En même temps quand on voit le carnage dans la BD ces dernières années entre la multiplication à outrance des sorties à la disponibilité très éphémère et aux tirages faibles, et les auteurs qui n’arrivent plus à en vivre, est-ce réellement un modèle vers lequel aspirer ?
En BD ils ont encore une porte de sortie, un auteur peut réaliser une BD en digital et al distribuer en direct, e-book ou pdf, un peu comme ce qui se fait en musique ou des artistes se passent de label et s’autoproduisent, et se vendent en direct.
En jeux de société par contre, on reste dans une économie plus industrielle ou il est nécessaire de produire les jeux et de les distribuer pour les vendre. Les jeux dématérialisés complémentent ce marché mais je ne pense pas qu’ils les remplaceront et même s’ils le font un jour, produire un jeu de société en digital relève d’un travail multidisciplinaire bien plus complexe que la réalisation d’un album audio ou d’un e-book. Ca fait du jeu un modèle un peu différent du livre, de la bd, des musiciens, etc.
Mais je rejoins fred à 100% sur un point : le jeu est un produit, mais un produit culturel.
Un jour il faudra que je vous explique pourquoi l’art n’existe pas
Je suis toujours frappé par ce piège pourtant récurrent et connu qui fait qu’on emploie des mots à tiroir sans en connaître la signification (pas le sens la signification). Je doute qu’il se trouve ici beaucoup de personnes capable de définir l’art. À ce jour, même chez le plus grands spécialistes et érudits, la question reste posée.
Ensuite. Imaginons que je vous prouve que le jeu est une forme d’art ou que le jeu n’est pas une forme d’art. Et donc ? Que va t-il se passer ? De fait pas grand chose sinon qu’un concept aura changé de tiroir dans notre tête.
Mais nous étions ici dans un débat sur les droits d’auteurs. Pardonnez moi.
Je rappelle pour info qu’un débat c’est tenu en Allemagne sur les rapports entre éditeurs et auteurs concernants la rémunération et les limitations de ceux-ci. Un débat parfois houleux.
Il faut savoir que si la plupart des éditeurs que l’on croise ici en sont encore à un stade amateur ou artisanal, d’autre fonctionnent avec des structures plus grosses et d’autres encore sont de véritables industries et lieu de finance.
La négociation ne se fera donc pas de la même manière suivant les cas. Qu’on puisse s’en désoler, si le marché continue de se développer, les négociations seront de plus en plus dans un rapport de force. Certains éditeurs continueront de protéger leurs auteurs, d’autres essayeront de leur faire baisser leur participation pour dégager une meilleure marge. C’est ce qui c’est passé en Allemagne et sans le syndicat des auteurs la confrontation allait tourner en désavantage de ceux-ci.
Ce qui risque de se passer et qui a déjà commencé c’est que les contraintes de fabrication ont été allégées par les progrès techniques et la multiplicité des entreprises du secteur. On se dirige donc vers une édition de type BD : plus de jeux produits et moins d’auteurs pour en vivre.
Si un éditeur peut fabriquer 10 jeux par an. Qu’il suffise que 3 jeux fonctionnent pour rentabiliser l’ensemble. Statistiquement, il vaut mieux sortir plus de jeux que mettre tous les risques sur un seul.
Statistiquement il y aura donc plus d’auteurs puisque plus de jeux et plus d’auteurs pauvres car plus de jeux non vendus. L’écart entre un jeu qui fonctionne et un autre qui fonctionne moins va se creuser avec des hits et des flops plus profonds.
Pour revenir aux émoluments des créateurs et reprendre le cas de l’art (qui a toujours été une marchandise n’en déplaise aux naïfs) il y a toujours eu des créateurs désirés et qui étaient bien payés en vivant de leur création et d’autres passionnés non sollicités qui ne pouvaient espérer qu’attirer l’attention des monnayeurs par la qualité ou l’innovation de leur production.
Il est évident qu’un auteur qui décide d’en faire son activité première doit défendre sa position. Ce que nous dit Fred Henry ici est intéressant parce même s’il n’est pas le premier à tenter l’expérience, il reste que c’est une attitude très nouvelle que l’avancée du secteur n’aurait jamais pu permettre avant.
patlek dit:Je ne sais pas si la création de jeu relève de "l' artistique", mais par contre, c' est un domaine ou jamais on ne vous demandera "Quels sont vos diplômes?".
Donc c' est un domaine ou tout le monde a ses chances de réussite, y compris ceux qui n' ont aucun diplôme.
Il y existe plein de domaines où on ne demande pas de diplômes. Mais on vous demandera autre chose. Essayez donc d'envoyer un proto sous un nom inconnu et sans recommandation chez différents éditeurs et vous verrez ce qui va se passer. Ils ont de très belles lettres pré-écrites

Docteur Mops dit:Il y existe plein de domaines où on ne demande pas de diplômes. Mais on vous demandera autre chose. Essayez donc d'envoyer un proto sous un nom inconnu et sans recommandation chez différents éditeurs et vous verrez ce qui va se passer. Ils ont de très belles lettres pré-écrites
Si en plus la fiche de présentation de ton jeu sur TT est faîte juste pour se foutre de ta gueule et du nom de tes ancêtres, c'est encore plus difficile.. hein ! Docteur ?! Qu'est ce qu'on s'amuse en vous lisant...
Serait ce (puisque je passe par là) trop vous demander de corriger cela ? Merci et joyeux Noël à vous aussi (frissons)...
L’art n’existe peut être pas, et, comme je le pense, le jeu de société n’est pas un art mais une industrie.
Quoi dire qu’il en soit l’obtention d’une tva réduite vaut peut être le coup de faire un peu de mauvaise foi… Vive l’Art Ludique!
Docteur Mops dit:
Il y existe plein de domaines où on ne demande pas de diplômes. Mais on vous demandera autre chose. Essayez donc d'envoyer un proto sous un nom inconnu et sans recommandation chez différents éditeurs et vous verrez ce qui va se passer. Ils ont de très belles lettres pré-écrites
Ils n' ont pas que des lettres pré-écrites...
Prof. Biologik dit:Docteur Mops dit:Il y existe plein de domaines où on ne demande pas de diplômes. Mais on vous demandera autre chose. Essayez donc d'envoyer un proto sous un nom inconnu et sans recommandation chez différents éditeurs et vous verrez ce qui va se passer. Ils ont de très belles lettres pré-écrites
Si en plus la fiche de présentation de ton jeu sur TT est faîte juste pour se foutre de ta gueule et du nom de tes ancêtres, c'est encore plus difficile.. hein ! Docteur ?! Qu'est ce qu'on s'amuse en vous lisant...
Serait ce (puisque je passe par là) trop vous demander de corriger cela ? Merci et joyeux Noël à vous aussi (frissons)...
Ravi de vous amuser mais par ailleurs comme mes capacités cognitives n'incluent pas la transmission de pensées pourriez-vous préciser quelle est la question exacte.
Docteur Mops dit:Prof. Biologik dit:Docteur Mops dit:Il y existe plein de domaines où on ne demande pas de diplômes. Mais on vous demandera autre chose. Essayez donc d'envoyer un proto sous un nom inconnu et sans recommandation chez différents éditeurs et vous verrez ce qui va se passer. Ils ont de très belles lettres pré-écrites
Si en plus la fiche de présentation de ton jeu sur TT est faîte juste pour se foutre de ta gueule et du nom de tes ancêtres, c'est encore plus difficile.. hein ! Docteur ?! Qu'est ce qu'on s'amuse en vous lisant...
Serait ce (puisque je passe par là) trop vous demander de corriger cela ? Merci et joyeux Noël à vous aussi (frissons)...
Ravi de vous amuser mais par ailleurs comme mes capacités cognitives n'incluent pas la transmission de pensées pourriez-vous préciser quelle est la question exacte.
Héhéhé, me suis posé la question aussi alors je suis allé sur la fiche et y avait rien... Pis j'ai vu une news et là, y avait gros... En fait dans la news, vous blaguez sur le nom du monsieur. Donc je pense qu'il n'a pas aimé.
Docteur Mops dit:Ravi de vous amuser mais par ailleurs comme mes capacités cognitives n'incluent pas la transmission de pensées pourriez-vous préciser quelle est la question exacte.
Je vous rafraichis la mémoire Doc ://www.trictrac.net/actus/panique-a-la-ruche-le-nouveau-friboulet
Prof. Biologik dit:Docteur Mops dit:Ravi de vous amuser mais par ailleurs comme mes capacités cognitives n'incluent pas la transmission de pensées pourriez-vous préciser quelle est la question exacte.
Je vous rafraichis la mémoire Doc ://www.trictrac.net/actus/panique-a-la-ruche-le-nouveau-friboulet
Et donc ?
Cher Monsieur Marcel,
Donc, en gros, ce n’est pas sur la fiche comme vous le dites, mais dans une news. Ensuite, ce que je lis là, j’ai déjà du vous le dire dans une vidéo de Cannes. En fait, c’est un compliment. Mais manifestement vous avez du mal avec les compliments. Que dit le Mops, il dit que votre nom est superbe. C’est dingue de penser qu’on se moque. Par contre, une chose est sûre, cette affection que j’avais personnellement pour l’association de votre Prénom et votre Nom est bel et bien morte. Je voyais cela comme le nom d’un Héros de Marcel Aymé, ce n’est plus le cas. Du tout. Si vous avez le nom d’un personnage sympathique, vos messages et votre comportement le sont beaucoup moins. à bon entendeur.
Bien à vous de cordialement
Monsieur Phal
Mince ! Dieu en personne !
ça c’est un honneur…
Moi aussi j’ai un compliment à vous faire :
“vous avez une grande… Comment dire ? Une grande… Une sacrée grande barbe !!!”
Joyeux Noël à vous aussi Monsieur Phal !
Concernant l’“Art”, j’ai toujours pensé que n’importe quel matériel pouvait être travaillé pour faire oeuvre d’art (y compris du matériel conceptuel), et qu’au final la question reviens plus à s’interroger sur une époque, sur un contexte, sur le regard des contemporains, que sur autre chose. L’histoire de l’art, c’est aussi une succession de matériaux considérés comme non artistiques qui, au fil du temps, deviennent considérés comme tel.
Et, en prenant les choses sous cet angle, le militantisme pour de nouvelles formes et matières est certainement un des moteurs de ces évolution de l’“Art”.
Alors, c’est vrai que ça ne semble pas relié directement au sujet, mais, en fait, peut-être y a t-il une piste de réflexion dans cette dynamique du militantisme, dont Fred Henry n’est sans doute pas dépourvu, et même en ne regardant que le militantisme pour le statut de l’auteur et sa rémunération, je pense que ça implique un regard sur cette activité qui serait bien capable de changer celui de ses contemporains.
Un peu comme ce qui arrive au jeu vidéo, largement passé au statut d’objet culturel même au sein des institutions les plus sérieuses (45 minutes sur le jeu vidéo dans une émission de philosophie sur France Culture, c’est possible !), et dont le statut de l’auteur a énormément évolué, on est passé en 20 ans dans la presse de “le papa de Mario, qui a inventé un bonhomme rigolo avec lequel vos enfants s’amusent” à “Monsieur Shigeru Miyamoto, game-designer de génie, fait Chevaliers des Arts et des Lettres par la République Française et deux fois sélectionnés parmi les 100 personnes les plus influentes du monde par le Time”. On peut penser ce qu’on veut de tout cela, mais le regard a changé.
Dr Mops a très bien fait de citer l’exemple de nos voisin d’outre(vérifie sa géo)-Rhin, et me permet de revenir à une question qui a déjà été posée :
Quels sont les modes et les niveaux de rétribution et Comment les négociations se passent à l’étranger?
J’avais oublié cette histoire à propos du syndicat des auteurs allemands. Ca semblait impliquer plus que la simple présence du nom de l’auteur sur la boite, il y avait eu une news sur le sujet mais je ne me souviens pas des détails.
Pour finir avec cette comparaison entre la BD et le jeu de société, si l’évolution des deux marchés est comparable, reste que les droits d’auteur (désolé d’insister mais c’est malgré tout le coeur du sujet) sont 4 à 5 fois supérieurs dans la BD. Donc même en cas de saturation du marché, un auteur y dispose de meilleures conditions à la base pour se professionnaliser. Effectivement il n’y a pas que de petits éditeurs qui galèrent, il y a aussi les plus gros qui prospèrent, et je pense que la possibilité financière de mieux rétribuer les auteurs existe. Mais pour tout un tas de raisons exposées au fil de ce sujet ( reconnaissance insuffisante du travail effectué par l’auteur, pratiques héritées du domaine de l’industrie plus que du domaine des objets culturels, etc…), cette meilleure rétribution des auteurs ne se fera pas, en tout cas pas tout de suite, déjà parce que le poids des auteurs dans la balance commerciale est quasi nulle, d’autre part parce que la profession ne se fédère pas ( exception faite des auteurs allemands dont le cas est justement très intéressant). Finalement il n’y a pas de solution concrète au problème, mais je trouve ça déjà positif qu’il soit admis qu’il existe un problème, ne serait ce que par certains d’entre nous…
Muscat dit:Dr Mops a très bien fait de citer l'exemple de nos voisin d'outre(vérifie sa géo)-Rhin, et me permet de revenir à une question qui a déjà été posée :
Quels sont les modes et les niveaux de rétribution et Comment les négociations se passent à l'étranger?
Bon, puisqu'il semble que j'ai mal compris des remarques qui ne me visaient pas, je reviens au moins pour répondre à cette question.
La plupart de mes contrats sont avec des éditeurs étrangers, surtout allemands et américains. En règle générale, les contrats les plus généreux sont les français, suivis par les autres européens, et loin derrière par les américains. Les contrats américains ont en revanche la qualité d'être clairs et de tenir sur une ou deux pages, quand les français en font une trentaine pleine de clauses difficilement compréhensibles.
bruno faidutti dit:Muscat dit:Dr Mops a très bien fait de citer l'exemple de nos voisin d'outre(vérifie sa géo)-Rhin, et me permet de revenir à une question qui a déjà été posée :
Quels sont les modes et les niveaux de rétribution et Comment les négociations se passent à l'étranger?
Bon, puisqu'il semble que j'ai mal compris des remarques qui ne me visaient pas, je reviens au moins pour répondre à cette question.
La plupart de mes contrats sont avec des éditeurs étrangers, surtout allemands et américains. En règle générale, les contrats les plus généreux sont les français, suivis par les autres européens, et loin derrière par les américains. Les contrats américains ont en revanche la qualité d'être clairs et de tenir sur une ou deux pages, quand les français en font une trentaine pleine de clauses difficilement compréhensibles.
Allez, j'essaie de vous attraper et vous empêcher de partir :
Soyons clair, tout ça m'intéresse, puisque je bosse dans le bâtiment, dans un poste qui consiste à étudier des budgets et de projets à base de gros contrats bien paginés...
Comment sont abordées les questions des versions sur tablette / internet des jeux de société, ainsi que les jeux vendu en direct sur le site internet de l'éditeur? (sans passer par un distributeur)
Coucou Les Amigos!
Très intéressant sujet et mercis aux auteurs “pro” de répondre sans langue de bois aux questions posées!
Je ne sais si ma question est hors sujet, mais je me lance :
Dans les contrats avec les éditeurs, figure-t-il un nombre d’exemplaires de boite de jeux qui est donné à l’auteur? Si oui, en moyenne, un auteur récupère combien de boites de son jeu fraichement édité gratuitement ?
J’espère que cette info n’est pas confidentielle, sinon, ce n’est pas grave!
Merci de vos réponses et Joyeux Noel ludique!
BDPHILOU dit:Dans les contrats avec les éditeurs, figure-t-il un nombre d'exemplaires de boite de jeux qui est donné à l'auteur? Si oui, en moyenne, un auteur récupère combien de boites de son jeu fraichement édité gratuitement ?
Généralement c'est 6 ou 12

oui, une dizaine généralement.