5 ) La zone finale
Le 9ème jour de mes recherches, pas un de plus, je mettais pour la première fois les pieds dans ce bosquet de sapins désigné très précisément par mes reliquats. Il y a là une vingtaine de sapins, petits et grands.
La première chose qui m’a frappé dans ce bosquet a été la présence au milieu d’eux d’un cercle entièrement dégagé d’environ 3 à 4 mètres de diamètre. En me plaçant en son centre, je pouvais donc « tourner sur moi-même les bras écartés sans rencontrer aucun obstacle », comme dirait un certain Max Valentin. Si j’avais les bras 50 cm plus longs, ça ne marcherait plus… J’ai donc creusé un premier trou au centre du cercle. Résultat : rien.
Mais, au moment de repartir, je remarquais une autre caractéristique de ce bosquet, encore plus encourageante, et même déterminante. En effet, j’observais que, si je ne tenais compte que des plus grands arbres, donc les plus anciens, qui sont au nombre de 10, j’obtenais une autre forme bien particulière, assez difficile à distinguer au niveau du sol, à cause de la présence des petits arbres qui ont poussé au fil des années, mais très visible vue du ciel, par exemple par le Géoportail : Ce bosquet est planté en forme de spirale !..
Et non seulement c’est une spirale, mais c’est une spirale en dix points exactement, comme la spirale des dix villes. En outre, elle respecte les mêmes proportions et elle est orientée de la même manière. Même la petite échancrure étrange qui apparait avec Epernay est présente sur le terrain. Les autres petits arbres ne sont donc que des arbres qui ont poussé plus tard, au fil des ans, qui viennent polluer le site, et dont il ne faut tenir aucun compte.
Elément supplémentaire, à quelques mètres à l’Ouest du bosquet se trouve un couple de rochers qui affleurent du terrain d’une quinzaine de centimètres, laissant apparaitre entre eux une sorte de tranchée, ce qui rappelle bougrement la faille du Rocher de Roland. Cette tranchée est orientée directement sur le bosquet. De sorte que si l’on trace une droite passant par cette tranchée jusqu’au bosquet en spirale, on obtient une copie parfaite du sceptre de Marmoutier, les deux rochers représentant le M du milieu de la crosse…
Je me suis intéressé, grâce aux photos aériennes de l’option « Remonter le temps » du Géoportail, au passé de ce terrain. Jadis, il y avait là une forêt très touffue, sans la moindre trace de clairière. Mais vers la fin des années 1980, il y a eu une maladie des sapins qui a ravagé des secteurs entiers de la forêt des Vosges. Un peu comme en ce moment. Du coup, tout ce secteur a été rasé et, en 1990, toute la zone de la clairière actuelle était débarrassée de toute forme de végétation. De sorte qu’il est facile de savoir à quelle époque notre bosquet a commencé à pousser. Réponse : 1992 !!! A cette époque, depuis ce bosquet naissant, on pouvait admirer au loin le menhir Sattelfels, derrière lequel se levait le Soleil du 24 avril….
Autrement dit, les photos d’époque montrent que ces 10 arbres en spirale ont commencé à apparaitre sur les images aériennes quelques mois seulement avant l’enterrement de la chouette. De là à imaginer que peut-être qu’un certain Max Valentin, enfant du pays, les aurait plantés lui-même, et entretenus, il n’y a pas bien loin…
Un petit mot sur la mystérieuse spirale à quatre centres, dont Max parlait avec insistance. Ce type de spirales est une figure géométrique très précise, et ni la spirale des villes, ni celle du bosquet, ni même la route de Dabo, ne répondent à la définition mathématique d’un tel objet. Alors, de quoi diable peut-il bien s’agir ?
Ici, nous ne sommes pas en cours de maths, mais dans un jeu d’astuces. En l’occurrence, l’astuce pourrait bien consister en une spirale quelconque, un peu comme les nôtres par exemple, répétée en quatre exemplaires à peu près identiques, ce qui nous donnerait bien quatre centres, un par spirale.
Or, nous en avons déjà deux. Pourrait-on en dénicher deux autres ?
Les énigmes de la première partie évoquent parfois le ciel, l’astronomie, la conquête de la Lune, et tout ça. C’est là, dans le ciel, que j’ai découvert les deux autres spirales, tout à fait identiques à celles que nous connaissons déjà.
La première est ce qu’on appelle le « Grand G du ciel d’hiver ». C’est une immense figure formée par une dizaine des étoiles les plus lumineuses du ciel. Ceci nous donne la forme d’un G majuscule, qui est lui-même une sorte de spirale. Je vous laisse vérifier cela sur Internet. La ressemblance avec nos deux spirales terrestre est saisissante.
La deuxième est formée par les centres des mers de la face visible de la Lune. Même chose, prenez une carte de la Lune sur Internet et vous verrez facilement cette très belle spirale en 10 mers. Je vous recommande la carte de la Lune de Cassini, qui est un dessin, et non une photo. Cette carte a fait autorité durant plusieurs siècles. Les contours des mers étant plus nets, la lecture est plus facile.
Et voilà, nous tenons notre spirale à quatre centres…
Mais revenons à notre bosquet, qui présente quelques autres propriétés intéressantes.
Au pied d’un des dix arbres est dressée une sorte de dalle vaguement taillée, solidement posée verticalement sur sa tranche, un peu comme une stèle de tombe. Face à cette dalle, il y a une vieille souche pourrie. Entre la dalle et la souche, il reste un espace libre aux dimensions de la chouette. N’est-ce pas la coutume d’appeler « tombe » la cache de la bête ? La voilà, la tombe… D’autant plus que l’arbre sur lequel cette tombe est adossée correspond à la ville d’Issoire. Or la Tombe-Issoire est le nom d’une célèbre rue de Paris. Quel beau clin d’œil !
« Ce n’est le bon chemin que si la flèche vise le cœur », dit la 470.
Il est intéressant à ce propos d’observer une vue aérienne de la ville d’Issoire. On y voit un immense cimetière en forme de flèche (ou de fusée), qui vise directement le cœur fortifié de la vieille ville (« si la flèche vise le cœur « ) ! Au même endroit correspondant sur la Lune, c’est la Mer de la Sérénité. Sur sa carte, Cassini a jugé bon d’y placer, en hommage à son épouse bien aimée, un énorme cœur complètement imaginaire, traversé par une faille toute aussi imaginaire qui, manifestement, est censée représenter la flèche de Cupidon. Serait-on sur le bon chemin ?
Entre l’arbre d’Issoire et celui d’Héricourt, nous trouvons une autre pierre, à peu près carrée et, elle aussi, vaguement taillée à la façon d’une pierre tombale, horizontale celle-là. On dirait un peu une pierre récupérée d’une ruine d’église. Décidément, ce coin est un véritable cimetière fictif… Or, cette pierre, totalement incongrue en pleine forêt, se trouve à l’endroit exact qui correspond, sur la Lune, à la position du site d’atterrissage d’Apollo 15, sur lequel a été posée une plaque commémorative à la mémoire de 14 astronautes morts en mission. A côté de la plaque git un petit bonhomme en aluminium. Cette statuette s’appelle Fallen, mot anglais qui veut dire tombé, ou, puisque Max avait l’habitude d’écrire en majuscules, TOMBE !
En réalité, le mot Fallen était un condensé du nom du module lunaire Falcon (un rapace !) et du nom du chef de mission Allen (qui est aussi le nom d’une clé !)
Une pierre vaguement taillée, disions-nous ? Voilà qui expliquerait cette étrange affirmation de Max Valentin : « Il n’existe aucune construction humaine à moins de 50 mètres de la cache. Mais cette affirmation ne tient pas compte des pierres polies, taillées ou sculptées. »
Pourquoi cette exception, si ce n’est parce qu’il y aurait sur la zone au moins une pierre taillée, polie ou sculptée, toutes choses qui sont pourtant bel et bien des constructions humaines ?… Et ces deux pierres taillées se trouvent là, bien en vue sur le terrain…
Résultat de cette accumulation de preuves indiscutables : rien !
Autre particularité encore, la présence sur le site d’une vieille souche creuse, remplie d’une matière assez louche, laquelle semble avoir été rapportée d’ailleurs pour faire du remplissage. Cette souche rappelle un peu la forme du Rocher de Dabo. A ceci près qu’elle se trouve à deux ou trois mètres de l’endroit où elle devrait être en respectant la carte. Mais bon. Le trésor serait-il dans cette souche, comme le trésor du Prince Noir serait censé se trouver dans les souterrains du Rocher ? Encore une fois, choux blancs sur la souche…
On trouve encore sur ce site la Petite Ourse, avec son Etoile Polaire. Max Valentin nous aurait-il refait le coup d’Arsène Lupin, de sa Grande Ourse et de son étoile Alcor, point de repère du Trésor des Moines de Normandie ? Pas davantage.
A suivre…