Je n’ai jamais dit qu’il fallait généraliser l’utilisation de calculatrice mais que dans l’absolu, il est possible de résoudre un probleme sans savoir poser une opération…
mais il est évident que savoir résoudre un probleme et mener le calcul à son terme sont deux objectifs a atteindre. Mais l’un d’entre eux (savoir réfléchir) permettra de s’en sortir alors que le second seul n’a que peut d’utilité…
Actualité du jour :
nous avons reçu la visite de l’IA adjointe ce soir, in extremis. Elle a été très correcte, mais nous a fait comprendre que c’était l’ultime tentative de négociation.
Si nous n’obtempérons pas, nous connaîtrons sans doute le même sort que Cazals…
En attendant, en Touraine, le mouvement s’est un peu étendu, et nous devons être 8 écoles entières à ne pas avoir mis en place ou avoir arrêté la mise en place des mesures “éducatives” du gouvernement.
Lu dans les chroniques d’abonnés du Monde
http://www.lemonde.fr/opinions/chroniqu … _3232.html
Mon prof fait de la résistance…
par Natis 1
08.12.08
Des profs du primaire entrent en “résistance” et refusent d’appliquer les mesures de Xavier Darcos (programmes, heure de soutien, préavis de grève, etc.).
Un fonctionnaire peut-il désobéir ?
Oui, bien sûr, dans certaines circonstances, celles en particulier où l’ordre donné met en péril les principes mêmes de la République et de la Démocratie. Désobéir devient alors un acte nécessaire et courageux. Certains autrefois l’ont payé de leur vie.
Mais, aujourd’hui, à qui pourra-t-on sérieusement faire croire que la mise en œuvre des nouveaux programmes, des 2 heures de soutien aux élèves en difficulté et des stages pendant les vacances sont des mesures “scélérates” qui contredisent les lois fondatrices de la République? Et comment oser comparer, sans rire ou frémir, cette “résistance” de cour d’école à d’autres “résistances” ? Il y a abus de langage et abus de comparaisons !
Nicolas Sarkozy a gagné les élections présidentielles au suffrage universel, il y a moins d’un an, avec une confortable avance. Son programme pour l’école était annoncé et connu de tous (c’était celui de l’UMP). Aucune surprise donc ! Les gens ont voté en toute connaissance de cause. C’était leur choix. Tant pis pour nous. C’est ça la démocratie.
Si on n’est pas d’accord avec ce programme, alors on utilise les relais politiques et syndicaux pour le faire savoir afin de gagner la bataille de l’opinion publique, dans 5 ans, pour les prochaines élections. C’est ça, la démocratie.
L’obéissance, la loyauté (obligations) fondent et justifient le fonctionnaire (servir l’état) en échange d’un salaire et d’un emploi garantis (droits).
Dans un état de droit et une démocratie, ériger en posture la “désobéissance” est un véritable suicide professionnel et citoyen. C’est donner un argument majeur à tous ceux qui pensent que ce sont les fonctionnaires qui empêchent les élus de gouverner et qu’il faudrait changer les agents de la fonction publique en même temps que change le pouvoir politique.
La société attend de l’école qu’elle enseigne aussi le respect de la loi aux enfants.
Que pourra bien dire un prof “désobéissant” à son élève qui désobéit en classe ou à des parents qui ne respectent pas les règles de l’école (horaires, obligation scolaire) ? Comment va-t-il légitimer son autorité, lui qui refuse de reconnaître celle de l’Etat ?
Osera-t-il leur dire : “La loi est bonne quand c’est la mienne, mauvaise quand c’est la vôtre” ? Drôle de démocratie où un fonctionnaire ferait la pluie et le beau temps, où chacun userait de la Loi à sa guise !
Aujourd’hui, beaucoup de profs se sentent, à juste titre, “disqualifiés”, “méprisés”, “humiliés”, “infantilisés” par des ministres hautains et un encadrement fossilisé.
Mais il est inquiétant de constater que certains ne semblent pouvoir retrouver leur dignité perdue que dans l’expression d’insoumissions de pacotille, dangereuses parce qu’elles contribuent à discréditer encore davantage, dans l’opinion publique, le prof (donneur de leçons) et le fonctionnaire (qui ne veut pas obéir).
Il est temps pour les enseignants, et pour leurs syndicats, s’ils veulent être entendus, de passer à l’âge adulte.
Leonidas300 dit:Il est temps pour les enseignants, et pour leurs syndicats, s’ils veulent être entendus, de passer à l’âge adulte.
D'accord sur les abus de langage autour du terme de "résistance" qui me hérissent le poil.
Par contre, pour ce qui est de se faire entendre, je ne partage pas l'avis de cette chronique : qu'est-ce que c'est concrètement que passer à l'âge adulte ? Négocier ? Des deux côtés, ça bloque. Faire la grève ? Tout le monde s'en fout. Si ce chroniqueur a la solution idéale, qu'il n'hésite pas, il sera accueilli comme le nouveau messie !
Ces actions plus ou moins concertées, pas toujours très fines dans leur déroulement, ont toutefois le mérite de faire parler, réagir tant au niveau de l'institution, que des enseignants, des familles. Si cela peut ramener tout le monde autour d'une table, pourquoi pas.
Et par pitié, qu'on cesse de croire que parce qu'un enseignant respecte ou non à la lettre les lois, les gamins feront de même. C'est nous donner un poids moral qui n'est plus de ce temps. Sans compter que l'éducation n'est pas seulement affaire d'école, mais celle de la société dans son ensemble ; or, les "mauvais" exemples y sont plutôt légion, non ?

Don Lopertuis, enseignant non gréviste, non résistant, non convaincu par son ministère, bref qui ne sait plus trop que penser

Don Lopertuis dit:
D'accord sur les abus de langage autour du terme de "résistance" qui me hérissent le poil.
Ca décrédibilise totalement le discours en effet.
Don Lopertuis dit:Par contre, pour ce qui est de se faire entendre, je ne partage pas l'avis de cette chronique : qu'est-ce que c'est concrètement que passer à l'âge adulte ? Négocier ? Des deux côtés, ça bloque. Faire la grève ? Tout le monde s'en fout. Si ce chroniqueur a la solution idéale, qu'il n'hésite pas, il sera accueilli comme le nouveau messie !
Ces actions plus ou moins concertées, pas toujours très fines dans leur déroulement, ont toutefois le mérite de faire parler, réagir tant au niveau de l'institution, que des enseignants, des familles. Si cela peut ramener tout le monde autour d'une table, pourquoi pas.
Et par pitié, qu'on cesse de croire que parce qu'un enseignant respecte ou non à la lettre les lois, les gamins feront de même. C'est nous donner un poids moral qui n'est plus de ce temps. Sans compter que l'éducation n'est pas seulement affaire d'école, mais celle de la société dans son ensemble ; or, les "mauvais" exemples y sont plutôt légion, non ?
Don Lopertuis, enseignant non gréviste, non résistant, non convaincu par son ministère, bref qui ne sait plus trop que penser
Le vote, l'explication, la pédagogie ... Personnellement, je ne me suis pas intéressé aux réformes de Darcos. Le peu que j'ai lu pour les expliquer ne me paraissait pas casser 3 pattes à un canard. En revanche, je n'ai lu chez ses opposants que de grands discours hypers pompeux style "on est les nouveaux Jean Moulin, la terre va s'arrêter de tourner si ces réformes passent". Perso, je trouve que ça correspond trop au cliché du prof gauchiste anti tout et je n'écoute plus (les allusions à la résistance, à Vichy et tout le toutim sont tout simplement délirantes). Et accessoirement, je ne m'autorise pas à refuser de payer mes impôts à chaque fois que je suis en désaccord avec le gouvernement (mais je vote, je me renseigne, j'essaie de comprendre et de me faire comprendre si je pense être dans le vrai).
Pour résumer ma pensée, la gauche a peut être raison sur le fond, mais elle a un problème stratégique sur la forme. A force de crier au loup sur tout tout le temps, beaucoup de l'écoutent plus. Je pense personnellement que Sarkozy donne volontairement beaucoup d'espace médiatique à l'extrême gauche pour ouvrir un "front" contre le PS, le forcer à "gauchir" son discours et le décrédibiliser. Il faut quand même se rappeler que le PS a pu perdre la présidentielle face à quelqu'un qui a été le ministre de l'Intérieur pendant les émeutes dans les banlieues, après 2 mandats d'un président aussi médiocre et impopulaire que Chirac. Et je pense qu'aujourd'hui, si une présidentielle avait lieu, le résultat serait ... surprenant et certainement pas dans le sens que les opposants à Sarkozy imaginent.
Pour revenir au sujet, les profs ont peut être de bonnes raisons de ne pas être d'accord avec ces reformes, le moyen choisi pour faire passer le message me semble être une très grosse erreur.
La société attend de l'école qu’elle enseigne aussi le respect de la loi aux enfants.
Ca c'est vraiment la tarte à la crème, qui montre que le type qui a écrit ce billet réactionnaire sans réfléchir. Evidemment, la société attend des tas de trucs de l'école, qu'elle n'est pas censée donner aux enfants. Par contre ce qu'historiquement l'école est censée donner - à savoir donner à chacun les capacités de réflexion et d'émancipation - ben ça "on" n'en veut plus.
Et alors ce qui est rigolo, c'est qu'avec la réforme Darcos, un des trucs les plus touchés vont être les enseignements "citoyens" - histoire, éducation civique, etc. Normal, les patrons n'en veulent pas, il paraît que ça fait des gauchistes (rires dans la salle).
Sur la désobéissance : le problème dans cette affaire, c'est que Darcos est arrivé avec un objectif : réduire la voilure de l'école : moins de budget, moins de prof, moins d'heures. Point barre. Donc en fait il n'y a rien à négocier sur la pédagogie, l'encadrement, le soutien, etc. L'objectif est quantitatif, il est fixé et il n'y a rien à discuter - surtout avec des gens qui ont bac +5 pour torcher le cul des mômes. A partir du moment où il est écrit qu'il n'y a pas de dialogue, forcément on sort du cadre et on entre dans le cadre de la désobéissance (ça peut aussi s'appeler de la résistance, c'est tout à fait correct. Personne n'a pas dit La Résistance, mais de la résistance). Dans l'industrie ça donne des grèves perlées, des grèves du zèle, etc. Là c'est marrant, parce que les profs continuent d'enseigner, et ils enseignent plus qu'on le leur demandent.
El comandante dit:(ça peut aussi s'appeler de la résistance, c'est tout à fait correct. Personne n'a pas dit La Résistance, mais de la résistance).
Certes, mais certains mots sont avant tout utilisés pour leur consonance historique, avec ou sans majuscule. Et là il y a abus

Don Lopertuis
Leonidas300 dit:Pour revenir au sujet, les profs ont peut être de bonnes raisons de ne pas être d'accord avec ces reformes, le moyen choisi pour faire passer le message me semble être une très grosse erreur.
Je n'en suis pas certain, car les moyens classiques ne font plus réagir. La désobéissance, que l'on y soit ou non favorable, a le mérite de ne pas pouvoir être ignorée et force le ministère à réagir. D'abord par l'intimidation, sans doute par la suite par la négociation ; car on peut intimider quelques personnes isolées, mais vu que le phénomène prend de l'ampleur, cela ne pourra perdurer ainsi : il faudra discuter ce qui est le but recherché.
Don Lopertuis
Don Lopertuis dit:El comandante dit:(ça peut aussi s'appeler de la résistance, c'est tout à fait correct. Personne n'a pas dit La Résistance, mais de la résistance).
Certes, mais certains mots sont avant tout utilisés pour leur consonance historique, avec ou sans majuscule. Et là il y a abus
Don Lopertuis
Hmm.
Pour moi, dans ce cadre, la résistance sans majuscule me fait surtout songer à la constitution de 1793.
Perso, je suis d’accord avec plein de choses qui sont dites dans le post relaté par Léonidas300.
Il ne s’agit pas ici de jouer l’avenir de la démocratie ou de la liberté ou de la planète Terre.
Peut-on parler de résistance ou non, j’en sais rien, mais s’il faut qu’on s’amuse à trouver des substantifs ou des périphrases pour chaque fois éviter de réutiliser des mots historiquement marqués, la communication va devenir difficile.
Mon bon papa fut Résistant, et le paya par sa déportation en 1942, j’aurai peine à comparer ce que je fais aujourd’hui à ce qu’il fit jadis…
Sur la réforme elle-même, qu’est-ce qui se joue? Je ne fais que donner mon opinion issue de MA lecture des textes de Darcos :
- l’aide personnalisée à rajouter à la journée est directement connectée à la suppression des RASED. Trois éléments me le font penser : l’intervention de Luc Ferry sur Europe1 qui connecte les deux éléments; l’intervention de l’IA des Hauts-de-Seine à la télé, lors d’un “discours” où il explique que les RASED “n’ont pas prouvé leurs résultats” pour l’aide des enfants en difficulté et que ce dont les enfants ont besoin, c’est de l’aide des personnes les plus proches d’eux c’est à dire les maîtres, d’où l’aide personnalisée; et des propos de notre inspecteur en aparté à la fin des réunions où il est censé montrer la cohérence du dispositif, à bout d’arguments, expliquant que l’éducation coute trop cher, que l’Etat est en déficit et qu’il faut économiser donc supprimer pour cela les RASED.
- l’évaluation des CM2 doit être passée en janvier, et portera sur l’ensemble du programme de CM2. Corollaire direct de notre directeur : il faudra avoir vu l’intégralité du programme en janvier. Pas question de prendre le temps de construire les notions, il faudra donc tout voir au pas de charge, évaluer à la mi-janvier, tracer une médiane dans la classe. Tous ceux en dessous de la médiane devront se voir proposer un dispositif d’aide, les 33% les plus en dessous devront aller à l’aide personnalisée et aux stages de remise à niveau des vacances.
- la remise en cause des écoles maternelles va amener les enfants à aller de plus en plus tard à l’école, ce qui pour beaucoup va poser des problèmes de socialisation prévisible. Il n’y a qu’à voir dans nos quartiers comment cela se passe. La diminution des postes a déjà provoqué la diminution, chez nous, du nombre de petits pris en charge et la création de listes d’attente.
- je ne parle pas de la mise en place des EPEP, j’en connais trop peu sur le sujet.
Si je regroupe l’ensemble de ces réformes, je constate qu’elle n’est pas dictée par une vision de la pédagogie ou de l’intérêt de l’enseignement, mais par un soucis d’économie.
On peut abonder dans ce sens, c’est un choix. On peut aussi penser que c’est une erreur.
Je pense que c’est une erreur, car la vision de l’école telle qu’elle découle de ce dispositif est une école faite pour les élèves qui comprennent vite, et qui renvoie les enfants qui ont besoin de temps pour apprendre à des groupes cloisonnés en dehors du temps scolaires, en plus de leur journée normale, à l’écart de leurs camarades.
Il ne s’agit donc pas ici de la Défense de la Démocratie ni de sa remise en cause, il s’agit d’un mouvement de lutte (mais ce mot me brûle aussi les lèvres), une sorte de grève qui ne consiste pas à arrêter le travail, mais à ne pas mettre en place ces dispositifs que nous pensons contre productifs et qui enferment l’enseignement public dans un fonctionnement mauvais pour les enfants en difficulté.
Heureusement, la démocratie reconnait à côté de l’obligation de service le droit de grève. Je compte bien l’appliquer à cette occasion, et crois-moi, ça ne me fait pas plaisir plus que ça de perdre des jours de salaire… voire même 5/30 de mes 1800 euros mensuels. Mais pour moi, le défi est suffisament important, car je n’enseigne pas pour privilégier la réussite des meilleurs élèves et enfoncer les plus en difficulté.
Je tiens à préciser que ce n’est pas LA VERITE, mais MA lecture.
El comandante dit:Don Lopertuis dit:El comandante dit:(ça peut aussi s'appeler de la résistance, c'est tout à fait correct. Personne n'a pas dit La Résistance, mais de la résistance).
Certes, mais certains mots sont avant tout utilisés pour leur consonance historique, avec ou sans majuscule. Et là il y a abus
Don Lopertuis
Hmm.
Pour moi, dans ce cadre, la résistance sans majuscule me fait surtout songer à la constitution de 1793.
Toi peut être mais si tu vas lire les commentaires sur le site de Libé, Papon, Vichy ou l'Occupation sont cités 5 ou 10 fois par pages, et ceux qui le font remarquer se font traiter de fachistes. Qu'on soit pour ou contre les réformes de Darcos (et je réitère bien : je n'ai pas d'idée arrêtée sur le sujet), comparer l'opposition des profs (justifiée ou pas) à la résistance à l'occupation (contre une armée étrangère qui organisait de façon industrielle l'assassinat des juifs et autres opposants) ...
Je persiste à penser que la forme choisie par l'opposition dans sa communication est particulièrement inefficace sur le long terme.
Leonidas300 dit:Toi peut être mais si tu vas lire les commentaires sur le site de Libé, Papon, Vichy ou l'Occupation sont cités 5 ou 10 fois par pages, et ceux qui le font remarquer se font traiter de fachistes.
Ouais. C'est con.
En fait je en lis pas Libé, et encore moins les commentaires sur son site.

Et s'il fallait une comparaison historique pour moi Darcos et cie, c'est surtout Thatcher, avec le côté cul-béni / réseaux cathos en plus.
El comandante dit:La société attend de l'école qu’elle enseigne aussi le respect de la loi aux enfants.
Ca c'est vraiment la tarte à la crème, qui montre que le type qui a écrit ce billet réactionnaire sans réfléchir. Evidemment, la société attend des tas de trucs de l'école, qu'elle n'est pas censée donner aux enfants. Par contre ce qu'historiquement l'école est censée donner - à savoir donner à chacun les capacités de réflexion et d'émancipation - ben ça "on" n'en veut plus.
Et alors ce qui est rigolo, c'est qu'avec la réforme Darcos, un des trucs les plus touchés vont être les enseignements "citoyens" - histoire, éducation civique, éco, etc. Normal, les patrons n'en veulent pas, il paraît que ça fait des gauchistes (rires dans la salle).
Juste histoire de rigoler un coup : la mission première de l'école n'est pas d'apprendre à lire, écrire, compter. Mais de faire des citoyens. Lire, écrire, compter ne sont que des outils au service de l'intelligence citoyenne. C'est Condorcet qui le disait... c'est pas tout récent ça ma bonne dame.
Ah oui j’oubliais … un instituteur, en 2002, avait publiquement décidé de ne pas appliquer le programme de 2002. Il en a même fait un livre “et vos enfants ne sauront ni lire ni écrire” (ou un truc dans ce goût là). Il n’a pas été inquiété lui … deux poids, deux mesures.
El comandante dit:Hmm.
Pour moi, dans ce cadre, la résistance sans majuscule me fait surtout songer à la constitution de 1793.
Je partage ton avis, mais combien y penseront ? Perso, je ne l'ai pas envisagé ainsi avant ton intervention

Don Lopertuis
Vieux chat dit:Ah oui j'oubliais .. un instituteur, en 2002, avait publiquement décidé de ne pas appliquer le programme de 2002. Il en a même fait un livre "et vos enfants ne sauront ni lire ni écrire" (ou un truc dans ce goût là). Il n'a pas été inquiété lui ... deux poids, deux mesures.
Ô tempora ! Ô mores !

Don Lopertuis
Pierre2.0 dit:- l'évaluation des CM2 doit être passée en janvier, et portera sur l'ensemble du programme de CM2. Corollaire direct de notre directeur : il faudra avoir vu l'intégralité du programme en janvier.
Comment concilier l'inconciliable ? Les voies de l'éducation nationale sont impénétrables...

Et après, on se demande pourquoi tant d'enseignants sont désabusés ? Comment ne pas l'être lorsque l'on doit appliquer des décisions absurdes et qui plus est les "vendre" en l'état aux familles qui nous font confiance...
Don Lopertuis
Je pense que l’école ne sert tout simplement plus à rien. Elle n’a plus aucune fonction sociale. Elle ne porte plus aucun espoir sauf pour certains qui se sont engagés dans son sillage car ils pens(ai)ent être sur les rails du sens de l’Histoire. Dans notre société, je trouve que l’école n’a plus qu’une fonction de rite de passage et certainement plus un rôle d’ascenseur sociale et encore moins un rôle de formation (qu’elle n’a d’ailleurs eu qu’au sens citoyens du terme et pas travailleurs).
Elle possède toujours des valeurs et des vertus, que certains souhaitent entretenir mais que l’évolution de la société, en fait, sa régression (je précise pour qu’il n’y ait pas d’équivoque) a rendue obsolète et surtout inopérante.
Qu’on me bourre pas le mou avec des exemples de gars qui s’en sont sortie grâce à l’école alors qu’ils sont partie de rien. Ce ne sont que des exceptions, et quand, dans une démocratie, on parle de l’école, il faut bien avoir la notion de masse en tête et son efficacité doit se mesurer sur des effets statistiques avérés, pas sur quelques cas particuliers.
Pour faire simple, tous mes élèves “non-blanc” sont allés au lycée d’enseignement technique dans le meilleur des cas et la plupart des “blancs” sont passés à l’enseignement général. Et ceci, alors que l’équipe éducative du collège était bien déterminée à changer le Monde (rien que cela).
Le bilan est navrant. Mais l’échec n’est pas imputable à l’école, car l’école forme et instruit dans la plupart des cas. C’est après que cela se gâte!
Aujourd’hui, nos éminents dirigeants font à peut près ce constat mais au lieu d’essayer de modifier ce qui cloche dans la société ils font subir un traitement cynique à l’organe de formation des citoyens en faisant le raisonnement suivant: “si elle ne sert plus à rien, on peut en faire l’économie”.
C’est le moment de vous livrer une anecdote absolument véridique (attention, restez assis !):
Lors d’une réunion qui réunissaient l’ensemble des professeurs de physique d’un lycée (physique chimie + physique appliquée), l’IPR (l’inspecteur de la matière), qui ne pouvait en rien critiquer ces profs qui obtenaient 99% de réussite au bac mais qui n’appliquaient pas les programme comme défini par le ministère, nous a sorti en nous regardant droit dans les yeux qu’il n’était pas nécessaire de former des élèves pour devenir ingénieurs et des gens qui savent analyser, mais de se contenter de former les élèves pour qu’ils deviennent des techniciens. C’était bien suffisant et pas la peine pour nous de faire du zèle dans nos cours. Inutile de vous dire, que nous sommes restaient sur le cul
Je peux vous dire qu’il ne parlait pas du tout d’un problème de sur-diplômés (au lycée ces le BAC à la fin et rien d’autre). Il souhaitait bel et bien nous faire adopter la diminution des ambitions des “nouveaux” programmes et n’admettait pas que nous fassions du zèle en dispensant un enseignement plus riche.
Voilà où nous en sommes. Mais ceci s’est passé il y a 3 ans maintenant.
Pour moi, le plus grave dans tout cela, et ça ne concerne pas que l’école, c’est que, pour la première fois dans l’histoire du l’humanité (et j’ai beau chercher, même lors de la “chute” de l’Empire Romain je ne trouve pas ce phénomène), une génération est prête à accepter que la suivante dispose de moins de moyens que la sienne. Pour moi, c’est ce qu’il y a de plus terrible.
Stéphane**
Désolé, je ne vois pas pourquoi je vous ais raconté cela hier soir, car aujourd’hui, de toutes manière, il n’y a plus de sciences en seconde:
http://www.lejdd.fr/cmc/societe/200850/ … 72309.html
A quoi ressemblera la nouvelle classe de seconde, qui sera mise en place en septembre 2009?
Elle comprendra un tronc commun avec le français, les maths, l’histoire, deux langues vivantes et les sciences économiques. Jusqu’à présent, celles-ci n’étaient qu’une option. La situation actuelle a montré combien la compréhension des mécanismes économiques était importante. Le tronc commun sera enrichi par cet enseignement à raison d’une heure et demie par semaine. Les SES seront aussi proposées parmi les modules d’approfondissement (humanités, sciences, sciences de la société, technologies) qui complèteront le tronc commun à hauteur de six heures hebdomadaires. Enfin, chaque élève bénéficiera de trois heures d’accompagnement personnalisé par semaine pour réussir sa seconde.
Stéphane
Sur ce lien il y a bien les sciences
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 … _3224.html
Ca me semblerait franchement étonnant que ce ne soit pas quelque chose d’obligatoire.