"J'ai une jambe en moins, alors je souhaite la même chose à tout le monde !".
Merci, je la sortirai souvent celle-là, elle est efficace.
Certains semblent ne pas voir plus loin que le bout de leur jambe de bois, justement.
Qu'apporte la sécurité de l'emploi dans la fonction publique ? En l'espèce (et ce n'est pas son seul avatage), une garantie d'impartialité dans le traitement des dossiers/requêtes/commissions...
Donnez la possibilité à un chef de service de muter sans raison un subalterne et une forme inévitable de pression pourra s'exercer sur lui.
Permettez à un chef d'établissement de disposer lui-même de ses enseignants (plus qu'il ne le fait déjà par les emplois du temps), et il pourra désormais insidieusement influer sur le contenu de leurs cours ou leurs approches pédagogiques/éducatives.
Offrez à un maire le pouvoir de reléguer un de ses fonctionnaires à une autre commune, et vous lui donnez la possibilité de choisir lui-même à quelle association la ville donnera la plus importante subvention (puisque chacun voudra garder son poste, chacun s'abstiendra bien de contredire le despote).
Alors certes, tout ceci est fantasmé, car dans la vraie vie les chefs ne sont pas des despotes et le pouvoir qu'on peut avoir sur les subalternes n'a jamais aveuglé ni enivré personne, mais imaginez que ça se produise.
Un fonctionnaire ne sera certainement pas plus efficace si on lui promet la porte. Maintenant, on est tous d'accord que l'image d'Épinal du fonctionnaire a un fondement et qu'il faudrait inventer une procédure permettant d'éviter ou de redresser les brebis galeuses, mais c'est assez difficile de quantifier le travail de certains fonctionnaires (pour parler de ce que je connais : des profs, par exemple, dont on dit qu'ils ne travaillent que 18 heures, et encore, quand ils ne sont pas absents, ces gros cons).
Mais précariser plus de gens ne sauvera pas notre économie.