L’auteur a toujours dit qu’il avait eu une idée au départ de cette chasse, qu’il avait eu plusieurs possibilités pour trouver le lieu adaptée à celle-ci.
En tant qu’auteur, et considérant que je suis arrivé au bout, en guise de validation aussi, je me suis demandé ce que pouvait bien être cette idée de départ. Quand on crée un jeu, il y a souvent un déclic, quelque chose, mécanique ou thème, qui guide notre scénario.
Je pense avoir découvert donc cette idée, que je m’en vais donc vous narrer ici avec un exemple inventé de toutes pièces (toute ressemblance avec des villes existantes etc etc.) :
Une des phrases clés de la chasse est “Car la vérité, en vérité, ne sera pas affaire de Devin.”
Outre la répétition du mot vérité (qui induit une double fin, et donc double cheminement dans la supersolution que j’ai déjà expliqué), il y a la notion de Devin, qui fait référence à 2’20, le méridien de Paris.
Pour la conception de sa chasse, l’auteur a donc pris un méridien en référence (mais pas le 2’20).
Ce méridien doit exprimer l’endroit où est caché la chouette (sans être forcément sur ce méridien pour autant).
D’accord mais lequel ? Voici ce qui a guidé son choix :
Imaginez que l’auteur trouve qu’il peut cacher la chouette dans Montcucq (d’où le trou noir en 420).
Il le peut car il y a deux grottes à Montcucq, dont une qu’il peut exploiter.
Pour faire repérer cette grotte, l’auteur doit donc faire repérer aux chercheurs :
- La ville finale
- la nature de la cache : des grottes (ou mine) sur une carte se présentent par un petit arc (comme dans l’énigme B), qui est aussi un C si on redresse cet arc (cette astuce est utilisée dans la charade de la 470 entre le N et Z).
1/La ville finale a une particularité, elle a deux C (en plus de susciter plein de jeux avec lesquels l’auteur pourra jouer durant la chasse).
Transformer en nombre d’après sa position dans l’alphabet, C donne le numéro 3.
L’auteur va donc prendre en référence le méridien 3’.
2/La nature de la cache est sous forme de C, qui est aussi un 3 dans l’alphabet.
L’auteur va donc prendre en référence le méridien 3’3
La fin du parcours vous fait donc découvrir deux points sur le méridien 3’3.
Imaginez maintenant que votre premier point est dans la ville de “Aigrette” et votre deuxième point est dans la ville de “Spirale”. Avec ces deux informations, vous savez pourquoi le logo de la chouette présent en haut de chaque page présente ces deux particularités.
Il reste donc à trouver le bec, perpendiculaire au méridien, avec un départ pile poil entre les deux yeux. Et quand vous avancez sur la perpendiculaire, vous arrivez aux grottes de Montcucq, symbolisée donc par 3’3 x 2.
Ce triangle “deux yeux+bec” est repris ensuite dans les différentes triangulations qui précédent cette arrivée, comme un jeu de poupée russe. Au cours de ces triangulations, vous allez bien évidemment apprendre plein de choses sur la nature de la cache finale et de la ville finale. Ainsi, le méridien que vous trouverez est déduit de toutes ces découvertes, mais au final, c’est lui qui vous emmène vers la “vraie” ville avec deux C qui contient deux grottes. Il faut donc “séparer le bon grain de l’ivraie” comme le disait l’auteur.
C’est en vérité plus subtil encore que cela car les villes trouvées sur le méridien (les deux yeux) vous donne aussi la méthode pour sélectionner laquelle des deux grottes est la bonne, et un pile poil final qui fait référence à la constellation finale que vous avez trouvé dans la voie céleste.
C’est ainsi cette convergence d’infos qui fait que l’endroit ne peut-être que celui-là.
Evidemment, je n’aurais pas trouvé ni pu inventé un truc pareil si je ne l’avais pas découvert avec un peu de recul sur la conception. En partant du système final par le méridien, on comprend un peu mieux comment il a choisit les villes qui font les yeux, le méridien de références etc…Ensuite il y a un peu de chance et d’opportunisme qu’il a utilisé en lien avec ces choix. par exemple, l’arcade de l’oeil droit (qui brille sur la couverture du livre), sous une autre forme, indique aussi le lieu de la cache. Il a décidé de s’en servir alors que cela n’était sans doute qu’un pur hasard au départ.
J’espère que cela vous aura un peu permit de comprendre pourquoi je suis assez serein sur cette fin qui me parait conceptuellement correcte, en espérant qu’il n’y ait pas un nouveau rebond.
Enfin, pour faire encore un parallèle d’auteur : quand j’ai fait les premières grilles prototypes de Ricochet, je pensais que les joueurs trouveraient en 5 minutes. Alors on blinde les fausses pistes, les pièges etc…imaginant qu’ils vont mettre du coup 10 ou 15 minutes. Et au final, ils mettaient au moins une heure voire plus ou n’y arrivait pas, avec du découragement, m’accusant de m’être trompé, m’insultant d’énervement etc…
J’ai ensuite appris à calibrer les énigmes, et apprivoiser le nombre de pièges à mettre pour un certain temps de jeu.
La chouette d’or étant la première chasse de Max, elle est trop longue, trop de pièges, trop d’astuces…par crainte d’être découverte trop vite certainement, surtout avec le prix à la clé.
Il a réussi à calibrer ensuite, ces chasses suivantes ayant été toutes découvertes.
Je l’ai moi-même copieusement insulté dans mes nuits blanches à m’énerver qu’elle ne soit pas plus courte et plus claire.
Pour arriver au bout, il n’y a pas d’autres choix que de faire confiance à l’auteur, à rentrer dans sa tête, comme dans celle d’un verbicruciste. C’est en cela que je suis respectueux, car la promesse est tenue. Tout ceux qui essaie de “tordre” le jeu sur je ne sais quelle routine de chercheur, habitude de décryptage ou difficultés à lâcher prise échouent.
Un peu plus de 11 ans de jeu pour rentrer dans la tête de quelqu’un, ce n’est pas rien.
Un bel exercice d’écoute durant toutes ces années.
Mais j’aurais quand même bien deux ou trois mots à lui dire…