J’ai vu Cosmopolis et c’était quand même TRES bavard et prétentieux, ça m’a gavé ET pourtant je suis fan de Cronenberg…
Le cinéma pour moi c’est pas des tunnels de dialogue poseurs, et encore moins celui de cronenberg, grosse déception!
On retrouve pourtant certains thèmes habituels de cronenberg, le parcours initiatique du héros, les tarés qui hurlent des slogans étranges, mais ça ne m’a pas suffi.
Y’a quand même certaines scènes assez jubilatoires mais pfiouuuu…
(je n’ai pas lu le bouquin)
Sur un peu le même thème, j’ai vu aussi Margin Call qui est pas génial non plus mais qui a le mérite d’être moins prétentieux, et d’essayer de mettre un peu d’humanité dans tout ça (trop?)… En gros le parti-pris ici c’est de vulgariser (avec certes quelques artifices un peu limite, genre le PDG qui ne comprend rien à ce qui se passe et qui demande une explication “la crise pour les nuls”)
Evidemment Spacey et Irons sont bons.
Margin Call c’est plus un huis-clos à l’ancienne, presque Hitchockien, avec une fin tragique qu’on sent qui ne sera arrêté par aucun des personnages… le casting est parfait, et le rythme aussi. par contre coté vulgarisation, on repassera…
Tandis que Cosmopolis c’est l’errance d’un mec paumé, qui rencontre une gallerie des personnages qui exposent leurs délires philosophiques… effectivement on s’est bien éloigné du Cronenberg des débuts (et plus encore de ses derniers films), y a des longueurs, mais pour moi, dans le genre Mindfucks verbeux, c’est un chef d’oeuvre. Mais pour apprécier un chef d’oeuvre de genre, faut évidemment aimer le genre. Et je comprends qu’on puisse ne pas aimer ce genre, mais moi j’aime
kalkaoual dit:Margin Call c'est plus un huis-clos à l'ancienne, presque Hitchockien, avec une fin tragique qu'on sent qui ne sera arrêté par aucun des personnages.. le casting est parfait, et le rythme aussi. par contre coté vulgarisation, on repassera...
En effet, j'ai oublié de parler de l'ambiance un peu oppressante plutôt bien gérée... Tout se passe en à peu près 24h, et preque tout dans la même tour...
Pour la vulgarisation, je pense que dans un conseil d'administration de ce genre de boîte, on explique pas des trucs du genre "si plus personne veut nous acheter ce qu'on vend, on est dans la merde"... Y'a quand même plein de trucs ultra simplifiés comme ça qui me paraissent être destinés à faire comprendre l'essentiel de la situation à un gros nul comme moi.
Tandis que Cosmopolis c'est l'errance d'un mec paumé, qui rencontre une gallerie des personnages qui exposent leurs délires philosophiques... effectivement on s'est bien éloigné du Cronenberg des débuts (et plus encore de ses derniers films), y a des longueurs, mais pour moi, dans le genre Mindfucks verbeux, c'est un chef d'oeuvre. Mais pour apprécier un chef d'oeuvre de genre, faut évidemment aimer le genre. Et je comprends qu'on puisse ne pas aimer ce genre, mais moi j'aime
Voilà je voulais juste avertir que c'est TRES verbeux...
On est bien d'accord que dans les deux cas le thème principal est la mort annoncée et inévitable du capitalisme? (surtout le cronenberg...)
viking dit:
Voilà je voulais juste avertir que c'est TRES verbeux...
On est bien d'accord que dans les deux cas le thème principal est la mort annoncée et inévitable du capitalisme? (surtout le cronenberg...)
Là dessus, je sais pas trop...
Pour Margin Call, la générique de fin avec les bruits de pelle laisse penser que le réalisateur a voulu souligner le coté "on creuse notre tombe" des traders, qui exploitent exploitent le système sans scrupule, jusqu'à faire s'effondrer le système... donc oui, dans ce film le message de fond est une critique
Par contre, dans Cosmopolis, la spéculation contre le Yuan c'est juste contextuel... le coeur de l'histoire c'est plus que le personnage principal (et un peu ceux qui l'entourent) se rendent compte qu'ils n'ont plus de valeur sur laquelle fonder leurs existences.. l'argent est une fiction (le dialogue sur les rats) la politique est vaine ("qui est le président?") l'amour il n'y croit pas, et tout le reste est accéléré et disséqué au point que plus rien n'a de sens... le héros oscille entre la recherche de nouvelles sensations et son besoin d'être rassurer par sa petite routine (examen médical, le coiffeur de son enfance) Pour moi c'est plus un film sur la perte de repère existentiel , plus qu'un brûlot contre le capitalisme...à la rigueur une critique de l'hyper consommation ça oui.
Prometheus :
Difficile de ne pas être mitigé face à un film comportant tant de vraies grandes qualités et tant d’énormes défauts.
D’un côté, on a une direction artistique fabuleuse d’une cohérence et d’une élégance rare, une photo somptueuse et un montage très bien foutu (exception faite des 10 dernières minutes…). Mais aussi des decors magnifiques, des sfx ahurissants (sauf le maquillage de Weyland.), et une ambiance sonore proche de la perfection. ( là aussi, à une ou deux exceptions près.)
Bref, si Prometheus n’était qu’un pur objet esthétique on serait franchement pas loin du chef-d’œuvre incontestable tant le film est éblouissant.
D’un autre côté, malheureusement, le film cherche aussi à raconter une histoire, et même si ça démarre plutôt pas mal, c’est là que ça se gâte sérieusement.
Car si Prometheus possède bien plus de bonnes idées, aborde des thématiques bien plus ambitieuses et soulève des questions bien plus pertinentes que n’importe laquelle des suites du film matriciel, il traite le tout au travers d’une telle bouillie mystico-créationnisto-new-age, avec une telle légèreté et en accumulant tant de poncifs que l’on se contrefout du tout assez rapidement. Quel gâchis.
De plus si les personnages clones du premier Alien (Shaw et David) sont relativement bien traités, le reste de l’équipage n’est qu’un ramassis de stéréotypes plus caricaturaux, incohérents et ridicules les uns que les autres.
Si on ajoute à ça, quelques monstrueuses aberrations scénaristiques, et certaines scènes d’action cherchant tant l’efficacité qu’elles finissent, elles aussi, par sombrer dans le ridicule, on obtient un drôle de film, mariage du pire et du meilleur, enfant malade de 2001 et de Transformers, de Blade Runner et d’Hannibal, créature cinématographique xénomorphe à l’image de notre chère bébête au sang acide : fascinante mais tout de même très antipathique.
A l’arrivée, on passe malgré tout et assez inexplicablement un bon moment, sans doute grâce à la mise en scène diablement efficace, à l’atmosphère globalement réussie de la première heure, à certaines séquences sidérantes de beauté et au très joli popotin de Charlize Theron en combinaison moulante. Et si le film n’est pas pire que certains épisodes de la tétralogie, il reste toutefois à des années-lumière en deçà des deux chef-d’œuvres de Ridley Scott, incontestables jalons du cinéma de science-fiction.
Merci pour cette belle critique qui confirme un peu mes craintes…
( vous avez vraiment une belle plume mon cher air )
viking dit:Merci pour cette belle critique qui confirme un peu mes craintes...
Cela dit, le film vaut tout de même le déplacement, ne serait-ce que pour ces formidables qualités plastiques. Pour ma part, j'ai même envie de le revoir.
Parce que de la sf de cette qualité au cinéma, c"est tout de même pas tout les jours que ça arrive et ce serait dommage de passer à côté.
Le tout étant d'aller voir le film pour ce qu'il est, un bon divertissement qui en met plein les mirettes. S"attendre à plus que ça, c'est s'exposer à la deception.
( vous avez vraiment une belle plume mon cher air )
Merci.
air dit:Prometheus :
Difficile de ne pas être mitigé face à un film comportant tant de vraies grandes qualités et tant d'énormes défauts.
D'un côté, on a une direction artistique fabuleuse d'une cohérence et d'une élégance rare, une photo somptueuse et un montage très bien foutu (exception faite des 10 dernières minutes...). Mais aussi des decors magnifiques, des sfx ahurissants (sauf le maquillage de Weyland.), et une ambiance sonore proche de la perfection. ( là aussi, à une ou deux exceptions près.)
Bref, si Prometheus n'était qu'un pur objet esthétique on serait franchement pas loin du chef-d'œuvre incontestable tant le film est éblouissant.
D'un autre côté, malheureusement, le film cherche aussi à raconter une histoire, et même si ça démarre plutôt pas mal, c'est là que ça se gâte sérieusement.
Car si Prometheus possède bien plus de bonnes idées, aborde des thématiques bien plus ambitieuses et soulève des questions bien plus pertinentes que n'importe laquelle des suites du film matriciel, il traite le tout au travers d'une telle bouillie mystico-créationnisto-new-age, avec une telle légèreté et en accumulant tant de poncifs que l'on se contrefout du tout assez rapidement. Quel gâchis.
De plus si les personnages clones du premier Alien (Shaw et David) sont relativement bien traités, le reste de l'équipage n'est qu'un ramassis de stéréotypes plus caricaturaux, incohérents et ridicules les uns que les autres.
Si on ajoute à ça, quelques monstrueuses aberrations scénaristiques, et certaines scènes d'action cherchant tant l'efficacité qu'elles finissent, elles aussi, par sombrer dans le ridicule, on obtient un drôle de film, mariage du pire et du meilleur, enfant malade de 2001 et de Transformers, de Blade Runner et d'Hannibal, créature cinématographique xénomorphe à l'image de notre chère bébête au sang acide : fascinante mais tout de même très antipathique.
A l'arrivée, on passe malgré tout et assez inexplicablement un bon moment, sans doute grâce à la mise en scène diablement efficace, à l'atmosphère globalement réussie de la première heure, à certaines séquences sidérantes de beauté et au très joli popotin de Charlize Theron en combinaison moulante. Et si le film n'est pas pire que certains épisodes de la tétralogie, il reste toutefois à des années-lumière en deçà des deux chef-d'œuvres de Ridley Scott, incontestables jalons du cinéma de science-fiction.
Oui, une bien belle critique !
Un ressenti bien exprimé, le genre d'avis suffisament clair pour que je puisse me situer.
Comme la psychologie des personnages et l'articulation du récit sont les 2 choses que j'apprécie le plus au cinéma, je sais à quoi m'en tenir: Je verrai Prometheus sans souci, mais chez moi.
Merci en tout cas.
De mon côté, très déçu par Margin Call…
Scénario mou du genou, mise en scène plate, psychologie sommaire…
Moonrise Kingdom
Un joyeux chahut. Tout le film se déroule dans une sorte d’insouciance 70’s et sucrée, avec un casting royal d’acteurs venus pour s’amuser sur un scénar sans queue ni tête. Une gallerie de personnages rigolos, une réalisation correcte, une bluette sympathique, mais pas grand chose de plus. Mais on passe un moment agréable.
Le grand soir
Irrévérencieux et amusant. Le duo Poelvoorde et Dupontel fonctionne parfaitement, et passe facilement du comique au pathétique tout au long du film (contrairement à Brigitte Fontaine, consternante (ou alors au Xème degré). L’apparition de Depardieu est hilarante, et les répliques sont super bien senties. Ca vaut le coup.
BLanche Neige
Le classique version Seigneur des anneaux… malheureusement un excès de pathos parasite les bonnes idées et les scènes de bataille épiques.
Holy motors
Un film osé et poétique sur les difficultés du métier d’acteur, transfigurées par différents personnages (la mendiante, la motion capture, Monsieur Merde et la starification, le blessé…)
Pas pour tous les yeux, mais du très très bon. Fallait vraiment oser faire un film comme ça.
kalkaoual dit:BLanche Neige
Le classique version Seigneur des anneaux... malheureusement un excès de pathos parasite les bonnes idées et les scènes de bataille épiques.
Pas faux. Mais quel plaisir de pouvoir encore regarder un film fantastique sans ces foutues lunettes 3D !
Je sors de Men in Black 3, tiens. Le premier du nom est un de mes films cultes, et ça fait toujours plaisir de retrouver cette ambiance SF loufoque et pince-sans-rire. Là, comme ça traite du voyage dans le temps, il y a forcément des incohérences scénaristiques, mais dans l’ensemble on passe un bon moment. (Je précise que je suis assez bon public).
Holy Motors 5/5
Quelle claque narrative et visuelle ! Plus ou moins 24H passés au côté de Monsieur Oscar et sa limousine blanche qui sillonne Paris.
Une très belle parabole sur la vie d’acteur, sur les métiers du cinéma (Monsieur Oscar déguisé en Monsieur Merde qui mange sa soupe miso à emporter comme n’importe qui à la pause déjeuner au boulot) et plus largement sur les relations humaines de nos jours.
J’ai adoré le surréalisme, l’absurdité, la poésie, la nostalgie que présentent le film.
Malheureusement je crois qu’il ne se réserve qu’aux cinéphiles avertis quand je vois l’accueil qu’il a reçu auprès des spectateurs Allociné notamment.
Sûrement un des meilleurs films de 2012.
Kill List 4,5/5
Ça commence comme du Ken Loach, on passe ensuite dans du polar noir cynique purement british et on finit dans un cauchemar qui en appelle à The Wicker Man (qu’il faut absolument que je vois !).
Tout ça avec une construction narrative qui n’est pas sans rappeler du David Lynch (scènes de rêve éveillés, clés de compréhension disséminées régulièrement dans les dialogues, dans les gestes des personnages).
Le final paraît d’abord complétement aberrant car déroutant et surprenant mais dès les premières scènes le réalisateur et les scénaristes nous manipulent pour arriver à cette fin de la même façon que le personnage principal est manipulé.
Une très bonne surprise et un réalisateur à suivre.
Les Kaïra 3,5/5
Une comédie française qui sent le kebab et le béton des cités. Vraiment rafraîchissant de voir qu’on arrive quand même parfois à pondre des comédies intelligentes dans notre pays. Un regard tendre et sympathique sur les banlieues qui en profite pour dénoncer en trame de fond ce qui ne va pas sans pour autant nous faire de grandes leçons de morale. Dommage que la dernière demie heure tourne un peu à vide et ne sache plus trop nous faire rire.
The Raid 3/5
Après un an de buzz autour de The Raid, j’avais probablement mis mes exigences un peu trop haut. Les combats sont bons et intéressants, la trame se dévoile entre deux uppercuts et fait son office. Mais les chorégraphies ne sont finalement pas si délirantes que cela et on n’atteindra à aucun moment le niveau d’exception de l’introduction dans l’immeuble par la police dans Time and Tide de Tsui Hark qui restera pour moi la référence du genre.
forcement
batman the dark knight rises
rien a redire, tres bon, mechant tres mechant, bonnes phrases, de l action
le + : une cat woman vraiment terrible
le - : Marion cottilard qui joue une scene particulierement mal ( je ne spoil pas, mais on pourra en rediscuter plus tard )
topkewl dit:
le - : Marion cottilard qui joue une scene particulierement mal ( je ne spoil pas, mais on pourra en rediscuter plus tard )
Pas besoin d'en rediscuter, je pense que tous les spectatuers seront d'accord!
Après moi j'ai quand même trouvé qu'il y avait de sacrés longueurs par moment...
Dark Knigh Rises: Pour ma part, je l’ai trouvé vraiment distrayant mais très inégal. Il est excellent à certains moments, mais avec des gros trous d’air parfois. Cela donne l’impression que l’on ne lui a donné une certaine liberté que pour mieux imposer des concessions (cette fin !) Il y a quand même quelques scènes assez étranges et, comme le disait joliment le critique de libé, “assez d’invraisemblances pour remplir plusieurs thèses sur l’art de l’ellipse”. Ceci dit, il y a de très bonnes idées, de très belles scènes, un méchant assez réussi, et… Anne Hattaway qui écrase de sa classe une partie du film (y compris en jouant des scènes particulièrement cons.) Je suis partagé entre l’idée que au moins Iron Man ou The Avengers jouent franc jeu, et entre l’idée qu’il y a là des choses plus palpitantes. Je serais intéressé d’en discuter plus avant. Est-ce qu’il y aurait suffisament de monde pour remplir un sujet écrit avec SPOIL dessus ?
Batman. The Dark Knight Rises.
Je l’ai vu hier soir. Comme Soze, je trouve le film très inégal : la catwoman pas mal du tout, le méchant très bon, la critique latente du système économique américain sympathique, certaines scènes très réussies… et il y a ces incohérences, ces ficelles un peu grosses, ces longueurs, cette fin surprise sans intérêt, cette énième histoire de bombe à se farcir, cette Gotham sans personnalité et les états d’âmes de Batman insipides. Ça fait beaucoup de points noirs pour 2h45 de film qui nous conduit comme prévu là où on est si souvent allé : le triomphe du héros au côté des forces de l’ordre.
Il aurait eu une super fin, bien sombre pour le coup, s’il avait coupé le dernier quart d’heure, mais il relance après ce twist sympathique et c’est de pire en pire après. Ou disons le film devient… très normal. Le début est vraiment de haut niveau, presque parfait, le milieu un peu bavard, lourd et parfois incohérent, la fin ratée. Et au milieu il y a des éclairs sympathiques. (La loi d’exception basée sur un mensonge, c’est quand même assez bien senti.) C’est mieux que Transformers, mais on attend un peu mieux de lui.
Batman: J’ai rien à redire j’y suis allé après une journée de boulot épuisante et je pensais que 2h45 ca allait être long et que j’allais demander à ma chérie de me raconter la fin.
Et ben j’ai adoré, je me suis pas ennuyé une seconde et je trouve qu’il boucle parfaitement la trilogie.