[Economie] Pour enfin comprendre.

O'Cédar dit:
akhela dit:Après ça, je dirais que la crise actuelle a eu un effet bénéfique pour soutenir ton point de vu (et j'approuve cet effet) c'est que les intervenants économiques commencent à comprendre l'intérêt du contrôle efficace par un tiers (l'Etat) (mais ne nous leurrons pas, combien de temps cela va-t-il tenir?).

C'est marrant car les propos (très intéressants, merci) de Leonidas m'ont donné l'impression inverse !
L'impression que, finalement, dans le monde financier, c'est l'intervention étatique (le contrôleur) qui a tout fait foirer ! et que c'est ce qui tient le rôle de bouc-émissaire...


Je te rejoins, les états, notamment américain mais pas seulement, ont évidemment joué un rôle. Le problème c'est que la frontière entre nombre de gouvernements et le "monde des affaires" (terme pas génial, mais "pratique) et même de l'entreprise (je parle surtout des grandes entreprises) est très mince.
Nombre de politiques (et d'économiste aussi) travaillent avant et après leurs mandats électoraux pour ces milieux :
W Bush dans l'industrie du pétrole.
Bush père dans le pétrole et l'énergie. A Halliburton, il y a rencontré Dick Cheney qui a son tour à participer au gouvernement du fiston.

De plus l'idéologie néo-libérale, évolution de l'idéologie libérale, implique une participation de l'état. Pour faire simple, l'état doit favoriser le libéralisme (c'est ce qui a été fait avec Fanny Mae et Freddy Mac notamment).

Pour en revenir à l'entrée philosophique, il me semble clair que les notions de coopération ne sont pas "naturelles". Ce sont des choses qui s'apprennent (mais que fait l'école :wink: ) et je pense que c'est la création de systèmes, pensés de manière collective qui peut favoriser cette coopération.
Le système actuel, selon moi, favorise les initiatives individuelles et privés avec les dérives que cela peut amener.
O'Cédar dit:
akhela dit:Après ça, je dirais que la crise actuelle a eu un effet bénéfique pour soutenir ton point de vu (et j'approuve cet effet) c'est que les intervenants économiques commencent à comprendre l'intérêt du contrôle efficace par un tiers (l'Etat) (mais ne nous leurrons pas, combien de temps cela va-t-il tenir?).

C'est marrant car les propos (très intéressants, merci) de Leonidas m'ont donné l'impression inverse !
L'impression que, finalement, dans le monde financier, c'est l'intervention étatique (le contrôleur) qui a tout fait foirer ! et que c'est ce qui tient le rôle de bouc-émissaire...


hé bien certaines pratiques changent dans un sens assez surprenant. Ici au Lux, l'autorité de contrôle du secteur financier voit, à sa grande surprise, débouler depuis quelques mois des demandes d'agréments venant de sociétés qui manifestement ne rentrent pas dans la définition de professionnel du secteur financier (légalement soumis à contrôle public). Il y a encore 6 mois toutes les sociétés qui approchaient de cette obligation payaient des régiments d'avocats pour y échapper, maintenant elles paient toujours autant d'avocats pour l'objectif inverse.

Est-ce un comportement qui va s'inscrire dans la durée? Je n'ai pas assez d'expérience du secteur pour le dire (mais je crains que non). Mais, même si c'est ponctuel, c'est un comportement positif car une fois sous contrôle, elles ne pourront pas en sortir facilement.
LeChef dit:
O'Cédar dit:
akhela dit:Après ça, je dirais que la crise actuelle a eu un effet bénéfique pour soutenir ton point de vu (et j'approuve cet effet) c'est que les intervenants économiques commencent à comprendre l'intérêt du contrôle efficace par un tiers (l'Etat) (mais ne nous leurrons pas, combien de temps cela va-t-il tenir?).

C'est marrant car les propos (très intéressants, merci) de Leonidas m'ont donné l'impression inverse !
L'impression que, finalement, dans le monde financier, c'est l'intervention étatique (le contrôleur) qui a tout fait foirer ! et que c'est ce qui tient le rôle de bouc-émissaire...

Je te rejoins, les états, notamment américain mais pas seulement, ont évidemment joué un rôle. Le problème c'est que la frontière entre nombre de gouvernements et le "monde des affaires" (terme pas génial, mais "pratique) et même de l'entreprise (je parle surtout des grandes entreprises) est très mince.
Nombre de politiques (et d'économiste aussi) travaillent avant et après leurs mandats électoraux pour ces milieux :
W Bush dans l'industrie du pétrole.
Bush père dans le pétrole et l'énergie. A Halliburton, il y a rencontré Dick Cheney qui a son tour à participer au gouvernement du fiston.
De plus l'idéologie néo-libérale, évolution de l'idéologie libérale, implique une participation de l'état. Pour faire simple, l'état doit favoriser le libéralisme (c'est ce qui a été fait avec Fanny Mae et Freddy Mac notamment).
Pour en revenir à l'entrée philosophique, il me semble clair que les notions de coopération ne sont pas "naturelles". Ce sont des choses qui s'apprennent (mais que fait l'école :wink: ) et je pense que c'est la création de systèmes, pensés de manière collective qui peut favoriser cette coopération.
Le système actuel, selon moi, favorise les initiatives individuelles et privés avec les dérives que cela peut amener.


le problème est que ce changement ne peut se faire que sur du long terme face à des personnes qui refuseront de jouer le jeu et qui gagneront parce que justement ils n'auront pas de telles contraintes. De façon utopique, on pourrait imaginer un changement de législation radicale et immédiat ... mais bon, la majorité d'entre vous vivez en France (j'y ai également vécu pendant 23 ans), le moindre changement fait descendre les gens dans la rue, or là ce que tu proposes ne se limite pas à l'économie mais c'est un changement des fondements de la société occidentale : passer de la primauté de l'individu et de la propriété issue de la philosophie des Lumières (en fait trouvant même ses origines dans l'Antiquité) à la primauté du groupe (sans même envisager le collectivisme ou le communisme).
Mais j'avoue être un pessimiste convaincu quand à la nature de l'Homme.
Quelque soit le système tu auras toujours quelques personnes pour ne pas respecter les règles pour en tirer avantage. Après plus ton groupe social exerce un contrôle stricte de l'individu, moins le risque de mouton noir est élevé ... mais il y en aura toujours.


Je régis juste sur ce point qui m'a fait tiquer. Certes, je ne prends cette phrase que comme une schématisation simpliste, mais oser balancer, même a titre d'exemple partiel qu'en exerçant un contrôle strict sur les individus, on diminue le risque de "moutons noirs", ca me tape sur le coin du plancher orbital.

Mettons qu'il y ait un juste milieu.
Batteran dit:en exerçant un contrôle strict sur les individus, on diminue le risque de "moutons noirs",


C'est simplement faux : la proportion a de bonnes chances de rester la même, simplement y'aura plus de moutons noirs du coté des gardiens...

Qui custodiet ipsos custodes ?

C'est d'ailleurs partiellement le thème d'un film de super héros à venir, pour une note un peu plus gaie ;)
greuh. :artistpouic:

Bon perso, je suis assez nul sur le sujet et les mécaniques me dépassent grandement mais merci à tous les intervenants pour ces quelques pages de post fort intéressantes.

C’était de façon global, plutôt respectueux (avec les quelques piques classiques des deux camps :pouicok: mais globalement pas mal et cela pose les concepts pour les nuls comme moi :pouicbravo: :pouicbravo:)

Juste pour revenir sur l’exemple de Greuh et la verte remise en cause méchant banquier spécialiste. Je crois (greuh corrige moi) que ce qu’il voulait dénoncer c’est qu’en empruntant de l’argent, notre ami B a fait 50 - les coûts de l’emprunt en bénéfice sans rien produire ni rien apporter à personnes sauf des intêrets à A et des emmerdes à C.

Donc il est quand même légitime de se poser la question de la raison d’être de cette activité financière. Quand B fait cela il ne cherche pas à soutenir l’entreprise dont il achète l’action mais simplement à faire de l’argent sur le dos du système (en tout cas c’est la perception qu’un néophyte comme moi peut en avoir)

Donc ami Banquier pourrais tu m’instruire et me dire si ce mécanisme a un réel intêret pour l’économie que je qualifierai de réelle ou alors c’est juste un parasite qu’y s’est greffé sur le système ?

A++ Stouf qui doit se sentir mal car il pense être dans le même camps que Greuh pour le coups :D :D

Stouf dit:Bon perso, je suis assez nul sur le sujet et les mécaniques me dépassent grandement mais merci à tous les intervenants pour ces quelques pages de post fort intéressantes.
C'était de façon global, plutôt respectueux (avec les quelques piques classiques des deux camps :pouicok: mais globalement pas mal et cela pose les concepts pour les nuls comme moi :pouicbravo: :pouicbravo:)
Juste pour revenir sur l'exemple de Greuh et la verte remise en cause méchant banquier spécialiste. Je crois (greuh corrige moi) que ce qu'il voulait dénoncer c'est qu'en empruntant de l'argent, notre ami B a fait 50 - les coûts de l'emprunt en bénéfice sans rien produire ni rien apporter à personnes sauf des intêrets à A et des emmerdes à C.
Donc il est quand même légitime de se poser la question de la raison d'être de cette activité financière. Quand B fait cela il ne cherche pas à soutenir l'entreprise dont il achète l'action mais simplement à faire de l'argent sur le dos du système (en tout cas c'est la perception qu'un néophyte comme moi peut en avoir)
Donc ami Banquier pourrais tu m'instruire et me dire si ce mécanisme a un réel intêret pour l'économie que je qualifierai de réelle ou alors c'est juste un parasite qu'y s'est greffé sur le système ?

Je plussoie complètement... En lisant ce que Léonidas avait écrit, je voyais pas de grande différence avec les explications de Greuh, si ce n'est que c'était un peu plus "compliqué" et un poil plus détaillé. Mais au final, on a un "B" qui fait de l'argent à partir de RIEN...
Donc si "B" c'est un SDF sans logis qui fait ça pour se faire construire une maison, je peux concevoir, même si le principe est toujours pas très très ... (et surtout je suis pas sur que bcp seront prêt à prêter à ce monsieur... Ha oui ça doit être ça qui me dérange le plus en fait... On ne va pas prêter à quelqu'un qui n'a pas les moyens...)
Mais si le "B" c'est le banquier de TOTAL, il faut m'expliquer l'intérêt.
Stouf dit:
A++ Stouf qui doit se sentir mal car il pense être dans le même camps que Greuh pour le coups :D :D

héhéhé, en effet c'est pas habituel :)

World press photo 2008 :


Un policier visite, armé, les décombres d’une maison abandonnée par des occupants ne pouvant plus payer leur emprunt immobilier.
Cette photo, pour son évocation de la crise, a reçu il y a peu la plus haute distinction de la photo de presse.
http://www.worldpressphoto.org

http://www.worldpressphoto.org/index.ph … width=high

greuh, fan de photo de presse

O'Cédar dit:
akhela dit:Après ça, je dirais que la crise actuelle a eu un effet bénéfique pour soutenir ton point de vu (et j'approuve cet effet) c'est que les intervenants économiques commencent à comprendre l'intérêt du contrôle efficace par un tiers (l'Etat) (mais ne nous leurrons pas, combien de temps cela va-t-il tenir?).

C'est marrant car les propos (très intéressants, merci) de Leonidas m'ont donné l'impression inverse !
L'impression que, finalement, dans le monde financier, c'est l'intervention étatique (le contrôleur) qui a tout fait foirer ! et que c'est ce qui tient le rôle de bouc-émissaire...


Disons que vous avez tout les 2 raisons.
Oui, le régulateur a échoué de façon spectaculaire.
Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas de régulateur (et d'ailleurs personne ne dit ça), ça veut dire qu'il faut un régulateur qui fasse son boulot et qui ne se contente pas de multiplier par 12 le nombre (déjà hallucinant) de règles existantes pour satisfaire les gogos.
Le point positif est que les banques n'ont plus confiance dans le régulateur et qu'elles ont commencé à investir massivement dans des contrôles beaucoup plus forts. Le point négatif est qu'elles ont largement diminué les investissements car l'aversion au risque est encore trop élevé.
LeChef dit:D'autre part, les différentes issues de crise proposées, et que tu décris, me paraissent omettre que le monde ne se borne pas à l'économie. Elles ne tiennent en aucun cas compte de :
- la crise écologique en très grande partie liée à la croissance des activités humaines (hors la sortie de crise n'est envisagée que par la croissance).
- la crise social. Je ne parle pas forcément de l'exemple français qui, a l'échelle du monde, n'est pas grand chose, mais plus de la Chine. Je rappelle que la Chine finance le déficit Américain (pour faire simple, tu fabriques les produits dont j'ai besoin, je te donne des bons aux trésors) en grande partie. Les tensions sont très importantes là bas et si la croissance chinoise ralentie trop (ce qui n'est pas loin d'être le cas) le risque d'explosion est très fort.


En effet, je ne parle pas de tout, simplement parce je préfère parler de ce que je connais et qu'inclure trop de paramètres dans une analyse la rend souvent juste fumeuse. Mais ça ne veut pas dire que ces paramètres ne sont pas importants.
LeChef dit:Merci Leonidas pour toutes les explications.
N'étant pas de la partie, va falloir laisser cela infuser un peu.
Par contre, quelques petites remarques/questions.
Ce n'est pas un secret, je ne suis pas favorable au libéralisme économique pour deux sous. Tu expliques que ce n'est pas le libéralisme qui est en cause, mais l'intervention d'un état, en l'occurrence les USA.
Je ne suis pas tout à fait d'accord à ce niveau là. Que les USA aient joué un rôle important, j'en conviens. Par contre, je pense que dans un système libérale, il y aura toujours des "tricheurs" ou plus justement des personnes (physique ou morale, état...) qui vont chercher les failles et chercher à en profiter.
Le libéralisme implique la concurrence,
Dans tous les autres systèmes il y aura des tricheurs, des compétiteurs, la nature de l'homme?

hors la concurrence amène à voir l'autre comme un danger qu'il faut contrecarrer par tous les moyens. Aussi, je ne vois pas comment cela peut fonctionner.
.
la concurrence est saine lorsqu’elle n’est pas faussée : la fameuse main invisible du marché : merci Adam Smith. Mais en vérité elle l’est quasi tout le temps. Donc elle est nécessaire, mais doit être encadré.

Ben c’est pas le libéralisme : c’est le système capitaliste, concurrentiel
Pour faire un parallèle (y a pas de raison que j'en fasse pas un moi aussi :D ) très simple, le dopage dans le sport.

D'autre part, les différentes issues de crise proposées, et que tu décris, me paraissent omettre que le monde ne se borne pas à l'économie. Elles ne tiennent en aucun cas compte de :
la crise écologique en très grande partie liée à la croissance des activités humaines (hors la sortie de crise n'est envisagée que par la


Permet moi de rajouter mon grain de sel en toute humilité : la crise est économique, et les solutions viables sont économiques, l'écologie n'est pas ici prise en compte car elle n’est pas intégré au système économique à son coût réel. Mais vendre des prêts à des personnes insolvables, les titriser et les refourguer sur les marchés, le tout sans aucun contrôle sérieux, voila le cœur de cette crise ( à moins bien sur de tout remettre à plat mais cela s'appelle une révolution non?). Malheureusement tout passe par la croissance dans nos économies, et on a cru bon, au lieu d'augmenter le pouvoir d'achat, de faciliter l'endettement... La dérégulation américaine aidant, comme l'a rappelé « le méchant banquier », on a mondialisé « l ’arnaque »… C'est donc bien les USA qui sont les premiers responsables. Merci d’ailleurs Léonidas de nous avoir « vulgariser » le principe.
Effectivement une des solutions à court terme, serait peut être d'enfin d'intégrer dans l'économie l'écologie à son vrai coût : faire payer à son vrai prix le pétrole, les coupes de forêts primaires, les coûts écologiques de production en Chine ou ailleurs, développer les énergies alternatives dans la mesure du possible et les favoriser, recentrer une production de proximité, d'encadrer de manière beaucoup plus stricte les règles des la finance internationale (des agences des notations vraiment indépendantes?), reprotéger les marchés financiers nationaux… Là les pistes sont nombreuses, et d'ailleurs je tiens à signaler que le président américain Mr. Obama, c'est engagé dans ce sens (à privilégier l'écologie enfin en partie) avec son plan de relance.
Arrêtons aussi le dumping social ! Ce qui a tendance à harmoniser vers le bas, les acquis sociaux, durement gagné, on l’oublie un peu vite. Que tout le monde puisse travailler où il veut, mais sous le régime du pays d’accueil, ou créons une fois pour toute l’Europe sociale : ce n’est qu’en même pas si utopique ?

- la crise social. Je ne parle pas forcément de l'exemple français qui, a l'échelle du monde, n'est pas grand chose, mais plus de la Chine. Je rappelle que la Chine finance le déficit Américain (pour faire simple, tu fabriques les produits dont j'ai besoin, je te donne des bons aux trésors) en grande partie. Les tensions sont très importantes là bas et si la croissance chinoise ralentie trop (ce qui n'est pas loin d'être le cas) le risque d'explosion est très fort.
La crise sociale est intrinsèquement liée pour le meilleur et pour le pire à la crise économique dans nos économies (à moins d'en changer bien sur : moi j'aimerai bien, mais je ne rêve pas) : car pas de croissance, pas d'emploie, pas d'argent pour vivre et crise sociale, si tu relances la croissance eh bien tu relances la paix sociale.

L'ensemble de ces crises, m'amène à penser que les valeurs du système et donc le système par lui même est à revoir car il crée des crises de tout ordre.
Pas le système capitaliste, mais la manière dont il est encadré me semble à revoir : à bas la libéralisation du système financier, les paradis fiscaux, la non intégration des coûts écologiques dans le système, le dumping social, et vive le protectionnisme régulé !


Réfléchir à des systèmes coopératifs me semblent une bonne piste.
Repenser la consommation en partant des besoins réels plutôt qu'en suscitant une frénésie consumériste me semble également être une piste.
Stouf dit:Bon perso, je suis assez nul sur le sujet et les mécaniques me dépassent grandement mais merci à tous les intervenants pour ces quelques pages de post fort intéressantes.
C'était de façon global, plutôt respectueux (avec les quelques piques classiques des deux camps :pouicok: mais globalement pas mal et cela pose les concepts pour les nuls comme moi :pouicbravo: :pouicbravo:)
Juste pour revenir sur l'exemple de Greuh et la verte remise en cause méchant banquier spécialiste. Je crois (greuh corrige moi) que ce qu'il voulait dénoncer c'est qu'en empruntant de l'argent, notre ami B a fait 50 - les coûts de l'emprunt en bénéfice sans rien produire ni rien apporter à personnes sauf des intêrets à A et des emmerdes à C.
Donc il est quand même légitime de se poser la question de la raison d'être de cette activité financière. Quand B fait cela il ne cherche pas à soutenir l'entreprise dont il achète l'action mais simplement à faire de l'argent sur le dos du système (en tout cas c'est la perception qu'un néophyte comme moi peut en avoir)
Donc ami Banquier pourrais tu m'instruire et me dire si ce mécanisme a un réel intêret pour l'économie que je qualifierai de réelle ou alors c'est juste un parasite qu'y s'est greffé sur le système ?
A++ Stouf qui doit se sentir mal car il pense être dans le même camps que Greuh pour le coups :D :D


Pfff, là, faut écrire un bouquin, c'est trop long (et ma femme m'engueule si je reste trop longtemps sur TT). :mrgreen:

Dans l'exemple brut de fonderie, B gagne de l'argent en investissant ... à la baisse. Ce qui choque (et ça se comprend), c'est qu'on puisse investir sur une baisse (vendre avant d'acheter, c'est exactement ça). Pourtant, pour acheter, si faut que quelqu'un vende. Et même quand on achète, puis on vend, généralement, c'est qu'on estime que l'on peut avoir un usage plus intéressant de l'argent (pour son usage perso, pour investir ailleurs). Ca revient de facto à spéculer à la baisse (mais moralement c'est moins choquant alors que financièrement, ça revient au même).
Maintenant, ça ne veut pas dire que les ventes à découvert ne doivent pas être mieux encadrées. Je ne suis plus trop les marchés US, mais à une époque, si ma mémoire est bonne, il était interdit de se shorter sur un titre (de vendre à découvert) si le titre était baissier au delà d'un certain seuil.
Dire que les ventes à découvert sont devenues un problème qui a accéléré la crise, c'est vrai. Mais dans les banques, les activités de trading directionnels sont marginales. Ce n'est pas vrai sur les hedge funds (qui in fine ne font que ça).
tupak amaru dit:(plein de trucs intéressants)

Ce que tu décris, ben c'est ni plus ni moins que la fameuse main invisible du marché. Sauf que la main invisible du marché, comme à chaque fois, ne corrige qu'à postériori. Logique : l'homme attend le drame avant de se bouger. Aussi longtemps qu'il n'y a pas de drame, l'homme estime l'investissement préventif inutile. Et c'est exactement ce qu'on est en train de voir.
Chaque crise suit le même schéma.
Un besoin se crée.
Le marché répond à ce nouveau besoin.
Des excès ont lieu (car le besoin n'est pas bien compris et les excès mal combattus par les régulateurs).
De sombres débiles vous expliquent que le marché ne descendra jamais et que la croissance est éternelle.
La bulle éclate, selon le vieil adage "les arbres ne montent pas jusqu'au cuel, la bourse est faite du même bois". Dur l'exemple de la bulle internet, l'exemple le plus frappant pour moi était boo.com surnommée vodka pamplemousse (leur cocktail du vendredi soir). Cette boite vendait des vêtements sur mesure par internet. Leurs patrons suédois (dont une ancienne top model) faisaient la couverture de grands magasines économiques avec un air supérieur pour expliquer leur modèle économique, leur modèle de management. Sauf que ... ils n'avaient pratiquement aucun client et dépensaient un fric fou en écrans plats, voyages en concorde. Inutile de vous raconter la suite ...
Face à l'éclatement de la bulle, le marché panique et on assiste à une bulle inversée (à savoir une inquiétude exagérée qui accentue la baisse de façon irrationnelle).
Les mêmes trous du c.l qui vous expliquaient que ça baisserait jamais vous expliquent qu'on va tous mourir, qu'on est foutu et qu'ils l'ont toujours dit.
Après la phase de panique irrationnelle qui a suivi l'exubérance irrationnelle, le marché corrige car il a mieux cerné le besoin initial, comment y répondre.
On passe alors sur une phase de calme ... et une nouvelle bulle arrive (et les trous de balle nous abreuvent de leurs certitudes dans es publications financières).
Sachant que le gogo a toujours un temps de retard, il investi peu de temps avant que la bulle n'éclate, vend quasiment au plus bas, se jure qu'on ne l'y reprendra plus, assiste à la naissance de la bulle suivante, attends et retourne sur le marché au pire moment (mais il bien d'assister à 2 ou 3 ans de croissance de fou, alors il se dit 'pourquoi pas moi ?').

Dans tous les autres systèmes il y aura des tricheurs, des compétiteurs, la nature de l’homme?

La dérégulation américaine aidant, comme l’a rappelé « le méchant banquier », on a mondialisé « l ’arnaque »…

Juste un point important. Le problème n’est pas la dérégulation américaine (en tout cas pas totalement). Le problème est une régulation truquée et mensongère avec la complicité active du gouvernement US. On nous a dit qu’on contrôle alors qu’on ne contrôle rien. Si les investisseurs étrangers avaient soupçonné qu’en réalité, on se trouvait en face d’un marché pas du tout régulé, il n’y aurait pas eu de crise :
- les achats de crédit US aurait été divisé par 100 au moins (on achète pas ce qu’on ne comprend pas, mais on trouvera quand même des gens pour prendre le risque de le faire sciemment)
- en conséquence, les établissements de crédit en aurait produit moins puisque incapables de les refourguer aux autres banques
mais oui, on est face à une escroquerie immense avec la complicité active des autorités de tutelle.
C’est comme l’affaire Madoff. Ceux qui ont fait une confiance aveugle au régulateur US y ont investi pour leurs clients.
Les banques qui ont fait leur due dilligence correctement ont immédiatement compris que c’était de la merde car le modèle de performance était impossible à répliquer.
Vous noterez … qu’aucune banque US n’y a investi. Amusant non ? Des particuliers richissimes US pour la majorité et des banques notamment européennes. Pas de banque US … Aucune … Elle est pas belle la vie ?

greuh dit:
Batteran dit:en exerçant un contrôle strict sur les individus, on diminue le risque de "moutons noirs",

C'est simplement faux : la proportion a de bonnes chances de rester la même, simplement y'aura plus de moutons noirs du coté des gardiens...
Qui custodiet ipsos custodes ?
C'est d'ailleurs partiellement le thème d'un film de super héros à venir, pour une note un peu plus gaie ;)
greuh. :artistpouic:


disons plutôt pour reformuler que le mouton noir se déclare que si il y trouve un intérêt, de plus le contrôle accentué limite ses possibilités d'actions (plus les contrôles sont lourd, plus l'arnaque doit être complexe).

Mais le contrôle a deux inconvénients :
- d'abord il ralenti l'action autorisée et la rend généralement couteuse.
- ensuite, il restreint par définition la liberté d'agir.

je rajouterais un élément que la crise actuelle a révélé : l’économie croyait en un dogme puissant : le risque systémique oblige l’Etat a intervenir en soutient, ce qui a entrainé la croyance dans le dicton “too big to fail” (je suis nul en anglais j’espère que ça s’écrit comme ça : “trop gros pour tomber”). Cela consiste à penser que l’Etat ne peut se permettre la chute des gros opérateurs économiques car le choc qu’il en résulterait dans l’économie serait terrible et l’onde de choc se propagerait hors de toute mesure.
Or si la crise a confirmé le raisonnement du choc systémique, le principe n’a pas été appliqué : Lehman Brothers n’a pas été soutenu par le gouvernement américain et les partenaires économiques de la banque se sont retrouvé en short (pour certains propageant à leur tour le défaut). J’avoue que j’y croyais aussi au too big to fail, il était inconcevable qu’un Etat prenne un tel risque pour son économie et pour sa population, j’en reviens d’ailleurs toujours pas et je pense que c’est le plus grand crime de Bush, loin devant l’Irak ou Gitmo.

akhela dit:je rajouterais un élément que la crise actuelle a révélé : l'économie croyait en un dogme puissant : le risque systémique oblige l'Etat a intervenir en soutient, ce qui a entrainé la croyance dans le dicton "too big to fail" (je suis nul en anglais j'espère que ça s'écrit comme ça : "trop gros pour tomber"). Cela consiste à penser que l'Etat ne peut se permettre la chute des gros opérateurs économiques car le choc qu'il en résulterait dans l'économie serait terrible et l'onde de choc se propagerait hors de toute mesure.
Or si la crise a confirmé le raisonnement du choc systémique, le principe n'a pas été appliqué : Lehman Brothers n'a pas été soutenu par le gouvernement américain et les partenaires économiques de la banque se sont retrouvé en short (pour certains propageant à leur tour le défaut). J'avoue que j'y croyais aussi au too big to fail, il était inconcevable qu'un Etat prenne un tel risque pour son économie et pour sa population, j'en reviens d'ailleurs toujours pas et je pense que c'est le plus grand crime de Bush, loin devant l'Irak ou Gitmo.



Bon sans aucune acrimonie mon sentiment :
Eh bien moi je te dirai que c'est ce qui me choque le plus : privatisons les profits mutualisons les pertes, on est en plein dedans non? De plus si tu es un petit tu t'écrases on s'en fiche, mais si tu es gros alors là on te sauve. Où est le marché libre? Où est le respect de la concurrence? L'atomisation du marché : n'existe pas, c'est pas du protectionnisme déguisé ça? Et je suis bien content que ce dogme soit tombé, même si les conséquences sont là : revenons sur terre please... Arrêtons les dégâts.

[edit] pour préciser mon propos

pour les intéressés…



et la critique du NYT, là.

Leonidas300 dit: Dans tous les autres systèmes il y aura des tricheurs, des compétiteurs, la nature de l'homme?
La dérégulation américaine aidant, comme l'a rappelé « le méchant banquier », on a mondialisé « l ’arnaque »…

Juste un point important. Le problème n'est pas la dérégulation américaine (en tout cas pas totalement). Le problème est une régulation truquée et mensongère avec la complicité active du gouvernement US. On nous a dit qu'on contrôle alors qu'on ne contrôle rien. Si les investisseurs étrangers avaient soupçonné qu'en réalité, on se trouvait en face d'un marché pas du tout régulé, il n'y aurait pas eu de crise :
- les achats de crédit US aurait été divisé par 100 au moins (on achète pas ce qu'on ne comprend pas, mais on trouvera quand même des gens pour prendre le risque de le faire sciemment)
- en conséquence, les établissements de crédit en aurait produit moins puisque incapables de les refourguer aux autres banques
mais oui, on est face à une escroquerie immense avec la complicité active des autorités de tutelle.
C'est comme l'affaire Madoff. Ceux qui ont fait une confiance aveugle au régulateur US y ont investi pour leurs clients.
Les banques qui ont fait leur due dilligence correctement ont immédiatement compris que c'était de la merde car le modèle de performance était impossible à répliquer.
Vous noterez ... qu'aucune banque US n'y a investi. Amusant non ? Des particuliers richissimes US pour la majorité et des banques notamment européennes. Pas de banque US ... Aucune ... Elle est pas belle la vie ?


ok merci au SAV de la banque d'Arkham pour les précisions :) .

Effectivement le problème de cette main c'est sa réaction à postériori, en attendant des gens souffrent, et sont les variables d'ajustement du système. Le pire c'est que rien ne change vraiment, on nous présente cela comme une sorte de catastrophe naturel (orage/tsunami/cyclone...) que l'on ne peut que subir, qu'on ne peut rien faire. Alors, on se retrouve dans une sorte de fatalité inhérente à celui-ci : pas de bol si tu es dans le bas de la courbe... Mais arrêtez moi si je me trompe : ce n'est qu'un système créé par les hommes, on doit bien pouvoir l'améliorer, le corriger avant que tout ne s'écroule? Évitez les phénomènes cycliques?
(j'exagère un peu) Mais franchement je suis écœuré de tout ça. Car ce ne sont pas les gros qui payent les dégâts, mais les petits...
En fait, mieux vaut ne pas comprendre le système :(
tupak amaru dit:Bon sans aucune acrimonie mon sentiment :
Eh bien moi je te dirai que c'est ce qui me choque le plus : privatisons les profits mutualisons les pertes, on est en plein dedans non? De plus si tu es un petit tu t'écrases on s'en fiche, mais si tu es gros alors là on te sauve. Où est le marché libre? Où est le respect de la concurrence? L'atomisation du marché : c'est pas du protectionnisme déguisé ça? Et je suis bien content que ce dogme soit tombé, même si les conséquences sont là : revenons sur terre please... Arrêtons les dégâts.


C'est un peu plus nuancé que ça. C'est l'administration clinton qui a littéralement obligé les banques US a développer le prêt hypothécaire, pour favoriser l'accès à la propriété des plus démunis. A noter (et on le lui reproche souvent, à juste titre), que Sarkozy voulait faire précisément la même chose, car pour les US, ça avait été synonyme d'une longue période de croissance (à crédit, financée par la hausse de l'immobilier). L'Etat US a eu une attitude irresponsable. Le régulateur US n'a pas fait son travail. Moralement, il n'y a rien de choquant à ce que l'Etat US mette la main au portefeuille (même si en fait, il met la main au portefeuille du contribuable).
Il est d'ailleurs très choquant d'entendre certaines personnalités politiques s'indigner que les banques françaises ne prêtent pas suffisamment aux ménages les moins solides. Sauf que c'est précisément ce conservatisme qui leur permet de traverser la crise presque sans dommage (RBS par ex : près de 28 milliards de pertes, soit pratiquement la capitalisation des 2 principales banques françaises). C'est aussi ce conservatisme qui fait qu'on assiste pas à des expulsions massives comme aux US (et la photo postée par Greuh). Pour une raison simple : en France, le particulier est très protégé (et c'est normal), et les banques plus diversifiées et plus prudentes. Ca ne les empêche pas d'être très rentables.
Je discutais avec un confrère anglais il y a peu. Il me disait qu'en fait, la France était un pays de banquier mais que la France ne le savait pas. Les banques françaises sont en toute objectivité parmi celles qui s'en sortent le mieux (et je peux vous dire que les anglo saxons le digèrent très mal). C'est une très bonne chose pour notre économie. Ca ne veut pas dire qu'on va se marrer dans les mois qui viennent. Ca veut juste dire qu'on dérouillera moins que les autres et qu'à moyen terme, on peut en bénéficier.