Frontière entre le JdR et le JdS

… et moi, plus je lis ce topic et moins j’ai l’impression que je fais du jeu de rôle…
S’en va rayer ‘The Quiet Year’ de sa liste de jeu de rôle pour le mettre dans la liste des jeux de société

Pourquoi rayes tu “Quiet year” de la categorie jdr ???
Je ne connais pas ce jeu.
Graour.

Stan-Alone dit:... et moi, plus je lis ce topic et moins j'ai l'impression que je fais du jeu de rôle...
*S'en va rayer 'The Quiet Year' de sa liste de jeu de rôle pour le mettre dans la liste des jeux de société*

si c est bien le jeu post apocalyptique à base de cartes que j ai vu oui tu peux le mettre hors jdr. :mrgreen:

en fait le problème vient souvent de la confusion entre jdr et jeu où l on vit / invente / imagine une aventure.
le jdr a été la 1ere forme de jeu permettant ce coté aventure libre. Mais aujourd hui ce n est pas la seule forme ludique existante fournissant cette expérience.
Mais forcément si la forme est différente et que le déroulement est différent alors ce sont des familles de jeux différentes. Mais tendant vers un meme objectif.

Ou bien tu peux remettre “the Quiet Year” dans ta liste de JdR. Parce que c’en est un pour moi.
Pour la notion de fin, si elle peut être présente dans un JdR. Certains JdR taillé pour du One-Shot ont des conditions de fin. Certains JdR ont aussi des conditions de fin de partie, avec possibilité de reprendre après (par exemple les Légendes de la Garde : tour du MJ, tour des joueurs, fin de partie, et on reprend). Mais comme on retrouve cette possibilité dans certains JdP qui ne sont pas des JdR (même s’ils en reprennent certaines innovations) - et là, je pense clairement à Blood Bowl - mais je pense souvent à BB…, ça ne peut pas être un critère.

erestor dit:Ou bien tu peux remettre "the Quiet Year" dans ta liste de JdR. Parce que c'en est un pour moi .


sa c est de l argument, profond réfléchi et qui fait enfin avancer les choses.
Bon si sa sainteté Erestor le dit alors c est que cela doit etre vrai. :mrgreen:
prince-baron dit:
erestor dit:Ou bien tu peux remettre "the Quiet Year" dans ta liste de JdR. Parce que c'en est un pour moi .


sa c est de l argument, profond réfléchi et qui fait enfin avancer les choses.
Bon si sa sainteté Erestor le dit alors c est que cela doit etre vrai. :mrgreen:

Tu auras noté que je reprenais ta formulation laconique, n'est-ce pas ? ^^
Pour l'argumentation, c'est celle que j'ai développé avant. Cela dit, oui, c'est un jeu frontière et ça ne me choque pas qu'on le considère comme autre chose que du JdR. Mais il y a incarnation (assez atypique, pour le moins, clairement ^^) dans une histoire créée collectivement par la discussion. Que ça en soit ou pas, n'est pas si important. Ce qui importe, c'est que justement en jouant sur les définitions, TQY a trouvé une place, un fonctionnement original. Et ça, c'est bien. :mrgreen:

Je n’ai pas l’impression qu’il y a de la place pour les JDR à tendance “narrativiste” dans certains éléments de ta définition.
“Sweet Agatha”, “My Lord with Master”, “Breaking the ice”, “Poltergeist” (le jeu avec les 2 livrets… pas sûr de l’orthographe), le fameux “Apocalypse World”, " Romance érotique", “Montségur 1244” (que je n’ai pas encore essayé d’ailleurs)… et plein d’autres j’en suis sûr…ne sont- ils pas des jeux de rôles alors? Dans un jdr ne faut- il pas juste jouer un rôle et que tous les joueurs terminent la partie avec une histoire identique malgré quelques différences légères.
J’essaye juste d’ouvrir le débat car le sujet m’intéresse. :wink:

rech dit:Je n'ai pas l'impression qu'il y a de la place pour les JDR à tendance "narrativiste" dans certains éléments de ta définition.
"Sweet Agatha", "My Lord with Master", "Breaking the ice", "Poltergeist" (le jeu avec les 2 livrets... pas sûr de l'orthographe), le fameux "Apocalypse World", " Romance érotique", "Montségur 1244" (que je n'ai pas encore essayé d'ailleurs)... et plein d'autres j'en suis sûr...ne sont- ils pas des jeux de rôles alors? Dans un jdr ne faut- il pas juste jouer un rôle et que tous les joueurs terminent la partie avec une histoire identique malgré quelques différences légères.
J'essaye juste d'ouvrir le débat car le sujet m'intéresse. :wink:

Si tu parles de ma définition, alors ce sont des JdR - je ne vois pas ce qui dans la définition que je donne dans les précédents messages (de la page précédente notamment dans les échanges avec Stan-alone) les en exclurait. Pour la définition de prince-baron, je le laisse te répondre.
(Par contre, c'est "My life with Master" - qu'il faudrait que je fiche, soit dit en passant - et il doit y avoir un h quelques part dans Poltergheist... mais pas sûr. :mrgreen: )

La différence entre un JDP et un JDR est pourtant simple et flagrante, non ? :wink: Dans une partie de jeu de plateau, le récit est fermé et fabriqué par le jeu lui-même. Dans une partie de JDR, le récit est ouvert et fabriqué par les joueurs eux-même.

JayCarpenter dit:La différence entre un JDP et un JDR est pourtant simple et flagrante, non ? :wink: Dans une partie de jeu de plateau, le récit est fermé et fabriqué par le jeu lui-même. Dans une partie de JDR, le récit est ouvert et fabriqué par les joueurs eux-même.

Eh ben Nikel. Je suis d'accord avec cette définition. :)
Sinon, désolé Erestor...je n'ai pas lu ta définition des précédentes pages :oops: J'ai lu la première page, lu en diagonale les autres et puis relu la dernière page convenablement... :kingpouic:
Ta définition me semble être correct mais celle de Jay me botte bien :)
Edit: quoique ...Jay, que faire des campagnes style "Les montagnes hallucinées" car même si la fin peut être différente (sur quelques aspects) la grosse majorité de l'histoire est tout de même linéaire et les joueurs n'ont pas toujours d'emprise sur le scénario ...deus ex machina quand tu nous tiens :)

Ce n’est pas parce qu’un supplément de JDR est mal foutu que cela remet en cause ma définition^^. C’est également valable pour certains jeux de plateau aux règles tellement nébuleuses ou mal testées que les joueurs sont obligés d’inventer au fur et mesure de la partie :mrgreen:
Concernant Les Montagnes Hallucinées, pour l’avoir maîtrisé de A à Z, c’est vraiment une fausse impression de linéarité, liée à la notion de voyage et d’espace clos sur le bateau. Alors que mes joueurs l’on trouvé beaucoup moins fermé ou linéaire que les “Masques de N” par exemple. par contre elle demande un travail préparatoire vraiment considérable, le même que je fournis d’habitude pour des campagnes “sandbox”, comme quoi^^…

rech dit:Je n'ai pas l'impression qu'il y a de la place pour les JDR à tendance "narrativiste" dans certains éléments de ta définition.
"Sweet Agatha", "My Lord with Master", "Breaking the ice", "Poltergeist" (le jeu avec les 2 livrets... pas sûr de l'orthographe), le fameux "Apocalypse World", " Romance érotique", "Montségur 1244" (que je n'ai pas encore essayé d'ailleurs)... et plein d'autres j'en suis sûr...ne sont- ils pas des jeux de rôles alors? Dans un jdr ne faut- il pas juste jouer un rôle et que tous les joueurs terminent la partie avec une histoire identique malgré quelques différences légères.
J'essaye juste d'ouvrir le débat car le sujet m'intéresse. :wink:

Je remet ici les critères que j'ai développé plus haut.
prince-baron dit:Pour tenter de clarifier mon propos et peut-être aider à mieux préciser ce qu'est un jeu de rôle, voici une sorte de définition mettant surtout en avant les éléments clés. (avec un n° entre parenthèse).
Dans un jdr la présence de la totalité des ses points est obligatoire, mais peut être pondéré, c'est à dire que certains seront plus mis en avant que d'autre, mais tous seront présent.
Le jeu de rôle est un jeu de société(1) interactif (1.1) et coopératif, (1.2) qui se déroule autour d’une table (1.3). Il n’y a n’y gagnant ni perdant (2), car il n’y a pas de condition de victoire (2.1) L’on joue ensemble et non pas les uns contre les autres.
Le but est de vivre une aventure (3) imaginaire (3.1) dans un univers fictif et cohérent. (3.2) Les actions ne sont pas limitées aux supports matériels (3.3) du jeu et se déroule dans l’imagination des participants (3.4). Pour ce faire les joueurs incarne un personnage (4), défini par des caractéristiques précises (4.1), ce qui permet de savoir ce qu’il peut faire et ce qu’il lui sera difficile, voire impossible de réaliser.
Le rôle de meneur de jeu (MJ) (5), a une fonction différente. Il est ce que l’on peut appeler un arbitre-conteur (5.1). Il n’est pas l’adversaire des joueurs (5.2) C’est lui qui gère et arbitre les règles (6) de jeu et c’est lui qui met en scène les situations à partir d'un scénario.
Le déroulement est basé sur le dialogue (7) avec le meneur de jeu et aussi entre personnages, Les joueurs décident de leurs actions et le meneur décrit les conséquences de celle-ci. (7.1) L’aventure évolue ainsi, de manière interactive, jusqu'à son terme. Le scénario (8)défini le terme de l'aventure par un objectif qui sera atteint ou définitivement inatteignable (8.1)

A cela s'ajoute, que ce soit au niveau de la gestion des règles ou du scénario une dose d'improvisation (9)
Depuis son invention le jeu de rôle a eu beaucoup d'impacts sur d'autre type de jeux. Certains sont très proches car ils ont beaucoup d'éléments clés en commun. Mais l'absence d'au moins un éléments clé en fait une catégorie de jeu différente. Parfois malheureusement pas clairement défini ni nommée.
Concernant la pratique. Là également les éléments clés permettent d'y voir plus clairs. Un groupe mettra peut être avant le point règle (6) ou le point (4) incarnation d'un personnage. Le scénario (8) fera peut être 3 lignes ou 200 pages. Mais dans tous les cas l’élément existera.

ce que dit JayCarpenter de façon un peu provocatrice et concise:
JayCarpenter dit:La différence entre un JDP et un JDR est pourtant simple et flagrante, non ? :wink: Dans une partie de jeu de plateau, le récit est fermé et fabriqué par le jeu lui-même. Dans une partie de JDR, le récit est ouvert et fabriqué par les joueurs eux-même.

Correspond au minimum aux points: 3.3, 3.4 et 9.
Le jdr se défini également par un déroulement spécifique
(1)Le MJ expose une situation => (2)les joueurs décident de leur actions => (3)le MJ défini (arbitre) les résultat des actions. Retour à l'étape 1

Concernant les jeux dit "narratif" (mon dieu que ce terme est inadéquat pour définir une famille). Je ne les connais pas tous et ce terme cache souvent des approches très différentes voir totalement opposées donc pour moi c'est impossible de les définir globalement.
Certains correspondent à tout les critères énoncés ci-dessus. D'autres non mais sont assez proche.
Rien ne me choque dans le fait que se soit de proches cousin, mais avec des différences assez marquées pour ne plus utiliser les même éléments ou le même déroulement que les jdr.
Que l'on ait réussi à inventer quelques choses de nouveau est très bien.
Et ne plus être des jdr n'en fait pas de mauvais jeux d'aventure ou d'histoire pour autant.

Pour tenter d'être plus clair sur je vais faire un parallèle.
La mobylette, la moto et le scooter
sont 3 familles de 2 roues partageant de nombreux points communs. Pourtant l'on fait bien la différence entre les 3 à causes de certaines approches différentes dans leur conception et leur fonctionnement.
Cependant ces 3 familles de 2 roues ont le même objectif.
En fait certains jeux dit "narrativiste" me semble plus proche d'une évolution du jeu du cadavre exquis que du jdr.
Le Dictionnaire abrégé du surréalisme donne du cadavre exquis la définition suivante : « jeu qui consiste à faire composer une phrase, ou un dessin, par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles ne puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. »
Aujourd'hui on pourrait dire de certains jeux qui se réclame de cette mouvance: "jeu qui consiste à faire composer une histoire, via des phrases ou des dessins, par plusieurs personnes collaborant dans la création du récit."

Dans le jdr on ne fait pas que créer une histoire, l'on vit une aventure pré-déterminée.
JayCarpenter dit:La différence entre un JDP et un JDR est pourtant simple et flagrante, non ? :wink: Dans une partie de jeu de plateau, le récit est fermé et fabriqué par le jeu lui-même. Dans une partie de JDR, le récit est ouvert et fabriqué par les joueurs eux-même.

Personnellement, j'aimerai bien que ce soit si simple... Par exemple, cette histoire de 'récit fermé', c'est quoi pour toi ? Est-ce la même notion 'Fin de partie' évoqué par Graour ?
prince-baron dit:Dans le jdr on ne fait pas que créer une histoire, l'on vit une aventure pré-déterminée.

Heu... Peux-tu préciser ce que tu entend par 'pré-déterminée' ? Par ce que si c'est le fait que l'aventure existe avant même de la jouer, cela exclu les jeux du genre 'Machin' World ou l'on ne doit rien prédéterminer à l'avance.
Stan-Alone dit:[...]
prince-baron dit:Dans le jdr on ne fait pas que créer une histoire, l'on vit une aventure pré-déterminée.

Heu... Peux-tu préciser ce que tu entend par 'pré-déterminée' ? Par ce que si c'est le fait que l'aventure existe avant même de la jouer, cela exclu les jeux du genre 'Machin' World ou l'on ne doit rien prédéterminer à l'avance.


Pré-déterminé = scénario c'est le point n° 8
Mais attention cela n'a pas de lien avec la qualité ou la taille du scenario.
Un scénario c'est un ensemble d'évènement, de situation, un canevas pré-déterminé. Tout ou partie de ce qu'il contient sera utilisé ou non durant la partie.
Tu sais déjà que des choses existent, mais tu ignores comment les joueurs les trouveront (ou pas :wink: ).
Donc tu as jeté sur le papier 4 éléments clé et tu brodes autour c'est un scenario.
tu as un scenario de 1000 pages que tu respecte à la virgule près c'est aussi un scenario.

Je pense qu’on peut parfaitement faire du JdR en totale improvisation. Et effectivement certains jeux facilitent carrément cette option (les Powered by the Apocalypse notamment).
La définition de JayCarpenter est intéressante. Elle n’est pas si éloignée de ce que j’écrivais avant. Par contre, elle serait plus juste si, avant chaque adjectif, il y avait quelque chose comme “majoritairement”. Car effectivement, un récit de JdP peut être ouverts (“il était une fois” par ex.), et JdP comme JdR se servent du jeu comme des joueurs pour produire du récit mais c’est la proportion qui change (Max dans les JdR pour les joueurs et l’inverse dans les JdP).

Stan-Alone dit:
JayCarpenter dit:La différence entre un JDP et un JDR est pourtant simple et flagrante, non ? :wink: Dans une partie de jeu de plateau, le récit est fermé et fabriqué par le jeu lui-même. Dans une partie de JDR, le récit est ouvert et fabriqué par les joueurs eux-même.

Personnellement, j'aimerai bien que ce soit si simple... Par exemple, cette histoire de 'récit fermé', c'est quoi pour toi ? Est-ce la même notion 'Fin de partie' évoqué par Graour ?

EDIT pour Erestor : Il était une fois est un jeu de cartes, pas de plateau, na :clownpouic:
D'un point de vue personnel cela n'a l'air compliqué qu'ici :mrgreen:
Le récit de ta partie est presque obligatoirement fermé pour un jeu de plateau et toujours ouvert pour un jeu de rôle (même si certains MJs préfèrent, par choix ou inexpérience, encadrer de manière plus ou moins drastique l'histoire)
Deux exemples :
Descent, durée de la partie 4 heures (par exemple) : Il faut choisir un scénario, poser le plateau comme indiqué dans le tutoriel du scénario, préparer les piles de cartes, les figurines de monstres, les jetons de décors, etc... et hop on démarre, les aventuriers sont mandatés par un riche collectionneur pour récupérer un artefact magique caché au cœur d'un ancien tombeau royale. Ici l'histoire est totalement écrite par le scénariste du jeu, puis découpée entre les différentes cartes, points de règles spécifiques et tutoriel du scénario. Tu peux faire jouer cette partie à 10 tables différentes, on aura toujours le même déroulement de l'histoire selon le tutoriel du livret de scénarios (le tirage aléatoire de cartes trésors ou le "pop" de certains monstres n'impacte en rien l'histoire mais uniquement la facilité/difficulté de réussite de la partie en terme de règles. Piocher au hasard une épée magique au premier tour par exemple^^). L'histoire se terminera toujours de la même façon : la victoire des joueurs ou celle de l'overlord. Le récit est fermé. Le cadre est tracé par le tutoriel du scénario, les règles de jeu et le plateau de jeu. On ne peut rien faire d'autre que la partie telle qu'elle décrite.
Si les joueurs se disent : pourquoi aller dans ce tombeau, allons cambrioler ce riche collectionneur et récupérer tous les trésors accumulés dans sa grande maison du quartier noble de la ville.
Ici ce n'est pas possible, le scénario ne le permet pas, le plateau de jeu ne le permet pas, les figurines de monstres ne le permettent pas (des gros monstres en ville ???) etc...
Il faudrait arrêter la partie avant même qu'elle ne commence, ranger tout le matériel et vérifier si un autre scénario du livret permet l'option cambriolage de villa. Dans la boite de base de Descent, aucun scénario de ce type, et aucun plateau jeu représentant l'intérieur d'une maison. Il faudrait tout écrire, fabriquer un plateau etc... bref, pas pour aujourd'hui, la partie est finie. Soit on se pli au scénario soit on remballe, voilà ce qu'est un récit fermé. Ce qui est le cas de quasiment tous les jeux de plateau (et 100% le cas pour les jeux type Descent, Heroquest et consort). Le récit étant fabriqué par le jeu, on ne peut faire autrement.
Dans un jeu de rôle, même scénario, même durée (4 heures), aucun souci, la partie est ouverte, le MJ déclare : soit, vous soufflez vos torches et faites demi-tour rapidement en direction de la ville, la nuit est encore jeune, le cambriolage peut se dérouler dès votre retour. La partie continue en ville avec les joueurs qui font du repérage etc... Au bout de 4 heure, la partie s'arrête (si le scénario n'est pas terminé, il reprendra lors de la partie suivante, tout simplement). Le récit étant ouvert, la partie a pu être menée à son terme avec un déroulement et un final qui n'étaient pas prévus par le scénario. Voilà un récit ouvert. Le récit étant fabriqué par les joueurs (aux chiottes la mission), tout devient possible.
Dans Descent :
- les joueurs soupçonnent une porte piégée avec une carte menace de l'overlord : soit ils tentent leur chance soit ils ont une carte de contre. Percer le mur qui lui n'est pas piégé ? impossible : récit fermé
- Les joueurs rencontrent un minotaure qui doit les attaquer selon le tutoriel de scénario, c'est un monstre à poutrer, point barre. Lui parler, lui expliquer qu'ils peuvent l'aider à retourner dans son plan d'existence où il a été arraché par la magie d'un sorcier maléfique ? Impossible, récit fermé par les règles du jeu, on tape le monstre, pas d'autre choix possible.
Etc....

Deuxième exemple : on peut imaginer un jeu de course où deux bandes rivales de voleurs doivent ramener le plus gros butin en fin de semaine pour être accepter au sein de la guilde des voleurs. (style Cadwallon). Ici même chose : le récit sera fermé, le plateau circonscrit à certaines zones de la ville (impossible de reproduire une ville complète en plateau^^), on cambriolera des maisons, on évitera des pièges, on ramassera du butin et on fera le décompte final.
Si les joueurs disent : on attends que l’équipe adverse fasse son premier casse, on les suit jusqu'à leur planque où ils risquent de boire un coup pour fêter ça^^, on attends qu'ils s'endorment et au petit jour on les assassine. Plus de concurrence, plus de course, on a gagné.
Dans un jeu de plateau c'est impossible, les règles, le tutoriel, le plateau empêchent cela : récit fermé. Cela reste un jeu de course, On ne peut pas assassiner les participants des "Aventuriers Temple de Chac" avant même qu'ils n'arrivent sur le plateau et que la partie commence^^.
En jeu de rôle : pas de souci, le chef de la guilde peut réagir de plusieurs façon : il est ok pour la méthode / il les chasse du quartier, ils vont devoir se refaire une place au soleil / ou il dit : puisque vous aimez tuer des gens, j'ai un boulot qui devrait vous plaire, un de mes concurrents etc.. récit ouvert
L'autre différence vraiment fondamentale entre un JDR et un JDP : le temps de narration et le temps de jeu.
Dans un jeu de plateau on utilise toujours le temps de jeu (CàD l'utilisation des règles de jeu) pour faire avancer le récit, on ne peut faire autrement, on est toujours dans le tour de jeu. On peut discuter tactique, de qui passe devant etc.. au final, la partie ne progressera que lors de l'utilisation des règles de jeu. jeter un dé pour se déplacer, tirer une carte événement, phase de l'overlord qui joue ses jeton menaces etc...
Dans un jeu de rôle, le temps de narration permet de faire avancer la partie sans aucun support de règles, on peu même terminer et réussir une partie sans les règles, uniquement en temps de narration. En jeu de plateau, le temps de narration reviendrait grosso modo à jouer sans ouvrir la boite de jeu :mrgreen: (humm, jouer à Talisman ou Horreur à Arkham avec toutes les extensions, mais juste de tête^^)

Coucou,
Je reviens sur la notion de fin, qui peut (ou ne pas) différencier les jdr des jdp.
Je prends un exemple : JdP : Robinson.
C’est un jeu de plateau coop pendant lequel les joueurs incarnent (ou avec un peu de rp ou pas) et gèrent les actions de personnages qui se sont échoués sur une île.
Le but de l’un des premiers scénarios proposé par le jeu est de rassembler un maximum de bois, pour faire un bucher et l’allumer quand un navire passe au large et voie le signal.
Un certain nombre de tour est fixé, si on le dépasse : fin de la partie, sinon c’est gagné et : fin de la partie.
En jdr, pour moi, et je dis bien pour moi, la fin n’existe pas.
J’écris et je fais jouer un scénario destiné à un groupe de joueurs débutants, une partie d’initiation, qui va donc se limiter à une soirée ou une séance. Je décide de faire dans l’originalité, un truc qui va les laisser sur le cul, tenez vous bien : Après s’être rencontrer dans une auberge, les personnages sont contactés par un agent du roi qui leur demande de sauver la princesse et d’occire le grand méchant local.
On est d’accord, une fois la princesse sauvée et le big boss massacré, c’est terminé… sauf que non.
Bien sur, tous le monde peut ranger ses dés, sa feuille de perso et basta, mais qqun peut demander : “Heu, et la princesse, elle est bonne, ou bof pas plus que ça ?”. Et là, les amis, c’est parti pour l’aventure, la vraie.
On fixe une date pour la prochaine rencontre, ou on décide de faire une nuit blanche, on part dans un gros délire, on fait une semaine non stop, bref on s’arrête quand on veut et on continue dès qu’on peut :wink:
Ca, en jdp, ça n’existe pas. On refait une partie de A à Z. Heu, en jdr, je ne leur fait pas refaire le même scénar…quoique, si, ça je l’ai déjà fait :mrgreen: :^:
Depuis 1974, le jdr a énormément évolué, et je n’ai jamais essayé les “jeux narratifs” très proches du jdr, ou qui sont carrément du jdr si on admet la notion de “variante”. Étant ignare en la matière, ce sont peut-être des exceptions de jdr qui ont réellement une fin de prévue :wink: .
Bien à vous.
Graour.

JayCarpenter dit:
Le récit de ta partie est presque obligatoirement fermé pour un jeu de plateau et toujours ouvert pour un jeu de rôle (même si certains MJs préfèrent, par choix ou inexpérience, encadrer de manière plus ou moins drastique l'histoire)
Deux exemples :
...bla bla bla...

Hum, moi ce qui me dérange dans l'exemple de Descent c'est lorsque je le compare à Pathfinder. En lisant la campagne de l'Éveil des Seigneurs des Runes, je m'aperçois que c'est très scripté (Les lieux, les pièges, les adversaires, les objectifs, ...). Cette campagne donne une succession de scènes que tu dois suivre sous peine de devoir ranger le bouquin et ré-écrire toute la campagne.
Du coup, je trouve comparable la présentation des scènes de cette campagne avec la présentation des scénarios de Descent. A mon sens, la grosse différence vient du fait que dans chaque livre de jeu de rôle, on te dit que la règle d'or c'est d'improviser. Mais ce n'est pas écrit dans les règles de Descent, par exemple. Du coup, c'est plus une histoire de têtologie : Ah, c'est du jeu de plateau ? Alors, je n'improvise pas... Je n'ai pas le droit. On m'aurait menti ?
Quand à parler du temps de jeu passé à la narration et celui à passer à appliquer les règles... bah... comment dire... c'est pathfinder, quoi... Moi quand j'y joue, le taux de rôleplay doit avoisiner les 10%.
Au final, je ne vois pas trop la différence entre la manière dont est présenté 'L'Éveil des Seigneurs des Runes' et ' Rune de l'Ombre', à part ce qu'en fera le talent d'un bon MJ, peut-être ?

J’ai maîtrise l’éveil des runes sans faire un seul donjon^^.
Effectivement, dans un jeu de rôle, le récit étant créé par le collectif de joueurs présents à la table (PJs et MJ), tu peux totalement remballer ton scénario pré-maché acheté dans le commerce, mais cela n’arrête pas la partie de JDR pour autant. C’est juste impossible à Descent
Un scénario de jeu de rôle c’est une proposition faite au collectif joueurs/MJ pour créer une histoire ensembles. Libre à eux d’altérer ou de refuser cette proposition, la partie n’est pas remise en question
Un scénario de Descent est une obligation ludique, un tutoriel qui décide ce que sera la partie jouée. Si on refuse le scénario, la partie prend fin, on joue à autre chose (autre jeu ou autre scénario)
Ensuite, on ne peut pas improviser dans Descent, c’est un conflit équilibré par les règles entre 2 groupes (les aventuriers et l’overlord) ou l’un doit remporter la victoire. On ne peut pas improviser sous peine de tricher ou de déséquilibrer la partie tout simplement. Je ne vois pas où et comment improviser, l’overlord étant un joueur et non un MJ, sauf à ne plus jouer à Descent sricto sensu. Improviser à Pathfinder c’est toujours jouer à Pathfinder.
Le roleplay et le temps narratif n’ont rien à voir. Le RP c’est incarner son personnage, le temps narratif c’est faire avancer la partie sans l’aide des règles.
Au final,chaque foi que j’initie un joueur de plateau de Descent au JDR ,à chaque fois la réaction est la même : Ah ! C’est donc ça le JDR, et en effet Descent est un jeu de plateau et (Pathfinder, DD, Cthulhu, rayer la mention inutile) est bien un JDR, impossible de se tromper. Mais les deux sont des jeux de société^^. En fait, il n’y a que sur ce fil où l’on s’interroge de savoir si Descent (et autre Warhammer quest) est un JDR, je fréquente 2 clubs mixte JDR/JDP et un paquet de joueurs, la question ne s’est jamais posée en 3 décennies par ceux ayant testés les deux :coolpouic:

Graour dit:
... Le but de l'un des premiers scénarios ...

Bah, quel différence avec la fin d'un scénario de jeu de rôle acheté dans le commerce ? Que tu décides, toi même, de prolonger l'aventure après la fin d'un scénario du commerce n'empêche pas que le scénario à une fin.
Du coup, qu'est ce qui t'empêche de mettre en place un nouvel objectif de survit dans Robinson, à la fin d'une aventure ?
Graour dit:
Depuis 1974, le jdr a énormément évolué, et je n'ai jamais essayé les "jeux narratifs" très proches du jdr, ou qui sont carrément du jdr si on admet la notion de "variante". Étant ignare en la matière, ce sont peut-être des exceptions de jdr qui ont réellement une fin de prévue :wink: .

Alors, justement qu'est ce qu'englobe le terme 'jeu narratif' pour toi ? Est-ce que le jeu de rôle est un jeu narratif et vis et versa ? Est-ce que le jeu narratif n'est qu'un cousin du jeu de rôle ?