des résultats souvent intéressants, mais parfois cela peu aussi tomber à plat, ça dépendra des goûts et des attentes des joueurs.

En fait je dirais juste, intéressez vous, et si ça vous plait allez y, sinon ce n’est pas bien grave. Ce ne sont que des jeux.

A plus,
Thierry :wink:

prince-baron dit:
L'activité qui permet de jouer un rôle et uniquement interpréter un personnage, c'est pas le théâtre par hasard? :mrgreen:


Du tout. Dans le jeu de rôle, le rôle n'a pas du tout, mais alors pas du tout le même sens que dans un rôle d'acteur.

Dans le jeu de rôle, le terme "rôle" renvoie à une fonction sociale. Comme il en existe dans les sociétés à rôle.

Confondre le rôle d'un acteur (figuratif) et confondre le terme "rôle" en tant que fonction sociale, c'est associer, disons, le rôle de parent, qui est une fonction sociale à celui du rôle d'acteur, qui est figuratif.

Il y a peut-être là une piste à creuser pour comprendre l'état de l'éducation des gamins d'aujourd'hui!
Mat dit:Apparemment LEnnemiDePersonne tu as toi aussi une définition très précise du JDR, par pure curiosité j'aimerai bien la connaitre. Curiosité réelle, pas d'ironie dans ma demande.

C'est comme dire que j'ai une définition très précise de la pluie. Non, j'accepte l'appellation pluie pour ce que l'on nomme généralement la pluie.
C'est plutôt les autres, ceux qui nomment la pluie soleil qui ont une définition très précise de la pluie.
Cette définition:
Jeu de rôles (RPG): jeu dont l'essentiel est le jeu de rôle.
Jeu de rôle: poser un personnage dans son rôle, c'est-à-dire élaborer les décision du personnage en fonction des demandes établies par le rôle choisi.
rôle: fonction sociale.
Avec ça, on a défini le jeu de rôles.
Plusieurs manières d'appréhender le rôle: il peut être approché par une division sur un trépied (dimension économique (la classe, la profession); dimension culturelle (appartenance à telle ou telle espèce, tribu etc); dimension morale (système d'alignement))
Il peut être aussi approché en termes de privilèges, avantages et devoirs.
Exemple (succinct):
Rôle d'un chevalier errant
Privilège: peut tuer un ennemi sans avoir à répondre de meurtre.
Avantage: un châtelain doit l'hospitalité
Devoirs: doit secourir la demoiselle en détresse, doit porter secours à ses compagnons.
Le jeu de rôle s'établit par la tension qui existe de facto entre le rôle tel qu'il est pensé, imaginé voire idéalisé par la société (dont le MJ relaie la vision) et le rôle tel qu'il est vécu par le personnage.
Le jeu de rôle s'établit sur des situations. Le MJ propose des situations qui permet au joueur d'élaborer des décisions qui vont placer son personnage relativement à son rôle.
Exemple: un chevalier fait courir le bruit qu'une telle demoiselle souffre de folie. En fait, c'est un subterfuge pour éloigner tous les prétendants. La demoiselle vient demander secours au PJ (dont le rôle est chevalier errant)
La conduite imposée par la fonction sociale est connue: il faut secourir la demoiselle. La conduite à vivre est à déterminer par le joueur tout en connaissant les contraintes qui détermineront la perception de son comportement par les autres (ses compagnons joueurs, le MJ) Et cette conduite inclut d'autres éléments comme la force du chevalier, de son adversaire, de ses relations avec son adversaire etc
Ici, une différence essentielle avec le jeu narratif. Un jeu de rôles n'a pas besoin d'histoire. L'histoire n'est pas essentielle dans un jeu de rôles.
L'histoire dans un jeu de rôles n'est que le véhicule des situations qui permet au joueur le jeu de rôles.
Dans un jeu de rôles, l'histoire n'est aussi bonne que les situations jeu de rôle qu'elle apporte. L'histoire peut être plate, sans rebondissements etc tant qu'elle apporte des situations de qualité.
A contrario, dans un jeu narratif, l'histoire est essentielle. Par contre, on peut se passer de rôles. Il n'y a pas besoin de rôle dans un jeu narratif, le joueur établissant les décisions de son personnage en fonction des besoins narratifs pour donner une histoire de qualité.

Pour ma part j'ai souvent joué avec des joueurs aux attentes très différentes autour de la table. Entre moi qui faisait plus de RP qu'autre chose, avec les défauts que cela pouvait parfois sous entendre (le roleplayeur peut être un brin envahissant) et mon pote gros bill assumé qui faisait de l’optimisation de personnage et voyait son perso comme un deck de magic.
Parfois ça clachait, parfois tout le monde y trouvait son compte, quoi qu'il en soit personne ne se disait "tient là je/tu ne fais pas de jeux de rôle".
Notre MJ s’efforçait, pas toujours avec succès mais il a beaucoup appris comme ça, de donner de l'espace pour ces différentes aspects de notre activité ludique que nous ne pensions même pas appeler autrement que JDR.


Non. Par expérience, je sais qu'il n'est pas possible de faire du jeu de rôles sans avoir des joueurs qui s'intéressent au jeu de rôle.

Le MJ est prisonnier des attentes des joueurs et donc s'y plier. Si un des joueurs ne veut pas faire du jeu de rôles alors cela se répercute sur tout le groupe.

Le jeu de rôle, c'est pas d'insuffler une personnalité à son personnage. Ca serait plus du domaine du narratif.

Le gros billisme écrase le jeu de rôle. Un gros bill ne détermine plus les décisions de son personnage en fonction du rôle choisi mais en fonction du gain statistique qu'il y a à prendre.

A priori, les décisions prises par le gros bill ne sont pas proscrites en tant que telles dans un jeu de rôle. Un rôliste peut prendre les mêmes. Mais la grosse différence, c'est que le rôliste comprend que ses décisions auront des conséquences en termes de perception du personnage dans son rôle à la fois par ses compagnons joueurs, conséquences que le rôliste est prêt à assumer.


Or, le gros bill n'est pas prêt à assumer les conséquences de ses décisions.

Il y a deux niveaux de censure: les compagnons joueurs et le MJ.

Un gros bill dont le personnage a pour rôle paladin et qui optimise son personnage peut l'amener à tendre vers un anti paladin. Le gros bill, lui, est aveugle à cette dimension:tout ce qu'il voit, c'est les bonus et malus etc. Et s'il est plus puissant en tant qu'anti paladin, tant mieux, de toutes façons, l'anti paladin en tant que rôle n'existe pas pour lui.

Par contre, cela crée une situation à la fois pour ces compagnons joueurs et pour le MJ qui, eux, s'ils sont intéressés par le jeu de rôle, voient la situation en termes de rôle et des décisions qui en découlent pour leur personnage (ou le reste du monde pour le MJ)

Premier niveau de censure: les compagnons joueurs doivent prendre des décisions concernant le paladin, décisions qui peuvent aller jusqu'à l'élimination physique du PJ si le rôle de leur personnage le demande.
Donc bonjour l'ambiance.

Deuxième niveau de censure: si les compagnons joueurs laissent glisser alors le MJ, en tant que perception sociale, doit censurer le gros bill. Un ordre de paladin ne peut pas accepter dans ses rangs un apostat. Le MJ
doit proposer des situations qui vont vite devenir contraignantes pour tout le groupe de joueurs puisqu'en général, l'ordre des paladins cherchera à éliminer le groupe de joueurs. Plus les joueurs seront victorieux, plus la menace qu'ils représenteront vis à vis de la société (tenue ici par le MJ) sera grande. Et donc plus les situations seront difficilement tenables avec pour horizon, le groupe de PJ contre le monde du Bien etc

Soit le MJ laisse courir et alors à ce moment, autour de la table, tout le monde abandonne l'idée de faire du jeu de rôles.

Yop!

Pour moi, au delà du fait qu’après près de 15 ans de rôlisme, j’ai un peu fait le tour de la question, j’ai surtout arrêté parce que l’organisation des parties devenait trop laborieuse. Lorsque j’étais étudiant, j’avais un peu rien d’autre à foutre ('fallait juste que je bloque 2 mois sur l’année pour découvrir mes cours :mrgreen: ). Maintenant, Bin moi et les autres joueurs avec qui je pratiquais, nous avons des emplois du temps de ministre. Ce n’est pas un problème si on joue à des jeux comme D&D, ou bien en one-shot, mais comme nous pratiquions plutôt les jeux d’ambiance, en campagne, avec pas mal d’intrigues, y compris (voire surtout :mrgreen: ) entre PJ, bin quand y’en a un qui manque, c’est un peu la merde. Bref, le JdP, c’est bien plus simple en terme d’organisation.

LEnnemiDePersonne dit:Cette définition:
Jeu de rôles (RPG): jeu dont l'essentiel est le jeu de rôle.
Jeu de rôle: poser un personnage dans son rôle, c'est-à-dire élaborer les décision du personnage en fonction des demandes établies par le rôle choisi.
rôle: fonction sociale.
Avec ça, on a défini le jeu de rôles.
Plusieurs manières d'appréhender le rôle: il peut être approché par une division sur un trépied (dimension économique (la classe, la profession); dimension culturelle (appartenance à telle ou telle espèce, tribu etc); dimension morale (système d'alignement))

Et tu dis ça tout en disant que la personne qui s'interresse au système politique dans vampire n'est pas interressé par le jeu de rôle ? Tu trouves pas que c'est contradictoire ?
Toi qui critique le gros bill, je trouve ta vision du jeu de rôle bien pauvre pour le coup, jamais aucun de mes personnages ne s'est limité à son rôle social, mes personnages n'ont jamais été la coquille vide avec une étiquette économique, une étiquette culturelle, et une étiquette morale que tu décris. Mes personnages ont toujours eu une personnalité, des sentiments, des habitudes, des loisirs,...
Le jeu de rôle, c'est pas d'insuffler une personnalité à son personnage. Ca serait plus du domaine du narratif.

Pour moi c'est carrément ça le jeu de rôle, jouer une personnalité, jouer une psychologie, et c'était déjà ça bien avant que le terme "jeu narratif" n'existe.
Le jeu de rôle, c'est jouer l'amour, la folie, la stupidité, l'arrogance, la peur, c'est incarner un personnage avec ses émotions qui provoquent ses décisions.
Si pour toi insuffler une personnalité à son personnage est du domaine du narratif, comment expliques tu que le narratif ne te donne pas systématiquement un avatar personnel (contrairement au jeu de rôle) ?

PS : Ne parles pas de définition "unique" ou pire "officielle" du jeu de rôle parce que la vrai définition officielle (celle de l'académie française) implique que l'activité a un objectif éducatif (jeu de rôle pratiqué dans les écoles) ou thérapeutique (jeu de role pratiqué chez le psy), autant dire que notre activité en tant que loisir n'a pas de définition arretée.

Ancien MJ à Vampire Masquerade et Dark Ages et 7thsea.

Je ne fait plus de jdr car cela demande du temps pour préparer les scénar et que le boulot ne me laisse que les week-end pour bosser là-dessus.
Mon groupe de joueur à de plus un peu éclaté, et les seuls qui sont encore dispo n’ont pas les moyens de se déplacer.

Sans tout ça, je jouerai encore, enfin j’aime à le croire.

Manque de temps évidement.

YoshiRyu dit:
PS : Ne parles pas de définition "unique" ou pire "officielle" du jeu de rôle parce que la vrai définition officielle (celle de l'académie française) implique que l'activité a un objectif éducatif (jeu de rôle pratiqué dans les écoles) ou thérapeutique (jeu de role pratiqué chez le psy), autant dire que notre activité en tant que loisir n'a pas de définition arretée.


Il n'y a pas de définition arretée parce qu'il n'existe pas de structure formalisant officiellement les choses dans ce loisir, et que les rolistes sont champion du monde dans la catégorie: ne jamais arriver à ce mettre d'accord sur leur loisir.
Par contre il y a un accord sur les éléments constitutif du« produit jeu de role» et sur son mode de fonctionnement, reconnu par tous roliste de bonne foi et de bonne volonté.

Ce qui a mon avis est source de malentendu avec les jeux narratif, c'est que derriere ce terme on trouve des choses tres (trop?) différentes. C'est limite fourre tout.

Pour revenir sur la question de l’OP, comme beaucoup ici, manque de temps et surtout coordination avec les joueurs.
J’ai pratiqué d’une manière ultra assidue les JdR pdt une 15aine d’années.
J’ai arrêté peu après la fac : moins de temps, moins de joueurs, une femme (et depuis un enfant).
Mes potes joueurs sont dans le même cas que moi (ou presque) ce qui fait que c’est la croix et la bannière pour prévoir une partie.
D’autant plus que comme je suis plutôt adepte des campagnes que des one shot, prévoir sur le long terme alors que je n’arrive même pas à voir pour demain me paraît compliqué.
Je ne désespère cependant pas : j’ai une campagne de plus de 600 pages d’AdC à lire.
Il ne me reste qu’un groupe de joueurs à trouver et de prévoir les parties.
Pour 2014 ? 8)

Je jouais au collège, nous avions monté un petit club de JDR. J’ai arrêté car ça l’adolescence c’est pas facile, t’as pas de tune, t’as un appareil dentaire, t’as des devoirs et arrivé à 15-16 ans j’avais envie de sortir du club des nerds pour trouver des nanas (parce que le potentiel JDR/gonzesse est proche de zéro tandis que groupederock/gonzesse c’est du 5/5) et qu’on arrête de me prendre pour un geek.

Ca a très bien marché :-) et maintenant que j’ai 31 ans je retrouve petit à petit mes passions d’enfance. Je reprendrais bien le JDR mais l’investissement personnel nécessaire est trop lourd maintenant avec une famille.

Du coup le JDP c’est le parfait compromis.