La triste nouvelle du jour : Ludonaute annonce l’arrêt de son activité d’édition de jeux de société.
Plus de détails dans leur communiqué de presse : https://www.data.ludonaute.fr/Ludonaute/CP.pdf
De ce que je comprends, c’est une décision surtout motivée par une question de valeurs et d’envie (“le secteur ludique il a changé”) que par une mauvaise santé financière (même si ça ne devait pas être au beau fixe non plus).
Un éditeur marquant en tout cas, qui aura certes eu des hauts et des bas éditoriaux, mais qui est entré dans l’histoire en ayant réussi le très rare doublé As d’Or + Spiel des Jahres avec Colt Express.
(Personnellement, il y a une place particulière dans mon coeur pour Lewis & Clark qui a été un de mes tous premiers “jeux experts”.
L’éditeur Ludonaute vient d’annoncer l’arrêt la sortie de nouveaux titre, pas pour raison économique, mais plutôt des convictions personnelles : rapport à la surproduction, l’entreprenariat. Le mieux est de visionner les explications https://www.youtube.com/watch?v=bmfAuhmja08
Démarche assez courageuse, qui m’évoque dans un autre domaine celui du groupe Shaka Ponk.
A titre perso à la fois je comprends la démarche, à la fois je regrette que ce soit sur du produit culturel que ça se passe. J’aurais préféré en fait un ralentissement, la décision par exemple de s’imposer qu’1 jeu par an. Là on sabre la culture, ce qui fait qu’on est sur terre pour autre chose que manger, produire et perpétuer l’espèce. Oui on a déjà plein de jeux, mais on a aussi plein de livre, plein de tableaux, plein de musiques et il y a toujours des choses à dire. Et à côté de ces maigres reculs de production matériel, on va continuer à nous abreuver de téléphone portable et faire rentre un peu plus dans notre quotidien matériel et dans nos esprit de l’IA à tout va qui va bien plus produire de pollution qu’une petite boîte de jeu.
( voilà moi aussi j’ai fait mon déballage éthique )
( je referai un second message pour une petite rétro Ludonaute à mon goût, un enchainement de pépite et de loupés)
Nostalgie : Ludonaute chez nous c’est Yggdrasil… 2011… ma plongée dans le jds… mes filles (10 et 11 ans à l’époque) se souviennent de la lecture des règles ! (pas parce qu’elles sont mal écrites ou complexes mais parce que je débutais ! )
À part Lewis et Clark et discovery et un peu shinneto, je n’étais pas très client.
Dommage quand même.
On assiste à un grand nettoyage alors que nous sommes en période commerciale euphorique. C’est étonnant.
Diaporama des jeux ludonautes dans l’ordre chronologique:
Offrande : 1 partie de mémoire. Sympa, méca de majorité que je dirais à l’ancienne déjà à l’époque. Aujourd’hui je le verrai comme un jeu d’entrainement d’édition Shitenno : un des premiers jeux à proposer le “I cut, you choose” et de belle manière. 1 seule partie je crois mais très bon souvenir. L’une des premières contribution du fameux Dutrait Phantom: 1 partie. Bof, souvenir un peu brouillon, ça marchait mais il manquait d’un truc Petit prince : excellent. On entre dans ce qui représente à mes yeux l’âge d’or de l’éditeur. Faudrait que j’y rejoue pour voir si j’aimerais aujourd’hui Lewis & Clark : Reste aujourd’hui l’un de mes experts préférés et une référence de type de jeu que j’aime (thème bien exploité, épure de PV au point que c’est ici une course, combo de cartes, cartes multi-usage). Son seul défaut serait que la partie se joue vraiment dans le premier tiers quand on construit sa stratégie Discoveries: il a peu souffert d’une trop grande filiation avec Lewis&Clark. Pourtant un jeu de dé/combo de cartes vraiment sympa (même si moins marquant que son ainé) S.O.S. Titanic : 1 seule partie en festival et bien aimé, impressionné notamment comme une mécanique très abstraite comme le solitaire pouvait coller à un thème Colt express: Le jeu qui a vraiment lancé l’éditeur, que dire de plus. Pas vraiment d’équivalent aujourd’hui. Petit prince : voyage vers les étoiles: début d’un déclin. Très enthousiaste. Plusieurs parties et qu’en dire . C’était pas ouf, rien qui se dégageait (malgré un super matos) Oh captain : longuet, peu passionnant, ça devait être le lancement d’une gamme autour d’un concept multi-support avec du cross over. Ca a fait un flop ( je crois qu’il y a juste Nomade derrière, pas trop mal des échos mais pas fou non plus) CIV : très enthousiaste, partagé sur celui là. Disons pas fait pour moi avec un jeu de majo un peu à la Koryo et je n’avais pas le bon feeling pour bien y jouer. Du mal à me prononcer si le jeu n’était pas pour moi ou juste pas terrible de manière générale (il a eu un petit succès je crois mais vite tombé dans le grouffre des soldes) Star clicker: après une disette où aucun jeu Ludonaute ne m’emballait j’étais motivé par ce Star cliker avec ce système fun ( de ce que j’avais vu en proto) de switcher des boutons en cartons. 1 seule, partie , pas du tout retrouvé la magie que j’attendais Living forest : le seul reproche que je lui ferais c’est d’avoir (involontairement je suppose ) pompé plusieurs trucs de Magic vale trop méconnu. Sinon enfin on retrouve une édition toujours top mais servi par des mécas riches, profondes, interactives tout en étant limpide d’accès
Et on arrive déjà aux 2 nouveautés à venir: Arigato : à l’éclairage de cette fin et vu ce que je lui reproche (Cf hier j’ai joué) j’ai l’impression peut-être fausse d’un jeu dont le développement a été précipité (mais 1 seule partie et sur BGA , donc vraiment à prendre avec des pincettes) Limit : très partagé entre l’audace du concept, la promesse de richesse et d’un autre côté d’être trop dans un jeu concept et peut-être comme Arigato sorti trop vite ( et accessoirement j’ai du mal avec le look, très tableau excel avec cette bande jaune un peu partout pas très belle - peut-être l’effet image internet)
donc en gros pas encore fixé sur ces 2 là et je pense que ça dépendra des retours
Shitenno : Une seule partie, jouée en asso, je n’y ai jamais rejoué depuis.
A mon grand regret car j’avais beaucoup aimé.
Phantom : Plein de parties parce qu’il est bien cool.
Placement/Majorité, forte interaction, facile à prendre en main mais nécessite d’être un peu creusé pour bien anticiper les sales coups à faire à son adversaire et gérer les petits combo qui font mal.
Je n’y ai pas joué depuis un bon bout de temps, mais il est toujours présent dans ma ludothèque (même si probablement dans la gamme “jeux de carte pour 2 joueurs” il s’est fait piétiner depuis).
Petit Prince : Quelques parties.
Très bien dans son genre, mais comme ça n’était pas vraiment ma came et qu’à deux ça n’était pas optimum, il est parti dans la besace d’une petite fille qui était venue passer des vacances chez moi avec ses parents et avait adoré.
En tous cas, il m’a semblé être un top jeu familial de l’époque.
S.O.S. Titanic : Vite revendu, les jeux de cartes de type solitaire, ça n’est pas pour moi.
Mais c’est vrai que c’était très bien fait.
Une baisse de la croissance n’est pas une décroissance !
Même une croissance en baisse est une croissance.
Il est possible que certaines boites ont pensé que la croissance incroyable de la période Covid allait durer, mais là on parle d’une boîte de 4 personnes, avec des bloc buster.
Demander des sources sur un sujet aussi galvaudé ici c’est étonnant.
Je pense que tu dois pouvoir faire une recherche Google.
Donc les sources confirment que le milieu s’attendait à une crise du fait de mauvaises anticipations du taux de croissance et donc à des consolidations.
Les bouillons attendus à mon avis c’était des boîte de ks qui faisaient de la cavalerie. Ça a déjà pas mal écrémé.
On a vu aussi pas mal de boîte « non cotées » se vendre à des gros. Là, le phénomène, c’est celui des actionnaires créateur qui se retirent lié à une croissance de marché qui intéresse des investisseurs… ce qui permet de proposer des montants qui intéressent les créateur d’entreprises.
Ici, c’est un peu le second cas. On vend les actifs et on ferme la boite. Alors qu’en fait le story telling c’est que la boîte allait bien et donc qu’il n’y avait aucune raison de ne pas trouver un repreneur.
Si ce qui est raconté est vrai, c’est très étonnant. Normalement on vend sa boîte à plus gros, cela permet généralement de sauvegarder les emplois des salariés. Enfin, ça se négocie.
Je ne connais pas les détails ici,mais je suis un peu dubitatif.
Pour le côté “normalement on vend sa boîte à plus gros” j’ai l’impression que dans le milieu culturel on assiste plus à une vente (ou rachat selon comment on se positionne) d’IP qui peuvent soit rapporter telles quelles soit être exploitées dans un autre contexte (une IP JdR qui suite à rachat devient un JdP, marché qui a potentiellement une “audience” plus large etc.). Après il faudrait avoir une vision d’ensemble plus large.
Ben…
Vu le nombre d’entreprises rachetées par Hachette et Asmodee, j’ai un doute.
On achète un ip en général parce que le reste de la boîte est totalement pourrie, si une boîte a 2 millions d’euros de dettes et une ip qui vaut 500 k, personne ne va acheter la boite, mais l’ip pourquoi pas.
C’est le boulot d’un liquidateur judiciaire de faire ça. Si l’entreprise ne peut pas être redressée, vendre ce qui a de la valeur et payer un maximum de créanciers.
Je m’étais laissé dire que le ralentissement de la croissance du milieu doublé aux chocs trumpiens risquaient de provoquer de la casse, y compris en dehors du financement participatif.
Mais moi le monde de l’entreprise j’y connais rien. Je constate qu’on a coup sur coup des annonces.
Et plutôt chez des petits “vertueux” que des mastodontes.
(Dans les deux cas j’avais beaucoup de sympathie pour les boîtes et leur approches)
Ben étonnamment j’ai beaucoup entendu parler de boîtes américaines inquiète ou souffrant du choc (ou du chaos) Trumpien, autant, dans le monde du jeu, je n’ai pas entendu de boîtes européennes se plaindre.
Je n’ai peut être pas eu l’oreille assez fine.
Alors…
Amha, le tirage « multilingue en collaboration » ne devrais pas être dramatique.
Le fait de travailler en collaboration (éditeur principal français, collaborateur usa) va permettre d’avoir plus de poid envers le fabricant et de toucher une petite part de la part de la boite usa. En cas de collab, la part de l’éditeur secondaire est quand même importante.
De loin je pense que c’est plus du bonus pour la boite française réduction de coûts plus un bonus lié aux ventes usa, mais je doute que cela soit ça qui rende un projet viable. Si, pour qu’un projet soit viable, il faut absolument la collab, cela me semble bien fragile.
La boîte de jeu sera un peu plus cher car fabriquée sans le volume du marché us.
Par contre, pour la boite us, le fait de travailler en collab implique que le jeu est importé, ce qui fait mal potentiellement en tarif dans le chaos trumpien.
Par contre, pour un projet international qui n’est pas en collab, le marché us n’est pas un revenu annexe, c’est un revenu directement pris en compte dans le projet, et là ça devient plus compliqué à mon avis.