Si je comprends bien … si j’ai un prêt je continuerai à rembourser comme si de rien n’était … même si ma banque fait faillite?
Vieux chat dit:Si je comprends bien .. si j'ai un prêt je continuerai à rembourser comme si de rien n'était .. même si ma banque fait faillite?
Oui.
C'était en fait la question de Cookie en haut de la page.
El comandante dit:Vieux chat dit:Si je comprends bien .. si j'ai un prêt je continuerai à rembourser comme si de rien n'était .. même si ma banque fait faillite?
Oui.
C'était en fait la question de Cookie en haut de la page.
Voui .. mais quand on commence une phrase par "SI je comprends bien" c'est une manière de voir si l'on a bien compris ... la réponse
Ceci dit .. j'ai du mal à comprendre comment les repreneurs d'une banque ayant fait faillite ne vont pas demander à ceux qui remboursent (les débiteurs? C'est bien ça le terme?) de rembourser plus vite ou de revendre leur bien afin de renflouer les caisses de ladite banque.
C’est facile : il n’ont pas le droit.
Ceci dit .. j'ai du mal à comprendre comment les repreneurs d'une banque ayant fait faillite ne vont pas demander à ceux qui remboursent (les débiteurs? C'est bien ça le terme?) de rembourser plus vite ou de revendre leur bien afin de renflouer les caisses de ladite banque.
En fait, ce sont les papiers sur lequels tu as apposés ta signature qui valent de l'argent. Ceux sur lequels il est écrit que tu promet de rembourser.
Les repreneurs vont saisir les bouts de papier, et soit ils attendent que tu rembourse, soit s'ils sont pressés ils vendent les bouts de papier a quelqu'un qui veut bien les acheter (a un cout moindre que ce que tu dois rembourser alors, bien entendu)
Pour toi, ça ne changeras strictement rien.
Si j'ai bien compris le principe, du moins.
Je confirme fabericus : les repreneurs d’un crédit sont tenus par le contrat d’origine et ne peuvent donc demander un remboursement anticipé (sauf clause contraire dans le contrat d’origine, mais à ma connaissance c’est un cas d’école).
Ex: - soit une personne A contractant un crédit sur 20 ans auprès de la banque B le 1/01/2000
- soit la banque B faisant faillite le 1/01/2009.
- soit C, créancier de la banque B, qui reprend le 1/01/2010 le crédit que B avait consenti à A
- Solution : A doit continuer à rembourser les échéances de son crédit à B jusqu’au 31/12/2009 (soit pendant 12 mois suivant la faillite, la faillite n’éteignant pas la dette), puis du 1/01/2010 jusqu’au 31/12/2019 à C.
Grivoise, mais amusante, c’est la formule d’un vieux requin d’investiteur, Warren Buffet: “A chaque krach boursier, je me sens comme un obsédé dans un harem”. Et de fait, si certains vendent (bradent?) leurs actions et entreprises, d’autres achetent…
http://www.lesechos.fr/info/metiers/4775910.htm
L’article en lui même, bon, on apprends pas grand chose, mais un peu de formules grivoises ne peut pas faire de mal a un fil sérieux
"C’est quand la mer se retire que l’on voit ceux qui nageaient tout nus… et le spectacle de nos grandes institutions financières n’est pas beau à voir ! "
Facile a dire quand on a du cash a investir au bon moment ![]()
pour comprendre un peu mieux ce qui se passe, en apprendre sur les signaux d’alarmes et les effets cumulatifs, je vous invite à écouter l’enregistrement de l’émission du 7/10 de Nicolas Demorand “que veulent les marchés ?”
et plus particulièrement :
l’invité d’Inter d’aujourd’hui : Georges Ugeux, ancien vice-Président de la Bourse de New York.
par ici
- cliquer sur (ré)écouter en haut à gauche
c’est clair, instructif et…c’est stupéfiant
![]()
Batteran dit:En fait, ce sont les papiers sur lequels tu as apposés ta signature qui valent de l'argent. Ceux sur lequels il est écrit que tu promet de rembourser.
En fait, ma question ne concerna pas une éventuelle reprise. Je me doute bien que dans ce cas, les repreneurs vont continuer à récupérer les sous... Je parle du cas d'une vrai faillite... genre plus personne pour reprendre la boutique...
Bon, ma réponse d’hier a du être interceptée par tous les services de contr-espionnage de faut garantir la sauvegarde de l’économie qui ont été jusqu’à faire péter TT pour en empécher la publication, mais en gros, j’ai l’impression que derrière la fameuse crise de confiance des banques entre elles, il doit y avoir pas mal de faux culisme de je joue à Highlander en espérant que si le système se grippe un peu, mes concurrents vont couler avant, ce qui va libérer des opportunités de rachats à moindre frais (et sans se fatiguer avec une longue et couteuse OPA/OPE, suffit d’attendre la nationalisation et négocier avec l’état) et aussi nettoyer un peu le paysage.
Le but étant de grossir au maximum et de ne pas être dans les cibles…
Mais bon, je dois être trop cynique ![]()
Cookie dit:En fait, ma question ne concerna pas une éventuelle reprise. Je me doute bien que dans ce cas, les repreneurs vont continuer à récupérer les sous... Je parle du cas d'une vrai faillite... genre plus personne pour reprendre la boutique...
Dans ce cas-là tu n'aurais plus d'argent pour rembourser ton prêt.
En tout cas ce matin ça dévisse de tous les côtés. Les bourses ferment les unes après les autres, c'est la panique. Tous à vos distributeurs, le système s'effondre. Caramba.
Cookie dit:Batteran dit:En fait, ce sont les papiers sur lequels tu as apposés ta signature qui valent de l'argent. Ceux sur lequels il est écrit que tu promet de rembourser.
En fait, ma question ne concerna pas une éventuelle reprise. Je me doute bien que dans ce cas, les repreneurs vont continuer à récupérer les sous... Je parle du cas d'une vrai faillite... genre plus personne pour reprendre la boutique...
Même dans la crise américaine de la fin des années 80 ou l'état avait récupéré toutes les créances qui ne pouvaient plus être honorées, les trucs pourris qui risquaient de faire écrouler l'économie en coulant les banques (un peu comme maintenant quoi, sauf que ça n'avait couté "que" 400 milliards de $
A noter que l'état US était presque rentrer dans ses 400 milliards, à quelques millions près, mais que l'économie US était repartie très vite, ce qui avait compensé. Et ce qu'ils espèrent aussi ce coup là.
El comandante dit:Cookie dit:En fait, ma question ne concerna pas une éventuelle reprise. Je me doute bien que dans ce cas, les repreneurs vont continuer à récupérer les sous... Je parle du cas d'une vrai faillite... genre plus personne pour reprendre la boutique...
Dans ce cas-là tu n'aurais plus d'argent pour rembourser ton prêt.![]()
Jusqu'à preuve du contraire, c'est ma boîte qui me paye, pas ma banque... Il suffit juste que je leur demande de me payer en liquide
Cookie dit:El comandante dit:Cookie dit:En fait, ma question ne concerna pas une éventuelle reprise. Je me doute bien que dans ce cas, les repreneurs vont continuer à récupérer les sous... Je parle du cas d'une vrai faillite... genre plus personne pour reprendre la boutique...
Dans ce cas-là tu n'aurais plus d'argent pour rembourser ton prêt.![]()
Jusqu'à preuve du contraire, c'est ma boîte qui me paye, pas ma banque... Il suffit juste que je leur demande de me payer en liquide
Et ta boîte, elle les imprime la nuit les billets ?
Est-ce que certains ont vu l’émission de Frédéric Taddéi hier soir sur France 2 ?
Pour resituer sont rassemblés sur le plateau :
- Alain Krivine pour la LCR/NPA
- Alain de Benoist, facho
- Jean Ziegler, responsable des questions alimentaires à l’ONU
- Denis Tillinac pour la droite traditionnelle
- Un jeune rocardien représentant la “nouvelle” gauche socio-libéralo-démocrate
- Un prof d’éco de la fac de Paris Dauphine dont j’ai oublié le nom.
Lors du débat Krivine présente les propositions du NPA pour non pas régler la crise mais gérer l’après-crise. Parmi celles ci :
- un service public de la Banque
- la levée du secret bancaire
- l’interdiction par la loi des parachutes dorés
- l’interdiction des paradis fiscaux
- une hausse généralisée des salaires de 300 euros
- le smic à 1500 euros nets.
Eh ben le truc de dingue c’est que quasiment TOUT LE MONDE était d’accord avec l’essentiel des propositions ! (à l’exception de Tillinac). Le prof 'éco de Dauphine a affirmé qu’il souscrivait à plus de la moitié des propositions !
J’étais halluciné, mort de rire et franchement pas mécontent…
Cookie dit:En fait, ma question ne concerna pas une éventuelle reprise. Je me doute bien que dans ce cas, les repreneurs vont continuer à récupérer les sous... Je parle du cas d'une vrai faillite... genre plus personne pour reprendre la boutique...
Même dans le cas où la banque en faillite n'est pas rachetée en intégralité, le curateur de la faillite devra revendre tout ce qui vaut de l'argent dans la banque, et les créances hypothécaires de cette dernière font partie de ces avoirs positifs.
De ce point de vue là, il n'y a aucune ambiguïté...
Sherinford dit:Même dans le cas où la banque en faillite n'est pas rachetée en intégralité, le curateur de la faillite devra revendre tout ce qui vaut de l'argent dans la banque, et les créances hypothécaires de cette dernière font partie de ces avoirs positifs.
Ca fait très débouche chiotte ça
Jopajulu dit:- un service public de la Banque
- la levée du secret bancaire
- l'interdiction par la loi des parachutes dorés
- l'interdiction des paradis fiscaux
- une hausse généralisée des salaires de 300 euros
- le smic à 1500 euros nets.
Eh ben le truc de dingue c'est que quasiment TOUT LE MONDE était d'accord avec l'essentiel des propositions ! (à l'exception de Tillinac). Le prof 'éco de Dauphine a affirmé qu'il souscrivait à plus de la moitié des propositions !
J'étais halluciné, mort de rire et franchement pas mécontent...
Plus de la moitié, ça fait 4, tu peux donc enlever les 2 dernières propositions
Enfin bon, faut voir la part de démagogie là-dedans...
Au moins les bonnes vieilles utopies ressortent en ce moment, c'est pas plus mal.
Jopajulu dit:Est-ce que certains ont vu l'émission de Frédéric Taddéi hier soir sur France 2 ?
Ca devait être intéressant, bah ce que tu décris c'est un programme de centre droit dans les années 50 ! Ont-ils parlé de la création monétaire et de la dette publique confiée aux banques privées ? C'est un point capital, nous payons jusqu'à 50 milliards d'euros par an d'intérêts sur la dette !
l'émission accessible ici
A lire, l’entretien de Wallerstein dans Le Monde de samedi.
Immanuel Wallerstein, chercheur au département de sociologie de l’université de Yale, ex-président de l’Association internationale de sociologie
“Le capitalisme touche à sa fin”
LE MONDE | 11.10.08 | 20h18 • Mis à jour le 11.10.08 | 21h04
Signataire du manifeste du Forum social de Porto Alegre (“Douze propositions pour un autre monde possible”), en 2005, vous êtes considéré comme l’un des inspirateurs du mouvement altermondialiste. Vous avez fondé et dirigé le Centre Fernand-Braudel pour l’étude de l’économie des systèmes historiques et des civilisations de l’université de l’Etat de New York, à Binghamton. Comment replacez-vous la crise économique et financière actuelle dans le “temps long” de l’histoire du capitalisme ?
Immanuel Wallerstein : Fernand Braudel (1902-1985) distinguait le temps de la “longue durée”, qui voit se succéder dans l’histoire humaine des systèmes régissant les rapports de l’homme à son environnement matériel, et, à l’intérieur de ces phases, le temps des cycles longs conjoncturels, décrits par des économistes comme Nicolas Kondratieff (1982-1930) ou Joseph Schumpeter (1883-1950). Nous sommes aujourd’hui clairement dans une phase B d’un cycle de Kondratieff qui a commencé il y a trente à trente-cinq ans, après une phase A qui a été la plus longue (de 1945 à 1975) des cinq cents ans d’histoire du système capitaliste.
Dans une phase A, le profit est généré par la production matérielle, industrielle ou autre ; dans une phase B, le capitalisme doit, pour continuer à générer du profit, se financiariser et se réfugier dans la spéculation. Depuis plus de trente ans, les entreprises, les Etats et les ménages s’endettent, massivement. Nous sommes aujourd’hui dans la dernière partie d’une phase B de Kondratieff, lorsque le déclin virtuel devient réel, et que les bulles explosent les unes après les autres : les faillites se multiplient, la concentration du capital augmente, le chômage progresse, et l’économie connaît une situation de déflation réelle.
Mais, aujourd’hui, ce moment du cycle conjoncturel coïncide avec, et par conséquent aggrave, une période de transition entre deux systèmes de longue durée. Je pense en effet que nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste. Ce qui différencie fondamentalement cette phase de la succession ininterrompue des cycles conjoncturels antérieurs, c’est que le capitalisme ne parvient plus à “faire système”, au sens où l’entend le physicien et chimiste Ilya Prigogine (1917-2003) : quand un système, biologique, chimique ou social, dévie trop et trop souvent de sa situation de stabilité, il ne parvient plus à retrouver l’équilibre, et l’on assiste alors à une bifurcation.
La situation devient chaotique, incontrôlable pour les forces qui la dominaient jusqu’alors, et l’on voit émerger une lutte, non plus entre les tenants et les adversaires du système, mais entre tous les acteurs pour déterminer ce qui va le remplacer. Je réserve l’usage du mot “crise” à ce type de période. Eh bien, nous sommes en crise. Le capitalisme touche à sa fin.
Pourquoi ne s’agirait-il pas plutôt d’une nouvelle mutation du capitalisme, qui a déjà connu, après tout, le passage du capitalisme marchand au capitalisme industriel, puis du capitalisme industriel au capitalisme financier ?
Le capitalisme est omnivore, il capte le profit là où il est le plus important à un moment donné ; il ne se contente pas de petits profits marginaux ; au contraire, il les maximise en constituant des monopoles - il a encore essayé de le faire dernièrement dans les biotechnologies et les technologies de l’information. Mais je pense que les possibilités d’accumulation réelle du système ont atteint leurs limites. Le capitalisme, depuis sa naissance dans la seconde moitié du XVIe siècle, se nourrit du différentiel de richesse entre un centre, où convergent les profits, et des périphéries (pas forcément géographiques) de plus en plus appauvries.
A cet égard, le rattrapage économique de l’Asie de l’Est, de l’Inde, de l’Amérique latine, constitue un défi insurmontable pour “l’économie-monde” créée par l’Occident, qui ne parvient plus à contrôler les coûts de l’accumulation. Les trois courbes mondiales des prix de la main-d’oeuvre, des matières premières et des impôts sont partout en forte hausse depuis des décennies. La courte période néolibérale qui est en train de s’achever n’a inversé que provisoirement la tendance : à la fin des années 1990, ces coûts étaient certes moins élevés qu’en 1970, mais ils étaient bien plus importants qu’en 1945. En fait, la dernière période d’accumulation réelle - les “trente glorieuses” - n’a été possible que parce que les Etats keynésiens ont mis leurs forces au service du capital. Mais, là encore, la limite a été atteinte !
Y a-t-il des précédents à la phase actuelle, telle que vous la décrivez ?
Il y en a eu beaucoup dans l’histoire de l’humanité, contrairement à ce que renvoie la représentation, forgée au milieu du XIXe siècle, d’un progrès continu et inévitable, y compris dans sa version marxiste. Je préfère me cantonner à la thèse de la possibilité du progrès, et non à son inéluctabilité. Certes, le capitalisme est le système qui a su produire, de façon extraordinaire et remarquable, le plus de biens et de richesses. Mais il faut aussi regarder la somme des pertes - pour l’environnement, pour les sociétés - qu’il a engendrées. Le seul bien, c’est celui qui permet d’obtenir pour le plus grand nombre une vie rationnelle et intelligente.
Cela dit, la crise la plus récente similaire à celle d’aujourd’hui est l’effondrement du système féodal en Europe, entre les milieux du XVe et du XVIe siècle, et son remplacement par le système capitaliste. Cette période, qui culmine avec les guerres de religion, voit s’effondrer l’emprise des autorités royales, seigneuriales et religieuses sur les plus riches communautés paysannes et sur les villes. C’est là que se construisent, par tâtonnements successifs et de façon inconsciente, des solutions inattendues dont le succès finira par “faire système” en s’étendant peu à peu, sous la forme du capitalisme.
Combien de temps la transition actuelle devrait-elle durer, et sur quoi pourrait-elle déboucher ?
La période de destruction de valeur qui clôt la phase B d’un cycle Kondratieff dure généralement de deux à cinq ans avant que les conditions d’entrée dans une phase A, lorsqu’un profit réel peut de nouveau être tiré de nouvelles productions matérielles décrites par Schumpeter, sont réunies. Mais le fait que cette phase corresponde actuellement à une crise de système nous a fait entrer dans une période de chaos politique durant laquelle les acteurs dominants, à la tête des entreprises et des Etats occidentaux, vont faire tout ce qu’il est techniquement possible pour retrouver l’équilibre, mais il est fort probable qu’ils n’y parviendront pas.
Les plus intelligents, eux, ont déjà compris qu’il fallait mettre en place quelque chose d’entièrement nouveau. Mais de multiples acteurs agissent déjà, de façon désordonnée et inconsciente, pour faire émerger de nouvelles solutions, sans que l’on sache encore quel système sortira de ces tâtonnements.
Nous sommes dans une période, assez rare, où la crise et l’impuissance des puissants laissent une place au libre arbitre de chacun : il existe aujourd’hui un laps de temps pendant lequel nous avons chacun la possibilité d’influencer l’avenir par notre action individuelle. Mais comme cet avenir sera la somme du nombre incalculable de ces actions, il est absolument impossible de prévoir quel modèle s’imposera finalement. Dans dix ans, on y verra peut-être plus clair ; dans trente ou quarante ans, un nouveau système aura émergé. Je crois qu’il est tout aussi possible de voir s’installer un système d’exploitation hélas encore plus violent que le capitalisme, que de voir au contraire se mettre en place un modèle plus égalitaire et redistributif.
Les mutations antérieures du capitalisme ont souvent débouché sur un déplacement du centre de “l’économie-monde”, par exemple depuis le Bassin méditerranéen vers la côte Atlantique de l’Europe, puis vers celle des Etats-Unis ? Le système à venir sera-t-il centré sur la Chine ?
La crise que nous vivons correspond aussi à la fin d’un cycle politique, celui de l’hégémonie américaine, entamée également dans les années 1970. Les Etats-Unis resteront un acteur important, mais ils ne pourront plus jamais reconquérir leur position dominante face à la multiplication des centres de pouvoir, avec l’Europe occidentale, la Chine, le Brésil, l’Inde. Un nouveau pouvoir hégémonique, si l’on s’en réfère au temps long braudélien, peut mettre encore cinquante ans pour s’imposer. Mais j’ignore lequel.
En attendant, les conséquences politiques de la crise actuelle seront énormes, dans la mesure où les maîtres du système vont tenter de trouver des boucs émissaires à l’effondrement de leur hégémonie. Je pense que la moitié du peuple américain n’acceptera pas ce qui est en train de se passer. Les conflits internes vont donc s’exacerber aux Etats-Unis, qui sont en passe de devenir le pays du monde le plus instable politiquement. Et n’oubliez pas que nous, les Américains, nous sommes tous armés…
Propos recueillis par Antoine Reverchon
Article paru dans l’édition du 12.10.08