blancas' dit:d'ailleurs, c'est sans doute pour toutes ces raisons que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient de donner un avis favorable à la culture du maïs génétiquement modifié.
Marrant que tu en parles, j'ai reçu un mail hier soir là-dessus... Apparemment EFSA a d'abord annoncé que les tests réalisés par la propre Monsanto (on rêve, non ?) étaient insuffisants, avant de dire que finalement, tout roulait.
Bon appétit.
"L’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA), chargée, au
niveau européen, de l’évaluation « scientifique » des OGM, vient de
franchir la ligne rouge. Chargée de donner un avis sur le hautement
controversé maïs MON810 de Monsanto, cette institution, non seulement
rend un avis, favorable à cet OGM, en totale contradiction avec les
règles élémentaires du raisonnement scientifique, mais elle rend son
avis… à la Compagnie Monsanto avant de le rendre public !
L’avis rendu, si on se réfère au communiqué de victoire de Monsanto
(seule source disponible acutellement), est SCIENTIFIQUEMENT NON FONDE
et même CONTRADICTOIRE AVEC SES PROPRES RECOMMANDATIONS.
Résumé de l’affaire :
- début 2008, le comité français (nommé CPHA) chargé par l’Etat de
donner un avis sur le maïs MON810 souligne, entre autres critiques, le
caractère irrecevable des tests toxicologiques pratiqués.
- sur cette base, le GIET et FNE ont saisi, le 3 juin 2008, la
Commission Européenne, demandant, en termes plus techniques, si les
données fournies par Monsanto pour l’évaluation du MON810 permettent
d’avoir l’assurance raisonnable du fait que cet OGM n’est pas toxique,
ce qui semble être le moins pour l’autorisation d’un aliment. Cette
demande, transmise à l’AESA par les services de la DG Environnement,
n’a jamais reçu de réponse.
- le 6 mai 2009, la député européenne, vice-présidente du groupe des
Verts/Alliance Libre Européenne, a déposé une question écrite au
parlement destinée à la Commission Européenne, sur le même sujet.
La député demande notamment :
«1) la Commission partage-t-elle l’opinion que, pour justifier une
autorisation, les tests de toxicité doivent permettre de rejeter
l’hypothèse de la toxicité d’un produit ?
2) la Commission peut-elle certifier que le maïs MON810 n’est pas
toxique, au risque statistique normal près, c’est-à-dire en prenant
comme hypothèse nulle Ho = le groupe témoin et le groupe essai sont
différents, peut-on la rejeter, et à quels risques, pour chacun des
paramètres étudiés ? Dans l’affirmative : est-ce que la Commission
peut produire les calculs permettant cette affirmation ? »
Il s’agit là de questions précises, scientifiquement énoncées,
correspondant au minimum qu’on puisse attendre d’une évaluation digne
de ce nom.
- le 22 juin 2009, Mme Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat et de M.
Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Ecologie, saisissent à leur tour la
Commission Européenne de ces mêmes questions.
Dans sa réponse, la Commission se contente de signaler qu’elle saisit
à nouveau l’AESA, en s’abstenant de dire si elle estime normal
d’écarter la toxicité d’un OGM avant de l’autoriser !
- à la mi-juin de cette année, l’AESA a organisé des rencontres, avec,
d’une part, des experts internationaux, et, d’autre part, quelques
représentants d’associations : Friends of the Earth Europe, Greenpeace
Europe, Gene Ethics et France Nature Environnement. Au cours de cette
présentation, l’AESA a précisé comment devaient être faits les tests
statistiques fournis pour l’évaluation des OGM, soulignant ainsi elle-
même, si on suit son propre avis, que les tests de toxicité fournis
par Monsanto pour le MON810 ne sont pas scientifiquement valides.
Comment l’AESA, plusieurs fois saisie de cette question, peut-elle, en
pleine connaissance de cause, affirmer l’innocuité du MON810, alors
même que les données scientifiques ne permettent pas une telle
conclusion, la puissance des tests étant insuffisante (conclusion,
donc, scientifiquement incorrecte) et que, dans le même temps, la même
AESA souligne la nécessité de disposer de tests d’une puissance
suffisante pour être scientifiquement recevables (contradiction dans
les termes).
Il est clair que la Commission Européenne ne saurait accorder une
autorisation à un OGM sans au moins pouvoir écarter, dans les
conditions scientifiques habituelles, la toxicité de ce produit.
FNE demande, qu’en outre, une enquête soit diligentée, afin
d’éclaircir les liens qui, manifestement, existent entre l’AESA et la
firme Monsanto."