Pour ce qui est des minorités… Uphir l’a dit, les femmes représentent 50 % de la population… Ah non, un poil plus, même, puisqu’au 1er janvier 2020, selon l’INSEE, nous étions 32 397 179 d’hommes et 34 666 524 de femmes sur le sol français. 51,6919 % plus exactement.
Donc une minorité majoritaire.
Pour les chiffres d’Uphir et leur augmentation, il y a gros à parier qu’avec le confinement de 2020, ils ont certainement encore grossi et que nombre de femmes et d’enfants ont dû bien souffrir de la claustration avec un gros lourd qui devait bien se défouler sur quelqu’un, pas sa faute, le pauvre.
Pour ce qui est de la loi, encore faut-il qu’elle soit appliquée égalitairement.
J’ai lu il y a quelques années, qu’en moyenne (et ça tombe bien pour certains, on va parler racisme aussi), aux États-Unis, un homme blanc qui tuait une femme noire en avait pour 2 à 3 ans de prison, tandis qu’une femme noire qui tuait un homme blanc en avait pour 25 ans de prison.
Pour retomber sur nos pattes un peu plus près de notre sol et de notre nombril, je vois qu’on parle salaires et c’est un problème de premier ordre car culturellement aujourd’hui nous valorisons les choses selon le prix qu’elles ont, et d’une certaine façon, l’importance des gens selon le fric qu’ils gagnent (je rappelle, j’ai bien dit culturellement nous, donc bien sûr, pas tous, et donc CERTAINS ne pensent sûûûrement jamais comme ça après leur stage de bouddhisme en Himalaya).
D’ailleurs ceux qui font du fric sont les premiers à se valoriser ainsi (comment ? Je suis le super mec machin et j’ai pas le droit de conduire à 150 à l’heure en ville ? De faire pression sur madame pour qu’elle m’accorde ses faveurs ? etc.)
Mais surtout, de façon plus terre à terre, le prix du coiffeur a fait rire quelqu’un, mais si déjà les femmes touchent moins que les hommes et qu’en plus elles doivent payer plus cher pour le coiffeur, les cosmétiques, les rasoirs, les déos, toussa, leur pouvoir d’achat est nettement minoré par rapport à celui des hommes, et cela amène le problème aussi de leur indépendance, et de leur possibilité de quitter un groslourdquitape, entre autres problèmes.
Mais encore un peu plus près du nombril, il y a son partenaire de vie juste à côté de soi. Les charges domestiques incombent à 80 % aux femmes, peut-on lire sur le bilan de cette année gentiment posté par Cripure il y a quelques pages. Nul doute qu’ici ce n’est pas pareil et que sur TT tous les hommes font 50 % des travaux domestiques, circulez y a rien à améliorer par ici !
Idem de la charge mentale, on connaît tous ici la date d’anniversaire de notre neveu et c’est nous qui avons prévu son cadeau une semaine à l’avance, connaissons par cœur la pointure de chaussures de chacun de nos enfants, la liste des courses à acheter, des trucs administratifs à faire, et aucun de nous ici n’utilise son conjoint comme secrétaire particulier.
Et encore, il y a des sujets domestiques que je préfère ne même pas aborder. Et puis si. Avant de proposer des galipettes sexuelles à votre partenaire, assurez-vous que son oui soit bien enthousiaste et volontaire ! Vous verrez, c’est encore meilleur.
Et quand vous êtes agacé, avant de vous exprimer de façon énervée et/ou avec une voix forte, allez faire un tour pour vous calmer en réfléchissant à exprimer les choses de façon amène et en vue d’une résolution de conflit gagnant-gagnant (pour les deux parties, hein, pas deux fois plus gagnant pour le même).
Mais bref, vous avez compris l’idée, commençons déjà par nous questionner honnêtement et réellement sur la qualité de vie que nous proposons à notre partenaire de vie (même si je vois bien que pour certains ici ce sera mission impossible, par exemple ceux qui en sont encore au délit de faciès ou au déni global).
Interrogeons-nous sur le comportement que nous avons dans la rue, le nôtre, mais aussi celui qu’on a devant un comportement déplacé. Idem dans notre humour ou celui des collègues et potes. Hein ? Quoi ? Les blagues de blondes ? Sexistes ? Mais pourquoi !? (Si vous en êtes encore là, l’introspection alliée à la réflexion s’impose.)
Ou quand on trouve normal que le garagiste hausse les épaules à la question d’une femme qui n’y connaît rien en mécanique mais tout expliquer par le menu à un homme qui n’y connaît pas plus en mécanique non plus. Quand on est ce garagiste sans s’en rendre compte “alors tu vois, là, c’est technique…” et de fournir une explication au copain parce que c’est bien connu les hommes aiment ce qui est technique, mais de prendre un air gêné devant la copine parce que c’est bien connu, les femmes et la technique, comment dire… c’est comme les créneaux, quoi !
Quand on en est encore à penser qu’un simple regard appuyé sur la poitrine ou les fesses d’une anonyme est censé passer pour un compliment, et qu’on n’imagine pas une seconde que y a 50 autres bonhommes qui ont eu le même regard sur les mêmes parties anatomiques durant la même journée, et que la dame à ce point ne se sent pas flattée mais plutôt le menu du prochain repas des fauves, etc.
Oui, interrogeons-nous, hommes et femmes, sur ce qu’on peut faire, à titre personnel, pour assumer notre responsabilité dans cet état de fait qui est que plus de la moitié de la population soit si dévalorisée.
(Au passage, ne nous empêchons pas pour autant de nous questionner à propos des autres opprimés tellement banalisés qu’on pousserait des cris d’orfraie rien qu’à lire le mot opprimés : on a donc déjà cité les femmes, les gens issus d’une autre ethnie, mais j’y ajoute les anciens, les enfants (eux aussi une super majorité opprimée, la VEO ça vous dit quelque chose ?, et pourquoi pas, les animaux (là on bat tous les records) et j’en oublie sans doute plein, peut-être parce qu’il ne devrait pas y avoir besoin de catégories, dans un monde idéal). C’est trop ? Allez, mieux vaut baisser les bras et se dire, que vu qu’on n’est pas si concerné que ça et qu’on a une place plutôt confortable, voire méritée (ben oui, maintenant c’est nous l’adulte, à nous de faire subir tout ce qu’on a dû endurer enfant !), tout est bien dans le meilleur des mondes vu du côté de notre lorgnette.
Au moins, le temps d’un post, vous aurez eu un infime extrait de ce qu’on voit par la mienne, de lorgnette.
Et bien entendu, pour ceux qui se sentiront gênés aux entournures, mon post ne vise pas à clâmer que je détiens la Vérité ni à vous l’imposer, simplement à considérer une invitation à se regarder le nombril pour se sentir concernés, et responsables, dans le sens positif du terme, nous amenant déjà à pouvoir agir sur nous-même, et pour cela il faut se considérer partie du problème, ça permet de commencer à le résoudre, et de façon gratifiante pour soi-même : bah oui, contribuer à améliorer le monde, c’est bon pour l’ego (le bon ego, celui qu’on nourrit pour pouvoir ensuite donner aux autres).