Economie du jeu et Crowdfunding

Alain2 dit:
Perso je ne suis pas sûr de ça... Pour les core gamer comme nous (car pour être sur le fofo de TT et répondre à ce sujet il faut bien être core gamer je pense), on a maintenant les TTTV qui nous donne un aperçu du jeu et permettent de réduire voir supprimer le besoin de tester par soi-même le jeu en boutique en dur et l'y acheter par la même occasion s'il convient ; en ligne et sur eg TT on a tous les retours des joueurs, leur profile de joueur et adéquation au notre (eg les top de chacun en signature et listes), et au final la possibilité d'acheter en ligne sans prendre de risque de se tromper et mal investir (ou du moins même risque que si passé par la boutique en dur avec conseil).
Et de ce que je comprend des retours / reportages d'Essen, bp y vont pour aussi rapporter (et faire la mule pour) un max de jeux, qui peuvent être des nouveautés, mais aussi des bons jeux moins récents à prix sacrifiés...

J'entends ton argumentaire et y souscris dans une certaine mesure. Mais cette mesure est justement le point du mien.
Un core gamer connaît les sorties, télécharge les règles, mate les vidéos, flood les forums... bref il s'informe, au-delà même de ces besoins. Il connaît ses goûts et ceux de son groupe de joueurs (famille, amies, assoc',...). Il est aguerrie, c'est un vétéran ludique...
Pour autant, les sources d'info que tu cites sont aussi un prisme de la réalité du jeu une fois celui-ci posé sur notre table aux mains de nos joueurs.
Pour parler des TTTV: elles réunissent bien souvent de "bons clients" dans des conditions optimales (en dehors de la température...) de jeu. Plutôt propice à susciter l'envie...
Les fof:, 2-3 membres dont les avis sont proches des nôtres d'habitude sont tout moubourrés sur un jeu/projet et hop on suit le truc et l'irrationnel peut glisser le pied dans l'ouverture de la porte.
Les core gamers ne sont pas bêtes mais ils ont inconsciemment trèèèès envie d'être moubourrés et de sentir l'odeur de la punchboard toute fraîche.
La dématérialisation n'aide pas à la rationnalisation pour le consommateur.

Faire une partie démo, regarder le matos, sentir la conviction plus ou moins profonde du vendeur/conseilleur... tout cela permet de se faire une vraie idée et souvent de vraies découvertes.
Je ne connais pas Essen. Mais au PEL (pour reprendre l'exemple), il y a une "boutique" d'occaz, les éditeurs et 2-3 boutiques en dur. Les sacs sont remplis de jeux neufs essentiellements et si certains protos pouvaient se vendre... il y aurait du client (moi le premier).
Or un proto c'est pas toujours bô ou bien "vendu" par son auteur, mais quand tu y joues ça cause ou ça cause pas.
Le CF ne permet pas cela car il faut de gros moyens pour faire connaître un proto dans le but de préparer une campagne de CF. En revanche, un festival, un bar à jeux, une boutique peuvent offrir cette découverte.
Peut être est-ce une orientarion des boutiques, soutenues par les éditeurs, à creuser.

Pour revenir au CF, c'est un modèle qui fonctionne très bien sur les figs avec du jeu autour (provoc'! pas taper!), sur le deluxe et la réédition. Que les core gamers disent y aller y compris pour du kubenbois gestion über confidentiel marron... ok. Mais dans ce cas ce n'est pas un vrai modèle économique qui fait vivre le secteur du jeu et amène les casuals vers le core car ces jeux là (kubenbois, marron) ne sortiront pas en boutique. L'entresoit tue à terme (court-moyen).

Bon. C'est pas tout ça mais il fait que j'aille créer l'Union Mondiale des Editeurs et Détaillants de Jeu En Société.
(Cherchez pas, l'acronyme.n'est pas rigolo...)

Merde… j’ai pleins d’idées pour l’UMEDJES maintenant.
A c’est malin…

truliduli dit:Merde... j'ai pleins d'idées pour l'UMEDJES maintenant.
A c'est malin...

Alors que SMDEJEU siérait mieux aux core gamers (je dis ça, j'ai rien dit..)

Whooo! 40 minutes de lecture à rattraper! Y a même des trucs que j’ai du lire 2 fois pour comprendre (toujours difficile un lundi matin!).
Merci pour ces avis, ce débat! Y a plus qu’à attendre 10-15 ans pour voir. :mrgreen:

Nicowa dit: (toujours difficile un lundi matin!).

Ici on est mercredi. Pas mal le décalage horaire, tu habites où ? ;-)
truliduli dit:

Bon. C'est pas tout ça mais il fait que j'aille créer l'Union Mondiale des Editeurs et Détaillants de Jeu En Société.
(Cherchez pas, l'acronyme.n'est pas rigolo...)

Une boutade ? ou un réél projet ?
Car je connais un détaillant qui voulais créer une struture qui regrouperai les petites boutiques... en particulier pour mettre la pression au éditeur / fournisseur de cartes de non distribution de leur produit qd ça leur pête d'augmenter leur prix sans préavis sans annonce préalable... sans raison économique objectives...
un doute un doux rêve je suppose...
je n'ai pas encore le recul... mais il y a très peu de rencontre entre professionnels (du moins détaillant et reste de la profession) en tout cas entre boutique. Des rencontres informelles (c'est toujours sympa certes) dans les festivals ou les 2/3 journées pro des gros distrib.
En tout cas il y aurait sans doute du contenu à mettre dans une telle structure. non ? Existe t il quelque chose du genre ?
N.B : Des compléments d'info en mp m'intéresse...

Bah… blague ou pas? Disons que j’y ai pensé en réfléchissant au sujet du débat et je l’ai présenté comme ça pour la blague/la forme… mais il y a vraiment pleins d’idées qui me viennent.
Pourquoi pas un projet oui. Au moins le projet de débattre avec des acteurs du secteur à ce sujet.
Je vais mettee mes idées au claire et en ordre dans les prochains jours et je te contacte ;)

j’ai pris mon temps pour lire les 20 pages tout en balançant mes quelques idées sur le sujet. Donc, c’est très long. Pas forcément passionnant car totalement décousu. Mais maintenant que c’est fait, je pourrai réfléchir plus à des points précis.
D’avance, je suis désolé pour celui qui s’armera de courage/folie et lira jusqu’au bout ;)

petit préambule: sur ce genre de sujet, il est facile de déterminer un flux de valeur (l’argent qui part vers KS plutôt que circuit tradi par exemple) mais quasiment impossible de déterminer s’il existe un flux inverse et de quelle quantité/qualité (quelle valeur l’energie/visibilité de KS apporte au circuit trad).
je participe à des KS depuis ce qui me semble être une éternité… alors qu’il s’agit seulement de 5 années. Mon premier pledge fut Alien Frontiers en 2010. Un vrai boom à l’époque, avec des chiffres qui donnaient le vertige (et je n’exagère aucunement) :
financé en seulement 10 jours
plus de 200 backers
et un record astronomique de quasiment $15.000!
Je m’intéressais à KS depuis déjà quelques temps, pas vraiment pour du ludique (tout en suivant du coin de l’oeil). Et aucun jeu n’avait de toute façon retenu mon attention jusque là.
Aujourd’hui, le dernier record breaker équivalent (au moins en terme de “mediatisation”) accumule 100 fois plus de backers et 250 fois plus de CA.
Forcément, le contraste entre KS il y a 5 ans et KS aujourd’hui laisse la place à tous les essais possibles de prospectives. Mais, ça, c’est de la prospective de manchette sans réel intérêt. Parce que, dans les faits, ces 5 années de KS, elles n’ont pas changé grand chose dans l’univers du jeu.
A part:
l’apparition de nouveaux acteurs. CMON en tête, KS c’est la fête du “fondeur”. Cette explosion correspond à un vide réel du marché, face à tout un pan du hobby laissé à l’abandon avec ses références trop chères (dixit les boutiques spés), trop niches etc. Non seulement KS leur a ouvert un accès direct à leur clientèle mais celle-ci s’est révélé être bien plus vaste/réceptive qu’on le pensait. Et débordant largement du cadre pur des figurinistes.
Effet pervers, mais prévisible: cette abondance de matériel, tant en quantité qu’en qualité, ne peut que déborder du cadre strict des jeux à figs. Après 15 ans de meeples/kubenbois, ce n’est ni étonnant ni inatendu. Certains éditeurs vont réussir à intégrer cette donne à leurs catalogues. Un CMON en profite pour se diversifier et étoffer/élargir son catalogue, il a probablement maintenant le poids/réputation suffisante pour devenir un acteur “normal”. Et on voit même revenir Hasbro sur le marché.
C’est pour moi l’effet majeur de KS: une bascule du jeu “à l’allemande” au matériel épuré vers plus “d’immersif”. Tout un pan du secteur, délaissé, trouve enfin une vitrine/voix (pas d’erreur de typo) et en profite pour s’exprimer. L’expression “il suffit de mettre du plastique pour vendre sur KS” (qui, en passant, est fausse), traduit amha en réalité un manque cruel d’écoute/satisfaction d’une large partie du hobby

Mauvaise nouvelle pour les boutiques : cette clientèle capable de claquer des centaines de $ pour un jeu, elle est désormais habituée à passer par Internet. Et aussi habituée à crouler sous les bonus et le kiloplastic. La récupérer, totalement ou partiellement va être mission impossible. D’autant que ce genre de jeu dépasse les habitudes/savoir-faire des éditeurs “classiques”. Pour autant, plus que les boutiques, ça risque d’être des éditeurs qui en feront les frais. L’esthétique a pris de plus en plus de parts dans la recette de nos jeux, c’est flagrant depuis quelques années. KS n’y est pas étranger. (note: cette tendance s’étend aussi aux éditeurs classiques, évidemment. Le niveau d’esthétisme actuel n’a rien à voir avec il y a seulement 5 ans…)

Mais KS a permis aussi l’apparition d’un autre genre d’éditeurs: les sociaux. C’est un modèle totalement viable depuis Cards Against Humanity. TMG, Green Couch, Stonemaier et quelques autres: ces éditeurs fonctionnent sur des communauté existant principalement ou totalement via et grâce à Internet. Et vivant sans, ou avec très peu, de présence en boutique. Ce n’est pas très grave pour les boutiques, vu que la masse est microscopique (et qu’à terme, ils retrouveront la voie classique). Mais l’effet psychologique de l’absence de la marque auquel le joueur est attaché émotionnellement est probablement bien plus négatif qu’on ne le mesure. Pourquoi j’irais acheter des jeux chez un crèmier qui n’aura jamais ma marque (ce n’est pas une exclusivité, cette appropriation. Ystari, par exemple, vit aussi sur ce modèle même si moins tranché évidemment -au cas où, ce n’est pas une critique: même si leurs jeux ne sont pas MA tasse de café, c’est un des éditeurs qui ne cesse de mériter le respect). Dit autrement: si je dois passer par Internet pour me procurer les jeux de l’éditeur avec qui je me sens totalement en phase, autant le faire pour n’importe quel jeu (au passage, les fondeurs suscitent aussi cet effet “social” même s’ils l’exploitent moins… encore que, CMON…).
A voir ce que ça donnera pour Philibert qui cherche à s’intégrer à cette tendance. C’est malin de leur part. Pour les boutiques, par contre…
Indirectement, cette non-disponibilité joue aussi contre les boutiques pour tout KS. C’est évidemment le plus gros risque pour elles. Et ça rejoint un peu ce qui s’est passé pour les boutiques qui n’ont pas rayonné de jdr/wargames début 80s ou de Magic un peu plus tard. Sauf que, pour ces deux transitions, elles avaient le choix, la sélection s’est effectuée sur leur décision. Cette fois, c’est 30 à 50% de la production annuelle qui est d’office absente de leur offre. Sans qu’ils y puissent grand chose.
On touche évidemment là le défaut (et une des forces) de KS: la non-vie des produits passé le PM. Ca force certes à l’achat. Mais ensuite… c’est généralement le désert. Ce n’est déjà évidemment pas facile pour les éditeurs un peu établis de faire vivre ensuite leur jeu. Mais beaucoup (la majorité?) des KS sont en plus des one-shots sans vision à long terme. C’est le biais de KS dont l’objectif même est de financer un produit et pas une marque (même si certains y sont arrivés, j’en ai parlé plus haut).
A terme, il y a donc un terrain d’entente possible entre boutiques et éditeurs KS. Reste aux boutiques à trouver comment faire de la place et comment accéder facilement aux produits. Il manque un réseau. Ou, plus probablement, un distributeur qui se spécialiserait (tout ou partie) dans les jeux KS (yep, Philibert semble vouloir occuper cet espace pour la France/Europe de l’ouest).

Parce que, dans notre hexagone, KS reste limité de part l’obstacle de la langue et l’écueil des frais de porc. On se croirait revenu dans les années 80-90s où il fallait de toute façon se démerder soi-même pour faire venir ses joujous d’allemagne ou des US/UK… Avec la différence, majeure, que KS ne touche pas que le core. Et qu’en dehors du core, les gens ne feront jamais l’effort nécessaire (même si c’est plus simple avec KS, ça reste bien trop lourd pour M. Toulemonde).
Et, ce, d’autant plus que KS ne fait que prolonger ce qui existe déjà : une politique éditoriale basée sur l’effet d’annonce, exploitant le culte de la nouveauté à outrance (ou même, sur KS, le culte de l’à-venir). Rien de nouveau là non plus (si je peux me permettre) : les éditeurs multiplient les références au détriment du reste, les magasins en profitent pour générer du trafic (même s’ils vont évidemment se plaindre qu’il y ait trop de références) et les communicants (sites, magazines, youtubers etc) margent au passage en chantant gentiment “everything is wonderfull”…
Aucune différence sur KS si ce n’est qu’il n’y a généralement rien passé la campagne… mais 30 jours de vie, c’est déjà pas mal comparé à pas mal de sorties). KS ajoute juste quelques nouveaux facteurs:
soutenir une création (peu importe qu’elle soit pourrie ou que le marché soit plus qu’encombré) par exemple, ou encore le délai entre achat et verdict (6 mois - 3 ans) qui minimise l’effet de déception (par rapport à un jeu classique où l’achat et le jugement sont plus proches dans le temps, le préfrontal souffre bien plus de devoir juger négativement son évaluation que s’il s’est écoulé 2 ans). Et que la génération de trafic est perdue. La aussi, quelque chose émergera pour utiliser ce trafic.

Finalement, je ne crois pas qu’il faille opposer boutiques et KS. Contrairement à certaines apparences, ils ont vocation à vivre ensemble. KS est un réservoir de socialisation, d’appropriation, de communion qui génère du lien entre joueurs, entre joueurs et jeu, entre éditeur et jeux, entre éditeur et joueurs.
La boutique n’a pas à être exclue de cette relation. Le joueur ne demande qu’à partager ce lien. L’éditeur n’en attend pas moins. Que la boutique le souhaite ou pas, cela se fera.
Le lien direct éditeur-acheteur est aussi favorable avec l’apparition de nouveaux territoires inexplorés (ou abandonnés comme les jeux à figs) qui, à terme, sont aussi profitables aux boutiques. Ou, au moins, à celles qui prendront en compte cette évolution (combien ont disparu en quelques mois pour ne pas avoir voulu vendre de wargames, de JdR ou de MtG? Combien sont nées pour y avoir cru?).
De même qu’une génération entière de designers fait ses premières armes sur KS ou grâce à KS. KS a permis l’émergence de nouveaux éditeurs qui ont bien exploité le système. Nombre de fondeurs, CMON en tête, mais aussi des structures plus ou moins sorties de nulle part mais ayant bien compris KS (TMG, Stegmaier, Artipia…). Celles-ci vont bientôt se retrouver (se retrouvent déjà pour les cités) en concurrence frontale avec les éditeurs classiques maintenant qu’ils disposent des fanbase, capital image etc suffisant.

J’avais commencé avec un comparatif 2010-2015. Se basant sur cette évolution, ça discute pas mal de l’avenir en estimant l’évolution des canaux de distribution. C’est, à mon avis, une erreur. Je pense que KS, en tout cas pour les boardgames, est un canal déjà mature. Sa cible est déjà bien, installée. Elle ne devrait pas tant que cela évoluer. On est passé en 5 ans de “financer pour exister” à essentiellement de la précommande exacerbant l’effet d’annonce, la mise en vitrine de ce qu’on jouera l’année prochaine et même une prévente du KS par fanbase.
Je ne dis pas que les chiffres ne vont pas évoluer (les prédictions chiffrées foireuses, c’est le job de jmt^^). Mais que, plus que l’évolution des chiffres, c’est l’évolution du lien éditeur-joueur et auteur-joueur qu’il va être intéressante de suivre. Et, dans cette relation, la boutique n’est pas exclue. En tout cas pour celle qui le voudra (parce que la plupart se contentera de suivre).
C’est plutôt entre éditeurs que ça va être intéressant. Entre “classiques” qui sont totalement passés à côté de KS et KS-born. La croissance des seconds devrait largement dépasser celle de KS sur les années à venir (ce qui profitera aux boutiques). Tant que les boutiques auront difficilement accès aux produits des seconds, elles devront suivre la politique éditoriale en vigueur avec ses pelletées de jeux annoncés wonderful qui finissent par encombrer leurs stocks. Mais ça ne durera pas car ces nouveaux éditeurs sont habitués à travailler sur une base mondiale. Ils apprennent aussi via KS à résoudre les soucis de logistique (et en global). Et ils sont en plus super-demandeurs de trouver du relais boutique pour prolonger la durée de vie de leurs jeux. S’ils trouvent le moyen (et ils trouveront), la boutique devra arbitrer entre effet d’annonce et validation KS. Pour déterminer la vendabilité d’un jeu, les indices KS ne sont pas plus mauvais que ceux de BGG. Et ils sont moins matière à tricherie. Quant à la cape de dignité derrière laquelle se protègent les “classiques”, directement ou via communicants, (les jeux KS sont pas bon, leur qualité est médiocre, les délais c’est n’importe quoi), ne sont plus vrais pour 2 d’entre eux (et le 3ème est en train de tomber aussi).
[là, potentiellement avis très biaisé: je suis super sélectif dans mes financements, mon taux de déception est nettement inférieur sur KS qu’en édition classique]
Mais, bon, en franco-français, la barrière de la langue bloque de toute façon au marché core (pas jeu core mais core players) et ceux-là sont sur KS, achètent chez phili/ludik avec remise, commandent directement à l’étranger ou chez Amazon, n’ont pas besoin du conseil boutique etc (même si certains semblent passer leur vie). Par contre, le risque est grand amha de voir le marché français se déconnecter complètement et se faire in fine défoncer. Mais, là, on est dans de la pure prospective. Et Asmodée veille de toute façon ;)

merci ThierryT, très interressant (il y a des choses qui se discute, en particulier sur ce que peuvent penser les editeurs “classiques” du KS, malheureusement pas trop le temps).

yep, j’ai beaucoup schématisé le côté éditeurs parce que pas le sujet du débat (même si ma pensée m’y ramène en permanence, c’était trop long/brouillon pour que je fasse le tri).
malheureusement, il faudrait quasiment les prendre un par un, entre ceux qui restent local, ceux qui sont impliqués à fond dans l’animation réseau, ceux qui n’ont pas besoin de KS, ceux qui ne peuvent pas, ceux qui ne veulent pas, ceux qui localisent essentiellement etc etc etc. Si j’implique penser qu’ils évitent KS par peur ou je ne sais quoi (il y en a surement aussi), ce n’était pas le but. Je ne pense pas non plus que chaque éditeur doive passer par KS. Ou qu’ils sont mauvais quand ils ne le font pas.
Juste: au final, les deux approches qui coexistaient jusqu’à présent vont fatalement se croiser. Et les atouts des “issues de KS” ne manquent pas

ThierryT dit:yep, j'ai beaucoup schématisé le côté éditeurs parce que pas le sujet du débat (même si ma pensée m'y ramène en permanence, c'était trop long/brouillon pour que je fasse le tri).
malheureusement, il faudrait quasiment les prendre un par un, entre ceux qui restent local, ceux qui sont impliqués à fond dans l'animation réseau, ceux qui n'ont pas besoin de KS, ceux qui ne peuvent pas, ceux qui ne veulent pas, ceux qui localisent essentiellement etc etc etc. Si j'implique penser qu'ils évitent KS par peur ou je ne sais quoi (il y en a surement aussi), ce n'était pas le but. Je ne pense pas non plus que chaque éditeur doive passer par KS. Ou qu'ils sont mauvais quand ils ne le font pas.
Juste: au final, les deux approches qui coexistaient jusqu'à présent vont fatalement se croiser. Et les atouts des "issues de KS" ne manquent pas

Bon ben voilà, pas de débat en fait, je pense qu'on est d'accord :wink:

Bon j’ai lu… je dois relire demain a froid :)

Tiens, on n’a pas parlé d’un facteur limitant pour les KS en 2015: la monté du $ par rapport à l’euro.
Il y a pile poil un an, pour Le Royaume de Poséidon v 2.0, $99 = 75€. Aujourd’hui 88€ => 17% d’augmentation…

7Tigers dit:
Il y a pile poil un an, pour Le Royaume de Poséidon v 2.0, $99 = 75€. Aujourd'hui 88€ => 17% d'augmentation...

Ah ouais, quand même....!! :shock:
7Tigers dit:Tiens, on n'a pas parlé d'un facteur limitant pour les KS en 2015: la monté du $ par rapport à l'euro.
Il y a pile poil un an, pour Le Royaume de Poséidon v 2.0, $99 = 75€. Aujourd'hui 88€ => 17% d'augmentation...

M'en parle pas, il y a un an je voulais me procurer Touch of evil et Fortune and Glory avec toutes les extensions (commandé au US et envoyé à un pote à coté de New-York), puis j'ai tardé et l'euro c'est effondré. Depuis je suis vert, surtout que j'avais retardé mon achat pour me joindre à un pledge sur Shadows of Brimstone. La double peine. :mrgreen:
genesteal dit:
7Tigers dit:Tiens, on n'a pas parlé d'un facteur limitant pour les KS en 2015: la monté du $ par rapport à l'euro.
Il y a pile poil un an, pour Le Royaume de Poséidon v 2.0, $99 = 75€. Aujourd'hui 88€ => 17% d'augmentation...

M'en parle pas, il y a un an je voulais me procurer Touch of evil et Fortune and Glory avec toutes les extensions (commander au US et envoyer à un pot à coté de New-York), puis j'ai tardé et l'euro c'est effondré. Depuis je suis vert, surtout que j'avais retardé mon achat pour me joindre à un pledge sur Shadows of Brimstone. La double peine. :mrgreen:


Oups, pardon ! Je nettoyais mon clavier et le coup est parti tout seul... :twisted:

@ ThierryT : Bravo pour ton texte rempli de clairvoyance. Vraiment très instructif.

Bon j’ai pas tout suivi pis j’y connais trop rien en crowdfunding et tout tout.
Mais aujourd’hui, je passe dans ma boutique: “les KS c’est bientôt fini, l’autre jour je croise un client, y m’dit qu’il commence à recevoir les jeux qu’il a pledgés mais le soufflet étant passé il est même plus content d’y jouer, il parlait de je ne sais quelle extension de zombicide…”
Bref, vous avez tous l’air de partir de l’hypothèse que le crowdfunding c’est l’avenir et vous vous posez la question de savoir quel impact cela peut-il avoir sur les boutiques (boutiques qui savent s’adapter aussi cela dit). Je me demandais si l’hypothèse inverse était possible, à savoir que le crowdfunding n’aurait qu’un temps au moins sous cette forme et qu’il risquerait de se crasher plus vite que l’on pourrait le penser. Est-ce pertinent dans votre discussion ?
Un des points névralgiques ou talon d’Achille pour ma part, c’est le délai entre le moment de la campagne et le résultat. Ce délai, on ne peut le démentir, est générateur de déception, légère ou profonde mais de toute façon de déception. La comm est tellement forte pour amener les gens à pledger qu’elle se doit de faire naître le désir… il me semble impossible de maintenir ce degré d’attente sur plusieurs mois (et c’est tant mieux d’ailleurs)… Puisque Fred est ici, je peux prendre l’exemple de Conan. Je vais être assez direct : pour moi qui n’ai pas pledgé ce jeu mais qui suis attentif au monde ludique, Conan est sorti depuis 6 mois, il est déjà ancien (je fais de l’ironie, hein?). Si je devais le recevoir en 2016, je ne suis pas sûr que j’aurais envie d’y jouer tant je connaîtrais déjà les visuels (j’arrive même à les imaginer en 3D c’est dire! :wink: ), les figurines, voire les stratégies et les sensations de jeu (oui oui j’exagère)…
Excusez-moi si je suis pas trop clair, et sûrement hors sujet.

Salut. Non tu n es pas hors sujet. C est intéressant. Et dailleurs dans l arbre des possible il y a forcent quelques branches avec le scénario “les joueurs sont revenus de KS”. Le point des délais (le pt 3 de ThierryT) est en effet capital mais je pense qu il finira par être résolu aussi, du mouns partiellement. Bientôt on arrivera je pense à un tel niveau de préparation des campagne que celle-ci terminée on lancera dans la semaine le run de prod et que les pledgers finiront par etre livrés sous les 6 mois. Mais pour moi, au delà des délais, je l ai déjà écrit ailleurs, le pricipal changement de KS va être le retour de la prise de risque par les éditeurs.

Clignote dit:[...]

ça rejoint ce qu'on disait sur les clientèles différentes. Il y a des joueurs qui ne consommeront jamais sur KS (ou qui en reviendront) à cause du délais, des retards, de la dématérialisation...
KS n'est pas fait pour tout le monde. Et même sur KS il y a différents profils. Ceux qui prennent de "gros" risques régulièrement, ceux qui ne participent qu'aux gros projets uniquement et tout ce qui est possible entre les deux.

Autre question :
J'ai pas tout lu, je ne sais pas si le sujet a été évoqué ou non. Vous pensez que CMON pourra se passer de KS? Pas de crowdfunding, mais du support Kickstarter. Pour faire ça "maison".
Je ne pense pas que KS leur apportent tant de monde que ça maintenant. Les projets CMON sont tellement connus qu'ils doivent avoir leur clientèle et que c'est cette clientèle qui se fait le relais pour de nouveaux participants. Il doit y avoir encore à grappiller de ce coté là.
Après, j'imagine qu'il faut des serveurs qui suivent derrière pour gérer des début de KS sans coquilles. Le petit bug du début de ZBP en est la preuve. Mais je ne sais pas ce que ça représente en investissement.