Elections 2024 USA

loi de Brandolini …

On est bien d’accord… Une fois que le mal est fait, difficile de rectifier le tir, et souvent les gens gardent en mémoire la bêtise. Raoult… n’arrête pas de faire des émules par exemple;

Je ne suis pas certain qu’il y ai un parallele entre les US et l’Europe.
Par exemple la seule section de la population qui a vraiment moins vote (et de maniere significative)pour Trump sont les blancs, qui sont la principale cible des Rogan et autres gourous complotistes du net. Mais c’est aussi la section la mieux eduquee. Et c’est la que le bas blesse. Education, education, education, c’est le seul barage aux tenebres. En Europe le niveau moyen d’education est netement plus eleve.

Pas sûr que le niveau moyen d’éducation en France soit bien plus élevé …
Depuis 10 ans les cours d’histoire ont été rabotés.
Idem pour les sciences, la philosophie (qui finalement n’était centrée que sur le Freudisme et la psychanalyse Junguienne : fi des enseignements de Poppers, Kuhn, Lakatos, Duhem, Quine,… ), les mathématiques appliquée, etc.
Quant à l’éducation aux médias elle est inexistante (le rapport de la commission Bronner fut un coup d’épée dans l’eau).
Ça y est j’ai le bourdon … je vais aller boire un panaché et me délasser devant un puzzle :sob:

Bernie Sanders, qui est surement la plus grande occasion manquée des USA de ces dernières décennies, porte une analyse classique mais pertinente sur ce vote



Analyse que bon nombre de politiciens français feraient bien de lire d’ailleurs.

La science l’a démontré depuis longtemps: surfer sur les vagues de l’extrême droite ne détourne pas ses électeurs, cela les multiplie.

Et face à la détermination de l’extrême droite ricaine à reprendre le pouvoir, il aurait été temps de montrer une vraie différence. La puissance médiatique de Trump a été décuplée cette fois
https://www.lemonde.fr/international/video/2024/11/08/enquete-comment-elon-musk-a-dope-la-campagne-de-donald-trump_6382607_3210.html

Tiens puisqu’on parle de puissance médiatique, un projet intéressant : https://www.coop-medias.org/

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Les démocrates ont perdu parce que le contexte était défavorable : Biden et Harris en étaient le symbole. Les candidats locaux ont tenu bon en comparaison à Harris, dans un contexte qui leur était extrêmement défavorable. Il est d’imaginer que Sanders ou AOC auraient pu avoir plus de chances qu’Harris de l’emporter. Et Trump est un phénomène politique à part. De Santis est un gouverneur très populaire en Floride, un état qui compte, et plus largement chez les républicains. Il s’est fait ratatiner lors des primaires républicaines.

Les démocrates semblent avoir gagné un avantage à la chambre des représentants également pour la première fois depuis plus de 30 ans (un nombre de sièges en proportion plus important que le pourcentage de voix). Jamaal Bowman, qui fait partie de la faction la plus à gauche des démocrates, The Squad, avait perdu la primaire contre un candidat modéré, qui a remporté une victoire plus large cette année contre les Républicains.

Quant aux stats de sorties d’urne, il est à mon avis difficile d’en tirer des conclusions et les démocrates les plus progressistes utilisent ces données pour pointer du doigt certains électorats, ce qui pourrait être contre productif.

Et pour les chiffres définitifs, attendons la fin définitive des décomptes. On retrouve des voix tous les jours en Pennsylvanie, ce qui explique par exemple pourquoi l’élection sénatoriale n’a pas encore été décidé.

@skinner pour les mauvaises nouvelles, je crois qu’inconsciemment j’ai décidé de profiter de ces deux derniers mois de “calme”.

  • Trump est imprévisible, il décidera de la polémique du jour en fonction de ses intérêts en prenant le contre-pied de ses interlocuteurs pour se donner un avantage dans les échanges.
  • Il va chercher à diviser l’UE en promettant d’aider certains aux dépens des autres. Il fait d’ailleurs la même chose avec ses collaborateurs pour brasser de nombreuses idées pour au final ne choisir celle qui lui paraitra la plus pertinente à un moment donné. Il ne croit pas trop aux alliances mais aux transactions ponctuelles.
  • On verra combien de temps la lune de miel avec Musk durera, une bataille d’ego pourrait vite arriver si les intérêts persos se croisent.

Côté inquiétudes :

  • La situation internationale est quand même bien différente de 2016. Il faudra voir comment son style évolue dans un tel contexte. Les USA n’ont jamais défendu que leur intérêt, ça ne changera pas.

  • Les garde-fous et les contre pouvoirs n’ont jamais été autant affaiblis. Les procédures de destitution (impeachment) n’ont plus d’effet et ont été décribilisées (la pipe de clinton par exemple). Trump est passé au travers de l’impeachment, des procédures juridiques, il pourrait se sentir intouchable (c’était déjà le cas avant sa carrière politique, c’est un sentiment qui ne fait que de se renforcer). Surtout que son immunité a été confirmée par la Cour Suprême.

  • La frustration sur les blocages législatifs et l’incapacité d’un président d’appliquer son programme est un phénomène persistant. Il faudra voir jusqu’où la population sera prête à accepter de laisser Trump mener le programme pour lequel il a été élu. Sûrement une perspective plus “populaire” que perçue aujourd’hui aux USA.

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C’était pas un cigare ? :thinking:

:stuck_out_tongue_closed_eyes:

Ça, c’est un poil n’importe quoi.
Déjà, Jung ne fait pas parti des auteurs cités dans le programme…
Quant à Freud ( dont on pourrait se passer c’est certain) n’est qu’un des nombreux auteurs.
Extrait du programme de philo de terminal

https://www.education.gouv.fr/media/70302/download

Mais bon… loi de Brandolini !

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En tout cas, sacré vivier pour un beau match de football.

En effet, en philosophie le programme ne semble guère avoir bougé.
Mon prof de philo en terminale semblait être obnubilé par Freud et Lacan.
Ceci dit l’épistémologie ne semble pas plus étudié qu’en mon temps et sincèrement je doute que beaucoup d’élèves de terminale aient déjà entendu parler de Karl Popper, Bertrand Russel ou même David Hume.
Je doute fort d’ailleurs qu’ils connaissent juste un dixième de tous ces noms.
Je suis agréablement surpris de voir Emile Durkheim parmi les auteurs censés être étudiés.
Depuis maintenant trente ans le niveau des étudiants français diminue dans bien des matières.

Ne pas oublier Vance, je serais vraiment surpris si dans deux ans ces trois la sont toujours en bon terme. Mon argent est sur Vance, qui va se bouffer le nez avec Trump.
Je ne vois pas vraiment de point de friction entre Musk et Trump, mais bon avec ce clown senil on ne sait jamais…

Mais Trump survivra-t-il 4 ans ? Il approche des 80 balais, ne semble pas avoir eu une hygiène de vie exemplaire…

Et même s’il tient le coup, il semblait déjà commencer à sucrer les fraises. Qu’en sera-t-il vraiment ?

Ces questions restent très théoriques.

Trump a tout de même posté ça il y a deux ans sur son réseau social :

On voit donc l’égo du mec, et celui de Musk atteint des sommets également. Aussi, comme le dit @sysyphus-0, les deux arriveront-ils à rester à leur place durant le “mandat orange” ?

Concernant Vance, on peut sans problème lui décerner la médaille de l’hypocrite monumental. Le gars affirmait quand même sur Twitter, quelques années auparavant, que Trump était un danger pour les USA et le comparait même à Hitler. Depuis qu’il a été nominé colistier de Trump, il s’est empressé de supprimer tous ses tweets et refuse d’en parler à la presse, comme si de rien n’était. Du coup, ça ne m’étonnerait même pas qu’en échange de son pardon (ou du moins, son semblant d’oubli), Trump attende de lui une soumission exemplaire. Est-ce que Vance tiendra le coup ? On verra bien.

Ces types, c’est la mort de la morale, de l’éthique et du souci du bien commun.

J’ai déjà du mal à comprendre qu’on adhère à une vision libérale et marchande du monde et penser que les entreprises vont sauver le monde alors que leur seul et unique objectif est de gagner de l’argent en étant rentables. Mais envoyer au pouvoir les pires représentants de ces chefs d’entreprises, les plus avides, les plus menteurs et les plus marqués par des idéologies délétères, ça me dépasse.
Pour moi, c’est le résultat de “storytelling” à l’américaine avec son mythe du self-made-man et cette fascination pour la réussite financière qui serait la seule réussite possible. Un récit qui a infusé dans les esprits dans le monde entier et qui se concrétise par la destruction de l’environnement et de tout ce qui fait une société, à commencer par le lien humain et l’ouverture aux autres.

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En même temps la rentabilité est essentielle à la survie d’une entreprise.
Les entreprises sont aussi à l’image de la/les personne(s) qui sont à leur tête (et qui les possède).
Dans les petites entreprises les liens humains sont souvent très présents (pour le meilleur et aussi parfois pour le pire).
Dans les grandes sociétés les liens sociaux sont peut être plus distants quoique : je ne me souviens plus quel est le pourcentage de personnes qui trouvent un-e conjoint-e au travail mais l’entreprise est le premier site de rencontre et le plus fort taux de suicide c’est chez les retraités et non chez les salariés.
Un chef d’entreprise est un être humain : certains sont sensibles aux bien êtres des personnes qui les entourent, à l’écologie, font du bénévolat, font preuve de philanthropie, n’ont pas envie spécialement de s’enrichir, etc.
Dans le collège de ma fille j’entends souvent ce leitmotiv pourtant parmi les 11 représentants (alors qu’il en faudrait 14) des parents d’élèves ( pour 400 élèves au total) seule une personne n’est pas chef d’entreprise. Tous les autres sont des patrons de TPE (et une PME), ils travaillent durent (plus de 60 heures par semaine) et pour certains gagnent peu (ils gagneraient parfois bien plus à devenir salariés) et pourtant tous font du bénévolat actif dans des associations.
Pour ma part être patron c’est un gage de liberté qui permet justement de pouvoir être en accord avec des principes moraux et éthiques.
Dans mon secteur d’activité bien des personnes abandonnent l’entreprenariat (au profit de grands groupes) pour se réfugier dans le salariat et ils n’éprouvent aucun remords : leur vie personnelle s’en trouve fort améliorée et au diable les clients et leurs ex-salariés (et ce sont les moins diplômés qui malheureusement en pâtissent) …

il faut avoir foi en la médecine : au vue des progrès actuel l’espérance de vie (en bonne santé) devrait augmenter pour les personnes qui en ont les moyens … :disappointed_relieved:

Mon expérience personnelle m’a montré comment, dans le monde de la start-up en particulier, on a des “entrepreneurs” qui sont uniquement focalisés sur la réussite de leur entreprise, sa survie financière et commerciale, qu’ils renient tout ce sur quoi ils ont bâti leur boîte et affirment dans leurs professions de foi en fonction des circonstances et des conjonctures. C’est mensonge, sophisme et greenwashing à tous les étages. Genre, on va vous virer, mais c’est pour votre bien.

Alors oui, j’admets sans difficulté que ça peut mieux se passer dans d’autres entreprises. J’en connais aussi où les dirigeants sont effectivement des gens attentifs au bien-être de leurs salariés et qui ne comptent pas leurs heures. D’ailleurs, est-ce normal qu’une personne, même patron d’une PME ou TPE, doivent trimer 60 heures par semaine pour que son entreprise survive ? La liberté vaut-elle ces sacrifices ?

Ce que je vois de plus en plus aussi, c’est, comme tu l’as dit également, que de nombreux salariés quittent des entreprises dont les valeurs ne sont plus les leurs. Je trouve que ça se développe et c’est, encore une fois, le symptôme de quelque chose qui déconne.

A mon avis, Musk a perdu toute humanité. Son rêve est d’être un cyborg, immortel, efficace économiquement et libéré de toute entrave morale. Il veut être une machine, comme celles qu’il admire tant pour leur perfection.
Moi, un monde de machines, ça ne me fait pas rêver du tout. C’est, au sens propre, la fin de l’Homme.

dans mon secteur d’activité c’est l’inverse : les gens quittent l’entrepreneuriat pour justement devenir salariés …

A propos de storytelling, je recommande l’itw de Christian Salmon samedi midi sur France inter. Passionnant.

Edit : pour la question de la rentabilité, j’ai entendu récemment un DG d’une mutuelle, donc d’une entreprise non capitalistique, dire que sans rentabilité pas de solidarité. Son but n’est pas d’être rentable, simplement être rentable permet d’atteindre son objectif. Trump/Musk, c’est l’argent pour l’argent, c’est une grande partie du pb.

Edit 2 : @sysyphus-0, énorme merci pour ces informations que j’ai lues cette fin de semaine. En décalé, ce qui les rend d’autant plus intéressantes (et cruelles). Je craignais un échange de mauvaise tenue et tu as su maintenir tout ça à flot en dépit de qq tentatives pour faire dérailler les choses.

Sinon Kahneman et Tversky ont très bien décrypté le mythe du “self-made-man”

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