Après avoir bien hésité en grande partie à cause des erreurs de trad de la version française (finalement pas si critiques que cela), j’ai acquis “Quartermaster”, en VF de chez Asyncron, donc.
En fait, ce qui m’a convaincu, ce sont d’abord les retours des joueurs du forum, la partie en ligne, les analyses de Choum (docsavage35, t’aurais pu lire tes mp quand même), … mais aussi et de façon assez déterminante, la partie que je mène actuellement sur BGG sur l’autre jeu de Ian Brody, Victory or Death et comme je m’y amuse bien, je me suis dit que ce serait à peu près la même chose avec QM.
Et bien, j’ai bien fait.
Mais bon, pour être honnête, je vais commencer par les 2, 3 petites contrariétés qui m’attendaient.
Je ne sais pas si Asyncron a voulu faire des économies sur le couvercle ou s’ils dépressurisent systématiquement le contenu de leurs jeux avant expédition (pour meilleure conservation sans doute) mais j’ai eu un mal fou à ouvrir la boite du jeu, tellement c’était serré.
Au bout de 3 minutes d’intense effort où mon cœur balançait entre aller chercher le chausse-pied ou passer la boite à l’eau chaude, le miracle se produisit enfin devant mes yeux éberlués.
Et là, qu’est ce que je vois: des armées américaines vertes foncées sur un fond de carte vert foncé?
Erreur de casting sans doute, je crois qu’un bleu clair ou mer du sud aurait été plus approprié à moins bien sûr qu’il ne s’agisse d’un message subliminal destiné à nous faire croire que les forces terrestres et aériennes américaines ont plutôt l’habitude d’agir de façon subtile et discrète.
Ah oui, on a noté (parce qu’on est 2 à vouloir y jouer, c’est mieux) qu’une armée allemande, symboliquement représentée par la silhouette d’un char, avait perdu son fût (probablement un char non amphibie qui n’a pas supporté la dépressurisation made in Asyncron).
D’ailleurs, durant la partie (le jour même de nos 10 ans de mariage; ben oui, y a en qui vont au resto; nous, on fait la guerre, pas l’a… !!), on a frôlé la scène de ménage quand mon p’tit bout de femme m’a fait remarquer qu’elle ne comprenait pas comment un char allemand sans canon pouvait détruire une armée russe.
Je lui ai alors sèchement rétorqué que si elle avait regardé de plus près, elle se serait aperçue que cette armée là était en fait dotée de PzKw III, à canon court 50 mm et que ce n’était pas ses T-26 tout pourris qui allaient les arrêter.
Et toc, ça l’a calmée, la maraude!!
Passé ces quelques petites critiques de l’ordre de l’anecdotique et pour redevenir plus sérieux, je dois dire que j’ai été agréablement surpris par la qualité du matos.
Le plateau est bien lisible, on sent que ça a été fignolé.
C’est la première fois que j’ai un jeu avec un thermoformage et tout rentre impeccable, même mes cartes “sleevées” au format standard.
La boite avec le thermo nous sert d’ailleurs de boite à pioche, ça économise de la place.
Bref, du travail soigné, ça fait plaisir. On sent qu’Asyncron a fait un bon travail de finition.
Qu’ils nous fassent une traduction impeccable la prochaine fois et ce sera parfait!
Venons-en maintenant au jeu.
2h de jeu, c’est marqué sur la boite.
Bon, vu qu’en termes de capacité de calcul par seconde, ma femme et moi sommes plus proches de Alpha Go que de l’être humain standard (Sansdétour pourra confirmer), on a immédiatement multiplié par 2 l’estimation de la durée de notre première partie et bravo encore à nous-mêmes, on a tenu les délais!
Et encore, on avait d’entrée de jeu décidé de la jouer light, cad pas trop de calculs, on joue nos coups rapidement, on voit comment tourne le jeu et on apprend sur le tas (après avoir parcouru un peu les règles).
Et bien, ma foi, tout ça roule très bien; c’est dynamique, tendu, y a des surprises, des batailles acharnées, des embuscades, des envolées lyriques, des russes en Inde, des japs qui n’arrivent pas à apprendre le chinois, etc …; bref, ça mitraille sec et on sent bien que d’une partie à l’autre, on peut avoir des situations très différentes.
Le marqueur de PV monte et descend et on se surprend même à vouloir le faire monter (ou descendre, c’est selon) plus vite qu’au tour précédent et à vouloir absolument inverser la tendance.
Au bout d’un certain temps, - le fût du canon pour se refroidir … oups, je m’égare -, on s’est aussi rendu compte qu’on se mettait naturellement à réfléchir (euh oui, réfléchir, du nom commun réfléchissement, un concept très nouveau pour nous), cad à planifier, à préparer des combots, voire même à ricaner quand une riposte jap soigneusement préparée détruit une flotte britannique venant juste d’être construite en mer de Chine ou quand les Uboat en meute opérant depuis la Scandinavie font perdre 7 cartes direct au russe.
Ce qui nous a également beaucoup séduit dans ce jeu, c’est qu’il semble être multi-public.
On peut le jouer tranquille sans trop calculer, pour le fun, à 6 ou à 2, c’est sympa.
Mais, et je dirais à 2 en particulier où chaque joueur doit gérer 3 decks en même temps, on peut aussi planifier un max, comboter les différents decks entre eux et là, à mon avis, ça peut devenir assez vite brise-neurones, voire presse-citron.
Bref, y en a pour tous les goûts.
Un signe qui ne trompe pas; on a joué le soir et on a été pris par le syndrome: allez, encore un dernier tour et on va se coucher!
Le réveil le lendemain matin fut laborieux.