Hier j'ai vu au cinéma...

viking dit:
Birdman : Séance de rattrapage. Inarritu réussit là ou son pote Cuaron s'était pris les pieds dans le tapis avec Gravity : Réaliser un incroyable tour de force technique en proposant également un discours, un fond à la hauteur de la forme. Le film s’essouffle peut être un poil au 2/3 et a tendance à se répéter un brin mais l'ensemble est diablement jouissif.

Intéressant, je pense au contraire qu'Inarritu aurait du abandonner son dispositif plus souvent (notamment parce que le montage est une arme puissante du comique), son seul intérêt étant de flouter la frontière entre réalité, pièce et imagination. Exténuer le spectateur n'était pas forcément son but.
Là où dans Gravity la sidération et l'essouflement généré sont extrêmement immersifs.
Décidément, le Mexique est une des meilleures choses qui soient arrivé au cinéma américain depuis un moment.

Non, c'est Jeff Nichols. 8)

Z'êtes chiants je suis obligé de commenter tout ça! Assez d'accord sur la symbiose fond/forme dans Birdman, j'ai pas trouvé ça "usant" mais je comprends ce ressenti. Je trouve aussi que Gravity, dans un style plus simpliste certes, avait également atteint une forme de perfection dans cette adéquation (surtout cette immersion visuelle, sonore et psychologique). Oui, les réalisateurs mexicains ont dépoussiéré Hollywood. Oui Avengers 2 c'est tout comme a dit Viking, mais j'ai jamais été fan de ce genre de film (j'accompagnais mes potes). Le 1 était quand même bien meilleur pour moi (moins long notamment et un antagoniste beaucoup plus convaincant...).
Chakado dit:
air dit:
Birdman : Séance de rattrapage. Inarritu réussit là ou son pote Cuaron s'était pris les pieds dans le tapis avec Gravity : Réaliser un incroyable tour de force technique en proposant également un discours, un fond à la hauteur de la forme. Le film s’essouffle peut être un poil au 2/3 et a tendance à se répéter un brin mais l'ensemble est diablement jouissif.
Décidément, le Mexique est une des meilleures choses qui soient arrivé au cinéma américain depuis un moment.

Ah marrant, moi aussi j'ai enfin vu Birdman un peu sur le tard, mais j'ai été assez déçu.
Le tour de force technique est indéniable, les acteurs sont au top (raaaah que ça fait plaisir de revoir Keaton comme ça), mais j'ai eu le sentiment que ça s'agitait beaucoup pour pas grand chose. Il y a quelques scènes très réussies (la confrontation entre Keaton et sa fille, les scènes où fiction et réalité s'entremêlent), mais globalement je ne vois pas de vrai propos dans le film. Il y avait matière à une réflexion passionnante sur "pourquoi on crée", sur l'art en général, mais ça n'est qu'effleuré, ou alors c'est beaucoup trop balourd (la charge bien appuyée contre la critique, pffff, le facepalm que j'ai eu à ce moment-là...)
Bref, j'en suis ressorti à la fois estomaqué et frustré, avec le sentiment d'un film assez vain.

En fait tu attendais certaines thématiques qui ne sont pas celles du film. Ça m'arrive aussi et c'est effectivement très frustrant...

Les amis, Mad Max Fury Road, c’est complètement furibard. Quel pied! Je développerai plus tard, mais là, fallait juste que ça sorte.

l’énorme Claque dont le ciné d’action avait besoin.
C’est juste un putain de film culte.

C’est bien les mecs, ça ! On leur montre des jolies filles et des grosses voitures, et ils n’en peuvent plus.

Héhé,
Non mais sérieux il faut voir à quel point ce film ridiculise et met en évidence la beaufitude et l’incompétence de la concurrence…

Quelle concurrence ?
Maiwenn et les frères Dardenne ?

L’ensemble des blockbusters depuis 15 ans à peu près.

Rien que ça ?
Tu me donnes très envie d’aller voir ce film.

Ah mais vas-y.
C’est un film dingue, carrément baroque, qui ne fait jamais dans la demi-mesure. La grande force de Miller c’est qu’il n’a jamais peur du ridicule, du soi-disant “mauvais goût”, il multiplie les idées dans tous les sens mais décrit un univers étrangement cohérent.
Sa manière de mener un récit de fuite perpétuelle tout en décrivant un monde, sans délaisser ses personnages, et de balancer un truc PUTAIN DE SPECTACULAIRE sans jamais lasser, c’est absolument ouf.
Dans la mise en scène de l’action, c’est excellent, foutrement rythmé (le découpage et le montage sont absolument parfaits), et dopé aux idées, en permanence.
Au milieu des cascades, des tempêtes de sable, des explosions, et du heavy metal, il y a des êtres humains (voir la délicatesse avec laquelle Miller filme justement les femmes), et cette thématique de l’espoir qui parcourt le film (des fanatiques religieux aux évadés vers un paradis mythique).
Même au niveau du ton, Miller prend tous les risques et réussit sur tous les tableaux : il réussit à donner de véritables élans tragiques, sans pour autant sacrifier l’humour, omniprésent, et une forme de recul par rapport à son oeuvre originelle, sans être bêtement auto-parodique.
Il y a, à la marge des défauts : je suis pas toujours fan de cette photo à l’étalonnage numérique ultra contrasté : parfois superbe, parfois bof, certains effets de style ne sont pas forcément élégants (les flashbacks traumatiques de Max), mais dans l’ensemble c’est génial.

Pour le coup le seul défaut que je trouve à ce film c’est le métissage un peu pauvre du casting, alors que dans un film post Apo cela aurait été logique que le thème du racisme et /ou du communautarisme soit, même légèrement, abordé.
Mais c’est vraiment pour lui trouver un défaut.
J’imagine la gueule d’un spectateur de 16-18 élevé aux films de super héros marvel (certes très correct, mais clairement bien trop propre) qui va se prendre ça dans la figure. Il va y avoir des TKO artistique.

Je fais de mon mieux pour ne pas vous lire.
Je veux aller le voir d’abord, en discuter ensuite.
Mais putain putain que ça sent bon, les premiers retours sont quasi unanimes.
J’en ai tellement ma claque des Marveleries, sans imagination, sans magie, sans mise en scène, sans cinéma.
J’ai tellement hâte de voir un papy de 70 ans leur mettre la honte.

A ce niveau là ce n’est plus de la honte. C’est “tu vois le saut et le bac à sable là bas, ben retourne y et revient lorsque tu pourras me faire ne-serait-ce-qu’un pâté un peu original”. Alors que le Papy de 70 ans viens de te faire ça :

Je sors à l’instant de la salle et comment dire… QUELLE CLAQUE!
Ce film relègue les scènes de courses poursuites des Fast & Furious ou tout autre blockbuster au rang de course de tracteurs au pays des bisounours.
ENOOOOOOORME!

178 critiques positives sur 180 pour RottenTomatoes. Impressionnant pour un film de course poursuite!

Apparemment si vous voulez entendre une voix différente des autres il faut aller lire la critique de l"Odieux Connard qui, comme à son habitude, relève toute les incohérences d’un film pour le critiquer.
j’avoue que l’efficacité narrative de Mad Max est telle que ces incohérences étaient invisibles pour moi durant le visionnage.
ça doit être triste d’être dans le peau d’Odieux et d’avoir une “suspension d’incrédulité” aussi sensible.

C’est plus que triste : c’est complètement con.

Il modère les commentaires l’odieux? 3 fois que j’essaie de poster une réponse, sans succès.

Oui, c’est une grosse claque esthétique, c’est vrai, et je suis ravi d’aller le voir. L’univers est vraiment chiadé, les effets spéciaux pas envahissants. Charlize Theron est très bien. Mais je suis quand même plus mesuré. En termes de narration, et pas seulement en termes d’image, c’est un peu pauvre, non ? C’est aussi gênant qu’il fasse comme si on connaissait déjà la trilogie et propose juste un recyclage des signes et des enjeux de la trilogie. Vous pouvez me dire ce qu’il apporte de nouveau ? Et puis l’acteur est bien moins convaincant que Mel Gibson dans le rôle et d’ailleurs à un rôle presque secondaire.
Là, je spoile:
Deux trucs m’ont fait tiquer:
Arrivé au milieu du film, il y a quand même un aveu d’impuissance à faire faire demi-tour aux échappés pour refaire exactement le même film à coup de courses automobile.
Le moment où il découvre les femmes qui se lavent dans le désert, on aurait dit un clip de boys band ou une pub pour une voiture.
La fin est un peu baclée je trouve.

soze dit:
En termes de narration, et pas seulement en termes d'image, c'est un peu pauvre, non ? C'est aussi gênant qu'il fasse comme si on connaissait déjà la trilogie et propose juste un recyclage des signes et des enjeux de la trilogie. Vous pouvez me dire ce qu'il apporte de nouveau ? Et puis l'acteur est bien moins convaincant que Mel Gibson dans le rôle et d'ailleurs à un rôle presque secondaire.

La narration est extrêmement dense au contraire. Les deux premiers Mad Max sont des films super secs et vachement resserrés sur l'action, il n'y a pas grand chose autour de l'os.
Ici le film, mine de rien, aborde quelques thèmes de manière très intéressante, notamment autour de l'espoir et de la croyance (les fanatiques embrigadés, la recherche d'un paradis terrestre). C'est un film qui, au milieu d'un univers horrible, se révèle incroyablement humaniste. Tout ce qui se trame autour de la marchandisation des corps est très bien traité, les fluides corporels (lait et sang) remplaçant presque ici l'essence en termes de denrée rare. Seulement il fait tout ça, non en faisant tenir des grands discours à ses personnages (coucou Nolan), mais par la narration visuelle. Et tout ça en maintenant un rythme ouf.
Franchement, revoyez les premiers c'est beaucoup plus pauvre hein.
Arrivé au milieu du film, il y a quand même un aveu d'impuissance à faire faire demi-tour aux échappés pour refaire exactement le même film à coup de courses automobile.

Miller a l'intelligence d'en faire une scène comique que j'ai trouvée très drôle. D'autre part, j'aime bien l'idée de cet aller-retour, presque graphique, elle renouvelle les enjeux de la ligne droite du 2. Et puis d'un point de vue des thématiques, c'est assez beau qu'au lieu de fuir vers un paradis imaginaire ces personnages finissent par changer leur monde et libérer tout un peuple.
En quelque sorte, c'est une idée de cinéma. Et pas des plus moches.
Le moment où il découvre les femmes qui se lavent dans le désert, on aurait dit un clip de boys band ou une pub pour une voiture.
La fin est un peu baclée je trouve.

Miller accentue le côté bestial de Max (enchaîné et au souffle rauque, grognant) et le côté éthéré et délicat des filles pour créer un effet comique que j'ai trouvé fabuleux.
Justement dans la mise en scène il n'y a rien de vulgaire, Miller est très délicat, je te mets au défi de me montrer un plan réellement "vulgairement sexy" un plan de connard à la Michael Bay.
Niet.
Je pense même que Miller joue ici avec les attentes du spectateur pour les déjouer, et Mad Max finit par se faire casser la gueule à coup de moignon.
Toute cette séquence est au contraire ouvertement féministe (voir aussi la scène ou Furiosa humilie Max au tir)
Il faut gratter un peu sous la surface pour voir ce qui agite un film. Et ici ce qui s'y cache est véritablement très beau.