L'histoire des anti-skins

Maldoror dit:Krka a tout dit.

Tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute. Je vais y perdre un fromage ;)

Amicalement
Maldoror dit:
...
Perso les skins me font peur, ... des petits bourgeois de science po et des prolos au crâne rasé qui se tapent dessus ..., ça fait le jeu des exploitants, mais pas des exploités.
A croire que certains se plaisent vraiment à jouer à la guerre.


:pouicok:

Je crois que tu as mis en plein dans le mile, cela pourrait expliquer la récupération ignoble à laquelle on a pu assister au début (certains persistent, honte à eux : se sont des charognards).

J'ai une question : est ce que qqn connait de vieux skins ( fa ou antifa je m'en fous)
:)

Soit, je reconnais que le terme d’assassinat n’est pas approprié.

BananeDC dit:Soit, je reconnais que le terme d'assassinat n'est pas approprié.


C'est bien...


Bon maintenant tu te mets a genoux et tu prends en main le bel engin de tonton manouch...


Comment ca faut pas profiter d'un homme a terre? :mrgreen:

Que l’on puisse trouver sur terre des enragés de toute sorte, on était au courant. Que certains se construisent - sinon se complaisent - là-dedans, tandis que d’autres vivent là-dessus, on en était informé aussi. Maintenant que les lapalissades et autres vérités prétendument révélées sont dites, on peut (peut-être) discuter sérieusement.


L’acte en question :

“Le décès n’est pas dû à un hématome qui aurait été causé par la chute à terre, mais (il) est dû aux traumatismes crâniens faciaux qui ont été occasionnés par les coups de poings qui ont été portés sur la victime”.
Nous parlons d’un acte criminel, qui a consisté à tuer un être humain à main nue. Concernant l’usage d’une arme blanche, ce sera à la Justice de l’établir ou de l’infirmer. Concernant le qualificatif de meurtre, pour le moment la mise en examen “n’est que de” violences volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. On appréciera la nuance, qui relativise absolument l’acte, n’est-il pas ?

Les appartenances politiques :

Au sujet des nazillons en herbe, pas besoin de faire un dessin ; c’est abject du début à la fin.
Au sujet de ce que l’on appelle ‘l’antifascisme’ - terme anachronique s’il en est, il s’agit d’une construction en opposition. Tout républicain se doit d’y souscrire ; c’est en effet un devoir civique. Les fins diffèrent complétement.

Reste maintenant la question des moyens :
L’usage de la violence fait partie intégrante de la première catégorie, ce qui n’est pas le cas de la seconde. On ne peut reprocher au tout, les turpitudes/dérives d’une partie… condamnables, mais à proportion des faits (dans la catégorie du contraventionnel). Principe que d’aucuns bafouent allégrement avec leur rhétorique de comptoir. A moins que vous n’ayez des crimes / délits graves commis par cette partie à nous soumettre, souffrez de la justesse de l’anathème.


Contexte politique :

- Tensions sociales et économiques
- Nébuleuses d’extrême-droite dont la liberté et les modes d’expression vont croissants
- Imprégnation progressive dans la société française d’idées aux relents d’extrême-droite (anti-républicaine, contre-révolutionnaire, et tutti-quanti)

En conclusion :

On ne peut donc renvoyer dos à dos le bourreau et la victime, comme si de rien n’était, en sirotant tranquillement son pastis à l’abri de son clavier.

Et oui, je souscris aux propos de BananeDC, ça pue ici, et pas qu’un peu ! L’inconscience n’excuse pas tout.

Le devoir civique est de s’y opposer par les urnes voir les manifestation pacifique… Il n’implique aucunement l’organisation de bastonnade de facho… Réagir de la sorte est se mettre à leur niveau (donc oui ils en arrivent a être dos à dos)… Et se balader dans les rues en doc et bombers a la recherche de l’affrontement pue autant que l’on affiche une croix celtique ou une étoile rouge…

Et dire que les reds ne sont pas violent c’est soit être aveugle soit se foutre de la gueule du monde… J’en ai connu il y a une quinzaine d’années qui se promenaient à la recherche de colleur d’affiche du fn (qui n’étaient pas tous des paras commando il y avait aussi des bon gros français au nez rouge) armé de barre de fer, chaîne cloutée, de katana et même de tronçonneuse thermique… Heureusement pour eux il n’y a jamais eu de mort, mais dire que c’est parce que c’était des gentils de gauche que le drame ne s’est jamais produit c’est un peu stupide et puant…

Faites la révolution dans les urnes car si vous la faites dans la rue il y aura forcément des morts…

BananeDC dit:Mais on est pas à un concours de la mort la plus dramatique, c'est surtout ça. Il est mort pour ses idées, il aurait pas été antifa ça ne ce serait pas passé comme ça. Par contre effectivement il aurait pu être juif ou arabe ou gay il y serait passé aussi. Faire une hiérarchisation dans la mort ici, je trouve ça bien dégueulasse.


Il n'est pas mort pour ses idées, il est mort parce qu'il s'est comporté comme un crétin de gamin de cours de récré à dire à des skins "j'vous attends à la sortie!" (tel que cela ressort de l'interview d'un de ses potes présent au moment des faits au JT de France2).
D'après ce qui est sorti dans la presse, le vigile de la vente a séparé les deux groupe, a fait sortir le groupe de Méric et a retenu les skins 1/4 d'heure pour laisser le temps au groupe de Méric de s'éloigner et éviter une baston ... sauf que Méric et ses copains ont attendu les skins à la sortie.
Il n'est pas mort "par hasard", il est mort parce qu'il a cherché la merde avec des crétins ultra violent. Le juge d'instruction n'a même pas assez d'éléments pour retenir une qualification d'homicide volontaire.
BananeDC dit:
loic dit:
BananeDC dit:Fabuleux sujet où je lis que les antifascistes sont...fascistes.

C'est quand même un discours de plus en plus fréquent. Ca fait un bout de temps que cette manière de voir les choses se répand non ?

Je ne trouve pas que ce soit "un discours de plus en plus fréquent". Un minimum de culture politique évite ce genre d'amalgame.


Et bien moi tous les gars que j'ai connu en fac se réclamant de la lutte antifa ... se comportaient comme des fasco : violence, autoritarisme, refus de la contradiction ... alors oui ce n'était pas le SCALP, mais la CNT et SUD-étudiant (ou assimilé).

Question:
d’apres vous, que se serait-il passe si la victime avait ete de l’autre cote?

Je pense que tout au mieux ca aurait fait une ligne ou deux dans la feuille de choux locale au quartier saint lazare, dans le style:
“deces a la suite d’une rixe entre bandes rivales”, avec peut-etre la precision que la victime faisait parti du cote agresseur.
Bref, en termes de liberte de presse et d’opinion, je pense qu’il est difficile de considerer la France comme etant encore une democratie. C’est assez effrayant. Dans les faits il n’y a rien de nouveau, mais l’impunite des medias atteint des sommets je pense. Et ca n’est meme pas subtile…

C’est la totale. Je vais aller voir ailleurs parce que là, j’arrive même plus à respirer.

Pourtant tu ne manque pas de souffle

Wasabi dit:Question:
d'apres vous, que se serait-il passe si la victime avait ete de l'autre cote?
Je pense que tout au mieux ca aurait fait une ligne ou deux dans la feuille de choux locale au quartier saint lazare, dans le style:
"deces a la suite d'une rixe entre bandes rivales", avec peut-etre la precision que la victime faisait parti du cote agresseur.
Bref, en termes de liberte de presse et d'opinion, je pense qu'il est difficile de considerer la France comme etant encore une democratie. C'est assez effrayant. Dans les faits il n'y a rien de nouveau, mais l'impunite des medias atteint des sommets je pense. Et ca n'est meme pas subtile.....


Faux, archi faux.

La mort d'un homme, dans le contexte politique actuel ne serait pas passé inaperçue. Et la mort d'un faf aurait aussi fait parler les médias et on aurait aussi puni l'agresseur, comme aujourd'hui. Le problème n'est pas là. Je suis d'accord pour dire qu'on en fait un peu trop et qu'il y a un peu trop de récupération politique. Mais de là à dire qu'il ne faut pas en parler et dénoncer les auteurs du crime (et même qualifier ça de "normal" en disant "c'est lui qui l'a cherché nananère") c'est se voiler la face.

Personne n’a dit ici il me semble « il l’a bien cherché ».
Mais entre la théorie délirante de l’assassinat politique d’une victime innocente et pacifique morte pour ses idées contre les hordes fascistes, et ceux qui qui voudraient qu’on n’en parle pas du tout, il y a un juste milieu, non ?
Akhela a bien résumé les éléments qui avaient filtré pour le moment, je n’ai rien à ajouter.
Des mecs attendent d’autres gars pour les ratonner, et l’un deux meurt suite à des coups. Oui, ça arrive. J’ai connu un gars qui s’est retrouvé en taule à cause de ça. Ce n’était pas lui qui avait cherché la merde, mais ça s’est mal passé, il a payé.
Beaucoup des gens semblent tomber des nues en pensant qu’une bagarre de rue c’est quelques baffes et on en parle plus. Mais on peut mourir d’un coup de poing, il faut toujours y penser avant de vouloir jouer au caïd ou au super-héro.
Personne ne se réjouit de la mort d’un gamin de 18 ans.
Au final ce genre de groupuscules extrémistes sont la négation même du vivre ensemble et des valeurs humanistes. Ça me rend, vraiment, triste.

BananeDC dit: C'te bonne blague. Quand on est fasciste on s'en prend aux minorités (entre autres) au nom d'une idée d'ordre nouveau nauséabond qu'on connait bien. Quand on est antifasciste on se bat contre ça. Alors il est peut-être arrivé des incidents facheux, des dérives, mais faire d'un cas une généralité, et bien souvent sans savoir de quoi on parle, c'est grave.

Ouaip, sauf que la minorité ici, c'est les skins. La majorité, c'est les gens qui pensent que les skins c'est mal.
BananeDC dit: Il faudrait s'indigner quand les fachos ont leur retour de bâton ?


Oui, car ceux qui font ça sont aussi des fachos.

Dans cette triste histoire c’est l’attitude des médias qui m’écœure le plus.

On fait dans le sensationnel en parlant d’assassinat politique puis quand il s’avère que les faits sont un peu plus complexes le soufflé médiatique retombe.

Un peu comme dans le cas du mariage pour tous après le premier mariage.

Je me demande si ces amateurs de sensationnel se rappelleront encore le nom de ce jeune homme dans un mois…

Enpassant dit:
Je me demande si ces amateurs de sensationnel se rappelleront encore le nom de ce jeune homme dans un mois...


"Méric", je peux pas oublier, c'est l'auteur de l'essai litigieux et victorieux de la finale Agen-Béziers en 62.

Sinon, ce que tu dis est vrai mais c'est valable pour la plupart des infos.

Oui mais là on n’est quand même pas dans de l’info “banale” et ce désintérêt médiatique arrive bien vite je trouve.

Non, le pire, c’est que comme la vérité n’a pas été dite dans les médias, le mensonge deviendra vérité officielle rabâchée partout, et ceux qui diront le contraire seront assimilés aux skinheads.

BananeDC dit:C'est la totale. Je vais aller voir ailleurs parce que là, j'arrive même plus à respirer.


Non mais calme-toi cinq minutes. Je comprends ce que veulent dire certains intervenants sur ce sujet.

Je partage ta révolte, on la partage tous je pense. Bien sûr que le climat actuel est malsain et que ces groupuscules d'extrême-droite donnent envie de gerber.

Tu as raison, ce n'est pas très adroit de dire que les antifascistes sont eux-mêmes des fascistes. Personnellement, je trouve même absolument absurde de les mettre dans le même panier. Les skinheads se revendiquent clairement de Hitler et du nazisme, alors que, à ma connaissance, aucun redskin ou antifa ne se revendique de Staline ou Kim Jong Il.

On peut considérer que les groupuscules d'extrême-gauche se battent pour un bel idéal, même si, l'application de cet idéologie dans les pays qui l'ont fait n'a jamais donné de beaux résultats. Mais si l'on ne s'en tient qu'à l'idéal, à l'utopie, je préfère cent fois ceux de l'extrême-gauche (à laquelle je n'appartiens pas) à ceux de l'extrême-droite.

Ceci dit, il y a beaucoup à redire aussi sur les façons d'opérer, parfois violentes, de l'extrême-gauche. Tu peux penser que les fachos ne méritent que ça, qu'on leur pète les dents, il m'arrive de le penser aussi, mais on sait bien que l'intolérance et la violence ne sont pas une solution à l'intolérance et à la violence. Sinon c'est sans fin et ça ne résoud rien.

Parmi les militants de groupes d'extrême-gauche que j'ai croisés dans ma vie, j'ai aussi vu, sinon de la violence, au moins beaucoup de sectarisme et d'intolérance. Ca ne m'a pas donné envie de me sentir proche d'eux, même si je pouvais ressentir une forme de sympathie pour leur idéal. Voilà, c'est tout, le dire n'est pas pour autant cautionner la mort de Clément Méric et défendre une idéologie d'extrême-droite à gerber.

Quant à savoir s'il est mort pour ses idées, ou parce que ses copains avaient provoqué les skins, franchement, on n'en sait rien et on s'en fout un peu. Il est mort, c'est triste, c'est tout, et j'espère que celui qui l'a tué, volontairement ou non, sera suffisamment intelligent pour prendre conscience de la gravité de son geste et de ce que peux donner la haine et la bêtise ordinaire des groupes auxquels il appartient.
nalaf dit:
BananeDC dit: C'te bonne blague. Quand on est fasciste on s'en prend aux minorités (entre autres) au nom d'une idée d'ordre nouveau nauséabond qu'on connait bien. Quand on est antifasciste on se bat contre ça. Alors il est peut-être arrivé des incidents facheux, des dérives, mais faire d'un cas une généralité, et bien souvent sans savoir de quoi on parle, c'est grave.

Ouaip, sauf que la minorité ici, c'est les skins. La majorité, c'est les gens qui pensent que les skins c'est mal.


Outre le fait que cette réponse est à coté de la plaque, puisqu'elle s'inscrit hors du contexte du fait auquel elle répond en généralisant à l'échelle nationale la situation particulière du duel supposé "fafs-antifafs", je déplore le fond supposable de la phrase. Le fait que les fascistes soient une minorité ne devrait pas être dit comme si c'était dommage.
J'emploie le conditionnel par prudence polie.
Bref.
J'avais envie de rebondir là-dessus précisément, même si l'ensemble du fil tel qu'il a évolué me pose quelques problèmes depuis un certain temps. Je m'étais promis cependant de ne pas participer, connaissant par trop bien les limites de la discussion, a fortiori en matière politique.
Mais tant pis, faible je suis, et quand j'aurai eu ma dose de mauvaise foi il me suffira de détourner le regard.
Bon, par où je commence.

D'abord par les raisons qui m'ont fait m'intéresser à l'échange particulier ci-dessus. J'approuve entièrement la nature des propos tenus par Banane DC. Ils sont les seuls jusque-là, sauf erreur de ma part et dans une certaine mesure, à privilégier le fond sur la forme. En effet, j'ai remarqué que tous les tenants de la position "fafs=antifafs" basaient leur argumentaire sur la méthode des factions concernées. De facto, on risque peu de chose en rhétorique en soutenant que la violence n'est pas une bonne méthode dans l'absolu, en ceci qu'elle engendre la violence et qu'en substance, elle est un jeu dont on se doit d'accepter les règles a priori.
Mais le fond a été peu abordé. Sur ce point, qui me paraît primordial, je pourrais moi aussi abreuver le fil de "+1" et autres kikoololeries en ajoutant que je n'ai précisément rien à ajouter au post de Banane DC. Mais je préfère rappeler en toutes lettres que la différence fondamentale entre les fafs et leurs antagonistes réside dans le choix des cibles. Un faf va choisir sa cible en fonction de ce qu'il est, tandis qu'un antifasciste va choisir les siennes en fonction de ses actes. C'est une question de choix. On ne choisit pas d'être juif, noir, arabe ou homo. Mais la voie du fascisme est un choix. Tant qu'il y aura des gens pour faire ce choix, il devra y avoir des gens pour choisir de les contrer. Quand ce ne sera plus le cas, j'aurai peur.
Cette distinction devrait suffire à justifier une nuance dans l'appréciation entre les deux camps; dans le cas contraire j'invite chacun à se pencher sur sa véritable relation avec les idées fascistes (les tenants de la victimisation dénonciateurs d'amalgames a-priori apprécieront la prudence de mes propos).

Quant à la supposée complicité de la presse, alors même qu'il apparaît dans ce fil que le 20h de la télé publique a diffusé des témoignages impliquant une certaine responsabilité de la victime, j'en invite les tenants à se rassurer en profitant de l'omniprésence médiatique du figaro et de son si charismatique directeur adjoint Yves Thréard, et de se réjouire des multiples récompenses accordées à m. Yves Calvi. Je les invite aussi à considérer que, plutôt qu'un supposé complot médiatico-politique de la bien-pensante presse islamo-gauchiste politiquement correcte, ils doivent certainement davantage leur désarroi à cette course permanente à l'info qui fait qu'aujourd'hui une nouvelle chasse l'autre. Qu'ils se rappellent aussi que cette mode a été initiée sous la magistrature précédente, puisque cette dernière semble dans certains cas recueillir leur préférence.

Un autre point, concernant la récupération politique : la seule chose qu'en aura gagné la "gauche", c'est une nouvelle démonstration de la médiocrité de Jean-Marc Ayrault. Quand on a un poste aussi exposé que le sien, on ne se permet pas des formules aussi ridicules que "tailler en pièces démocratiquement"...
En revanche, si l'on réfléchit deux minutes on en arrive assez facilement à la conclusion que la seule personne à tirer profit politiquement de la visibilité nouvelle des fafs est Marine Lepen. D'abord parce qu'elle ne manque pas de micros tendus et en l'occurrence, chaque fois qu'apparaît médiatiquement un nouveau groupe fasciste avec lequel elle peut revendiquer une différence, c'est un point de plus dans l'opération "dédiabolisation" du FN.

Quant à la menace réelle ou supposée du fascisme en France, elle mérite davantage de réflexion qu'un simple "oui/non". Mon avis, je ne pourrais le donner que de façon schématique. A savoir : sur une ligne de A à Z, A étant la situation où le fascisme se contente d'exister, et Z le moment où il sera devenu impossible de le critiquer sans avoir de gros problèmes quant à sa liberté ou sa vie (vous noterez que je laisse une marge certaine), je pense que le curseur monte d'un cran à chaque fois que quelqu’un affirme publiquement que "le fascisme n'est pas une menace réelle en France".

Bien sûr, nous avons tous quelqu'un qui connaît quelqu'un qui... Ou encore, nous sommes nombreux à avoir une expérience personnelle avec les fascistes ou leurs antagonistes. La mienne, pour la plus marquante, se résume à une opposition verbale entre environ deux-cent fascistes, et une dizaine de guévaristes d'à peine vingt ans. Entre les deux, un cordon de police et moi-même, en tant que membre du service d'ordre de la gay pride servant de cadre aux évènements. Ce qui m'a aidé à me faire mon opinion sur la réalité du danger impliqué par les deux factions. Pour la petite histoire, la contre-mainfestation fasciste était autorisée par la préfecture, et le seul à avoir été embarqué par les flics lors de cette journée fut celui que j'ai identifié comme le jeune leader des guévaristes.

Vous avez déjà fait part d'expériences inverses. Mais on ne va pas se jouer de la flûte, aucun d'entre nous n'a connu la 2nde guerre mondiale ou le fascisme institutionnalisé. Aussi, notre expérience de l'extrême-droite au pouvoir, nous la vivons tous par procuration. A partir de là, il appartient à chacun de choisir qui il veut écouter, à partir du moment où il a décidé d'avoir une opinion. Pour ma part, je peux choisir d'écouter Yves Thréard, ou les gens qui, sur des forums, affirment que c'est "bonnet-blanc et blanc-bonnet". Mais j'ai eu la chance de rencontrer Pierre Ferdonnet, récemment disparu, et d'avoir pu recueillir un peu de l'expérience qu'il partageait généreusement. Cet homme-là disait que le danger fasciste en France était réel. J'ai choisi de l'écouter.

Pour finir en en revenant à Clément Méric, je terminerai en disant que moi non plus je n'étais pas là, et ne connaîtrai jamais les détails. Mais je suis de ceux qui pensent que tout ce qui peut faire chier, agacer ou contrarier un fasciste est une bonne chose pour l'humanité. C'est mon opinion et personne ne me fera m'en excuser.

Et si Clément Méric est mort parce qu'il avait seulement envie de faire chier un fasciste, moi, je lui dis merci.