Economie du jeu et Crowdfunding

endevor dit:Je crois aussi que ce facteur humain ne joue quasiment que pour les projets qui réussissent à peine à se financer, pour les beaux succès (même sans parler de Conan) c'est quasiment uniquement le contenu et la valeur perçue qui compte.

+1 mais on voit surtout les gros au final quand je lis ce qui ce dit ici, alors que c'est au mieux une ou deux centaines de projets sur les milliers de finances (3-4000)

Ok. J ai changé d avis. Même les jeux casuals peuvent dinc fonctionner sur KS. La bonne affaire n est qu une variable parmi d autre. Comme quoi ça ne sert pas à rien de débattre.

fred henry dit:Ok. J ai changé d avis. Même les jeux casuals peuvent dinc fonctionner sur KS. La bonne affaire n est qu une variable parmi d autre. Comme quoi ça ne sert pas à rien de débattre.

... mais donc c est encore plus problématique pour les boutiques à terme :shock: . Parce que dans ma tête on se dirigeait vers deux marchés distincts avec très peu de passerelles entre les produits. En gros :
- le casual = Boutiques
- le Core = KS.
Si ce n est pas le cas il y a forcément une fuite du CA boutique vers KS.

Ca c’est une autre question…
> Fuite de l’un vers l’autre ?
> Creation de valeur par l’apport de nouveaux consommateurs grace a ce nouveau marché ?
> Est ce qu’on dépense réellement en moins en boutique ce qu’on dépense sur KS ? (mon cas a moi : non, je pompe le budget sur d’autres loisirs souvent)
> Creation de valeur par l’apport de jeux prémarketés (là c’est les editeurs / distris qui perdent) ?

Mais oui carrément pour la question de base elle est très pertinente…

Même si tu penses que c’est vraiment possible ce genre sur KS (hors accidents ponctuels), je pense que ce genre de jeu aura un succès marginal, donc qui permettra une prod, pas forcément un succès qui permettra de se passer des boutiques comme les jeux plus core. Et surtout si tu vends à 1000 personne dans un marché très large ça n’impactera pas autant que 1000 sur un marché core plus restreint, donc même à succès (en nombre de backers) égal l’impact sur les boutiques sera moindre.

Je pense que les “joueurs Casual” continueront d’acheter en boutique pour les petits jeux en grande majorité. Seulement une partie des joueurs core achèteront leurs jeux casual via KS. Et encore faut qu’il y ait du lourd derrière, en auteur, illustrateur ou communauté.

Nicowa dit:Je pense que les "joueurs Casual" continueront d'acheter en boutique pour les petits jeux en grande majorité. Seulement une partie des joueurs core achèteront leurs jeux casual via KS. Et encore faut qu'il y ait du lourd derrière, en auteur, illustrateur ou communauté.

2015 ok... 2016 c'est sur... 2020 (avec mme michu qui ira acheter son drone sur KS)?

Je réitère ce que je disais quelques pages plus tôt : est-ce que les boutiques ne devraient pas évoluer vers l’aspect “bar à jeux” ?
Une boutique locale (le fameux FLGS) en soit, ça n’apporte rien par rapport à une grande surface ou KS. Et ça peut même coûter plus cher.
Par contre, un bar à jeux, ça apporte une expérience toute autre et qui ne se retrouvera jamais dans les grandes surfaces ou sur KS.

fred henry dit:
Si ce n est pas le cas il y a forcément une fuite du CA boutique vers KS.

Oui pour moi : mes achats sur KS sont tous des actes réfléchis et les jeux sur lesquels je pledge, je les aurais achetés en boutique s'il y étaient sortis directement (que ce soit les gros jeux comme Conan ou les petits comme 10' to kill).
khoral dit:Je réitère ce que je disais quelques pages plus tôt : est-ce que les boutiques ne devraient pas évoluer vers l'aspect "bar à jeux" ?
Une boutique locale (le fameux FLGS) en soit, ça n'apporte rien par rapport à une grande surface ou KS. Et ça peut même coûter plus cher.
Par contre, un bar à jeux, ça apporte une expérience toute autre et qui ne se retrouvera jamais dans les grandes surfaces ou sur KS.

J'achete 10-20% plus cher dans ma boutique quasiment 50% de mes achats... parce que c'est la bas que je joue :)
[EDIT : donc je plussoies grandement ce que tu dis quoi, parce que ca pouvait laisser un flou]
jmt-974 dit:
Nicowa dit:Je pense que les "joueurs Casual" continueront d'acheter en boutique pour les petits jeux en grande majorité. Seulement une partie des joueurs core achèteront leurs jeux casual via KS. Et encore faut qu'il y ait du lourd derrière, en auteur, illustrateur ou communauté.

2015 ok... 2016 c'est sur... 2020 (avec mme michu qui ira acheter son drone sur KS)?

Tout dépendra de "l'accueil et de l'aide" qu'on aura en ligne. KS y a une démarche de précommande, mais surtout de suivi. Il faut guetter pour trouver un truc qui nous botte, je suis pas certain qu'à chaque instant, quand on va sur KS on trouve un jeu qui nous convienne. En plus, il faut vraiment chercher et se renseigner.
La preuve, on peut rester des mois (Bon ok, des semaines... Boooon, oooook.... des jours!) sans rien trouver d’intéressant alors qu'on a le budget, alors qu'en allant en boutique avec 100€ pour des jeux, tu ressorts avec 1-2-3 jeux.
En boutique, tu rentres, t'y connais rien ou presque et même là, en 5 minutes un bon conseiller va te trouver le jeu que tu cherches.
Sur KS, à l'instant T, au mieux t'as vraiment du bol et tu tombes pile poile. Au pire tu crois trouver et tu te plantes. Mais la plupart du temps y a pas grand choix, enfin pas autant qu'en boutique.
khoral dit:Je réitère ce que je disais quelques pages plus tôt : est-ce que les boutiques ne devraient pas évoluer vers l'aspect "bar à jeux" ?

A voir le modèle économique. Si les gens viennent avec leur jeu acheté sur KS sous le bras, ou bien se contentent de jouer aux jeux en libre service, la "boutique" va devoir plutôt gagner sa vie en vendant des consommations et un droit d'entrée; du coup, ce n'est plus à la base une boutique de jeu, mais plutôt un bar (et ce n'est plus du tout le même métier).
Nicowa dit:Je pense que les "joueurs Casual" continueront d'acheter en boutique pour les petits jeux en grande majorité. Seulement une partie des joueurs core achèteront leurs jeux casual via KS.

Mais quel est le poids des joueurs très casual dans les 50M de CA des boutiques dont parlait Fred ? (comme toi, je ne parle pas du poids des jeux casual, qui sont aussi achetés par des joueurs avertis, mais bien du volume vendu au public qui n'y connais pas grand chose)
Nicowa dit:Et encore faut qu'il y ait du lourd derrière, en auteur, illustrateur ou communauté.

Même en boutique, avec le nombre de jeux qui sortent, pour qu'un jeu se vende il faut qu'il envoie du lourd.
khaali dit:
khoral dit:Je réitère ce que je disais quelques pages plus tôt : est-ce que les boutiques ne devraient pas évoluer vers l'aspect "bar à jeux" ?

A voir le modèle économique. Si les gens viennent avec leur jeu acheté sur KS sous le bras, ou bien se contentent de jouer aux jeu en libre service, la "boutique" va devoir plutôt gagner sa vie en vendant des consommations et un droit d'entrée; du coup, ce n'est plus à la base une boutique de jeu, mais plutôt un bar (et ce n'est plus du tout le même métier).

Si le concept de bar à jeux vous intéresse, je vous conseille de vous renseigner sur Snakes & latte, un bar à jeux de Toronto qui marche bien à Toronto depuis quelques années.
Quelques infos en vrac :
- ils font bar (boissons froides, chaudes, petite restauration, bières de petites brasserie),
- ils ont une immense collection de jeu sur place (j'ai cru comprendre que c'est la plus grande collection de jeu privée d'Amérique du Nord),
- ils font payer $5 pour jouer (sans limite de durée),
- ils ont 140 places assises de mémoire,
- edit : et ils font de la vente aussi (mais je ne me suis jamais penché sur cette partie de leur activité).

Je crois qu'il y a une série de vidéos "How to snake" sur youtube où des membres de l'équipe discutent de tout ce qu'il y a à considérer : comment choisir le personnel, que proposer à manger, comment entretenir les jeux, comment proposer le bon jeu au bon client ...

Je ne sais pas si le bar à jeu est un modèle si intéressant que ça :
- le joueur occasionnel a ses 2-3 jeux chez lui et il joue quand il a de la visite le week-end,
- le gros joueur a ses jeux et jouera chez lui, chez un de ses partenaires ou en club/assoc.
Le joueur intéressé par un bar à jeux serait donc plutôt, il me semble :
- soit un joueur occasionnel (pas en club/assoc) qui joue avec d'autres joueurs occasionnels et qui veut découvrir un petit jeu simple que lui et ses amis n'ont pas,
- soit un joueur plus régulier voulant découvrir un jeu qu'il ne peut pas découvrir ailleurs avant d'éventuellement l'acheter.
Au final, je ne sais pas si ça ferait une clientèle assez nombreuse et régulière pour faire tourner l'établissement.
Moi je serais prêt à payer 8 € (5 € pour la location de jeux et 3 € pour une boisson) pour tester de nouveaux jeu pendant une après-midi mais seulement une fois, 2 fois maximum par mois.

C’est là qu’on pourrait évoquer le rôle du distributeur, que je considère comme un intermédiaire très mystérieux.
Sans parler de grande distri là tout de suite, mais de ceux qui relayent un jeu produit sur KS ou circuit classique de maison d’édition:
-certains mettent-ils en valeur leur gamme en boutique et comment?
-quelle est la part des éditeurs ou auto-éditeurs qui passent par cette intermédiation par rapport à ceux qui font le taf eux-mêmes (plus rares j’imagine)
-se gavent-ils au passage (j’ai cru comprendre que oui mais bon…)
-enfin ceux qui font double-emploi (distri et boutique) est-ce une bonne chose pour le consommateur, là aussi j’ai cru comprendre qu’ils faisaient “baisser” les prix…
@jmt: dsl, j’ai amalgamé. ok sur cette exemple précis de Lang, la machine à jeux :?

Xahendir dit:plein de trucs sur "Snakes & Lattes"

Si j'en crois leur site, ils font également boutique de vente, en ligne ou non. Ils cumulent donc donc les deux aspects : bar à jeux et boutique.
kordo dit:C'est là qu'on pourrait évoquer le rôle du distributeur, que je considère comme un intermédiaire très mystérieux.
Sans parler de grande distri là tout de suite, mais de ceux qui relayent un jeu produit sur KS ou circuit classique de maison d'édition:
-certains mettent-ils en valeur leur gamme en boutique et comment?
-quelle est la part des éditeurs ou auto-éditeurs qui passent par cette intermédiation par rapport à ceux qui font le taf eux-mêmes (plus rares j'imagine)
-se gavent-ils au passage (j'ai cru comprendre que oui mais bon..)
-enfin ceux qui font double-emploi (distri et boutique) est-ce une bonne chose pour le consommateur, là aussi j'ai cru comprendre qu'ils faisaient "baisser" les prix..
@jmt: dsl, j'ai amalgamé. ok sur cette exemple précis de Lang, la machine à jeux :?

edit: oups merguezed, ça repartait sur les bars à jeux (un peu une niche,non?)
Gougou69 dit:
Xahendir dit:plein de trucs sur "Snakes & Lattes"

Si j'en crois leur site, ils font également boutique de vente, en ligne ou non. Ils cumulent donc donc les deux aspects : bar à jeux et boutique.

En effet, j'avais oublié parce que dans leurs vidéos ils parlent essentiellement de leur activité "en dur" et très peu de la vente de jeux.
Xahendir dit:
Je ne sais pas si le bar à jeu est un modèle si intéressant que ça :
- le joueur occasionnel a ses 2-3 jeux chez lui et il joue quand il a de la visite le week-end,
- le gros joueur a ses jeux et jouera chez lui, chez un de ses partenaires ou en club/assoc.
Le joueur intéressé par un bar à jeux serait donc plutôt, il me semble :
- soit un joueur occasionnel (pas en club/assoc) qui joue avec d'autres joueurs occasionnels et qui veut découvrir un petit jeu simple que lui et ses amis n'ont pas,
- soit un joueur plus régulier voulant découvrir un jeu qu'il ne peut pas découvrir ailleurs avant d'éventuellement l'acheter.

Pas que. Dans mon cas, les après-midis ou soirées jeux avec des potes sont des trucs planifiés au minimum quelques jours à l'avance (à cause du boulot et de la vie de famille de chacun), du coup si un soir je n'ai rien à faire et que j'ai envie de jouer à des JdP je vais dans un bar à jeu (ca à l'air de pousser comme des champignons à Paris, régulièrement j'en entend parler d'un nouveau).
Mais je n'y vais pas pour acheter des jeux!

Difficile d’imaginer l’avenir du secteur. Surtout quand on n’y connait pas grand chose (mais je suis la conversation avec attention).
D’un côté je pense que les boutiques vont avoir des problèmes : les plateformes participatives, si elles continuent à se développer, vont capter de plus en plus de joueurs et ce sera forcément aux dépens des boutiques.
D’un autre côté KS c’est quand même un fonctionnement bien particulier. C’est sympa, on vit une sorte d’aventure bien agréable, on a les SG mais en retour je n’aime pas trop l’attente. Quand j’achète un jeu (ou un autre produit) j’aime pouvoir y jouer rapidement puisque mon achat répond à une envie à un moment bien précis. J’ai participé à deux KS (Conan, Mare Nostrum) mais je ne suis pas sur que je vais retenter l’expérience KS. Je n’en veux pas à Monolith pour le retard de Conan mais ça me déçois un peu. Comme le dit JMT, je ne suis tout simplement par fait pour KS.
Je pense donc qu’une partie des consommateurs sera comme moi et se lassera rapidement du Crowdfunding.
Au delà de ces deux aspects je pense qu’il ne faut pas oublier que ce mode de financement réunit surtout des passionnés, des personnes qui s’intéressent régulièrement au secteur et capables de suivre les projets. Je ne pense pas qu’un joueur casual se connectera sur KS pour regarder les projets et acheter sans aucun retour (le jeu a beau avoir été testé, les testeurs sont souvent des joueurs réguliers). Et que font les joueurs casual ? Ils vont en boutiques car ils ont besoin de conseils.
Bon le problème c’est qu’une bonne partie des ventes vient des joueurs réguliers…
J’avais écrit un message quand je suis arrivé sur Tric Trac parce que j’ai été surpris par ce monde du jeu de société que je ne connaissais pas. Il y a pour moi un immense potentiel. Il y a un an je pensais vraiment que jeux = Monopoly, Trivial Poursuit et Bonne Paye. Et je ne suis pas le seul. En un an je pense avoir converti environ 10 personnes aux jeux de société modernes. Des personnes qui contrairement à moi aiment jouer mais ne sont pas suffisamment intéressées et impliquées pour connaître l’existence de KS et des boutiques en ligne. En général quand ils achètent c’est dans les boutiques en dur. Il y a donc pour moi des milliers d’acheteurs potentiels qui ne connaissent pas encore le secteur et qui pourraient rééquilibrer la perte des joueurs réguliers vers KS.
Enfin, pour parler de moi, quand je dois acheter un seul jeu j’essaie toujours de passer par les boutiques de Grenoble quitte à perdre quelques euros pour les soutenir (Mafia de Cuba par exemple, on perd 2 ou 3 euros…). J’aime entrer dans la boutique, en faire le tour même si je sais très bien ce que je veux, discuter avec le vendeur, et puis si ça peut les aider…