Hier j’ai joué à Weather Machine… …et j’ai même fini par enfin aimer ça…
Oui depuis deux ans, il n’y a pas beaucoup de retours sur ce jeu qui s’est pourtant assez vendu en kickstarter.
Moi même, j’ai bien fermé ma bouche pendant deux ans à cause de la déception des premières parties.
Tellement la première partie est injouable, tellement la deuxième partie est pleine d’oublis de règles, tellement la troisième et la quatrième partie sont pleines mauvais timmings qui font que le jeu n’avance pas. Tellement je me souviens aussi avec douleur de ma cinquième partie en solo, il y a un an, où pauvre de moi, j’ai essayé de faire tourner l’automa avec ses meeples saboteurs… …une trépanation à vif.
Mais cette boite est tellement belle ! Que ce soit le plateau, la couverture et le thème, ça fait tellement réver. Et le week-end dernier, j’étais bloqué chez moi par un climat tellement pluvieux et il n’y avait rien à faire chez moi. Et je m’ennuyais tellement que j’ai sorti le jeu sans trop réfléchir aux conséquences de mes actes. En effet, quoi de plus divertissant et déstressant que de faire la mise en place d’un gros jeu tel que Weather Machine. Placer ces petits livres sur le plateau, ces engrenages multicolores, ces petit robots dans le encoches, admirer les hirondelles dans le ciel du plateau ou le renard traversant le brouillard s’épaississant (oui là sur la grande tuile brouillard)…
Pour ce soir là, je m’en suis tenu là si bien que je ne revins que le lendemain.
Hésitant, je relance ma partie deux joueurs, main gauche contre main droite, je fais tourner le truc sans besoin de revenir aux règles malgré le temps qui avait passé.
Le jeu à une mécanique assez lourde à faire tourner, il faut s’imaginer être Sisyphe remontant sans fin un gigantesque engrenage, pour se faire une idée de la chose.
Lativ, l’image miroir de Vital est un savant fou qui pense contrôler le climat, mais sa démesure le lui plutôt détraquer. Il y a 5 types de climat extrêmes: neige, pluie, brouillard, vent, canicule. Pour parvenir à améliorer les choses et gagner des points de climat (et aussi un prix Nobel en passant). Il va nous falloir accumuler du savoir matérialisé sous forme de livre dans trois zones : zone gouvernementale, le laboratoire du savant fou et sur un banc d’essais pour publier des résultats qui permettront finalement de créer des prototypes pour essayer de compenser les expériences délétère de Lativ. …vous me suivez ?
Si la façon de récupérer les deux premiers livre est classique, pourvu que les ressources soient présentes, le troisième est beaucoup plus difficile à anticiper puisqu’il faudra faire en sorte d’aider le savant fou à un moment précis, avec l’aide aussi souvent d’autres joueurs pour pouvoir collecter ce précieux savoir manquant.
…il faut donc aider Lativ à détraquer le climat pour essayer derrière de réparer le climat… …il faut surtout bien comprendre à quel timming cet événement aura lieu et bien lire les intentions des autres joueurs pour s’aider, car se positionner sur cette action mobilise nos ressources qui manqueront ailleurs si l’activation ne se fait pas… …bon là vous me suivez plus je pense ?
Bref tout ça pour dire que le chemin vers le succès est douloureux, et que le jeu peut rester bloquer un certain temps, si nos anticipations sont mauvaises. La douleur au cerveau est terrible, tout nous est interdit : plus de ressource, passer un tour pour récupérer une ressource, plus de robot, plus d’engrenages, plus assez d’actions, plus assez de substances chimiques… …on courre après tout et on se ronge les doigts de nos actions passées trois tours avant.
Et puis vient un moment, où le brouillard se dissipe, et où on comprend quoi faire pour faire avancer la machine, où on comprend comment bénéficier des ouvertures offertes par les autres, et nos actions deviennent juteuses … …et le plaisir vient !
…je ne sais si je vous ai tellement donné envie d’y jouer ?