grolapinos dit: bertrand dit:L'auteur devrait avoir un énorme talent . Mais aussi un certain "capital sympathie". A l'instar de Desproges .
Inversement, quand Sardou écrit sa seule chanson authentiquement anti-raciste, "le temps des colonies", son capital antipathie le cloue au pilori.
Je n' avais pas pensé au capital antipathie mais tu as tout à fait raison à ce sujet, même si je ne connais pas cette chanson.
grolapinos dit:bertrand dit:Quoique "la sympathie" ne suffit pas toujours. Ainsi "deuxième génération de Renaud", me met mal à l'aise, me parait être un tissu de clichés alors qu"essence Ordinaire" de Zebda me parait plus sur le mode témoignage.
Derrière un cliché, il se cache parfois tout simplement une vérité. Mais un discours trop plein de vérités devient rapidement simpliste dans l'esprit des gens. Si on ne te montre pas le dessous des choses, on te prend pour un con... mais les choses n'ont parfois pas de dessous. Je préfère Renaud dans deuxième génération que dans Willy Brouillard (par exemple), où il cherche le contrepied sans l'assumer complètement, le cul entre deux chaises.
Pour ma part je préfére "Willy Brouillard".
Pour les "clichés" tu as peut-être raison aussi. Même si on peut penser qu'il y en a autant dans "quinze ans "( et non "essence ordinaire"
)que dans "deuxième génération" ou "petit frère"
"J'm'appelle Slimane et j'ai quinze ans
J'vis chez mes vieux à La Courneuve
J'ai mon C.A.P. d'délinquant
J'suis pas un nul j'ai fait mes preuves
Dans la bande c'est moi qu'est l'plus grand
Sur l'bras j'ai tatoué une couleuvre
J'suis pas encore allé en taule
Paraît qu'c'est à cause de mon âge
Paraît d'ailleurs qu'c'est pas Byzance
Que t'es un peu comme dans une cage
Parc'qu'ici tu crois qu'c'est drôle
Tu crois qu'la rue c'est des vacances
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime c'qu'est cassé
J'aime c'qu'est détruit
J'aime surtout tout c'qui vous fait peur
La douleur et la nuit...
J'ai mis une annonce dans Libé
Pour m'trouver une gonzesse sympa
Qui boss'rait pour m'payer ma bouffe
Vu qu'moi, l'boulot pour que j'y touche
Y m'faudrait deux fois plus de doigts
Comme quoi, tu vois, c'est pas gagné
C'que j'voudrais c'est être au chôm'du
Palper du blé sans rien glander
Pi comme ça, j's'rais à la sécu
J'pourrais gratos me faire remplacer
Toutes les ratiches que j'ai perdues
Dans des bastons qu'ont mal tourné
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime c'qu'est cassé
J'aime c'qu'est détruit
J'aime surtout tout c'qui vous fait peur
La douleur et la nuit...
J'ai même pas d'tunes pour m'payer d'l'herbe
Alors, je m'défonce avec c'que j'peux
Le trichlo, la colle à rustine
C'est vrai qu'des fois ça fout la gerbe
Mais pour le prix, c'est c'qu'on fait d'mieux
Et pi, ça nettoie les narines
Le soir, on rôde sur des parkings
On cherche une B.M. pas trop ruinée
On l'emprunte pour une heure ou deux
On largue la caisse à la Porte Dauphine
On va aux putes, juste pour mater
Pour s'en souv'nir l'soir dans not' pieu
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime c'qu'est cassé
J'aime c'qu'est détruit
J'aime surtout tout c'qui vous fait peur
La douleur et la nuit...
Y'a un autr' truc qui m'branche aussi
C'est la musique avec des potes
On a fait un groupe de hard rock
On répète le soir dans une cave
Sur des amplis un peu pourris
Sur du matos un peu chourave
'n a même trouvé un vieux débile
Qui voulait nous faire faire un disque
Ça a foiré parc'que c'minable
Voulait pas qu'on chante en kabyle
On y a mis la tête contre une brique
Que même la brique, elle a eu mal
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime c'qu'est cassé
J'aime c'qu'est détruit
J'aime surtout tout c'qui vous fait peur
La douleur et la nuit...
Des fois, j'me dis qu'à trois milles bornes
De ma cité, y'a un pays
Que j'connaîtrai sûr'ment jamais
Que p't'être c'est mieux, qu'p't'être c'est tant pis
Qu'là-bas aussi j's'rai étranger
Qu'là-bas non plus, je s'rai personne
Alors, pour m'sentir appartenir
A un peuple, à une patrie
J'porte autour d'mon cou sur mon cuir
Le keffieh noir et blanc et gris
J'me suis inventé des frangins
Des amis qui crèvent aussi
J'ai rien à gagner, rien à perdre
Même pas la vie
J'aime que la mort dans cette vie d'merde
J'aime c'qu'est cassé
J'aime c'qu'est détruit
J'aime surtout tout c'qui vous fait peur
La douleur et la nuit..."
"Que sont devenus tous mes amis
Je me rappelle et c'est pas si loin
De l'âge où on mettait le feu à tous les coins
Je me souviens et c'est pas des ragots
On était plus près des haltères que des égaux
Plus près de la cheville que du cerveau
Je me souviens et c'est pas si loin
Mais je peux pas dire que je ne regrette rien
A 15 ans t'as la tête comme un gourdin ...
Où t'es plus proche des mains que des humains
J'ai vu des attaques au "croissant chaud" le matin
Qui méritaient pas qu'on nous traite d'assassins...
Refrain :
Que sont devenus tous mes amis
Mais aujourd'hui je pleure et puis j'en ris
On s'est pas tous tiré d'affaire
Pas de la même manière
On était chauds, tout comme nos aînés
C'est pas la faute à la mère Méditerranée
Mais je sais qu'on allait plus souvent au ciné.
On est monté sur tous les arbres à bout de bras
Les pommiers, tous les cerisiers, les acacias
Mon frère ! Toutes les branches se rappellent de moi.
On cueillait pas, on faisait des ravages
Et puis les devantures et tous les étalages
A 15 ans, tout passe, passe et dans l'oesophage...
Comme on finit par attraper la diarrhée
Et qu'on a digéré les fruits avariés
On s'attaque à l'épicier, on s'attaque à l'épicier
Refrain
De l'épicier tu passes à l'épicière
Tu veux manger toute la terre entière
Alors on cassait tout, on lâchait pas l'affaire
On a commencé à marquer des territoires
Fils de Crao et de tous les barbares
Un concentré de méchanceté rare
Et tous les jours, on était en vacances
Mais franchement tout est foutu d'avance
Quand le poids est d'un seul côté de la balance
Après les nunchakus et la cape à Zorro
Après les mobylettes et les petits vélos
Y restait rien, y fallait du nouveau
Refrain
Corrigés par des adultes à bout de nerfs
Qui nous auraient brûlé à l'essence ordinaire
II leur en manquait le courage pour le faire
Moi, y'a deux trois choses que je regrette
Pour une porte qui s'est un peu ouverte
Un sourire qui disait " il est pas si con".
Un îlotier à qui j'aurais dit non
Et qui m'a saoulé avec son intégration
Intégré, je le suis ; où est la solution ?
Intégré, je le suis ; où est la solution ?
Intégré, je le suis ; où est la solution ?
Intégré, je le suis ; où est la solution ?"Petit frère n'a qu'un souhait devenir grand
C'est pourquoi il s'obstine à jouer les sauvages dès l'âge de dix ans
Devenir adulte avec les infos comme mentor
C'est éclater les tronches de ceux qui ne sont pas d'accord
A l'époque où grand frère était gamin
On se tapait des délires sur blanche neige et les sept nains
Maintenant les nains ont giclé Blanche neige et tapent, éclatent
Des types claquent dans mortal combat
A treize ans il aime déjà l'argent
Avide mais ses poches sont arides
Alors on fait le caïd dans des boums
Qui sont désormais des soirées, plus de sirop Teisseire
Petit frere veut des bières, je ne crois pas que c'était volontaire
La ruse c'est certains indirectement à montrer que faire le mal c'est bien
Demain ses cahiers seront pleins de ratures
Petit frère fume de spliffs et casse des voitures
Petit frère a déserté les terrains de jeux
Il marche à peine et veux des bottes de sept lieux
Petit frère veut grandir trop vite
mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère
Petit frère rêve de bagnoles, de flingues et de tunes
De réputation de dur, pour tout ça il volerait la lune
Il collectionne les méfaits sans se soucier du mal qui est fait
Tout en demandant du respect
Peu lui importe de quoi demain sera fait
Et donné à certains des raisons de mépriser son cadet
Dans sa tète le rayonnement du tube cathodique
Etouffer les vibrations des tam-tams de l'Afrique
Plus de cartable, il ne saurait pas quoi en faire
Il ne joue plus au bille, il veut jouer du revolver
Petit frère à jeter ses soldats pour devenir un guerrier
Penser au butin qu'il va amasser
Chorus
[Les temps ont changé, demain tout ira mieux tu verras...]
Les journalistes font des modes
La violence à l'école existait déjà de mon temps
Les rackets, les bastons, les dégâts,
Les coups de battes dans les pare brises des tires des instituteurs
Embrouilles à coups de cutter
Mais en parler au journal tous les soirs ça devient banal
S'imprègne dans la rétine comme situation normale
Et si petit frère veut faire parler de lui
Il réitère ce qu'il a vu avant huit heures et demi
Merde, en quatre vingt c'était ses états de faits
Mais là ces journalistes ont fait des états
Et je ne crois pas que petit frère soit pire qu'avant
Juste surexposé à la pub, aux actes violents
Pour les grandes causes et le meilleur citron
La cible numéro un, le terrain de produits de consommation
Et pour être sur il s'en procure
Petit frère s'assure flingue à la ceinture
On sait ce que tu es quand on voit ce que tu possèdes
Petit frère le sait et garde ce fait en tête
L'argent lui ouvrirait les portes sur un ciel azur
Aussi facilement que ses tournevis ouvrirait celles des voitures
Le grand standing est tout ce dont il a envie
Ça passe mieux quand tu porte Giorgio Armani
Soucieux du regard des gens malgré son jeune âge
Petit frère fume pour paraître plus grand
Il voudrait prendre l'autoroute de la fortune
Et ne se rend pas compte qu'il pourrait y laisser des plumes
Il vient à peine de sortir de son œuf
Et déjà petit frère veut être plus gros que le bœuf Il est vrai que musicalement je préfére les deux dernières. Quand aux textes, ils me touchent beaucoup plus .
Les trois reflétent pourtant sensiblement une même réalité quoique à des moments différents ' années 80, 2000, Petit frère n'a qu'un souhait devenir grand
C'est pourquoi il s'obstine à jouer les sauvages dès l'âge de dix ans
Devenir adulte avec les infos comme mentor
C'est éclater les tronches de ceux qui ne sont pas d'accord
A l'époque où grand frère était gamin
On se tapait des délires sur blanche neige et les sept nains
Maintenant les nains ont giclé Blanche neige et tapent, éclatent
Des types claquent dans mortal combat
A treize ans il aime déjà l'argent
Avide mais ses poches sont arides
Alors on fait le caïd dans des boums
Qui sont désormais des soirées, plus de sirop Teisseire
Petit frere veut des bières, je ne crois pas que c'était volontaire
La ruse c'est certains indirectement à montrer que faire le mal c'est bien
Demain ses cahiers seront pleins de ratures
Petit frère fume de spliffs et casse des voitures
Chorus
A: Petit frère a déserté les terrains de jeux
S: Il marche à peine et veux des bottes de sept lieux
Both: Petit frère veut grandir trop vite
mais il a oublié que rien ne sert de courir, petit frère
Scratchs : " Life as a shorty shouldn't be so rough..."
Shurik'n
Petit frère rêve de bagnoles, de flingues et de tunes
De réputation de dur, pour tout ça il volerait la lune
Il collectionne les méfaits sans se soucier du mal qui est fait
Tout en demandant du respect
Peu lui importe de quoi demain sera fait
Et donné à certains des raisons de mépriser son cadet
Dans sa tète le rayonnement du tube cathodique
Etouffer les vibrations des tam-tams de l'Afrique
Plus de cartable, il ne saurait pas quoi en faire
Il ne joue plus au bille, il veut jouer du revolver
Petit frère à jeter ses soldats pour devenir un guerrier
Penser au butin qu'il va amasser
Chorus
Voice:[Les temps ont changé, demain tout ira mieux tu verras...]
Akhénaton
Les journalistes font des modes
La violence à l'école existait déjà de mon temps
Les rackets, les bastons, les dégâts,
Les coups de battes dans les pare brises des tires des instituteurs
Embrouilles à coups de cutter
Mais en parler au journal tous les soirs ça devient banal
S'imprègne dans la rétine comme situation normale
Et si petit frère veut faire parler de lui
Il réitère ce qu'il a vu avant huit heures et demi
Merde, en quatre vingt c'était ses états de faits
Mais là ces journalistes ont fait des états
Et je ne crois pas que petit frère soit pire qu'avant
Juste surexposé à la pub, aux actes violents
Pour les grandes causes et le meilleur citron
La cible numéro un, le terrain de produits de consommation
Et pour être sur il s'en procure
Petit frère s'assure flingue à la ceinture
Shurik'n
On sait ce que tu es quand on voit ce que tu possèdes
Petit frère le sait et garde ce fait en tête
L'argent lui ouvrirait les portes sur un ciel azur
Aussi facilement que ses tournevis ouvrirait celles des voitures
Le grand standing est tout ce dont il a envie
Ça passe mieux quand tu porte Giorgio Armani
Soucieux du regard des gens malgré son jeune âge
Petit frère fume pour paraître plus grand
Il voudrait prendre l'autoroute de la fortune
Et ne se rend pas compte qu'il pourrait y laisser des plumes
Il vient à peine de sortir de son œuf
Et déjà petit frère veut être plus gros que le bœuf )
Les deux dernières me touchent beaucoup plus musicalement mais aussi pour leur texte.
Pourtant ils dépeignent peu ou prou une même "réalité" ( quoique à des décennies différentes)
Pour Coluche, Desproges , mais aussi, les guignols, Bedos, Porte, Guillon,Siné...je n'ai pas l'impression qu'il soient censurés actuellement, ce qui était le cas pour Bedos avant 1981 ou Charlie Hebdo qui avait été interdit, je crois,en son temps.
Et là où un Desproges ou un Bernard Rapp me faisaient rire, je trouvais lamentable un Coluche ou un Le Luron...Et pourtant je suis loin d'adhérer aux idées de Desproges.
Question de style?