Pourrais-tu expliquer en quelques lignes ce qui t'attire plus et/ou fonctionne mieux dans Crusade Rex ?
Pour le faire intelligemment, il me faudrait beaucoup plus d'expérience des deux

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Il y a certainement ici d'autres joueurs qui les ont pratiqué plus que moi et qui pourraient argumenter le contraire.
J'ai posté un avis sur chacun qui donnent au moins quelques raisons valables en ce sens, du moins j'espère.
D'abord, le déséquilibre supposé de Crusader Rex ne m'a pas du tout sauté aux yeux. L'argument encore moins.
Tous les jeux historiques (je n'aime pas le mot "wargame") sont par définition un petit peu déséquilibrés pour des raisons que j'ai déja évoqué quelque part, tout simplement parce que la simulation d'un évènement de l'Histoire ne peut pas l'être, vu qu'aucun conflit de l'Histoire ne l'a jamais été. A ce titre, Hammer of the Scots ne l'est pas moins à mon avis. Si on veut de l'équilibré cent pour cent, il y a quantité de jeux allemands pour ça...
Maintenant, il n'est pas moins vrai que le déséquilibre doit être suffisament pondéré par les règles pour que chacun aie ses chances. C'est parfaitement le cas sur Crusader rex, il me semble.
Je joue les PL à la Guerre de l'Anneau en sachant que le jeu est bon, et déséquilibré, et que c'est ce déséquilibre-là qui fait l'intérêt du jeu, et même l'intérêt du chef d'oeuvre littéraire qui a inspiré le jeu. Je joue les PL parce que j'ai envie cette-fois-ci de jouer les gentils contre les vilains costauds et que ça m'amuse. Il ne me vient pas à l'idée de trouver le jeu mauvais pour ça, au contraire. C'est une question assez polémique, et qui me fait trouver plein d'avis sur ce genre de jeux un peu bizarre. J'ai l'impression que pas mal de joueurs jouent à ce type de jeux où le contexte historique est prépondérant, et n'en ont rien à battre de l'Histoire, et sont déçus parce qu'ils attendent une belle mécanique qui tourne comme dans d'autres jeux et basta, mais bon, je peux me tromper, après, plein de joueurs pensent autrement, je crois que c'est une question d'état d'esprit, ce qu'on attend d'un jeu, en fait.
Après, j'ai trouvé que Hammer of the Scots était quand même plus linéaire, vu qu'il y a surtout un axe stratégique de victoire (même s'il y a plein de tactiques possibles, heureusement) et pas trente-six. Edward doit s'incruster en Ecosse par le Sud, grignoter du terrain comme il a fait dans la vraie vie, et réussir à laisser de la piétaille dans les citadelles, pour gagner des nobles un par un, et les utiliser contre leur camp une fois qu'ils sont bien corrompus et convertis. J'aimerais bien qu'on m'explique comment faire autrement, vu que la chevalerie doit retourner passer l'hiver en Angleterre, et qu'Edward ne peut pas lever de troupes en Ecosse (faudrait pas pousser quand même...).
Donc un axe de développement Sud-Nord pour Edward, et un axe de résistance pour les vaillants scottishs Nord-Sud.
Crusader Rex est stratégiquement bien plus complexe. La mobilisation des troupes pour conquérir une place force nécessite forcément de se dégarnir quelque part, et donc de s'exposer à un retour de bâton foudroyant. Tout se joue sur l'utilisation des cartes au bon moment et c'est ça qui est intéressant (d'ailleurs, l'une d'elles peut annuler un évènement quand la météo s'en mèle, et le joli projet tomber littéralement à l'eau). Du coup, la supposition des forces en présence, éventuellement leur mémorisation à mesure que la partie s'avance, est beaucoup plus cruciale. l'avantage tactique des Croisés peut faire très mal à leur utilisateur (charge de chevalerie) et si les nomades ne sont pas très costauds, il se balladent sur la carte avec beaucoup plus d'entrain vu que tous les Sarrasins ont 3 points de mouvement.
La situation de départ est historiquement juste mais demande un certain pêtage de neurones pour être bien gèrée par l'un comme par l'autre. Les retournements sont rapides et peuvent faire très mal. Donc, prudence. Car la grande majorité des forces ne se renouvellent pas, ce qui oblige à bien plus de doigté et de réflexion qu'à Hammer of the Scots où la levée féodale de l'Anglais lui fait récupérer la moitié de ses troupes chaque année automatiquement. Je n'ai pas eu autant cette impression de tension stratégique à Hammer of the Scots. Je trouve donc Crusader meilleur, sinon bien meilleur.
A part ça, les deux jeux souffrent le même reproche, à savoir une règle confuse, ou plutôt trop succinte, qui manque d'exemple illustrés, de situations décrites dans le détail, bref, un peu baclées, c'est vrai.
En somme, le mieux, c'est quand même d'acheter les deux