Hier j'ai vu au cinéma...

Hier j’ai vu Il est difficile d’être un dieu. Un film adapté d’un roman de SF russe.
Le synopsis :

Un groupe de scientifiques est envoyé sur Arkanar, une planète placée sous le joug d’un régime tyrannique à une époque qui ressemble étrangement au Moyen-Âge. Tandis que les intellectuels et les artistes sont persécutés, les chercheurs ont pour mot d’ordre de ne pas infléchir le cours politique et historique des événements. Le mystérieux Don Rumata à qui le peuple prête des facultés divines, va déclencher une guerre pour sauver quelques hommes du sort qui leur est réservé…

Sans le synopsis, je n’aurais strictement rien compris. Heureusement je l’ai lu avant d’aller au cinéma donc … je n’ai rien compris. On est à un “strictement” de différence.
Pendant 2h50 (!), et au contraire de plusieurs personnes assez vite sorties de la salle, j’ai eu l’impression de regarder un documentaire ennuyeux sur les villes boueuses de la Russie au Moyen-Age : des gens qui crachent, qui s’enduisent le visage de boue et d’une substance visqueuse (pourquoi ?), qui pissent de partout, qui s’assassinent et/ou se mutilent sauvagement les uns les autres, qui appartiennent à des factions qui ne sont pas clairement présentées (et puis, “les gris” et “les noirs” dans un film en noir et blanc …) …
A côté de ça, à aucun moment je n’ai compris qui était les scientifiques évoqués dans le synopsis, en quoi Don Rumata essaie de sauver des gens, de quels gens il s’agit, qui gouverne, si une des factions est religieuse, s’il y a plusieurs religions, de qui Don Rumata est censé être le fils …
A la fin de la séance, pendant le générique (en cyrillique), tous les spectateurs sont restés un moment silencieux et immobile, jusqu’à ce que les lumières se rallument comme s’ils avaient tous étaient plongés dans une sorte de torpeur ou de transe hypnotique.

Du coup, je vais chercher à savoir quel est le contenu du livre pour savoir si c’est lors de l’adaptation que tous le sens a été perdu.

Ce week end je suis allé voir Crosswind : la croisée des vents sur le conseil de mon fils qui l’avait découvert au festival Premier Plan en janvier à Angers. C’est beau, étonnant dans sa réalisation, et assez bouleversant. A voir.

Vu Interstellar, clairement il manque un truc, pas ressenti de souffle SF mais bon après tout pourquoi pas, non ce qui me gène c’est que j’ai été peu interessé par l’histoire, les personnages.
Après il se regarde, et les 3heures passent relativement bien, il y a de belles images, et la BO est pas mal.

vu Kingsman, et bien c’est très sympa, pop, dynamique, plein d’humour, on ne s’ennuie pas et ça a le bon gout d’être “sans prétention”, du divertissement assumé, fun
bizarrement, le côté “tout au second degré et plein de de références” ne m’a pas gêné, alors que d’habitude je ne supporte pas ça, notamment chez tarantino
après, c’est peut-être plus un film pour soirée dvd/téléchargette qu’un truc à aller voir au ciné absolument, mais un très bon moment

American Sniper d’Eastwood se révèle beaucoup moins puant idéologiquement que ce qui s’en dit, et même plein d’ambigüité. En plus Clint s’est rarement autant lâché sur la forme (une scène dans la poussière hallucinante, presque abstraite). C’est loin d’être parfait, y’a pas mal de clichés et de ficelles bien grosses, mais c’est loin d’être honteux comme film.

viking dit:American Sniper d'Eastwood se révèle beaucoup moins puant idéologiquement que ce qui s'en dit, et même plein d'ambigüité. En plus Clint s'est rarement autant lâché sur la forme (une scène dans la poussière hallucinante, presque abstraite). C'est loin d'être parfait, y'a pas mal de clichés et de ficelles bien grosses, mais c'est loin d'être honteux comme film.

Tu doutais de la capacité d'Eastwood à mettre de la distance et de la nuance dans son film ?
Le fait d'intégrer ce tireur d'élite syrien, qui est le miroir du personnage principal du film, ça empêche toute interprétation manichéenne du film.

J’en doutais carrément oui! Et la présence du tueur syrien ne résout pas tout il me semble.
Mais en fait le film est très complexe, et Eastwood me paraît extrêmement désabusé, voire cynique (la scène qui précède le départ de Kyle avec le vétéran juste avant la fin, c’est presque du Verhoeven, le cowboy qui braque sa femme “moi baiser toi”). De même lorsque l’Amérique célèbre son héros à la fin, Eastwood met en musique mais il me semble qu’il se garde bien de célébrer (d’ailleurs il utilise les images “documentaires” et ne filme pas lui-même)…
Même le personnage principal doute constamment de son statut de héros.
En tout cas ça donne pas vraiment envie de s’engager

Ca fait un moment qu’il fait le portrait de personnages qui se retrouvent bombardés héros sans qu’on leur demande leur avis. C’était déjà ça dans Mémoires de nos pères et on en trouvait les prémisses dans le personnage de Munny dans Impitoyable, il me semble. Ce tueur à gages à la réputation terrible qui ne voulait que finir sa vie comme fermier.

Ca ressemble un peu à Impitoyable c’est vrai (sauf qu’ici on parle d’un mec qui a vraiment existé - un mythe, mais bien réel)… Ca cite beaucoup Voyage au bout de l’enfer aussi (mais c’est quand même vachement moins bien)

C’est surtout l’histoire d’un mec qui s’engage dans une guerre pour venger son pays et se retrouve à ne pas pouvoir en sortir parce qu’il veut sauver ses amis. C’est assez horrible comme situation.

Inherent Vice est tout simplement superbe pendant à peu près une heure et demie, puis devient peu à peu assez chiant. Evidemment, l’intrigue est volontairement nébuleuse, et PTA pense que son talent, celui de ses acteurs vont suffire à nous happer. Ben non.
Mais il y a quand même une superbe ambiance, des moments extrêmement drôles (dans un style assez proche du Big Lebowski des Coen), et cette séquence superbe où les deux amoureux partent toucher de la weed sous la pluie… Carrément magique

viking dit:Inherent Vice est tout simplement superbe pendant à peu près une heure et demie, puis devient peu à peu assez chiant. Evidemment, l'intrigue est volontairement nébuleuse, et PTA pense que son talent, celui de ses acteurs vont suffire à nous happer. Ben non.
Mais il y a quand même une superbe ambiance, des moments extrêmement drôles (dans un style assez proche du Big Lebowski des Coen), et cette séquence superbe où les deux amoureux partent toucher de la weed sous la pluie... Carrément magique

Ma plus grosse attente de cette année. Malheureusement, il n'est pas diffusé près de chez moi :(
viking dit:American Sniper d'Eastwood se révèle beaucoup moins puant idéologiquement que ce qui s'en dit, et même plein d'ambigüité. En plus Clint s'est rarement autant lâché sur la forme (une scène dans la poussière hallucinante, presque abstraite). C'est loin d'être parfait, y'a pas mal de clichés et de ficelles bien grosses, mais c'est loin d'être honteux comme film.


Voila, pas mieux :)
Pas honteux comme film, pas fameux non plus

Je suis allé voir Lazarus Effect, j’avoue y a eu l’effet Olivia Wilde pour que j’aille le voir :mrgreen:
Bon film d’horreur comme je les aime, surfant sur les dernières avancées médicales concernant la fin de vie et sur les films traitant des expériences médicales, notamment celles à la Frankenstein, et sur une sorte de Lucy en maléfique, très bonne surprise.
Bon coup de flippe, et de bons moments en perspective ! :P

Inherent vice
Comme pour la plupart des “films de drogués” (films où les personnages principaux sont drogués du début à la fin et où la drogue est très présente dans l’intrigue) j’ai eu du mal à accrocher.
Le film n’est pas mauvais mais j’ai vraiment eu du mal à suivre cette enquête menée par un privé qui fume pétard sur pétard. Il cherche un investisseur, décide de chercher son garde du corps, se trouve en contact avec un ex-codétenu de ce dernier … Au bilan : un disparu, des morts, un gang noir, la fraternité aryenne, des asiatiques, … et encore plein d’autres groupes entremêlés si bien qu’à la fin du film je me suis demandé si je devrais pas le re-regarder assez vite une 2ème fois pour mieux saisir le fil que suit le privé maintenant que j’ai à peu près compris l’histoire.

Ah, tu as compris l’histoire?
Moi, absolument pas. Je pense qu’il y a même des liens logiques totalement foireux, entretenus par la paranoïa du personnage principal, et c’est assez amusant. Certaines connexions sont totalement foireuses, c’est d’abord assez réjouissant, puis ça devient assez pénible.
Je ne suis pas sûr qu’on puisse réduire le film à “un film de drogués”, c’est quand même un film assez intéressant sur la fin des idéaux des années 60, le barrage en couille des hippies (Charles Manson), de la liberté sexuelle à l’esclavage sexuel ( la scène fantasmée du retour de l’ex, qui rappelle les moments les plus paranos d’Eyes Wide Shut)

“Film de drogué” c’est une expression que j’utilise pour les films qui me semblent hermétique mais qui semblent inspirer un plus les usagers de drogue. Las Vegas parano par exemple, qui m’avait laissé complètement de marbre.
Je pense que si je revoyais le film je comprendrais mais actuellement j’ai uniquement des bribes de compréhension mais la connexion entre ces bribes m’a échappé (le FBI, Japonica, le saxophoniqte …).

Big Eyes n’est pas loin de me réconcilier avec Tim Burton.
En se libérant de ses lubies habituelles devenues autant de marques de fabrique infiniment reproductibles, (pas de chaussettes à rayures, pas de Johnny Depp lunaire, ni d’esthétisme onirique) le réalisateur fétiche des émos goth livre paradoxalement son film le plus personnel depuis bien longtemps, ainsi qu’un regard très lucide et malin sur son œuvre ainsi que sur l’impasse dans laquelle celle-ci semble s’enfoncer.
Réjouissant et peut-être même prometteur.
Et Christoph Waltz est décidément génial !

alighieri dit:vu Kingsman, et bien c'est très sympa, pop, dynamique, plein d'humour, on ne s'ennuie pas et ça a le bon gout d'être "sans prétention", du divertissement assumé, fun
bizarrement, le côté "tout au second degré et plein de de références" ne m'a pas gêné, alors que d'habitude je ne supporte pas ça, notamment chez tarantino
après, c'est peut-être plus un film pour soirée dvd/téléchargette qu'un truc à aller voir au ciné absolument, mais un très bon moment

J'ai vu Kingsman et c'est sympathique oui. Le premier film de Vaughn que je trouve agréable et qui assume son mauvais goût d'entrée (Dire Straits + bâtiments qui explosent pour former les lettres du générique, wow). De chouetttes moments de cinéma dedans.

il y a pas mal de moments jubilatoires, l’intro rock/hélicoptère comme tu as dit, très “l’occident est con, il assume et il vous emmerde”, à prendre au degré qu’on veut, le moment ou les têtes de “l’élite” explosent façon “oh la belle bleue”…ça faisait longtemps que je n’avais pas sorti de gros rires bien sonores au milieu d’une salle de ciné, avec gens qui se retournent un peu étonnés, “ah vous trouvez ça drôle à ce point ?”, ça fait du bien…