Je comprends mieux ce qui teinte TA vision du monde. Mais heureusement tous le monde ne vis pas les mêmes situations.
Quand à me dire que je ne veux rien changer, c’est là également une démarche toxique puisque tu tires des conclusions sans me connaître.
Et c’est toi qui liste des stéréotypes sur les femmes en jupe ou qui ont du pouvoir. Certainement pas moi.
Si ont justifie simplement comme ça, j’ai un exemple. Enfant à côté de chez moi il y avait un couple, les 2 picole un peu. Le monsieur grand ancien garde républicain. Madame le maltraite verbalement et physiquement ( au moins baffes). Lui ne répond jamais. Cela finira par sa mort" accidentellement".
Je ne dit pas pour autant que LES femmes sont violentes ou dangereuses.
Oui il existe des situations avec des comportements toxiques, dangereux etc. Certains ont des contextes, des fréquences et des conséquences plus ou moins importantes.
Plutôt que de généralisation sur c’est LES hommes ou LES pauvres etc. C’est de rentrer dans le détail des dit comportements qui est important. L’éducation aussi.
Pour ceux qui voudrais mieux comprendre et prendre du recul.
les biais cognitifs qui trompent nos raisonnement
En fait, non, tu ne comprends pas ! Ecoute ce que te disent prunelles, Proute et toutes les autres. Tu verras que ce n’est pas un prisme qui nous fait voir le monde comme cela; c’est tout simplement le monde tel que nous l’avons bâtit, toi, moi, nos prédécesseurs, et tel qu’il est pour celles qui y vivent !
Ce qui “teinte” ma vision du monde, ce n’est pas mon travail comme tu le penses, oh non ! Je travaillais déjà sur la thématique des violences conjugales bien avant de comprendre ce qui n’allait pas. Et à dire vrai, j’avais l’impression de faire ma part du travail en envoyant en prison des maris violents… sans comprendre que ce n’était que la partie visible du problème. Car ce que je ne voyais pas, ce qui "teintait ma vision du monde comme tu le dis, c’est cette culture patriarcale dans laquelle je baignais inconsciemment au point de la trouver normale. Parce que mater un cul dans le métro ne me choquait pas (après tout, si elle avait mis une jupe, c’était bien pour qu’on se rince l’oeil, non ?). Parce que plaisanter sur le physique de ma nouvelle collègue même en sa présence ne m’interpellait pas (après tout, elle aussi en rigolait, donc c’est que ça ne la dérangeait pas, non ?). Parce que voir une paladine en armure bikini sur la couverture de mon dernier jeur ne me dérangeait pas (après tout, elle est jolie, donc y’a pas de raison qu’elle ait une armure qui cache tout, non ?).
Je te rassure, je n’ai pas réalisé tout cela d’un coup d’un seul. Je ne me suis pas réveillé un matin en me disant; mais en fait, je suis un salopard ! (et je te rassure, je ne me considère toujours pas comme tel !). A dire vrai, j’ai même longtemps été dans la même posture que toi !
Ainsi, la première fois que des femmes sont venues sur le forum de JdR que je fréquentais pour expliquer que “oui, elles n’étaient pas à l’aise à aller dans un club de jeu de rôle”, et que “non, elle pouvait jouer autre chose que des personnages féminins ayant pour seule vocation de séduire les gardes ou de coucher avec les autres PJs”, et que “oui, elle pouvait réussir une aventure sans avoir besoin de la protection du héros masculin”, et que “non, elle n’avait pas besoin de coucher avec le MJ pour avoir du succès”, j’ai réagis exactement comme toi ! Je n’étais pas naïf, je savais que certains mecs avaient de mauvais comportements vis-à-vis des femmes, vu que c’est un peu mon boulot. Mais pas de ça dans l’univers du jeu de rôle, non ! Pas entre “gentils” geeks ! Pas entre “bons” joueurs ! Impossible, on n’est pas comme ça !
Alors j’ai déroulé le même argumentaire que je retrouve dans vos écrits aujourd’hui; vous amplifiez le problème, tous les hommes ne sont pas comme ça, y’a des combats plus importants que d’assainir le milieu du jeu, y’a aussi des hommes battus et ça vous en parlez pas, faut pas généraliser, etc.
Je ne voulais ni admettre que les univers ludiques que je pratiquais assidument, ni le comportement des joueurs, et donc le miens, était facteur d’insécurité pour les potentielles joueuses. Ok, on était parfois des geeks un peu “lourds”, mais certainement pas au point de mettre les joueurs mal à l’aise quand même, parce que faut pas déconner ! Et malgré tout, mes interlocutrices ne se sont pas lassées (et je les en remercie). Si elles insistaient, c’est que peut-être il y avait un message à écouter… et j’ai essayé de comprendre plutôt que de me draper dans mon indignations.
Le milieu ludique n’échappe malheureusement pas à ce qu’elles dénoncent, à raison, aujourd’hui. Le sexisme chez les geeks est largement documenté. Encore récemment, nous avons eu un bel exemple de la culture toxique dans une grande entreprise de jeu vidéo. Ah oui, mais c’est du jeu vidéo, ce n’est pas pareil me diras-tu. Soit, mais le milieu du jeu de rôle n’est pas plus sain; et pourtant, elles jouent ! Le jeu de plateau serait-il épargné ? J’en doute fort ! Il n’y a qu’à voir le nombre de threads qui traitent du sujet sur ce forum (ce n’est pas le premier sur ce thème) et les (trop) nombreuses illustrations qui fleurissent sur les boîtes de jeu objectifiant le corps des femmes.
Alors quand Elisabeth Hargrave s’indigne d’une couverture sexiste pour un jeu à venir, elle ne se trompe pas de combat. Je crois bien au contraire que SA vision du monde n’est pas déformée par je ne sais quel biais. Le seul biais qu’il faut combattre, selon moi, c’est celui qui a fait des femmes des objets dont nous, les hommes, pouvons disposer à notre guise…
Si le prix à payer pour que ma fille, quand elle sera grande, puisse se balader en minijupe sans se faire traiter de salope par un mec qui la verra comme un bout de chair à consommer c’est d’avoir moins d’illustrations sexistes sur les boites de jeu qui ornent mon étagère, je crois que je suis largement prêt à ce sacrifice !